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EAN : 978B07981KPFN
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.56/5   8 notes
Résumé :
A l'égal de la princesse de Clèves et de la Sanseverina, la duchesse de Langeais est l'une des grandes divinités féminines de notre littérature. Elle réunit en sa personne le triple prestige de la beauté, de la naissance et du malheur. Issue d'un sang illustre, Antoinette de Navarreins voit le jour en 1794, sous la Terreur, une bien sombre étoile qui sera pour elle la marque du destin.

Quelque vingt ans plus tard, séparée de son mari abhorré que lui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans le Paris du début du XIXème siècle, la belle duchesse de Langeais, née Antoinette de Navarreins, fait des ravages. La jeune femme de vingt-quatre ans, coquette par excellence, est la plus admirée des femmes de cette aristocratie qui cherche désespérément à se convaincre que la Révolution n'a en rien changé la société. le changement sociétal est néanmoins en route, les bourgeois prennent sans cesse plus de pouvoir et d'importance, voilà pour le contexte social.
Au hasard d'un énième bal, la duchesse croise la route du marquis de Montriveau, personnage farouche rentré récemment d'une longue expédition en Afrique qui s'est malheureusement achevée par deux ans d'esclavage. Cet homme qui ne ressemble à nul autre, il le lui faut indubitablement à son "tableau de chasse" ; j'ajoute des guillemets car, comme la belle le dit si clairement, "les duchesses pouvaient bien se prêter à l'amour, mais ne s'y donnaient pas".
Voici donc le valeureux mais naïf général, qui ignore tout des habitudes vaines de ce monde d'amusement, piégé par la charmante Antoinette. Ah ça, elle se joue habilement de lui, qui en est sincèrement amoureux. La coquette par excellence, disais-je plus haut. Heureusement pour Armand, monsieur de Ronquerolles se chargera de lui ouvrir les yeux sur cette "machine à larmes, à manières, à évanouissements, à phrases fondantes" (que c'est bien dit !) qui a de l'acier à la place du coeur. le sort de la belle sera scellé avec la résolution du marquis : "Elle ne sait pas à quel point elle est vile et méprisable. Personne n'a osé mettre cette créature en face d'elle-même. Elle a sans doute joué bien des hommes, je les vengerai tous."
Mais l'attitude d'Antoinette est-elle à condamner sans discuter? Les arguments qu'elle avance, à savoir que céder à son amant équivaut au déshonneur et n'assurerait aux enfants de l'amour qu'une existence misérable, ne sont-ils que des prétextes? Je ne le crois pas car on sait bien ce que cette société réservait aux femmes nobles chassées par des maris eux-mêmes entourés de maîtresses. le personnage me semble plus complexe qu'il n'y paraît et sa fin tragique m'a rappelé la façon dont la mort de Manon Lescaut rachetait une partie de ses péchés qui avaient fait tant souffrir le pauvre Des Grieux.
En somme, je suis bien heureuse d'avoir retrouvé ce livre dans ma bibliothèque car l'écriture De Balzac, autant que l'histoire elle-même, m'ont charmée.

Si je ne met pas les cinq étoiles à ce livre, c'est à cause de la fille aux yeux d'or.
Cette nouvelle de 90 pages ne m'a franchement pas captivée. Je l'ai trouvée plutôt creuse. La préface de Pierre Barbéris, dans l'édition que je possède, s'intitule "Erotisme et société" mais, en termes d'érotisme, on a vu mieux. le personnage d'Henri de Marsay ne m'a pas plu et l'on sait au final trop peu de choses de Paquita, hormis que la jolie fille a vraisemblablement été vendue par sa mère à la marquise qui aime les femmes.
Fort heureusement, La fille aux yeux d'or se lit vite et on n'y perd donc pas trop de temps.

Challenge XIXème siècle 2021
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La duchesse de Langeais, mon titre préféré parmi les trois de l'Histoire des Treize, raconte la tragédie de soeur Thérèse du cloître des Carmélites Déchaussées qu'un mystérieux et valeureux général retrouve en Espagne, après des années de recherches vaines à travers les couvents du monde entier.

