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sur 9353 notes
On est dans le Paris de la Restauration au début du XIXe siècle. Tout tourne autour d'une pension, Balzac nous y décrit la saleté, la laideur. Chaque sous dépensé tout au long de l'histoire nous est compté (ou conté). C'est plein de subtilité, les personnages sont hauts en couleurs, la mesquinerie, la vanité sont dépeints avec beaucoup de finesse, la langue est belle. J'ai adoré tout ce jeux entre sentiments réels ou hypocrites, ce personnage de Rastignac qui navigue entre les deux en nous emportant dans ses hésitations, ce monde parisien où tout est faux, et cette description crue de la frontière entre richesse et pauvreté, où les objets, les apparences, les calculs, l'argent, les manigances constituent la base de ce qui porte si bien son nom : «La Comédie Humaine».

C'est en principe une relecture. Balzac avait pour moi le goût de l'ennui des cours de français du collège et lycée. J'aurais pu le suggérer dans la liste «Votre pire lecture scolaire». Mais sa lecture en classe de seconde ne m'a laissé comme souvenir qu'un exploit de cancre, ou nous avions profité lamentablement de la gentillesse d'une professeur remplaçante pour présenter un exposé improvisé (« pas fini » qu'on lui avait dit, « Allez-y quand même » nous avait-elle répondu) sur un bouquin qu'on avait même pas lu. Il fut lamentable et La remplaçante eu beaucoup d'indulgence en nous gratifiant d'un «On voit bien que vous ne l'aviez pas terminé».

Je pense que l'insouciance de nos 15 ans n'était pas du tout en phase avec l'esprit cynique, noir et sans concessions De Balzac. L'achat d'une liseuse m'a donné la curiosité de redécouvrir les classiques et c'est un plaisir que je n'aurais pas imaginé il y a encore peu de temps.
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Ce roman est une bonne entrée en matière pour découvrir la Comédie humaine, le cadre de la Pension Vauquer ayant permis à l'auteur d'y faire entrer bon nombre des personnages qui se retrouvent dans d'autres romans… le Baron Nucingen apparaît ainsi dans 32 romans, Horace Bianchon, dans 29 et Eugène de Rastignac, dans 26. Et ce ne sont que quelques exemples, qui donnent une idée de l'ampleur du projet !
La Pension Vauquer, rue Neuve Sainte-Geneviève, est tenue par une veuve qui « a eu des malheurs ».
A l'heure des repas,
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Le carillon sonne les treize heures quand mon corps s'allonge dans l'herbe touffue. Les doigts de pieds en éventail, je sombre dans une délicieuse sieste aidé par la caresse du soleil et la berceuse du vent. le cri de la ville est maintenant bien loin. Mes rêves m'emportent en bord de mer, où les embruns me chatouillent le nez. Les vagues déroulent leur tapis d'écume et je dors profondément au rythme des ressacs.

Je m'imagine en photographe sur une plage déserte, l'objectif de mon appareil tourné vers la mer. Tout en glissant un oeil dans le viseur je zoome lentement et vois apparaître, dans l'ordre: le sable détrempé, l'incessant va-et-vient de la mer, un paquebot, les grandes profondeurs et puis les falaises blanches de la côte anglaise qui s'effritent devant mes yeux.

L'effet d'optique immersif du zoom me donne l'impression que ce phénomène est à portée de doigts, alors qu'en réalité, il se trouve à des dizaines de kilomètres de là.

Dans le Père Goriot, Honoré de Balzac utilise un procédé similaire pour mettre en place le décor de son roman. Tel l'objectif d'un appareil photographique, il nous emmène dans les rues parisiennes, s'arrête devant la façade d'une maison, nous fait passer par le jardin, avant d'entrer dans chacune des pièces intérieures et nous dépose à table avec les protagonistes… 😉 Comme d'habitude, je vous propose ci-après, une brève analyse de ce classique de la littérature française

Ce roman polyphonique se déroule en 1819, dans une pension miteuse où plusieurs locataires se côtoient. Parmi les principaux intervenants il y a Eugène de Rastignac le jeune étudiant ambitieux, Vautrin la brute épaisse et enfin Goriot, ce vieil homme esseulé qui a fait fortune pendant la Révolution française et qui donne le moindre de ces centimes à ses deux filles afin qu'elles puissent mener la grande vie parisienne.

