AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 776 notes
L'auteur, petite-fille de Suzanne Meloche, retrace avec une touche éminemment romanesque l'histoire de sa grand-mère. Un texte magnifique sans jugement. Je me demande si la Suzanne décrite est rêvée ou réelle.
Ottawa, 1945, Suzanne a 18 ans et fuit sa ville natale et rejoint au gré des rencontres les artistes du petit groupe des Automatistes qui publieront le manifeste « le refus global ». Un mouvement sans concessions, novateur, à contre-courant de la pensée unique. Un mouvement qui laissera de puissantes blessures chez ces artistes rebelles et leurs enfants.
Faut-il être totalement libre pour créer et sacrifier les siens ? C'est la question essentielle de ce livre que j'ai adoré. Pour Suzanne Meloche qui possède un caractère entier, exigeant et extrémiste, c'est une évidence et sa réalité. Il faut beaucoup de courage, de force à une femme pour être différente des autres. Pour elle, la maternité est l'obstacle à la réalisation de soi.
Sur la photo de couverture je ne parviens pas à savoir qui sont ces deux femmes, Suzanne et une amie ?
J'ai ensuite regardé le documentaire bouleversant de Manon barbeau que je vous conseille http://www.onf.ca/film/enfants_de_refus_global/
Commenter  J’apprécie          170
Je viens de terminer "La femme qui fuit" d'Anaïs BARBEAU-LAVALETTE, dans des circonstances personnelles particulières et cette histoire m'a particulièrement touchée.
L'auteur n'a pas connu sa grand-mère maternelle, qui a abandonné ses deux enfants – dont sa mère – très tôt. Mais de cette inconnue, Anaïs va faire une héroïne de roman. Sans que l'on puisse vraiment démêler le vrai du faux, ses recherches lui permettent de se confronter à une femme hors du commun. En effet, cette dernière a côtoyé les signataires du refus global qui remet en question l'immobilisme de la société québécoise, a été la conjointe du peintre Marcel Barbeau. Elle a choisi de vivre sa vie telle qu'elle le désirait, malgré les conséquences.
J'ai beaucoup aimé ce roman magnifique, l'écriture particulière, les phrases courtes, saccadées parfois telle une respiration difficile. J'ai aimé aussi l'empathie de l'auteur pour son personnage, son absence de jugement, la progression dans son désir de comprendre. J'ai aimé ce récit empli de sensibilité, fort, généreux qui transforme le manque en pardon.
Le livre refermé, il me reste une petite musique dans la tête, une petite douleur dans le coeur et de belles images dans les yeux. C'est bon signe !
Commenter  J’apprécie          170
C'est toujours difficile de faire la critique d'un livre qui a été primé et maintes fois encensé. On y entre avec beaucoup d'attentes et une certaine méfiance. J'avais lu Je voudrais qu'on m'efface et j'ai retrouvé dans La femme qui fuit les mêmes thèmes: l'abandon, les enfances gâchées, les errances, les blessures irréparables... J'ai retrouvé aussi le même style littéraire. Il nous fait entrer de plain-pied dans un univers intime — ici, celui de la grand-mère de l'auteure, une célèbre inconnue, éprise d'une liberté qu'elle n'aura jamais pu goûter sans dommages colatéraux. Ce style, un peu dérangeant — l'utilisation du "tu" quelque peu accusateur s'adresse aussi au lecteur — sert bien le propos. Le livre qui n'est ni vraiment une biographie ni vraiment un roman, s'il n'arrive pas complètement à réhabiliter cette femme que fut la poète quasiment oubliée, Suzanne Meloche, permet au moins de lui redonner une place dans l'histoire de l'art au Québec ainsi qu'une place dans la vie personnelle de ses descendants. C'est finalement un tour de force qu'Anaïs Barbeau-Lavalette a réalisé en nous amenant dans sa sphère familiale intime et douloureuse pour en faire une oeuvre littéraire à part entière — un livre, en résumé, qui mérite qu'on s'y plonge.
Commenter  J’apprécie          160
J'ai lu avidement ce récit biographique, succès d'estime et populaire de la jeune auteure et cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette. Un récit incarné et touchant de Suzanne Meloche, peintre et poétesse dans les années 1940 et 1950 dans un Québec englué dans les bondieuseries et sous l'emprise politique de l'autoritaire chef de gouvernement, Maurice Duplessis. Une époque hostile aux libertés d'expression (censure du clergé et mise à l'index d'une certaine littérature) et à l'émancipation de la femme, dont le seul rôle social acceptable est celui d'épouse et de mère. Suzanne Meloche, c'est aussi la grand-mère d'Anaïs, et la conjointe de Marcel Barbeau, peintre automatiste, de qui elle a eu deux enfants qu'elle a tôt fait d'abandonner en bas âge, convainquant du même souffle le père de déchoir de sa paternité. Drame terrible aux conséquences désastreuses pour tous. Anaïs Barbeau-Lavalette trace un portrait sensible d'une femme coincée dans une situation maritale qu'elle jugeait étouffante et contraire à sa nature profonde d'artiste bohême, perturbée de son geste d'abandon, errante sur terre et jusqu'à la fin de sa vie, incapable de fournir un début d'explication à ses enfants. Très belle écriture envoûtante, évocatrice et poignante.
Commenter  J’apprécie          160
Le sujet était fait pour moi : récit de femme libérée sur fond historique et mouvement artistique... Tout ce que j'aime !

