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3,6

sur 312 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

J'ai toujours eu une certaine méfiance pour les livres auto-édités.
Ils pullulent sur des sites comme Amazon, et dans la majorité des cas, le roman va être encensé par de nombreux commentaires élogieux. A croire que les éditeurs passent leur temps à refuser des manuscrits de chefs d'oeuvre...
Souvent usurpées, ces appréciations n'ont parfois pour seul but que de pousser à la consommation. Et on se retrouve ainsi facilement à télécharger un texte qui pullule de fautes, et au talent inversement proportionnel.

Ma récente découverte d'Amélie Antoine, notamment au travers de ses romans Fidèle au poste ( prix Amazon de l'auto-édition en 2015 ) ou Au nom de quoi m'ont cependant poussé à tenter la découverte d'autres auteurs reconnus dans ce milieu.
Mon avant-propos ne doit donc surtout pas être généralisé.
Solène Bakowski m'est venue naturellement. Il semblerait qu'elle partage une certaine amitié, un certain respect avec Amélie Antoine et également, elle aussi a finalement attiré un éditeur.
Ainsi, Michel Lafont a distribué en librairie Fidèle au poste en lui insufflant une seconde vie ... Et c'est Milady qui fait davantage connaître ce second roman de Solène Bakowski : Un sac. Qui a quant à lui obtenu le prix spécial du jury Amazon en 2015.
Peut-être que finalement, ce sont les auteurs qui doivent désormais faire leurs preuves par eux-mêmes avant qu'un éditeur ne daigne s'intéresser à eux.
Ces deux livres étant déjà de gros succès avant leur parution "papier", le risque pris était quasiment nul.

Qualifié le plus souvent de roman très noir, voire horrifique, j'ai davantage perçu Un sac comme un conte moderne, cruel, aux accents macabres.
"-Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle.
- Pas toi Anna-Marie Caravelle. Pas toi."
Marie-Anna Caravelle, dont l'histoire nous est ici narrée, n'est effectivement pas d'une beauté à couper le souffle. Notamment en raison de la tâche lie-de-vin qui orne son visage, et qui semble s'agrandir à chacune de ses fautes. A la façon de la piqûre dans le roman éponyme de Marie-Christine Horn.
"Est-il besoin de préciser que ma tâche, à cette époque, grossit beaucoup, au point qu'elle envahissait plus de la moitié de mon visage et me donnait, ajoutée à la misère nouvelle de mon corps, un air de trépassée ?"

Cette anti-héroïne nous décrira les vingt-quatre premières années de sa tragique histoire. Elle l'écrira à la main, le temps de quelques heures, installée sur les marches du Panthéon, rue Soufflot à Paris ( du nom de son architecte ).
Paris qui sera d'ailleurs presque un personnage à part entière, puisque le roman se passe tout d'abord dans le onzième arrondissement, rue de Chanzy, et nous fera ensuite visiter les quais de Seine ( le fleuve sera comparé au sang de Paris ), les jardins du Luxembourg ou encore Notre-Dame.
Sans oublier ses multiples passants.
"La couleur humaine, c'est le gris, comme Paris, comme les rats, comme la pollution, comme la fiente des pigeons."
A ses côtés, un sac à dos vert au mystérieux contenu, qu'on pourra commencer à anticiper aux deux tiers du livre environ.
Qui constitue en quelque sorte la chute attendue de ce morceau de biographie, et sur lequel Solène Bakowski reviendra le temps de courts chapitres pour ne pas nous faire oublier son existence, comme un leitmotiv s'insérant entre les confidences de son personnage principal.