“ Eh bien ! Oui, leur père, le père, un père, reprit la vicomtesse, un bon père qui leur a donné, dit-on, à chacune cinq ou six cent mille francs pour faire leur bonheur en les mariant bien, et qui ne s'était réservé que huit à dix mille livres de rente pour lui, croyant que ses filles resteraient ses filles, qu'il s'était créé chez elles deux existences, deux maisons où il serait adoré, choyé. En deux ans, ses gendres l'ont banni de leur société comme le dernier des misérables … “

Cette oeuvre De Balzac est découpée en trois parties distinctes et chacune représente la trajectoire d'un personnage. On y suit d'abord les traces d'Eugène qui découvre avec naïveté la vie mondaine parisienne et son désir ambitieux de s'y faire une place au chaud. L'auteur ne laisse planer aucun doute quant aux moyens que devra utiliser Eugène de Rastignac pour entrer dans cette société privilégié: il devra parvenir !

Vient ensuite le cas de Vautrin, ce bandit démasqué qui fait une lecture mémorable et cynique de la vie. Chaque personne en prend pour son grade et il sait tirer sur les cordes sensibles du jeune Rastignac: tu domineras ou tu seras dominé.

Goriot, lui, est la figure du sacrifice paternel jusqu'à l'excès. Sa vie en tant qu'être humain n'existe pas. Il n'est qu'un père et … rien d'autre. Il se complaît à se saigner afin de garder, croit-il, ce lien d'amour envers ses filles alors que ces dernières n'en veulent qu'à son argent afin de garder encore un peu leur train de vie. le sursaut lucide du Père Goriot quant à son rapport maladif vis-à-vis de ses enfants arrivera. Oui. Trop tard.

“ Elles se sont bien vengées de mon affection, elles m'ont tenaillé comme des bourreaux. Eh bien ! Les pères sont si bêtes ! Je les aimais tant que j'y suis retourné comme un joueur au jeu. Mes filles, c'était mon vice à moi ; elles étaient mes maîtresses, enfin tout ! Elles avaient toutes les deux besoin de quelque chose, de parures ; les femmes de chambre me le disaient, et je les donnais pour être bien reçu ! “

En conclusion, le Père Goriot est un classique de la littérature car il est l'exemple du roman balzacien par excellence: abouti – immersif – initiatique – descriptif – dramatique – parfois rocambolesque – reprenant des personnages d'autres romans, etc. Certes l'histoire a pris les poussières de presque deux siècles mais la fine analyse de la cruauté qui peut exister dans les rapports humains demeure plus que jamais d'actualité. 😉
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Quel plaisir de retrouver de temps en temps nos bons vieux classiques, et notamment Balzac.
Ah retrouver Balzac ! C'est comme revoir un vieil amour, un ancien amant.
L'ambiance de la Pension est très bien rendue, les personnages sont savoureux, portraits de pauvres gens englués dans une vie sans joie. Sauf pour le Père Goriot qui aime passionnément ses filles, trop peut être (mais peut on aimer trop ?...), et qui se ruine littéralement pour satisfaire tous leurs caprices.
Difficile de résumer ce livre, ce serait comme résumer Madame Bovary , on ne peut pas, il faut le lire.
Jamais déçu avec Balzac, contrairement aux anciennes amours....

