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4,26

sur 2165 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà très exactement le genre de roman que j'adore lire lors des grandes vacances d'été ! Les Déracinés est un de ces romans qui a le charme et le souffle des grandes sagas populaires, accessible à tous les lecteurs qui ont envie de se laisser entraîner sur les traces de personnages forts, amenés à traverser le tragique de l'Histoire. Si l'écriture, fluide et soignée au demeurant, manque de créativité et d'intensité, ce n'est finalement que pour mieux accompagner un récit qui, lui, en regorge.

J'ai été immédiatement embarquée dans le destin du couple charismatique Almah / Wil que l'on suit de 1921 à 1961 : elle, riche héritière, future dentiste, lui journaliste critique d'art, ils vivent une histoire d'amour flamboyante, d'autant plus vibrante qu'elle se déroule dans le contexte terrible des années 1930-40, et qu'ils sont juifs autrichiens.

Les talents de conteuse de Catherine Bardon sont évidents. Elle a l'intelligence du dosage subtil romanesque individuel / contexte historique collectif. Toute l'histoire des Juifs vivant dans le Grand Reich est brillamment restituée, sans lourdeur, parfaitement intégrée aux destins d'Almah et Wil : montée de l'antisémitisme, à partir de l'arrivée au pouvoir de Hitler, Anschluss ( annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en 1938 ), persécutions antisémites culminant dans la Nuit de Cristal, immigration massive de la population juive européenne, mise en place de la Shoah.

Surtout, en en faisant son coeur, ce roman dévoile un épisode méconnu de la Deuxième Guerre mondiale : comment la République dominicaine devint une terre d'asile offrant 100.000 visas à des juifs européens, son dictateur Trujillo étant motivé par des intérêts géopolitiques et économiques plus que philanthropiques : restaurer son image après les massacres de milliers d'Haïtiens en 1937, relancer l'économie de l'île, « blanchir » sa population, tout cela sous le regard bienveillant des Etats-Unis. Au final 650 visas seront distribués : la colonie de Sosua se développera comme une communauté agricole de type kibboutz.

Cet incroyable épisode m'a rappelé le très beau roman de Louis-Philippe Dalembert, Avant que les ombres s'effacent, construit autour du décret de naturalisation voté par l'Etat haïtien autorisant ses consulats à délivrer, non pas des visas, mais carrément des passeports à des centaines de juifs fuyant le nazisme.

A partir de cette trame historique très forte, le roman fait la part belle aux enjeux à hauteur d'hommes et de femmes avec une force d'évocation assez enthousiasmante. Difficile d'oublier Almah, Wil et tous les autres personnages. Il y a beaucoup d'ampleur à les voir évoluer dans le chaos de l'histoire, des cafés viennois à la colonie ingrate de Sosua, en passant par les camps de réfugiés suisses, le Portugal ou le jeune Etat israélien, à mesurer toute la richesse des relations humaines dans l'adversité. On vibre avec eux autour de la question centrale de l'identité du déraciné : comment réinventer sa vie dans les épreuves et se mesurer face à soi au fil des amours, des amitiés, des drames et des rencontres ?

Une fresque très prenante que je compte bien poursuivre avec le deuxième volet : L'Américaine, centrée sur Ruth, la fille d'Almah et Wil, à New-York de 1961 à 1967. Je m'en délecte par avance.
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La capacité d'adaptation : voilà un trait de personnalité que l'on retrouve chez beaucoup d'êtres humains, et je l'approuve entièrement.
Ce roman, c'est ça.

L'histoire démarre à partir d'un jeune homme viennois, Juif, fils d'imprimeur, et d'une jeune femme dont il tombe amoureux, Almah, Juive également, fille de chirurgien. Ces jeunes gens ont tout pour réussir dans la vie : une famille aimante, des métiers qu'ils ont voulus, journaliste et dentiste, de l'argent, et l'amour fou.
Mais les années 30 à Vienne n'offrent pas d'avenir radieux. C'est avec effroi et consternation qu'ils voient s'approcher puis prendre possession de leur ville et de leur pays l'ogre allemand.
Obligés de quitter leur pays parce que chassés, honnis comme tant de milliers d'autres, ils fuient. Après un an de stagnation dans un camp pour réfugiés en Suisse et un passage décevant par Ellis Island, ils arrivent en République Dominicaine, qui à l'époque est sous la coupe du dictateur Trujillo. Faisant partie d'un programme de « placement » des Juifs déracinés, ils s'y installent en compagnie de quelques dizaines d'autres, échappant par ce moyen à l'Holocauste. Que leur réserve la vie là-bas ?

