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3,59

sur 313 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Samedi - 11h20, deux heures que je ne tiens plus en place...
Deux heures que je jongle entre ma tablette et chacune des pièces de ma maison pour m'occuper les mains et l'esprit...
Deux heures que je viens de pleurer toutes les larmes de mon corps en découvrant les derniers mots du chapitre 29...
Je suis anéantie.
J'ai besoin d'en parler.
Mais à qui ???
Tout le monde autour de moi a l'air occupé.
Ahhhhhh ! Je vais exploser !
Je vais dans ma chambre.
J'y trouve mon onzans, qui comme son habitude, squatte mon lit pour jouer avec sa console de jeux vidéos...
Il sait qu'il ne devrait pas être là.
Il me regarde l'air fautif.
Et si j'en profitais...
- Mon chaaaaaaaapinnnnn !!!
(C'est son petit nom...Un mélange de chaton et de lapin)
- ?!
- ohhhh... mon chapin... Il faut AB-SO-LU-MENT que je te montre quelque chose !
Regarde bien ce livre...
Tu vois, là ?
C'est mon marque-pages !
Il est presque à la fin...
Il reste quoi ?! 2 tout minuscules chapitres de rien du tout et l'épilogue !
- ?!!!?
- Mais non... C'est trop dur ! Je veux pas savoir...
- !???!
- Enfin... Si... En fait, je sais, mais je veux pas savoir...
- Tu sais, mais tu veux pas savoir ?!
(avec l'air de dire, t'es complètement grave ma pauv' môman...)
- (les larmes me montent aux yeux...) Oui... Je sais, mais je ne veux pas...
Il faut que je me trompe... Dis moi que je me trompe ?
- Pffff... Tu lis, pis tu en achètes un autre et voilà ! C'est fini.
- ...........
Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre d'abord ? File de là !
Pfff...Les enfants, ils comprennent vraiment rien du tout, c'est pô possible autrement. Bon, ça m'a quand même fait du bien de pouvoir évacuer un peu tout ça.

Donc, ce bouquin est d'une noirceur absolument terrifiante !
Comme Solène Bakowski est cruelle... Mais, ouah ! qu'est ce que c'est bon !
Parce que malgré le fait que tout soit si sombre, je n'ai pas pu m'empêcher de rechercher la moindre petite étincelle de lumière et d'y croire... D'y croire fort ! Même si les mots disaient tout le contraire...
J'ai tout aimé.
Le style, la narration.
Anna-Marie Caravelle nous raconte son histoire.
De ce qui l'a amenée sur cette terre, jusqu'au moment où elle se retrouve en face du Panthéon. Avec un sac. Ce fameux sac...

Alors, oui... J'ai enfin eu le courage d'affronter les dernières pages qu'il me restait.
Et non, je ne vous dirais pas si je me trompais...

Enorme coup de coeur !
Une bonne intention devrait se retrouver dans mes mains dans pas trop longtemps, je pense.
Ce qui est certain, c'est que je suivrai l'actualité de l'auteure avec assiduité.

Incontournable pour tous les coeurs avertis...
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Ce n'est pas à la naissance d'Anna-Marie que les mauvaises fées sont arrivées en masse, c'est beaucoup plus tôt ! Le cafouillage a dû commencer dès Cupidon.
Elise aimait son mari, ce n'était pas réciproque, et comme il n'était pas plus attaché à la vie qu'à sa jeune épouse, il a tiré sa révérence quelques mois avant la naissance de leur premier bébé. Un aller simple vers l'armoire à pharmacie trop bien garnie, et bim, Fred est devenu le bel au bois dormant, sans résurrection le 3e jour ni 100 ans plus tard...
Cet abandon a anéanti Elise, et c'est une sorte de sorcière qui a pris la petite Anna-Marie en charge. Douze ans plus tard, 'Gretel' a rencontré son 'Hansel', et ils ont erré ensemble dans la vie, dans Paris...