L'histoire d'Anna-Marie est présentée d'emblée comme ambiguë.
"Je vais vous paraître effrayante. Pourtant je ne suis pas monstrueuse."
"Mon histoire ne plaide ni en ma faveur, ni en ma défaveur."
Elle commence avant même sa naissance, et le moins qu'on puisse dire c'est qu' Anna-Marie n'est pas née avec tous les atouts en main. Son père se suicide alors que sa mère, Elise, est enceinte.
C'est Elise, la future maman, qui découvrira le corps, ce qui va provoquer une brusque catatonie dont elle ne sortira jamais.
"Elle ne lisait pas. Ne mangeait pas. Ne riait pas. Ne pleurait pas."
C'est un bien macabre spectacle que découvrira Monique Bonneuil, leur voisine âgée et solitaire. Qui va prendre les choses en main. Elle va prendre soin d'Elise, ravie de se sentir enfin utile. Et ne préviendra personne.
Elle qui aidera la mère, toujours amorphe, à accoucher. Et s'occupera en cachette de la petite Anna-Marie après avoir confié sa mère à un établissement psychiatrique.
Lui ôtant d'emblée toute existence légale.
"C'était son secret. A elle. Son enfant. le protéger. Envers et contre tout. Qu'on ne lui prenne jamais."
Pendant dix ans, Anna-Marie vivra totalement recluse dans un appartement, sans la moindre connaissance du monde extérieur. Avec pour seule compagnie cette mère de substitution, le yorkshire Poupoune et les chansons d'Edith Piaf.
"Telle la grenouille au fond de son puits, son monde se terminait aux murs du maigre appartement."
"Le monde autour n'existait pas : ni ciel, ni étoile, ni vue, ni maison, ni personne."
Pour sa première découverte du monde extérieur, Anna-Marie rendra visite à sa mère biologique, toujours internée. Une confrontation après laquelle plus rien ne sera comme avant. Comme si elle incarnait désormais le mal.
"Je ne marchais plus, je rampais dans la vie comme un serpent maléfique."
Quelle horreurs se sont alors produites ? Qu'est-ce qui va déclencher le départ de la désormais adolescente ?
Je n'en dirai pas davantage.
Simplement que la jeune femme qui va bientôt errer dans les rues de la capitale n'incarne plus la moindre forme d'innocence.
Mais que malgré sa cruauté, il est impossible de la juger étant donné les circonstances dans lesquelles elle est née puis a grandi.
Comment ne pas garder quelques séquelles ?

L'étrange initiation d'Anna-Marie ne fera alors que commencer.
Elle rencontrera d'autres personnes tout aussi étranges qu'elle.
"On est bizarres toi et moi on n'a rien en commun avec ceux qui nous entourent."
Cette seconde partie du parcours chaotique d'Anna-Marie lui fera découvrir ses premiers émois amoureux, le besoin de travailler pour pouvoir survivre ... mais en aucun cas sa vie ne retrouvera l'équilibre qui lui a toujours manqué depuis sa gestation.
Son sens moral, ses facultés relationnelles ... Elle n'en n'est pas dépourvue mais sa vision est totalement déformée. La pauvre n'a jamais eu de repères et encore moins de mode d'emploi. Elle apprend par elle-même ce qui est bien ou mal, mais elle a grandi dans des circonstances tellement décalées par  rapport à la norme sociale que ses réactions ne sont jamais adaptées.
Solène Bakowski aime, je la cite, "créer des personnage alambiqués animés d'une "folie douce" à la limite de la normalité".
"Tes pulsions, tes démons, tes problèmes, y en a marre. Fais-toi soigner, merde !"
Même si définir la normalité serait beaucoup trop risqué, la frontière vers cette folie douce a largement été franchie par la narratrice, et l'intégration d'Anna-Marie au monde parisien, même le plus obscur, ne pouvait de toute façon se faire sans souffrances.
Qu'elles soient causées ou subies.
Comment exister ? Quelle place, quelle présence occuper dans un monde dont on ne maîtrise pas les codes ou les règles les plus élémentaires ?
"Il m'avait abolie. Il m'avait effacée. Il m'avait niée."