J'ai découvert un épisode (si l'on peut dire) que je ne connaissais absolument pas, et j'ai été séduite par des moyens attrayants et détournés en m'attachant à une famille fictive. L'histoire est ancrée dans l'Histoire, et les multiples personnages de fiction s'emmêlent aux êtres réels.

Ce roman est très instructif, de facture classique mais aux phrases chantantes, aux descriptions très visuelles, où l'amour, l'amitié, la persévérance côtoient le deuil, la jalousie, les regrets. Une vie ordinaire, en somme, mais tellement extraordinaire.
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Une saga familiale basée sur un fait historique peu connu. J'ai malheureusement peiné à m'attacher aux personnages et je ne suis pas certaine de la continuer.

À Vienne, dans les années 1920, Wilhelm Rosenheck, jeune journaliste rencontre la jolie Almah dont il tombe aussitôt amoureux. Ils ne sont pas du même milieu et Wilhelm doit faire face à un rival mieux placé pour obtenir la main d'Almah. C'est sans compter sur la jeune fille qui entend bien choisir elle-même son mari.

Wilhelm et Almah se marient, ont un petit garçon, Frederick. Tout irait presque bien, presque. Ils ont beau penser que les mesures prises contre les juifs n'auront qu'un temps, que les choses reviendront à la normale, l'étau se resserre. Que doivent-ils faire ? Fuir en laissant les parents de Wilhelm derrière eux ? Rester et risquer leur vie et celle de Frederick ?

Ils entament un périple difficile avant d'être recueilli en République dominicaine. Catherine Bardon a ancré le destin de la famille Rosenheck dans ce contexte peu connu (en tout cas, je l'ignorais) et c'est une excellente idée.

Lien : https://dequoilire.com/les-d..
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La Seconde guerre mondiale et la Shoah alimentent régulièrement les libraires avec de nouveaux livres. Si Catherine Bardon a choisi ce créneau pour son premier roman, ce n'est toutefois pas par inconscience, mais bien parce qu'elle a découvert un épisode peu connu de ce conflit et qu'elle a eu accès à des documents inédits. Sa plume alerte et sa parfaire connaissance des lieux ont fait le reste, à savoir un roman chargé d'émotion et de suspense.
Tout commence à Vienne en 1932 avec la rencontre de Wilhelm, jeune homme qui entend consacrer sa vie au journalisme et Almah, fille d'une riche famille juive pas très pratiquante. Leur amour va braver leurs différences, religieuses et sociales, pour s'épanouir au pied de la grande roue du Prater. Un feuilleton signé sous pseudonyme dans le quotidien Krone doublé d'en emploi à la Neue Freie Presse, principal quotidien d'Autriche, offrent de belles perspectives. Avec des éditorialistes et chroniqueurs tels que Stefan Zweig, Theodor Herzl, ou Arthur Schnitzler, on ajoutera que l'émulation était de haut niveau.
Mais les années trente vont soudain se voiler d'une menace de plus en plus persistante venue d'Allemagne. Mais Wilhelm et Almah ne veulent pas croire les oiseaux de mauvais augure. Mais la vie devient de plus en plus difficile, la menace de plus en plus forte. Myriam, la soeur d'Almah, choisit de s'exiler à New York avec son mari Aaron. À 19h 45, le 11 mars 1938 une brève allocution annonce l'Anschluss. Wilhelm est arrêté et envoyé dans un camp d'où il ne sortira qu'après avoir abandonné tous ses biens et s'être acquitté d'une taxe exorbitante, sans oublier l'engagement de quitter le Reich avant la fin du mois de janvier 1939. Mais obtenir un visa et un permis de séjour devenait quasi impossible. Après avoir pu séjourner dans un camp en Suisse et tenté en vain de rejoindre New York, ils acceptent l'offre qui leur est faite de s'installer en République dominicaine. Laissant derrière eux «l'Europe malade de la guerre et de la folie des hommes», ils débarquent dans les Caraïbes avec pour objectif de fonder à Sosúa une communauté agricole sur le modèle de Degania, le premier kibboutz fondé en Palestine.
Vont-ils réussir ce pari? Pourront-ils compter sur le soutien de la Diaspora? le dictateur à la tête du pays ne va-t-il pas revenir sur ses promesses? Autant de questions qui vont trouver des réponses dans la seconde partie de ce roman passionnant à bien des égards. le choix de Catherine Bardon de laisser la parole aux acteurs nous offre la possibilité de confronter les points de vue, les aspirations et les doutes. C'est à la fois formidablement documenté et très romanesque. Un vrai coup de coeur!


