Le premier roman de
Franck Balandier paru en 1988 bien avant son dernier voyage de l'autre côté de l'horizon d'où personne ne revient.
Le périphérique signifie le chemin de ronde dans le langage des prisons, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pénitencier, rien n'échappe aux regards. Pierre est condamné à neuf mois de prison. Il fera un parcours d'initié entre le meurtre et la folie. le récit est brutal et réaliste, il soulève à lui seul des questionnements pour lesquels peu de gens osent se soumettre, et pourtant depuis toujours le monde carcéral fait lui aussi parti de notre univers. Dans une écriture magistrale
Franck Balandier nous fait découvrir la vie des détenus et tous leurs maux, la relation intime de Pierre par des correspondances échangées avec sa mère, parfois des lettres jetées une fois écrites à cause de l'amertume des reproches même si l'amour se décline à l'infini. Les premiers émois amoureux de l'adolescent, les interdits projetés sur celle qui l'
a porté et mis au monde, la première femme de sa vie sur laquelle repose sa jalousie, sa libido, l'inceste interdit...Il refoule et exacerbe ses rancoeurs, la déclaration de son amour dans ses nuits solitaires. Puis vient la rencontre avec un codétenu dont il tombe fou amoureux. L'audace de l'auteur se révèle d'une rare beauté dans les tourments de Pierre, l'aveu de son homosexualité jugée immorale dans une société hypocrite, une époque pas si lointaine ou tout était si peu exprimable. C'est un récit sans concession, aucune. La mort rôde partout au moindre relâchement visionnaire, tous les sens demeurent en alerte. La grande singularité de l'auteur dans toute sa carrière d'écrivain, repose sur une longue activité professionnelle au sein de la prison, où au fil des années
Franck Balandier a découvert la compassion.