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Lorsqu'on parle de romans d'amour on pense tout naturellement à des histoires de couples amoureux. À la limite, on pourrait imaginer un roman d'amitié, comme l'a fait Bernardin de Saint-Pierre dans son Paul et Virginie, mais même dans ce roman exceptionnel la belle relation de philia est bien vite pimentée d'eros avec l'arrivée à l'adolescence des personnages principaux. Vraiment, l'amour, en littérature romanesque, c'est une affaire de couples amoureux.
Et Balzac confirme la règle avec ses Modeste Mignon, le colonel Chabert, Mémoires de deux jeunes mariées, etc., mais son projet titanesque d'une fresque de l'ensemble de la société l'entraîne ici à explorer l'amour sous un angle vraiment exceptionnel pour un roman : celui de la paternité.
Or, chacun en conviendra sûrement, l'amour parental a quelque chose de beaucoup plus pur que l'amour d'un partenaire de vie. le parent (idéal) n'a en effet aucun désir égoïste pour son enfant. Il donne tout et n'espère en retour que le bien de son enfant. C'est exactement ce qui se produit pour le père Goriot qui aime vraiment ses filles de tout son être avec une simplicité et un abandon complet.
Par contre, l'amour ne doit pas être une faiblesse, mais une force. Il doit vouloir renoncer à tout pour rendre possible le meilleur de l'autre et c'est loin d'être le cas en ce qui concerne l'amour de Goriot pour ses filles. Son amour est en effet si passionnel que le pauvre homme n'existe pratiquement plus du tout lui-même et ses petites sont bien trop gâtées pour pouvoir s'épanouir dans leurs vies. Goriot le sait très bien lui-même. Il a échoué tragiquement. Il n'a pas su être à la hauteur de ce qui a donné sens à sa vie : assurer le bonheur de ses filles.
C'est ce constat qu'il exprime en excuse leur absence de reconnaissance dans le passage suivant :
« Elles sont innocentes, mon ami! Dites le bien à tout le monde, qu'on ne les inquiète pas à mon sujet. Tout est de ma faute, je les ai habituées à me fouler aux pieds. J'aimais cela moi. Ça ne regarde personne, ni la justice humaine ni la justice divine. Dieu serait injuste s'il les condamnait à cause de moi. Je n'ai pas su me conduire, j'ai fait la bêtise d'abdiquer mes droits...le plus beau naturel, les meilleures âmes auraient succombé à la corruption de cette facilité paternelle... Moi seul ai causé les désordres de mes filles, je les ai gâtées. Elles veulent aujourd'hui le plaisir, comme elles voulaient autrefois du bonbon. Je leur ai toujours permis de satisfaire leurs fantaisies de jeunes filles... Moi seul suis coupable, mais coupable par amour. » (346-347)
Peut-on en vouloir à un tel père d'avoir fait son propre malheur en élevant si mal ses enfants? Impossible! Il est tellement touchant! Et c'est si vrai que l'enfer est pavé des meilleures intentions...
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Que dire de nouveau sur un classique si connu que je me demande bien comment il m'a fallu attendre 70 ans pour le lire, peut-être par esprit de contradiction ou de méfiance devant son omniprésence dans les programmes scolaires. Bien sûr, j'avais tort. La lecture des grands classiques apporte autant de plaisir que celle de nos contemporains et relativise le côté novateur de notre monde moderne, du moins en ce qui concerne l'âme humaine. Il faut certes se résigner à certains mots aujourd'hui inusités, à quelques descriptions auxquelles notre époque pressée nous a déshabitués mais l'effort est minime.
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La pension Vauquer, tenue par la veuve du même nom, accueille jeunes étudiants désargentés (Eugène de Rastignac, Horace Bianchon), retraité ou rentier ( Jean-Joachim Goriot, Poiret), jeune fille rejetée par son noble père (Mlle Victorine de Taillefer) et un fort en gueule Vautrin. Ce microcosme se contente, avec bonne humeur, du peu qu'offre à ses pensionnaires Mme Vauquer, vieille sotte mais pingre et calculatrice.
Le jeune de Rastignac venu faire son droit à Paris compte sur une sienne cousine Mme la vicomtesse de Bauséant pour être introduit dans le monde qui compte et fait ainsi la connaissance des deux filles du souffre-douleur de la pension le père Goriot. Goriot a fait fortune dans les farines et ainsi pu marier ses filles à de prestigieux partis. Elles sont devenues Mmes Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen. Toutes deux sont victimes des turpitudes et malversations de leurs maris et de leurs amants. de Rastignac devient le confident de Delphine et le défenseur à la pension du père Goriot qui peu à peu se démunit de tout ce qu'il a pour subvenir aux folles dépenses de ses deux anges.
Vautrin, personnage trouble, tente lui de convaincre Eugène de séduire Mlle de Taillefer car il manigance de la remettre en fortune.