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Une lecture à marquer d'une pierre blanche, non point pour le fabuleux coup de coeur qui n'a pas eu lieu, mais pour une extraordinaire "connexion" qui s'est produite, une première dans ma vie de lectrice de soixante balais.
Cet aparté, que je me permets, pourra sembler hors sujet ( mais, comme jusqu'ici, j'ai toujours fait dans la sobriété !) et, au risque de passer pour une mytho ou même une "allumée", je me dois de la relater.
Voici donc les faits, pour les éventuels intéressés ( et ils sont certainement fort nombreux , à n'en pas douter ) qui n'auraient pas "lâché".
En ce dimanche aux relents caniculaires, prenant une pause (bien méritée) à la page 558, évoquant l'assassinat des trois soeurs Mirabal en 1960, je me plante devant la télé, histoire de changer de divertissement, et là, Bingo, je tombe (des nues) en chaine Arte, à 5 mn près, sur le même événement. Je crois halluciner !
A la suite de ce phénoménal télescopage, sans trop grand dommage, et comme si le livre m'avait brûlé les mains, je ne me sentis plus de taille à finir les cinquante dernières pages.

Bon, faut préciser, pour revenir à nos moutons égarés, que le bouquin en question, ne m'a pas spécialement captivée, malgré quelques qualités que je lui reconnais: un fond historique bien exploité, notamment concernant un pays , la "République" dominicaine, dont on ne parle presque jamais, un style soigné, tout en pudeur et élégance, que j'ai apprécié.......mais que de longueurs, de redites (les carnets auraient presque suffi à mon bonheur) et peu d'empathie pour ce couple aisé qui a du s'exiler, galérer ( mais nombreux furent ceux qui n'ont eu d'autre choix que de partir...en fumée !) et se construire un nouvel avenir dans un pays dictatorial imposé.
Bon, vous l'aurez deviné, pour ceux qui sont restés, je laisse tomber cette saga, sans regret !
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Waouh, quel roman !!! Saga de deux familles juives autrichiennes des années 1930 à l'après 2e guerre mondiale.

Roman en trois parties : l'avant-guerre à Vienne, l'errance au moment de la déclaration de guerre, l'exil à Sosùa (la moitié du roman).



Catherine Bardon s'est inspirée de faits réels : « Il y a 25 ans, alors que je terminais mon enquête pour la rédaction du premier guide touristique français sur la République dominicaine, un pays qui m'avait littéralement envoûtée, un vieil homme m'invita dans sa maison de Sosúa. Fascinée par son récit, je restai suspendue à ses lèvres des heures durant, tandis qu'il me racontait son incroyable histoire. ‘'Les déracinés'' est né de cette rencontre, un hommage à des pionniers, des hommes et des femmes courageux, un roman contre l'oubli. »

Le récit de l'expérience de ces colons est passionnant (la moitié du roman y est consacrée) : une société hétéroclite qui n'a d'autre choix que manifester une solidarité sans faille pour réussir le défi auquel elle est confrontée. « Nous sommes arrivés sans illusions et maintenant nous partageons un rêve ». Et, au lendemain de la guerre, nouveau choix pour ces exilés : rentrer en Europe où la plupart ont perdu toute leur famille dans les camps de concentration, s'installer aux USA ou d'autres pays d'Amérique du Sud pour ceux qui y ont de la famille déjà implantée, émigrer vers l'état d'Israël qui vient de voir le jour ou rester à Sosùa et prendre la nationalité dominicaine.