Ce roman m'a fait penser à plusieurs contes, et c'est bon signe. Il réveille des peurs ancestrales, des angoisses d'enfant (abandon, folie, séquestration, prédation, rivalité et jalousie, meurtre...).
J'y ai trouvé aussi un petit côté 'Ensemble c'est tout' (Anna Gavalda), qui rassure de temps en temps : le bonheur, c'est simple comme un bon copain et un gros toutou fidèle. L'auteur a la bonté et l'habileté de nous ménager quelques pauses de douceur... pour repartir à fond de train dans le sordide et nous remettre mal à l'aise de plus belle. J'aime beaucoup la douche écossaise dans ce genre de thriller psychologique.

Cet ouvrage, aussi subtil que cruel et dérangeant, est la preuve qu'il existe des pépites dans l'auto-édition. Merci aux lecteurs qui l'ont plébiscité, permettant ainsi une publication plus visible !
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Je suis conquise et je vais emporter, c'est sûr, Anna et Camille avec moi pour un long moment. Il y a quelque chose dans cette histoire qui me fait penser au roman de Chloé Mehdi « Monstres en cavale» que j'avais également beaucoup apprécié.
"Un sac" est un roman que je qualifierais beaucoup plus de roman noir, même très noir plutôt que de thriller. Il est sans doute d'ailleurs dommage que ce livre soit classé dans les thrillers car cela peut freiner certains lecteurs qui n'apprécient pas ce genre et qui pourtant se délecteraient avec ce roman.
Bien que faisant froid dans le dos, ce livre est touchant et nous amène à suivre Anna et Camille , deux jeunes gens , perdus, fragilisés par la vie ; nous les accompagnons et nous les aimons, nous les suivons et avons envie de leur donner un petit coup de pouce, mais nous arrivons à la dernière page et nous sommes contraints de les abandonner … Fin, je précise que peu d'entre sommes capable d'imaginer une seule seconde, en tout cas, moi, j'ai vraiment été frappée par la surprise.
Solène Bakowski porte un regard cynique sur notre société mais aussi un regard qui interpelle et nous rappelle, s'il le fallait que « la vie en rose » reste indubitablement une chanson ...
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Élise Caravelle perd la raison et rentre dans un état catatonique à la suite du suicide de son mari qui a choisi la fuite face à ses futures responsabilités paternelles. Elle délaisse alors totalement sa fille Anna-Marie, développant même une profonde aversion pour elle qui la ramène sans arrêt au suicide de son mari.

Heureusement, Une voisine prend pitié de cette mère incapable de gérer la situation et de prendre en charge la logistique du bébé. Elle s'occupera de la mère jusqu'à son internement en hôpital psychiatrique et recueille la petite à l'insu de tous. On verra plus tard que Monique Bonneuil est loin d'être le « bon samaritain » qu'on s'imagine. Sa démarche est au fond très égoïste et non pas altruiste comme on aurait pu le croire au départ.

Celle-ci va donc élever seule et pour elle seule la petite Anna-Marie, dans le huis-clos de son habitation. Tout l'univers d'Anna se cantonnera à cet appartement. Ainsi, jusqu'à ses 11 ans, Anna-Marie va ignorer qu'il existe un « ailleurs » en dehors des quatre murs aux fenêtres calfeutrées de son quotidien. A cet âge, Monique décide de la confronter à la réalité et de lui présenter sa mère afin que le choc subît par la petite fille l'attache définitivement à elle, Monique. Qu'Anna préfère le cocon rassurant qu'elle lui offre.

Mais, le choc avec le monde extérieur, d'abord (la rue, les voitures, les gens, les bruits, les odeurs inconnues d'elle jusqu'alors) et le traumatisme qu'elle ressent à la vue de cet être censée être sa mère, n'aura pas du tout les effets escomptés par Monique. Lors de la seconde visite à Élise, celle-ci va se comporter de façon démente et traumatiser Anna-Marie pour de bon, qui y voit son propre reflet dans les yeux fous de sa mère. Elle en repartira marquée pour le restant de ses jours et pour le pire !

En effet, franchement… qui ne « pèterait » pas les plombs (et pas qu'un seul mais le tableau tout entier !) face à une telle situation, d'autant qu'il s'agit d'une enfant. Qui résisterait à tant de traumatismes d'un coup ? Pas Anna-Marie en tout cas, elle qui évoluait dans un monde sinon « aseptisé » mais au moins "protégé" et dans une ignorance totale jusqu'alors.