Le roman raconte l'époque où cette jeune nonne dont le jeu d'orgue est hardi et fougueux était encore Antoinette de Langeais, une duchesse au sommet de sa gloire dans la haute société Parisienne du faubourg Saint-Germain au début du XIXe siècle et qu'elle fit la rencontre du général, le marquis Armand de Montriveau, figure illustre, puissante, de la garde royale.

Quand cet homme grave, étranger aux moeurs de salons, éprouvé par la guerre, se retrouve en ces lieux et croise par hasard la duchesse, qui est alors une petite femme coquette (et mariée, quoique vivant séparée du duc de Langeais), elle regarde de haut tous ses amants, il s'en éprend. L'instinct féminin d'Antoinette lui fait entrevoir le danger, la gloire liée à la conquête d'un homme tel qu'Armand et ce dernier, absolument nul, débutant en amour, il tombe aussitôt, comme un enfant, dans le piège tendu par l'ambitieuse duchesse.

Elle persiste à se refuser à lui, elle est déterminée à garder cette liaison comme toutes ses autres, c'est-à-dire sans conséquence, superficielle. Quand Armand, qui n'est pas du genre à prendre les affaires du coeur à la légère, l'amant absolu, se rend compte de son jeu, et qu'il se trouve trompé, trahi par celle à qui il faisait une cour ardente et assidue, il rompt et veut se venger. Cette femme hautaine, jolie, extrême et nerveuse, devra aller jusqu'à perdre un homme d'une trempe et d'une valeur comme celle d'Armand pour réaliser qu'elle l'aime. Quand elle refusait de lui sacrifier son honneur et sa réputation seulement au début, elle lui sacrifiera finalement sa vie pour le ravoir alors qu'il sera trop tard.

Voilà un roman où se conjugue à merveille les forces du romantisme avec le réalisme balzacien. le tout donne à lire un récit remarquable, tant par son intrigue que par la justesse des observations et commentaires critiques du narrateur à propos de la société dans laquelle les personnages et lui-même, en tant qu'auteur de la grande Comédie humaine, évoluent. Cette critique est d'ailleurs particulièrement acerbe, ce qui la rend plaisante à mes yeux. Naturellement, dans un tel contexte, des personnages tels qu'Armand et Antoinette, qui accusent une véritable « grandeur », ne peuvent subir qu'un sort cruel.

Certains perçoivent de la lourdeur dans les digressions de nature théoriques, politiques, moi je n'y vois que du feu, le feu de l'écrivain-visionnaire passionné qui se consacre, corps et âme, à son art.
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Dans ce recueil, Honoré de Balzac met en lumière deux femmes évoluant dans un Paris mondain.

Au coeur d'un couvent Espagnol se cache une femme devenue religieuse. Pieuse et mutique, Soeur Thérèse cache un passé trouble. Derrière cette dévotion se dissimule une coquette, Antoinette de Langeais. Une femme à la beauté envoûtante qui règne sur les salons et côtoie les nobles familles du boulevard Saint-Germain. Pourtant, Antoinette a fui la vie mondaine. Un amour la relie à Armand de Montriveau, un marquis aventureux et passionné. Comment cette passion a poussé la Duchesse de Langeais à se couper du monde ?

La seconde nouvelle met en scène une autre femme, tout aussi mystérieuse. Lors d'une promenade aux Tuileries, Henri de Marsay un dandy parisien croise le regard d'une femme surnommée « La fille aux yeux d'or ». Elle est énigmatique et suscite l'intérêt du séducteur. Parviendra-t-il a la conquérir et à percer son mystère ?