Seule ombre à mes yeux : Catherine Bardon a un peu trop chargé la barque côté sentimental ; certes l'amour d'Almah et Wilhem est magnifique («Être avec elle, c'était vivre pleinement chaque minute, et un jour sans la voir était un jour vécu en vain. Elle était la pièce manquante du puzzle de ma vie, celle qui lui donnait tout son sens et sans laquelle l'image n'en aurait pas été lisible. ») ; mais méritait-il autant de développements au risque de tomber dans le pathos ou s'exposer à des situations répétitives souvent induites par le côté pusillanime occasionnel de Wil ?

Un épisode de l'Histoire méconnu, une épopée romanesque de la Vienne des années 1930 aux Caraïbes…


PS1 – Si voulez mettre des images sur ce roman : www.sosuamuseum.org, musée créé pour perpétuer le souvenir de Sosúa et de ceux qui s'y sont réfugiés pour échapper à la persécution nazie.
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C'est un premier roman impressionnant. D'abord par sa taille, un peu plus de 600 pages, ensuite et surtout par sa capacité à vous embarquer immédiatement et à ne plus vous lâcher. Je me souviens avoir dû interrompre ma lecture après la première partie pour respecter les délais dans lesquels je m'étais engagée à lire un autre roman, et je n'avais qu'une hâte : retrouver Almah et Will, le couple flamboyant de cette superbe fresque. Alors oui, il s'agit encore de la seconde guerre mondiale. Et oui, d'un épisode totalement méconnu. Mais le talent de Catherine Bardon est de maintenir tout au long du livre un haut degré de puissance romanesque tout en mettant en lumière l'incroyable destinée des juifs fuyant l'Europe centrale et accueillis par la République Dominicaine, un des rares états à accepter de leur ouvrir ses portes. Une dictature, un espace totalement vierge et un formidable défi à relever pour ceux qui ont tout quitté pour sauver leurs vies.

La première partie du livre se déroule à Vienne à partir des années 1920 jusqu'aux événements que l'on connaît. Sous la plume de l'auteure apparaît la Vienne intellectuelle et artistique et son formidable bouillonnement cosmopolite. La jeune Almah Kahn est la fille unique d'un couple appartenant à l'élite viennoise, belle, indépendante et étudiante en dentisterie, père médecin oblige. Curieuse et férue d'art, elle rencontre Wilhelm, jeune critique d'art pour un grand quotidien viennois, issu d'une famille beaucoup plus modeste, propriétaire d'une imprimerie. Coup de foudre, mariage, et début d'une vie active de jeune couple en vue tandis que bruissent déjà les échos inquiétants venus du voisin allemand. Viendront l'annexion, les mesures anti-juives, les violences... et la décision de fuir, un peu trop tardive alors que la soeur de Wilhelm et son mari ont eu la bonne idée de filer à New York dès les premières menaces. Les frontières se ferment, les visas se font rares puis introuvables. Après de nombreuses péripéties, le couple accepte la proposition d'une organisation juive en quête de volontaires pour créer une colonie en République Dominicaine, sur le modèle des premiers kibboutz. La rencontre avec cette nouvelle terre sera un choc et le début d'une nouvelle vie...

Ce sera la deuxième moitié du livre et je vous laisse la découvrir. Imaginez Wilhelm, un intellectuel dont le seul talent est d'écrire se transformer en travailleur manuel, maçon, charpentier puis agriculteur. Imaginez une terre sèche, où toutes les tentatives de culture ont échoué, un climat tropical bien différent de celui du continent européen, une langue inconnue. Imaginez une vie en communauté où chaque voix compte mais où les moments d'intimité se font rares. C'est à partir de ces éléments que Wilhelm et Almah vont pourtant construire leur vie, et que ces déracinés transplantés dans un environnement étranger vont faire en sorte de puiser les ressources nécessaires à leur survie gagnée de haute lutte. Avant que la question ne se repose une fois la guerre terminée : rester ? partir ?