Ébranlée et torturée par l'image de sa génitrice et de son rire démoniaque, elle va se mettre à se comporter de façon étrange, agressive et totalement imprévisible. Elle va se livrer à un acte aussi insensé que barbare. Monique découvre horrifiée qu'elle a élevé un « monstre ». Monstre qu'elle a pourtant fabriqué elle-même. Monique va alors l'enfermer à nouveau dans l'appartement et la traiter pire qu'un paria, niant même son existence. Anna vit alors comme une « bête ».

Un jour, sans aucun repère et dans sa folie, elle commettra l'irréparable à 13 ans et s'enfuira avec SDF rencontré au hasard de sa fuite. S'ensuivra une histoire compliquée, tortueuse et destructrice.

Détestée avant de naitre, l'enfant, marquée par une tâche de vin sur son visage, n'avait aucunes chances ! Condamnée qu'elle était avant d'arriver ! Un lourd passif à son « actif » avant même de pointer le bout de son nez façonnera dès le départ un destin tragique de bout en bout.

Tout au début, on se demande ce que peut bien contenir ce fameux sac. Mais après tout, ce que contient ce sac n'est finalement pas le centre du problème. Il ne représente juste que l'aboutissement de toute la vie d'Anna…

Même si le roman est écrit à la première personne, j'ai néanmoins réussi à garder de la distance par rapport au personnage ce qui m'a permis de ne pas sombrer dans la détestation lorsque Anna perpètre ces atrocités. Même si cela m'horrifiait, j'arrivais quand même à comprendre le mécanisme qui l'animait (sans toutefois l'excuser tout de même).

Cette enfant, élevée en claustration totale, en recluse, par une vieille « sauvage » qui s'en est gardé l'usage exclusif, ne va pas comprendre, exprimer et savoir contenir la violence qui va l'animer suite à la découverte du monde extérieur, sa révolte par rapport à la vie en découvrant sa génitrice qui l'a rejetée et maudite. Cette vie qui lui tombe dessus alors qu'elle n'est encore qu'une enfant, qu'elle ne comprend pas. Elle agira avec violence, commettra des actes que l'on peut juger de « monstrueux » par carence de connaissances, d'elle-même et de la vie. Elle n'a jamais appris à gérer ses émotions. Elle réagit comme le ferait un animal : l'attaque en cas de peur de l'inconnu.

S'il fallait trouver un défaut à ce livre, j'ai trouvé que l'auteure a un peu bâclé les choses lorsque Anna se retrouve dehors, confrontée au monde extérieur dont elle n'avait même pas idée. Après un tel confinement (pour reprendre un mot « tendance » en ce moment !!) forcé, elle ne semble pas si effrayée et perdue que ça. Ce qui logiquement devrait être une secousse sismique de magnitude 10 au moins dans sa vie, elle s'adapte au contraire très vite au taxi et aux voitures, par exemple. Elle aurait dû être « agressée » par les bruits, le foisonnement des couleurs, la circulation, l'explosion de la vie quoi ! Je trouve que l'auteure ne met pas assez l'accent sur ce coup de tonnerre dans la vie de la gamine. On ne sent pas l'impact violent que cela a dû aussi avoir.

Alors, évidemment en comparaison de la rencontre avec sa mère dans un hôpital psychiatrique, la découverte du "monde" à côté c'est de la gnognotte allez-vous dire !!

Oui, mais non. Je trouve que les émotions de la petite sont minimisés ; cette confrontation à la réalité n'était pas anodine quand même ! C'était comme une seconde naissance en quelque sorte. Ça ajoute au trauma. Tout son monde « connu » s'écroule, tout ce en quoi elle croyait, tous ses repères : une déflagration à rendre fou et parachevée par la collision avec sa vision maternelle !

Pour l'histoire globale, c'est le récit d'une vie misérable, condamnée au désespoir. C'est un roman sombre et sans lueur d'espoir qui n'a d'égal que la noirceur des personnages plus affreux les uns que les autres. L'histoire de la misère humaine, à la Zola, celle d'Hugo dans « les Misérables » avec même ses Thénardier !