On a peu dit ou écrit le trouble que le lecteur ne peut que trouver à lire ce grand roman De Balzac. Sans concession pour une société abjecte, se souciant peu de morale, chacun cherche à réussir. Même Eugène de Rastignac et Victorine de Taillefer malgré leur apparente naïveté ne tente que d'accéder aux honneurs et à la fortune. Seul Goriot incarne ici détachement et générosité absolus. Vautrin qui va se révéler être un bagnard en fuite cherchant à aider ses deux oies blanches dans le seul but de tenter de redresser les torts de cette même société qu'il renie.

On a aussi beaucoup glosé sur le roman dit d'apprentissage. Mais je vois surtout dans ce père Goriot s'exprimer le profond et lourd mépris De Balzac pour une société hypocrite et veule. Ici, nait son grand système de "La condition humaine", sa grande fresque de la bêtise, du calcul, de l'arrivisme dont vont tant s'inspirer Hugo et Zola.
Vautrin, formidable personnage transcende le falot de Rastignac, dans sa lucidité face aux rouages d'un monde infernal animé par des pantins en proie à leur vanité et leurs passions.
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Comment ai-je pu attendre aussi longtemps pour découvrir ce roman , à coup sûr à mes yeux un très grand roman !
Balzac avec la plume et le talent qu'on lui reconnait brosse un tableau "ethnographique " de la vie parisienne pendant la Restauration ( Louis XVIII) . La pension Vauquet et ses pensionnaires nous parle de ces petites gens à la limite de la pauvreté ,le Père Goriot l'un des plus anciens est atteint d'une maladie incurable : il aime ses 2 filles mariées l'une au comte de Restaud l'autre au baron de Nucingen mais d'un amour fou qui lui sera fatal .
Eugène de Rastignac est un jeune noble provincial monté à Paris pour y faire des études de droit et pouvoir par la suite pourvoir aux besoins de sa famille restée dans le midi de la France . Très vite ébloui par la facilité apparente de la vie parisienne où il est introduit par son cousinage avec la vicomtesse de Beauséant, il va se découvrir un appétit féroce pour réussir coute que coute
Roman d'amour , celui d'un père pour ses filles , roman d'ambition , celle d'un jeune loup provincial dont les yeux se décillent au fil des pages, portrait sans concession de la société dans laquelle vit Balzac , chapeau bas Monsieur Balzac
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Aaaah, avoir vingt ans ! Être beau, vif, ambitieux ! Avoir la vie devant soi ! Vivre à Paris, la plus belle ville du monde ! Que pourrait demander de plus un jeune étudiant provincial ? Voire. Eugène de Rastignac a beau avoir toutes ses qualités, passer ses matinées chez sa cousine la vicomtesse de Beauséant - une des plus splendides femmes de la capitale - cela ne l'empêche pas de devoir rentrer tous les soirs à la misérable pension de la veuve Vauquer. Derrière les murs de la pauvre pension, grouille une faune disparate faite d'étudiants fauchés, de vieilles aristocrates ruinées et de négociants sur le retour. Quelques figures se détachent du tableau, comme celle de l'imposant Vautrin, un bourgeois jovial et gouailleur aux activités nocturnes mystérieuses, ou celle du Père Goriot, ancien vermicellier ayant sacrifié sa fortune au bonheur de ses deux filles adorées. En cette triste compagnie, notre Rastignac ronge son frein. L'étude l'ennuie, la pauvreté lui fait honte et il rêve d'une vie plus facile, plus brillante. Mais il est encore jeune, presque innocent, et ne mesure pas à quel prix il faudra payer toute cette facilité… Gageons qu'il en apprendra bien assez avant la fin du roman.