La trame sur laquelle Catherine Bardon bâtit son intrigue est d'une richesse incroyable, basée sur des faits et un contexte totalement réels tandis que ses personnages sont l'oeuvre de son imagination. On apprend énormément sur cette initiative, forcément intéressée de la part du dictateur dominicain mais qui était pour les associations juives une sorte d'expérimentation destinée à éprouver des méthodes qui seront ensuite mises en oeuvre lorsqu'il s'agira de créer l'état d'Israël. L'occasion de rappeler (comme l'a fait dernièrement Louis Philippe Dalembert avec Avant que les ombres s'effacent au sujet d'Haïti) à quel point les portes se sont fermées à l'époque face à l'afflux de réfugiés juifs, et de constater que L Histoire bégaye décidément un peu trop. Mais si le livre est à ce point réussi c'est que la relation entre Will et Almah donne à l'ensemble le souffle romanesque nécessaire pour faire vibrer le lecteur.

"Cette nuit-là, je découvris que j'avais besoin d'Almah pour former un tout parfait et, dans sa façon de m'aimer, je devinai une exigence d'éternité."... Lorsqu'il se fait cette réflexion, Will est encore loin d'imaginer ce que leur réserve le destin. Et il faudra toute la force de cet amour exceptionnel pour affronter les bourrasques de l'Histoire.