Cette misère qui existe encore maintenant à tous les coins de rue (sans aller jusqu'au meurtre – quoique ça existe aussi…). Des monstres qui ne sont que le produit de la société (Monique Bonneuil en l'occurrence dans ce livre), car Anna, même si sa venue est marquée du sceau de la souffrance, n'est pas née meurtrière ; on ne naît pas la rage au ventre ; elle s'apprend d'après ce que l'on vit ; puis elle se cultive au fur et à mesure des expériences que l'on cumule, elle s'affermit (ou pas) selon l'éducation qu'on reçoit. Elle le devient en réaction à des traumatismes subit tout au long de sa vie ; Pour Anna, sa violence se révèle à 11 ans en réponse à la violence du choc subit.

Plus généralement on peut se demander si la « Société » est responsable de la « fabrication » de ces monstres ? Pour ma part je pense que oui (oui et non selon la personnalité et son degré de résistance au malheurs). Pas dans sa globalité évidemment, mais à échelle individuelle sans aucun doute.

Maintenant l'esprit humain est tortueux et chacun a une sensibilité différente. Certains seront « détruits » ou « détraqués » avec ce qui semble être peu pour d'autres. Chacun a sa propre résistance au mal mais il arrive que la raison vacille, que l'ampoule grille, que l'ordinateur central (comprenez le cerveau) soit à la masse, temporairement ou définitivement. le déclencheur peut même passer inaperçu parfois.

Ici, nous avons un concentré de misère, une véritable bombe à retardement. Mais la mèche est allumée, le détonateur enclenché à la naissance, la corde se consume lentement, c'est juste une question de temps... C'est un compte à rebours sans réversion possible. Noir c'est noir…

La fin ? Je dirai que ce n'est pas le but du livre. Ce que contient le sac, est important oui, mais peut importe ce qu'il y a en définitive. J'ai mon interprétation : certes, c'est triste à mourir mais c'est comme si la boucle était bouclée et que quelqu'un quelque part décide d'arrêter d'enclencher des détonateurs.



Certains n'aimeront pas (ou n'ont pas aimé) ce côté totalement désespéré du livre, cette absence de lumière au bout du tunnel, d'espoir. Mais cette histoire n'est pas une romance, la vie souvent n'est pas qu'une romance. Certes ce roman est noir, glauque, désespéré ; la misère et la malchance n'a pas de limite. Aucune rémission possible.

J'ai aimé l'écriture de l'auteure, qui décrit l'indicible sans tomber dans le pathos. Toute cette misère m'a touchée, émue au plus profond de moi car je sais que de telles situations existent. Elles étaient plus que monnaies courantes au siècle dernier, mais elles restent malheureusement tragiquement d'actualité de nos jours. Certes il y a des prises en charge sociales mais des drames sociaux persistent malgré tout.

Moi, je dis un grand bravo à l'auteure qui a su me captiver et maintenir mon attention jusqu'à la dernière ligne. Qui a si bien décrit les tréfonds de l'âme humaine. Qui dit qu'on n'est pas seul maitre de son destin et pas seul artiste de son malheur. Et qui dit, non et malheureusement, on ne naît pas tous égaux, ça n'est pas vrai.
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Waouh !! Quel Livre ! Quelle écriture !

Oui, la vie est loin d'être un long fleuve tranquille et nos actes peuvent avoir des répercussions oh combien importantes sur nos vies mais aussi sur la vie des autres…

Avec Un sac, l'auteur a largement conquis son public avec l'auto-édition et les éditions Bragelonne & Milady Thriller ont eu la très bonne idée de faciliter son accès à un plus large public.

La vie d'Anna-Marie Caravelle est glauque, froide, horrible et cela avant même sa naissance. Un père qui se suicide pour ne pas assumer ses responsabilités, une mère qui la rend responsable de son malheur, au point d'en devenir folle. Ces révélations influeront sur son avenir et sur ses agissements bien entendu !