Ma première réaction à la découverte du “Père Goriot”, il y a quelques années, avait été : “Rhooooo, qu'est ce qu'il est méchant, ce Balzac !” Qu'on ne s'y trompe, la méchanceté en littérature, j'adore ça ! Je dirais même qu'on n'en trouve pas assez, mais je ne m'attendais pas à trouver chez un grand nom de la littérature française un tel degré de fiel et de férocité. Si, chez Victor Hugo ou Alexandre Dumas, l'humanité conserve en général un bon fond, c'est loin d'être le cas chez Balzac. Pour l'auteur de la comédie humaine, l'être humain moyen est pire que mauvais, il est médiocre. le peu que j'ai lu de son oeuvre était une ode à la médiocrité, à l'égoïsme, au nombrilisme mesquin et venimeuse. Cette putréfaction touche tous les étages de la société, s'étendant de la salle à manger de la veuve Vauquer où les pensionnaires humilient sans vergogne leur tête de turc, le pauvre Père Goriot, aux salons huppés de la noblesse où le beau monde se réjouit ouvertement des souffrances amoureuses de la belle vicomtesse de Beauséant.

Mais, quitte à patauger dans la fiente, autant que ce soit une fiente dorée. C'est pour cela que Rastignac s'échine à gravir les échelons menant à la réussite sociale, ne manquant pour cela ni d'ambition, ni d'obstination. Il découvrira vite que deux voies seulement s'ouvrent à lui pour sortir de la misère : la révolte ou la corruption. La révolte, c'est Vautrin, l'ancien bagnard déguisé, dont les raisonnements sardoniques et le pragmatisme sauvage font les délices du lecteur - le long monologue où il tente de convertir Rastignac à sa vision du monde est succulent dans son immoralité triomphante et impitoyable. La corruption, c'est le beau monde, ses hypocrisies, ses faux-semblants et ses indicibles cruautés. La bonté ? La vertu ? le dévouement ? Pouah ! Vous verrez bien où tout cela peut mener… Toute cette acidité pourrait vous retourner l'estomac, mais, bien au contraire, elle enchante le palais comme le plus délicieux des festins. Je ne peux que recommander passionnément ce petit bijou - bien plus digeste à mon sens que sa suite “Les illusions perdues”. A consommer sans modération, pour peu que l'on s'accommode d'une morale très noire et d'une conclusion déprimante à souhait.
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Le père Goriot est un roman clé de l'édifice monumental de la Comédie Humaine. Publié dans la série des "scènes de la vie privé", il fait parti des "débuts" de cet immense et fabuleux ensemble.
Ce livre, très étudié et lu par la plupart des élèves de France et de Navarre est en effet l'archétype du roman Balzacien. On le rapproche aussi parfois de l'histoire du Roi Lear, à cause de la présence de deux filles malaimantes. Mais ceci est une autre histoire.
Le style est classique, très réaliste. L'auteur dresse un portrait de la petite société parisienne sous la Restauration, période où se battent les dents-longues pour se faire une place, où la vieille noblesse et la nouvelle bourgeoisie se jalousent mais aussi s'entendent pour partager le pouvoir et les richesses. On y voit aussi de jeunes provinciaux débarqués à la capitale pour se faire un nom (dont le fameux Rastignac !), la bourgeoisie commerçante et les pauvres gens...
Au delà de ce portrait précis et acide de la société française, Balzac sait aussi donner à lire de belles pages intimes sur la folie du Père Goriot, sa folie d'amour pour ses filles qui sont pourtant loin de la mériter ! Autour de lui gravitent de nombreux personnages que l'on retrouvera dans d'autres titres et qui ici se côtoient dans la pension où tout le monde loge et s'observe.
Le père Goriot finira presque seul, sans ses filles, et sans tombe jusqu'à ce que deux autres résidant lui en paye une, ses filles refusant de sortir les mains des poches.
Portrait saisissant d'une époque passionnante, pleine de mutations et de renversement de fortune qui se poursuivra dans tous les autres tomes de la Comédie humaine.
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