Et là grosse déception : impossible d'entrer dans le style de l'auteur. Ses phrases courtes, hachées me laissent froide, détachée du récit. Je n'ai aucune empathie pour cette femme, je passe complètement à côté de son histoire et finis par abandonner !
Commenter  J’apprécie          150
Une histoire bouleversante racontée d'une écriture bréve et tranchante, illustration parfaite du tumulte des sentiments qu'une absence peut causer.
Un livre qui donne envie de se plonger dans l'histoire du Québec pour comprendre cet irrésistible besoin de liberté qui a toute sa vie provoqué la fuite en avant de cette femme en dépit de ses souffrances à chaque abandon.
Un véritable coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          150
Il y a quelques jours je me perdais dans une faille spatio-temporelle en traînant mes pas dans ma librairie préférée - que je fréquente à ma grande frustration puisque j'ai décidé depuis plus de 2 ans maintenant de me libérer de la possession de biens matériels et que donc je n'achète plus que très peu de livres, les empruntant de préférence à la médiathèque mais bon ça ne m'empêche pas d'aller fureter en librairie chaque semaine (et cette fois j'ai quand même craqué sur un tout petit Sylvain Tesson) - enfin bref ce n'est pas le sujet. Ce que je veux dire c'est que pendant que je zieutais amoureusement les nouvelles sorties et tout le reste, j'ai entendu une dame qui demandait un conseil lecture à une libraire qui passait par là. Et que lui a-t-elle conseillé ? Je vous le donne en mille, et avez dû me voir venir, oui elle lui a conseillé ce petit livre d'Anaïs Barbeau-Lavalette, La femme qui fuit.
Comme j'avais moi-même achevé cette lecture quelques jours auparavant, j'ai tendu une oreille curieuse (que celui qui n'a jamais fait ça me jette la première pierre). A l'entendre, le livre était émouvant, bouleversant, déchirant, poignant (oui elle en faisait des caisses sur ce registre), racontant l'histoire scandaleuse d'une femme (libérée oui c'est pas si facile) qui abandonne ses enfants pour s'en aller vivre une vie de bohème. Elle (la libraire) dit aussi des trucs comme écriture forte, intense, originale, style qui happe, et enfin, bien sûr, coup de coeur.

Mouais… ben écoutez, je sais pas.... Je n'ai pas vraiment partagé cet enthousiasme débordant, je n'ai pas été envoûtée, retournée, bouleversifiée, pas davantage happée ou transportée, mon coeur n'a pas bondi dans ma poitrine ni n'a été déchiré (heureusement). D'ailleurs, pour en finir avec cette anecdote plus ou moins hors de propos, le cliente a dû se méfier aussi face à cet étalage de superlatifs car elle a dit poliment merci, je prends note, j'achèterai peut être ce livre une autre fois. Bien joué ! Comme quoi ça servait à rien de chanter la pomme.

Pour ma part, j'ai pris ce mini livre suite à un entrefilet lu je ne sais plus où, aussi parce que je l'ai trouvé à la médiathèque juste avant mes vacance et enfin, pour son tout petit format qui m'a permis de le glisser dans ma valise sans risquer de me péter un bras en la portant. Je n'ai pas été spécialement déçue en le lisant parce que je n'en attendais rien de particulier mais je n'ai pas été séduite non plus. Impression mitigée, sentiment d'avoir survolé quelque chose, trop court et trop long à la fois, bref, lecture pas indispensable.
Ce n'est pas que je sois un être froid et dénué de toute sensibilité, au contraire (même si je cache bien mon jeu), ce n'est pas que le thème ne me parle pas (au contraire, je me sens même plutôt concernée par cette question de l'abandon) mais voilà, je n'ai pas réussi à m'intéresser plus que ça à cette histoire et je crois que d'ici peu j'aurai tout oublié de ce livre.