Amateur de récits dérangeants ou amoraux, j'ai été ici copieusement servi. Même si je n'ai jamais pu croire tout à fait à cette histoire ( et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi de l'aborder davantage comme une fable tant le postulat de départ était improbable ), cet étrange apprentissage de la vie comme façonné au travers d'un miroir déformant m'a glacé à plus d'une reprise, jusqu'à la conclusion tellement inhumaine, poignante et après tout logique de ce long parcours fait de monstruosités et de rédemption.
Et que ressentir pour Anna-Marie ? de l'empathie pour sa malchance ou de la colère quand elle réitère des actes impardonnables ? Mes sentiments pour ce personnage ambiguë à souhait ont changé régulièrement. Comment ne pas s'apitoyer sur un sort aussi profondément injuste, quand les auspices sont aussi funestes depuis sa conception ? Comment ne pas comprendre qu'elle fasse de grosses bêtises quand toutes ses chances d'équilibre lui ont été ôtées ? Et pourtant, à l'heure d'apprendre enfin par elle-même, elle n'en sera plus capable et ses actes inspireront donc tour à tour chagrin et dégoût.
En tout cas difficile de rester insensible à cette jeune femme en perdition.

J'ai également aimé l'écriture. Le style est très personnel, présente de belles tournures de phrases, et demeure toutefois accessible.
Concernant le rythme, je lui ai trouvé quelques faiblesses. J'ai aimé toute la partie consacrée à l'enfance et à la naissance des troubles chez la fillette. Je suis en outre entré dans l'histoire dès les premières lignes, happé par la plume et par les débuts de ce conte si éprouvant, à l'ambiance dérangeante et inhabituelle.
En revanche, quand Anna-Marie accède à la liberté et aux rues de la capitale, j'ai parfois moins adhéré. Le roman perd un peu en intensité ( même s'il réserve encore quelques moments horribles ou avilissants ) et a moins réussi à me passionner.
J'ai ressenti quelques longueurs dans un schéma redondant, trouvant que l'auteure restait parfois trop en surface, et certains revirements de situation arrivent à l'inverse trop rapidement pour que j'y adhère totalement.
Enfin, j'ai trouvé le roman un peu trop linéaire, peut-être par son déroulé trop chronologique ou pas l'existence d'un seul point de vue : Celui de l'unique narratrice que j'ai parfois eu du mal à croire sur parole.

Malgré mes quelques réserves, Un sac me laissera un bon souvenir. Surprenant, original, il aurait pu à peu de choses près correspondre parfaitement à mes attentes. Et s'il peut paraître parfois faire dans la démesure, tout ce qui s'y passe jusqu'à la magistrale conclusion relève d'une imparable et torturée logique, qui demande parfois à reprendre son souffle.
Quant à moi, je vais devoir commencer à réviser mon avis trop tranché sur le monde de l'auto-édition, dans lequel se cachent probablement quelques perles qui n'ont rien de formatées, tout en présentant toutes les qualités requises d'un bon roman.
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C'est au salon Polar Lens, en mars dernier, que j'ai rencontré l'auteure. Jeune femme très sympathique, elle m'a tout de suite mise à l'aise (moi qui suis toujours impressionnée devant un écrivain) en me parlant de son livre Un sac.
Auto édité sur Amazon, ce roman noir a plu d'emblée à des milliers de lecteurs. Les Editions Milady nous l'apporte maintenant sous format papier. La couverture, une photographie prise par son mari, m'a attirée, tout comme celle de son second livre "Une bonne intention". L'auteure m'a d'ailleurs avoué qu'elle aimerait que son époux continue à faire les photos de couverture de ses livres. Je ne vois pas pourquoi cela changerait puisqu'elles sont belles. Mais, avec les maisons d'édition, m'a-t-elle dit, on n'a pas toujours le choix.

A bon entendeur !

Bon, et le livre ? Un sac aura-t-il répondu à mes attentes, au vu de son succès numérique ? C'est en effet un bon roman noir si l'on tient compte qu'on ne le lâche plus une fois en mains. L'histoire est originale, les protagonistes attachants, les effets de surprise nombreux et les monstres ne sont pas toujours là où on l'imagine. J'ai apprécié l'absence de détails glauques et sanguinolents.
Mais, il y a un je ne sais quoi qui m'empêche de mettre plus d'étoiles. Peut-être parce que je sens que je l'oublierai vite, qu'il ne restera pas dans mes annales de très bons livres. Tout est subjectif. J'ai passé un bon moment de lecture, mais sans plus.