L'affection donnée même par une tierce personne peut sauver un enfant, mais si l'amour donné n'attend rien en retour. Ann-Marie n'aura rien, ne fera face qu'à un vide affectif qui la poussera à la violence pour attirer l'attention, à la folie meurtrière pour se voir exister dans le regard de l'autre ! Elle va devenir une marginale, droguée, prostituée, alcoolique tout cela pour trouver l'amour. Elle ne cherche que cela Anna-Marie, qu'on l'aime, mais d'amour il n'y a point pour Ann-Marie.

Une héroïne, qui n'a rien pour l'aider dans la vie, qui tente de survivre avec les moyens qu'elle a et la folie qui la guette.

Un roman court, passionnant avec une histoire noire, qui vous colle à la peau, même quand vous le refermez, un roman qui vous met une claque dans la gueule tellement il est dur, sombre. Un roman que vous ne pourrez pas oublier tellement il remue les tripes.

Un fil conducteur, cette femme avec son sac, que l'on apprend peu à peu à connaître… Qui nous amène jusqu'à la fin du roman

Le déchéance humaine a son paroxysme ! Je n'ai jamais rien lu d'aussi dur et d'aussi troublant, la plume de l'auteur est incisive, directe, cynique. Une analyse très réaliste de l'amour maternel, du manque d'amour et de ses conséquences.

Les personnages sont tous aussi sombres, les uns que les autres, certains ont une capacité à s'en sortir d'autres pas, une déchéance humaine qui n'est pas réservée à la rue …

Le tout se passe dans Paris, le Paris glauque, le Paris qui vous emprisonne et qui ne vous relâche que complètement broyé. Paris, une ville qui devient un personnage à part entière, qui subjugue et fait peur.

Malgré sa déchéance et son glissement inexorable vers la folie, j'ai été touchée par l'héroïne, qui nous démontre que nous ne sommes pas tous égaux en arrivant au monde, contrairement à une légende qui perdure.

Avec Un Sac, l'auteur aborde les relations parents-enfants, l'absence de désir maternel et ce que cela peut engendrer comme conséquences. le désir maternel est souvent pensé comme inné, mais l'auteur nous démontre que non. Car oui, on ne naît pas parent, cela se construit. Comment un enfant peut-il devenir le focalisateur de sa propre déchéance et devenir l'objet de sa haine. Comment l'accompagnement des traumatismes doit se faire avec une femme enceinte… Nos rencontres font parfois tout basculer….

Ce livre ne peut pas vous laisser indifférent ! Ce livre va me marquer ! Ce livre est un vrai coup de coeur ! A dédier à toutes les Anna-Marie !
Lien : https://julitlesmots.wordpre..
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Quelques jours après avoir terminé Un sac, je ressens encore une étrange sensation de mal être, sentiment crée par l'atmosphère glauque et malsaine développée tout au long du livre. Si l'écriture est relativement simple, tantôt percutante et acérée, tantôt poétique et très féminine, l'histoire en elle-même ne peut que susciter de vives émotions en nous, tant le personnage d'Anna-Marie, petite chose fragile, est malmené par une vie difficile. D'abord abandonnée par une mère qui la tient pour responsable de la mort de l'amour de sa vie, ensuite sous la coupe d'une voisine complètement cinglée, elle sera rapidement livrée à elle-même dans une rue hostile où elle vivra une vie d'errance, en perpétuelle quête de quelqu'un à aimer et qui l'aimera en retour. Ce livre est une quête de l'amour, de quelqu'un dont personne ne veut, de quelqu'un qui n'a aucune existence au sein d'une quelconque famille, ni même aux yeux de la société. Elle rencontrera des personnes sur son chemin qui lui donneront un peu d'espoir, parfois… Elle se livrera alors corps et âme pour conserver ce lien, allant jusqu'à accepter l'innommable… Tout ça pour un peu d'amour…
N'allez tout de même pas croire que ce livre est une histoire d'amour !  Je le classerai plutôt dans le roman noir que dans le thriller : un univers de violences, un regard acéré sur la société, pessimiste même, une histoire de vengeance, où on assiste à la naissance d'un monstre.
Le récit est à la première personne, ce qui nous donne l'impression de lire un journal intime, un récit de vie. Cela a pour effet d'accentuer notre empathie envers la jeune femme, de comprendre ce qu'elle ressent au plus profond d'elle. le récit est entrecoupé d'un fil rouge, où l'on suit une femme qui porte un sac. On ne sait pas à quel moment de sa vie se situe ce fil d'Ariane qui s'immisce parfois entre deux chapitres, mais on sent, on sait, qu'il va nous emmener vers quelque chose de très négatif.
 L'écriture nerveuse alterne des passages très vifs, faits de phrases très courtes, parfois un mot ou deux, pas plus. Sentiment de vitesse, mais aussi sentiment de cercle vicieux, comme une machine lancée à toute allure, à l'image d'Anna-Marie, aveuglée par la vengeance et par le besoin de panser ses plaies. Et puis quand on voit une lueur au bout du tunnel, on espère pour elle, parce que malgré le mal qu'elle a fait, on s'est profondément attaché à ce pantin désarticulé par la vie.