En fait, je sais ce qui a cloché pour moi avec cette lecture : c'est ma méconnaissance du contexte. Oui, je suis passée complètement à côté d'une autre dimension du livre parce que ne connais absolument rien, mais rien de rien (et je le regrette bien) au mouvement des Automatistes québécois, rien du Refus Global non plus. Bien sûr j'ai plus ou moins compris quand même, j'ai imaginé, j'ai pensé un peu au Salon des Refusés en France ce genre de trucs (j'ai quand même fait des études en Histoire de l'Art hein) mais bon, je suis bien obligée d'admettre que je connais rien à ce pays ni à cette période de son histoire. Alors oui, j'ai fais quelques recherches après, j'ai appris que le Refus Global était un manifeste artistique publié en 1948, plutôt libertaire et assez radical, que les Automatistes étaient des artistes issus du Surréalisme qui s'intéressaient aussi à la psychanalyse et enfin, j'ai appris que tout ça se passait pendant la Grande Noirceur et annonçait la Révolution Tranquille au Québec. Vous voyez de quoi je parle ? Non ? Moi non plus pas très bien, j'ai honte, mais par contre je dois dire que j'adore vraiment j'adore ces termes utilisés pour désigner les périodes historiques, vive le modèle québécois !

Ainsi donc, tabarnouche, je crois bien qu'il faut être québécois pour pouvoir appréhender ce livre dans l'ensemble de ses dimensions. Pour être honnête toutefois, je ne peux pas jurer non plus que je l'aurai adoré même si j'avais été au taquet au niveau de la connaissance du milieu artistique et contestataire québécois des années 40 et 50 (mais il est certain que j'aurai trouvé un peu plus d'intérêt à cette lecture).
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
Commenter  J’apprécie          154
Beau et nourrissant mais aussi poignant... un destin hors norme
Beau témoignage vivant d'un passé qui vit au présent.
Çà m'intéressait de saisir (en partie) comment une mère vivait (survivait) en abandonnant ses enfants, sa famille, une part d'elle-même.
Le choix de la liberté totale et le refus des conventions , c'est la femme qui fuit . L'écriture est belle , incisive . Un beau moment !
Un super livre qui déroute un peu au début car la forme d écriture est particulière. Mais on se laisse prendre peu à peu et le destin hors norme de l héroïne nous captive et il est difficile d interrompre la lecture.
Commenter  J’apprécie          130
Le bandeau du livre annonçait un roman qui vous bouleverse à la Delphine de Vigan. Moi dans le style, je vois plutôt du Martin Winckler période Sachs/la vacation. Ça tombait plutôt bien, c'est une écriture qui me lie.

Tu es une enfant sauvage et particulière, tu grandis en découvrant l'art, on te fait croire que tu es particulière, tu abandonnes ta famille pour poursuivre ta particularité, tu végètes avant de donner sa raclée au Klu Klux Klan et végéter de nouveau.

Oui je viens de tout bien spoiler, mais de fait, je n'ai pas eu le bouleversement attendu. Mon attention a eut ses hauts dans cette biographie romancée de la grand mère de l'auteur (enfance, panpan kluklu, et vieillesse) et des grands bas (l'art dans le climat politique de l'époque, ce tout ça pour ça qui lui a coûté sa famille).
C'est d'ailleurs le point positif de cette auteure, elle n'essaie pas d'attirer la sympathie pour sa grand mère (en tout cas, pour moi empathie keudalle) même si j'ai retrouvé en elle certains de mes égos, le besoin et la peur de la solitude, du temps qui passe et de ce que l'on en a (pas) fait.

Une lecture en dents de scie donc qui m'a séduite et agacée. Pas un livre coup de poing comme Rien ne s'oppose à la nuit, plutôt une façon intelligente et pas trop intimiste d'exorciser ses démons de famille.

(bon et à pwal le titre, moi j'ai eu l'impression qu'on avait une femme qui pleuvait des gouttes dès que j'attrapais le livre).
Commenter  J’apprécie          120
Au premier abord, la lecture de ce livre est rebutante, des phrases courtes, le tutoiement, des petits chapitres.
Mais le sujet m'interpelle, pourquoi cette femme a abandonné ses enfants?
Et finalement je suis prise dans les filets de la lecture.
Oui le "tu" est nécessaire pour tisser un lien, oui les phrases courtes et les petits chapitres sont évidents, on y sent l'angoisse de l'abandon, de l'errance.
Ce livre ne nous laisse pas sortir, il nous tient.
Il y a dans cet ouvrage une peinture de la société québécoise de 1930 à aujourd'hui, je découvre le Refus Global, ce mouvement d'artistes en rébellion, la misère durant la guerre, et la révolte des noirs américains dans les années 1960.
Bel ouvrage qui se veut un témoignage de la souffrance de la mère de l'auteur, et une tentative de compréhension des choix de vie de la grand-mère de l'auteur.
Réussi.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1674) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1734 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}