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Les Éditions Milady Thriller ont la bonne inspiration d'offrir au grand public de belles découvertes, en publiant de jeunes auteurs. Et avec Un sac, de Solène Bakowski, ils ont fait fort!

L'histoire d'Anna-Marie Caravelle est noire, violente, glauque et lourde.
Elle n'est pas un enfant désiré. Son père s'est suicidé car il ne voulait pas de cette responsabilité parentale... ni du côté marital de la chose, en fait!
Sa mère la rend silencieusement responsable de son malheur et en devient folle.
Elle ne sortira pas de ses quatre murs avant l'âge de 10 ans et même après, le stigmate sanglant de sa naissance la poursuivra toute sa vie de marginale.

Si la plume de Solène Bakowski est volontiers lyrique, poétique à certains moments, elle n'en est pas moins acide et cynique, désincarnée parfois par la folie...

N'espérez pas sourire durant cette lecture pesante. On n'est pas dans un conte de fées moderne! le poids de la naissance conditionne toute une vie dans cette analyse des rapports maternels absents ou déviants, quand l'enfant n'est pas une personne mais un chose, un objet de haine ou une compensation à la solitude. Un enfant réceptacle des tourments de femmes, trop lourds pour ces frêles épaules qui a toujours senti, obscurément qu'elle n'avait pas de vie propre.

De relations familiales en désert affectif, en violences psychologiques, Anna-Marie va exprimer son mal-être dans la violence et le sang, par des pulsions incontrôlables. Vivre en marginale, tombant dans les excès de la drogue, de l'alcool et du sexe, ne l'aidera pas à se construire. Elle ne cherche que l'amour dans les yeux de l'autre. Mais de l'amour à la haine, la frontière est mince.

Elle s'y perdra peut-être...

Ayant deviné de suite ce que cachait ce sac mystérieux, je n'ai pas été happée par l'histoire, je n'ai pas été émue par ce parcours de vie et cette déchéance annoncée... et le ton du récit m'a même parfois ennuyée...

Une lecture difficile et sans bleu à l'horizon pour une jeune femme traînant un lourd fardeau... et pas seulement dans son sac!

Une écriture efficace et sombre, incisive, profonde et juste dans l'analyse du chaos de l'héritage, du sentiment maternel selon les femmes, de l'amour obsessionnel pour combler ses propres manques et de la psyché d'Anna-Marie.
Un style hypnotique dans le rythme, dans de longs monologues à la limite du dramatique et du sordide, d'une jeune femme étrangère à son propre corps, dans la non-acceptation de soi.
Des personnages sombres, torturés et marginaux et qui s'enferrent dans de mauvais choix, ballottés et malmenés par le jeu des attractions-répulsions, incapables pour certains de retrouver le rivage...