 La mot de la fin
C'est une lecture sombre que nous propose Solène Bakowski, et si vous avez un peu le cafard en ce moment dans votre vie, remettez votre lecture à quand vous irez mieux parce que c'est pas la joie! le caractère réaliste du récit nous met mal à l'aise, nous lecteurs empathiques, parce qu'on sait que ce genre de drame pourrait exister. le rejet de la mère pour son enfant a été la partie la plus éprouvante pour moi, parce que quelle mère pourrait ainsi abandonner l'enfant qu'elle a mis au monde?
Un livre poignant, qui ne vous prendra que quelques heures à lire, mais qui vous marquera longtemps si vous êtes un tant soit peu sensible !
Lien : https://anaisseriallectrice...
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Le premier mot qui me vient à la bouche est terrible.
L'histoire d'Anna-Marie est terrible ; le livre écrit par S. BAKOWSKI est terriblement bon. Un diamant à l'état brut. le parcours d'Anna-Marie est aussi sombre que la plume de l'auteure est brillante.
La nuit tombe sur Paris, sur les marches de l'imposant Panthéon se trouve une jeune femme au regard perdu qui attend, un sac volumineux serré contre elle.
Elle s'appelle Anna-Marie et va nous confier son histoire. Fille d'un homme suicidé qui ne souhaitait pas être père et d'une mère folle de chagrin, Anna-Marie va être mise au monde et élevée en secret par Moni, une voisine de palier. Durant 10 ans, son monde se limitera au petit appartement aux volets fermés de celle-ci.
A ses 10 ans, Moni décidera soudainement qu'il est temps pour Anna-Marie de rencontrer sa mère biologique. Elle conduira la petite fille en « taxi-boîte » à l'asile où demeure sa mère. Elle la laissera seule face au regard haineux et dérangé de cette femme torturée. A partir de ce moment précis, la vie d'Anna-Marie va prendre un tour nouveau, un tour infernal. La petite fille, possédée par les fantômes du passé se mettra en colère, fort, très fort jusqu'à tuer. Un peu puis beaucoup.
Elle s'échappera de chez Moni , divaguera dans Paris, en quête de reconnaissance et d'amour, fera des rencontres : bonnes et mauvaises… surtout mauvaises et finira mal car comme tout le monde le sait les histoires d'amour finissent toujours mal.
Une plume acide, une peinture au vitriol, une prose à la fois poétique et tranchante, S. BAKOWSKI nous offre ici un roman noir, addictif, magistral.
J'en suis encore bouleversée…
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Une perle dans l'ignoble du réel qui nous perce et nous percute sans prévenir. Une histoire toute tracée dans son ignominie. Pas d'espoir en perspective... et pourtant, quelque chose, au fil des lignes, se dessine d'une autre voie pour peu que l'on consente à se laisser porter par l'inédit de la rencontre. Bref, j'ai été bouleversée par la dureté des faits et je le lirai encore...
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Ce roman est tout simplement captivant : il est sombre, très sombre même et possède une héroïne étrange, poussée à la vengeance par des pulsions meurtrières. Cette héroïne, c'est Anna Marie Caravelle. Pendant des années, elle vivra cloîtrée aux côtés de la femme qui l'a recueillie et l'a élevée, sans jamais ne rien voir du dehors. Cette femme, Monique Bonneuil, ne se doute de rien. Ni qu'elle fabrique un monstre, ni que ce monstre finira par avoir raison d'elle.