Bravo, donc. Pour cette fresque vibrante, passionnante, enthousiasmante et inspirante. Puisse-t-elle murmurer aux oreilles de nombreux lecteurs.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Voilà une saga facile à lire et qui, pour ma part, a constitué une découverte historique.
Almah et Wil se sont aimés dès le premier regard, à Vienne, dans les années 30.
Rapidement, le climat hostile aux juifs les contraint à quitter leur ville.
Exilés, ils choisissent de suivre l'invitation du dictateur de République Dominicaine qui promet l'asile à 100 000 juifs d'Europe.
C'est donc, à la suite d'un long et difficile voyage, que le couple se met au travail, et qu'une communauté voit le jour, à force de travail et d'échanges.
La vie s'écoule loin de l'Europe où la guerre fait rage.
Une écriture agréable, une famille attachante, une histoire instructive. Un excellent roman pour l'été!
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On va suivre Wilhelm et Almah à travers une grande fresque historique qui débute en 1942 à Vienne. Ils se rencontrent, tombent amoureux immédiatement. Tous les deux sont juifs et vont subir de plein fouet l'antisémitisme qui monte avec le nazisme.
Wilhelm est journaliste, issu de la classe moyenne, son père est imprimeur, Almah fait ses études de dentiste, c'est la fille d'un chirurgien renommé, elle fait partie de la haute société. Malgré leurs différences de milieux sociaux, leur union est bénie par les deux familles. Ils vivent dans la Vienne de l'entre deux guerres, une belle ville d'art, de culture où il fait bon vivre. Mais l'ambiance change avec l'avènement du troisième Reich et la montée de l'antisémitisme. Wilhelm sa femme et leur petit garçon vont être contraints de s'exiler devant les menaces de plus en plus presentes et violentes du nazisme contre les juifs.
La difficulté est de trouver un pays d'accueil. On leur propose la République Dominicaine qui n'est pas leur premier choix, mais les États-Unis ont verrouillé les frontières, leurs quotas d'allemands et autrichiens sont atteints. Ils partent pour la Suisse où ils resteront parqués dans un camp pendant un an, dans des conditions déplorables. puis, via Lisbonne, ils embarquent pour les États Unis. À Ellis Island, si près de Manhattan, ils attendent quinze jours que leurs papiers soient prêts pour la fin de leur voyage. Ils débarquent donc en République Dominicaine, gouvernée par le dictateur Trujillo qui veut organiser une colonie juive sous forme de kibboutz sur ses terres.
Wilhelm et Almah arrivent sur cette portion de terre, le camp de Sosua, anciens locaux d'une plantation de bananes. Tout est à faire. Les colons vont se retrousser les manches pour bâtir un semblant de village. Ils doivent dormir dans des dortoirs, manger dans un réfectoire commun, le travail est en commun aussi ., ce n'est pas toujours très facile quand on n' est pas habitué à ce genre de vie communautaire. le camp évoluera et deviendra un moshav, un village composé de fermes , entreprises et commerces individuels couplés à une coopérative pour commercialiser les différentes productions.
Almah, ravie, veut installer une ferme avec vaches laitières et chevaux. Wilhelm continue de s'occuper du journal qu'il a créé avec d'autres colons.
En 1945, à la fin de la guerre, des rescapés des camps rejoignent la petite colonie. Les récits des rescapés font réaliser à Wilhelm et Almah toute les atrocités qu'ont vécu les leurs. Les parents de Wilhelm sont morts à Auschwitz. "l'ampleur du génocide est un gouffre sans fond qui nous aspire vers l'abîme.", "pendant ce temps, nous avons vécu une insouciance honteuse" pense Wilhelm.
Avec la création de l'état d'Israël en 1948 c'est l'hémorragie dans la petite colonie. Beaucoup de colons émigrent vers la terre promise, les États-Unis ou l'Amérique du Sud considérant que la colonie de Sosua n'était qu'une étape.
Wilhelm et Almah vont devoir réfléchir et choisir une terre pour leur vieillesse. Car ils sont toujours des déracinés, apatrides, sans nationalité, échoués sur cette île sans l'avoir désiré.
Ils décideront de rester en République Dominicaine et d' y ancrer leurs racines.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui se lit facilement, l'histoire de cette colonie qui était passée aux oubliettes est très intéressante, on s'attache aux deux protagonistes du roman.
Cette fiction fondée sur des faits réels est émouvante, merci à Catherine Bardon de nous avoir fait découvrir un pan méconnu de l'histoire
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A Vienne, dans les années 30, Wilhelm rencontre Almah. Dès le départ l'attirance est immédiate, le coup de foudre. Mais les tambours de la guerre résonnent de plus en plus et le couple est obligé de s'exiler en République Dominicaine où le dictateur promet 100 000 visas aux juifs voulant fuir l'Europe. Pour eux et leur petite communauté de pionniers, tout est à reconstruire.

Il ne m'a fallu que quelques pages pour savoir que ce livre allait me plaire: une histoire accrocheuse, un style simple et des personnages attachants ont terminé de me convaincre. J'ai cependant été déçue par le côté très romanesque du récit. Les personnages ont beau connaitre des situations difficiles, que ce soit la vie dans l'Autriche nazie, l'exil ou l'arrivée dans un pays inconnu, il ne leur arrive jamais rien de vraiment dramatique. A chaque fois, ils arrivent à passer miraculeusement entre les mailles des évènements. Beaucoup trop de facilité et peu de crédibilité dans l'action. Une facilité d'autant plus renforcée par la manie qu'a l'auteure de raconter par avance ce qui va arriver aux personnages dans le futur (par exemple, l'avenir amoureux de la soeur de Wil nous est révélé alors que celle-ci n'est encore qu'une ado). Certains évènements sont donc sans surprise. Si l'auteure se permet des raccourcis avec la vie de ses personnages, c'est aussi le cas avec les évènements historiques. Elle balaye 40 ans d'une vie en 700 pages donc autant dire que l'on n'a pas trop le temps de s'attarder sur ce qui s'y passe. Dommage car toute la partie dans l'Autriche nazie aurait méritée plus que 200 pages. L'aspect historique y est traité de manière superficielle et rapide. On a parfois l'impression que les personnages ne sont pas partie intégrante à tout ce qui se déroule devant leurs yeux.
Un bilan mitigé pour ce livre. Certes, l'histoire des personnages est intéressante et prenante, mais tout se passe un peu trop vite et facilement à mon goût.
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