Une lecture qui ne laisse pas indifférent mais qui ne respire absolument pas l'optimisme et l'espoir...
À ne pas lire un soir de déprime!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Anna est retenue prisonnière par la voisine de sa mère. Elle finira par s'échapper pour vivre comme une marginale accédant malgré tout à un des plus beaux cadeaux de la vie.
Anna est la narratrice de cette étrange histoire, de ce conte de fées tout en noirceur, dont j'ai eu du mal à apprécier le versant positif : moins pire que pire n'est pas français.
Parce que le parcours de la narratrice est fortement atypique, le récit tient en haleine. Je regrette néanmoins que certaines parties soient peu crédibles, notamment le haut niveau de langage utilisé lorsqu'elle s'échappe alors qu'elle a été coupée du monde pendant ses premières années, l'anonymat de cette enfant devenue adulte dans un pays dominé par l'administration (je pourrais être plus explicite mais ce serait divulgacher l'intrigue).
J'ai lu depuis Avec elle que l'auteure a écrit en partenariat avec Amélie Antoine qui a signé Sans elle. Un projet très intéressant bien construit et d'une forte fluidité narrative.
De ce fait, même si je trouve quelques incohérences dans ce premier roman, je vais continuer à découvrir Solène Bakowski.
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Saisie par la violence qui se dégage du roman, j'ai eu besoin de quelques jours pour pouvoir rédiger ce billet. L'histoire contée par l'auteur est sombre, terrible, d'une tristesse infinie. La vie de la jeune narratrice débute dans le drame et c'est dans une solitude extrême qu'Anna-Marie se construit, loin de toutes relations affectives et sociales normales.
Bakowski décrit très minutieusement comment éléments et situations se conjuguent pour que l'enfant se développe dans un milieu pathogène et s'achemine vers la folie, la maladie, la violence. Les passages à l'acte se succèdent, les pulsions dominent et les traumas de l'enfance s'avèrent indépassables, trop destructeurs. On souffre pour la fillette tant le rejet dont elle fait l'objet est puissant, puis pour la jeune femme qui pense avoir trouvé en Camille, autre écorché vif, une lueur, un phare.
Certains passages bénéficient d'une belle écriture, poétique. Pour autant, j'ai ressenti comme une forme de soulagement après avoir achevé cette lecture, si douloureuse.
Un vrai plaisir que de voir une référence à Babelio sur la couverture  .

Challenge Plumes Féminines
Challenge ABC – 2018/2019
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Amateur de glauque et sordide, sois le bienvenu ! Et si, en prime, tu apprécies un peu le trash, le lugubre et le sanglant, tu as toutes les chances de prendre un peu ton pied.
Ce roman, classé "thriller", n'en est pas vraiment un, en réalité. Collons-lui l'étiquette de roman noir, ça lui convient tellement mieux à mon sens.
Un sac peut être lu comme un conte macabre, aux allures ignominieuses, dont le personnage principal expie ses meurtres sanglants à coup de mots brûlants laissés sur le papier.
Car ce sont la solitude et l'absence de conscience morale qui exacerbent la colère vengeresse d'Anna-Marie, petit bout de femme qui ne jouit d'aucune existence légale et dont l'enfance parquée dans un deux-pièces hermétiquement clos tranche avec ses capacités d'adaptation au monde environnant. Bref, je n'ai pas cru un instant à cette histoire plutôt abracadabrante, dont les personnages, pas suffisamment creusés à mon goût, relèvent de l'invraisemblable.

La plume de l'auteure sait néanmoins se montrer poignante et délicieuse par moments, preuve que, peut-être, dans un autre registre, j'aurais su apprécier toutes la finesse de son verbe.
Toujours est-il que ce "sac" , rempli d'un mystérieux contenu, et qu'elle déposera Place des Grands Hommes n'a pas su faire vibrer mes tripes, un peu retournées qu'elles étaient, déjà, par les quelques odieux crimes rapportés un peu plus haut.
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Premier de l'auteur pour moi, j'ai beaucoup aimé sa plume. L'écriture est travaillé avec un vocabulaire étudié, imagé. L'ambiance est noire, oppressante.
Je ne m'imaginais pas du tout ce scénario par rapport au titre du livre, on est dans les bas fonds de la société, où la misère et la débrouillardise sont le maître mot. Notre personnage principal, Anna-Marie est très changeante et va se transformer au contact de ses compagnons de fortune.
On débute par son enfance, son milieu, pour la suivre jusqu'à l'âge adulte.
Un final qui m'a scotché.
Une belle découverte.
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La confession d'Anna-Marie, marginale de 24 ans, qui a vécu ses premières années enfermée chez Moni, une vieille voisine en mal d'enfant, sa mère ayant été internée. Petite fille inconsciente du dehors, et même d'elle-même, aucun miroir ne lui permettant de voir qu'elle a une tache de vin sur le visage, elle prendra brutalement conscience du regard des autres à dix ans, quand par l'intermédiaire de Moni, elle rencontre finalement sa génitrice. La folie semble être le seul lien capable de les unir. Anna-Marie, vivra dès lors hantée par les voix de sa mère, vengeresses et avides de violence, qui la mèneront tout au long de sa vie à tuer indifféremment humains ou animaux, le meurtre étant pour elle une distribution de justes châtiments. A l'adolescence, elle plonge dans les rues de Paris, et rencontre Camille, un jeune en rupture familiale de par son homosexualité. Ils vivotent, sans que les tensions en Anna-Marie s'éteignent..