Au fil des pages, on suit Anna, on la voit grandir et se transformer en une créature monstrueuse, peu à peu. On voit cette tache sur son visage, symbole du sang qu'elle a sur les mains, grandir également avec elle. Une fois libre, elle essayera tout de même d'avoir accès au bonheur et à la vie normale. Plusieurs fois, elle échouera, toujours rattrapée par ses démons, qui la hantent jour et nuit. Et elle tuera, sous les ordres de cette voix qui a toujours été là, qui ne l'a jamais vraiment quittée. Elle réglera ses comptes à ceux qui lui ont fait du mal, car elle ne veut plus souffrir. Jamais plus.

Le style de l'auteure est très original, il est vraiment différent de tout ce que j'ai eu l'occasion de lire auparavant. Ce récit m'a vraiment beaucoup touché, la douleur d'Anna se ressent vraiment, elle est même presque palpable. Elle ne veut pas être ce monstre, ce n'est pas sa faute, rien n'est de sa faute. Malgré tout ce qu'elle commet, j'ai fini par réussir à m'attacher à elle et même à la comprendre, un peu. Car elle possède quand même un coeur, une âme, elle est capable d'aimer tout comme elle est capable de tuer.
L'intrigue est vraiment complexe et bien menée, je n'ai eu aucun moment d'ennui ni de lassitude au cours de cette lecture. Au contraire, j'avais vraiment envie de connaître de la suite, de savoir ce qu'il adviendra d'Anna. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant attachée à un livre. Je ne l'ai lâché que quand c'était vraiment nécessaire, et je l'ai fini tard dans la nuit.

Justement, parlons de la fin. Elle nous fait comprendre tout le sens du titre, qui a première vue peut paraître un peu étrange, mais comme je l'ai dit il prend tout son sens aux dernières pages du livre. le final m'a mis une claque monumentale, tant je ne m'y attendais pas. J'avais passé toute ma lecture à me faire de petits scénarios concernant ce sac et ce qu'il contenait, mais je suis vraiment passé à côté de la vérité. Cette recherche permanente de la vérité par le lecteur tient en haleine au fil des pages.

Ce livre est une vraie réussite, du début à la fin. Une véritable pépite, qui mérite vraiment d'être lue. Il fait partie de ces livres qu'on n'oublie pas, qu'on ne peut pas oublier, qui nous laisse toujours une trace. Il est de ces livres qui nous apprennent des choses, et qui ne nous laissent pas indifférents. Je vous invite vraiment à découvrir cette auteure, qui mérite vraiment qu'on fasse toute la lumière sur son talent.
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C'est un livre noir, cru que nous offres l'autrice Solène Bakowski, sur une réflexion ou tout commence dans l'univers ou on est plongée avant notre naissance.
J'ai beaucoup aimée l'histoire de Anne-Marie, l'enfant d'Elise, on comprend parfaitement sa folie meurtrière et ses démons.
C'est ce genre de livre qui vous prends totalement dans sa toile et qui vous broient les tripes, tellement c'est un livre poignant.
Il y aussi des moments tendres ou on peut croire que Anne-Marie va s'en sortir, va trouver un chemin pour retrouver une vie sereine.
Ce livre m'as fait penser à un trampoline, ou il y a des moments difficiles ou quelque fois la tension est allégée par des passages légers.
C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et j'ai vraiment appréciée la puissance d'une écriture profonde et qui va vraiment au coeur de son sujet.
J'adore ce genre de livre qui nous font comprendre les événements d'une vie qui font qu'on peut passer de l'autre côté, la partie noire de chaque être qui peuvent être débloquer à la suite de traumatismes.
J'essayerais de me procurer d'autres livres de cette auteure, car c'est un opus qui m'a vraiment captivé.
Lien : https://www.nathlivres.fr/l/..
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