Une lecture toute en nuances et en retenue, comme l'indique le titre :
Café car il s'en boit beaucoup, comme si cette commande servait de ponctuation aux histoires d'amour qu'elle accompagne, équivalent tour à tour aux deux points pour ouvrir le bal, à la virgule et au point final, souvent d'interrogation d'ailleurs. le lecteur devine les situations, se hasarde parfois au pronostic : la reverra-t-il ? Lui plaira-t-elle vraiment ? L'imagination débridée est aux commandes, avec les transgressions qui vont avec. Pas de scandales pourtant dans ces dérapages. de la douceur et de la résilience. Etonnant, feutré, vraisemblable.
Blanc parce que les blancs - lisez "les silences" - sont nombreux également à l'occasion du café ou ailleurs, écume de la communication impossible entre des êtres qui se rapprochent et s'éloignent comme les vagues dans le ressac. Les mots ne suffisent pas au discours amoureux plus sûrement traduit par un geste ou une intuition.
La romancière s'amuse à explorer le seuil entre fiction et réalité, elle invente et observe, elle vit "plusieurs vies imaginaires, c'est magique".
Dans ce récit, la fiction d'Elise prend corps et devient sa réalité, ce qui est le principe même de la créativité, voire de la vie. D'abord, la pensée élabore la situation, puis la volonté l'inscrit dans le réel. Cet élan est une forme de divination, de pensée prédictive, de construction de l'avenir. C'est comme lire dans le marc et faire tout son possible pour réaliser la prophétie. D'ailleurs, en cliquant sur le bandeau du café juste au dessus, vous saurez comment interpréter les forme qui tapissent l'intérieur de la tasse retournée.
Si je prenais un café avec Claire, j'aimerais y découvrir papillons, couronnes, trèfles et cochon et je lui dirai : "Que l'avenir soit conforme à tes voeux" en y croyant dur comme fer.
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