"Un sac" est le deuxième roman de l'auteure qui m'avait enchantée dans le doublé Avec Elle /Sans elle, co-écrit avec Amélie Antoine. Je pense que beaucoup seront choqués, ou retournés par ce récit, qui se lit comme un conte macabre du début à la fin.
Moi, je suis restée tout du long à côté de l'histoire, j'ai eu l'impression de survoler la folie d'Anna-Marie, qui m'a même semblée pontifiante parfois, et surtout, surtout, j'ai pressenti le contenu de ce sac au bout de 30 pages environ.. j'ai continué par contre jusqu'au bout car je voulais connaître les tenants et aboutissants la menant à trimballer son fardeau, qui m'ont contentée pour le coup, la raison est glaçante, en effet, mais les issues semblaient toutes tracées depuis le départ.

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Le roman commence par une situation énigmatique. Une femme se retrouve en pleine nuit devant le Panthéon avec un sac qui laisse planer le mystère. Anna-Marie Caravelle va peu à peu nous éclairer en racontant son histoire.
Mise au monde par une mère devenue atone suite au suicide de son mari, recueillie par une vieille voisine en mal d'enfants, enfermée jusqu'à sa dixième année, Anna-Maria, jeune fille rousse avec une tâche de naissance sur la joue démarre très mal dans la vie. L'accusation de sa mère qu'elle rencontre dans un hôpital psychiatrique finit de sceller son destin.
» J'ai dix ans et , dans cette chambre claire aux relents d'urine sèche, je suis jugée pour crime contre l'humanité. Je suis coupable d'être née. »
Lorsqu'elle se retrouve dans la rue, cette « gamine cassée » rencontre Camille, un jeune garçon homosexuel devenu SDF après le rejet de sa famille bourgeoise. Même si Anna-Maria doit mendier, vendre son corps pour subsister, elle est enfin heureuse avec ce bel et jeune artiste et son jeune husky. Jusqu'au jour où Max, ce bellâtre ténébreux entre au milieu de leur couple et suscite envie et jalousie.
Avec ce récit, je me suis retrouvée face au dilemme ressenti lors de la lecture du dernier roman de Grégoire Delacourt, On ne voyait que le bonheur. Associer certains actes démesurés avec un ton gentil voire un trait de désinvolture ou d'humour sort de mon entendement. Je comprends que l'environnement, l'éducation, la folie puissent amener des comportements agressifs mais dans ce cas j'ai besoin de ressentir la perversion de l'âme, de trouver en écho la violence dans le style et les propos.
» Tes pulsions, tes démons, tes problèmes, y en a marre. Fais-toi soigner, merde! On ne règle pas ses soucis à coup de canif dans le bide des autres. »
Ceci est par contre une perception tout à fait personnelle car le roman de Solène Bakowski ( tout comme celui de Grégoire Delacourt) est très apprécié des lecteurs.
Je dois dire d'ailleurs que l'auteur décrit parfaitement les causes du comportement d' Anna-Maria, déroule son histoire avec suspense et progression, nous réserve une chute digne d'une excellente nouvelliste.
J'ai apprécié les différentes facettes de la maternité avec l'indifférence totale puis la haine de la mère d'Anna-Marie, l'amour exclusif de la voisine craignant la solitude, le rejet des parents de Camille pour terminer sur l'amour viscéral d'une mère pour son enfant.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Que dire, si ce n'est que ce livre est très dur, difficile et sombre. C'est l'histoire d'une jeune fille que la vie n'épargne pas....
Une très belle écriture qui pourtant me laisse un certain malaise tant les mots sont justes. Difficile d'en dire plus...
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