Je n'ai malheureusement pas été totalement conquise par ce recueil. Si la plume talentueuse De Balzac dresse de beaux portraits féminins, je me suis perdue dans le fil narratif et je n'ai pas été complètement emportée par ces deux récits.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Je la veux à tout prix, s’écria Montriveau désespéré.
- Hé bien ! Écoute. Sois aussi implacable qu’elle le sera, tâche de l’humilier, de piquer sa vanité ; d’intéresser non pas le coeur, non pas l’âme, mais les nerfs et la lymphe de cette femme à la fois nerveuse et lymphatique. Si tu peux lui faire naître un désir, tu es sauvé. Mais quitte tes belles idées d’enfant. Si, l’ayant pressée dans tes serres d’aigle, tu cèdes, si tu recules, si l’un de tes sourcils remue, si elle croit pouvoir encore te dominer, elle glissera de tes griffes comme un poisson et s’échappera pour ne plus se laisser prendre. Sois inflexible comme la loi. N’aie pas plus de charité que n’en a le bourreau. Frappe. Quand tu auras frappé, frappe encore. Frappe toujours, comme si tu donnais le knout. Les duchesses sont dures, mon cher Armand, et ces natures de femmes ne s’amollissent que sous les coups ; la souffrance leur donne un coeur, et c’est œuvre de charité que de les frapper. Frappe donc sans cesse. Ah ! Quand la douleur aura bien attendri ses nerfs, ramolli ces fibres que tu crois douces et molles ; fais battre un coeur sec, qui, à ce jeu, reprendra de l’élasticité ; quand la cervelle aura cédé, la passion entrera peut-être dans les ressorts métalliques de cette machine à larmes, à manières, à évanouissements, à phrases fondantes ; et tu verras le plus magnifique des incendies, si toutefois la cheminée prend feu. Ce système d’acier femelle aura le rouge du fer dans la forge ! Une chaleur plus durable que tout autre, et cette incandescence deviendra peut-être de l’amour. Néanmoins, j’en doute.
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- En quoi, lui dit Armand, un homme qui vous idolâtre a-t-il pu vous déplaire?
- Vous ne me déplaisez pas, répondit-elle en devenant tout à coup douce et soumise; mais pourquoi voulez-vous me compromettre? Vous ne devez être qu'un ami pour moi. Ne le savez-vous pas? Je voudrais vous voir l'instinct, les délicatesses de l'amitié vraie, afin de ne perdre ni votre estime, ni les plaisirs que je ressens près de vous
- N'être que votre ami? s'écria monsieur de Montriveau à la tête de qui ce terrible mot donna des secousses électriques. Sur la foi des heures douces que vous m'accordez, je m'endors et me réveille dans votre cœur; et aujourd'hui, sans motif, vous vous plaisez gratuitement à tuer les espérances secrètes qui me font vivre. Voulez-vous, après m'avoir fait promettre tant de constance, et avoir montré tant d'horreur pour les femmes qui n'ont que des caprices, me faire entendre que, semblable à toutes les femmes de Paris, vous avez des passions, et point d'amour? Pourquoi donc m'avez-vous demandé ma vie, et pourquoi l'avez-vous acceptée?
- J'ai eu tort, mon ami. Oui, une femme a tort de se laisser aller à de tels enivrements quand elle ne peut ni ne doit les récompenser.
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Terrible sensation ! Espérer la résurrection d'un amour perdu, le retrouver encore perdu, l'entrevoir mystérieusement, après cinq années pendant lesquelles la passion s'était irritée dans le vide, et agrandie par l'inutilité des tentatives faites pour la satisfaire !
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Vous êtes amoureux, ha ! Je le crois bien ! Vous me désirez et voulez m'avoir pour maîtresse, voilà tout. Hé ! bien, non, la duchesse de Langeais ne descendra pas jusque-là. Que de naïves bourgeoises soient les dupes de vos faussetés ; moi, je ne le serai jamais. Vous me parlez de ma beauté, je puis devenir laide en six mois, comme la chère princesse ma voisine. Vous êtes ravi de mon esprit, de ma grâce ; mon Dieu, vous vous y accoutumerez comme vous vous accoutumeriez au plaisir. Ne vous êtes-vous pas habitué depuis quelques mois aux faveurs que j'ai eu la faiblesse de vous accorder? Quand je serai perdue, un jour, vous me donnerez d'autre raison de votre changement que le mot décisif : Je n'aime plus. Rang, fortune, honneur, toute la duchesse de Langeais se sera engloutie dans une espérance trompée. J'aurai des enfants qui attesteront ma honte, et... mais, reprit-elle en laissant échapper un geste d'impatience, je suis trop bonne de vous expliquer ce que vous savez mieux que moi. Allons ! restons-en là.
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La plus réelle beauté, la figure la plus admirable n'est rien si elle n'est pas admirée : un amant, des flagorneries sont les attestations de sa puissance. Qu'est un pouvoir inconnu ? Rien.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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