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3,92

sur 7134 notes
Le coup de la panne!
ou comment se rendre dépendant de la technologie. Je n'ai découvert ce roman que récemment et je dois dire que j'ai été totalement embarquée par l'histoire et le style.
La SF française a des racines profondes, Barjavel en est assurément un des piliers, et Ravage occupe une place de choix dans ce panthéon de l'anticipation.
Chef d'oeuvre!
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Mon troisième Barjavel (avec le voyageur imprudent et La nuit des temps, ce dernier étant de loin mon préféré). Chaque fois que j'ouvre un de ses romans je suis d'abord dérouté par le côté vieillot (ringard) des technologies puis grâce à ses bons talents de conteur je suis très vite embarqué dans l'aventure qui est chaque fois plaisante.

Voila donc un roman fort plaisant malgré ses petit défauts (personnage principal peut attachant, technologie futuriste assez ringarde, certains personnages secondaires qui à la base on l'air important puis devient des figurants...).

Avec Barjavel c'est toujours bien écrit, il y ai une sorte de poésie qui se dégage de ses écrits, de bien jolie tournures de phrases etc. et le plus plaisant: il va à l'essentiel. En n'oubliant pas d'entretenir le mystère et de faire vivre le fantastique.

Bref une sacrée bonne bouffée d'air quand on vient de terminer deux pavés de 1000 pages de Space opéra.

Amoureux de SF à l'ancienne, de littérature française, amoureux de bon roman, ce livre est fait pour vous si vous voulez vous détendre en vous laissant conter une bonne histoire.
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François Deschamps est un homme tranquille qui vit à Paris, à une époque où la technologie a pris le pas sur la tradition et les choses naturelles de la vie. Malheureusement, les hommes n'auront pas gagné en sagesse. La fin de l'électricité va précipiter les civilisations modernes dans un déclin rapide. Les villes vont être détruites. La technologie deviendra inutile et l'homme devra réapprendre à vivre comme auparavant, sous la direction du patriarche que deviendra François Deschamps...

"Ravage" est une épopée signée de main de maître par le pionnier de la science fiction française. Alliant une imagination incroyable pour 1943 et une cohérence dans les technologies inventées, à une pré-réflexion sur les dérives du progrès; l'auteur nous fait partager l'Aventure de François, jeune ingénieur agronome du 21ème siècle, et Blanche, jeune starlette naïve.
Le roman nous fait la description visuelle et olfactive de la chute de la civilisation dite moderne. A bas la science à outrance, la production sans réflexion, la glorification du moindre effort et la nouvelle société de consommation.

On y voit comment une société en pleine (r)évolution à l'échelle mondiale a pu amener un homme à imaginer les dérives de la production sans raison. En effet, le bouquin a été publié en 1943, le contexte étant la seconde guerre mondiale, on voit facilement que l'auteur a extrapolé les capacités d'une société a produire plus que de raison (en l'occurrence à l'époque des armes pour la guerre) grâce aux progrès de la science. de surcroît, le contexte mondial dans le livre est également basé sur un conflit mondial mettant en jeu l'Amérique du Nord (des Blancs) contre celle du Sud (des Noirs). Les origines ethniques des belligérants peut laisser penser également que pour Barjavel, il était possible qu'un conflit d'ordre mondial puisse dans l'avenir s'établir sur la base de regroupements ethniques en nations prêtes à prendre le pouvoir par la force. Une troisième guerre mondiale ayant pour adversaire non plus des nations mais des ethnies, d'une opposition politique à une opposition culturelle et biologique, de la domination des extrémistes aryens à celui des extrémistes noirs (l'un et l'autre se confondant, pour une fois, dans la même nation, celle de la cupidité, de la peur et de la violence).

Les hommes sont devenu mous en ce beau jour de 2052, la science leur a rendu leur vie facile, leur mort est éternelle (un culte des morts a été instauré et la population garde leurs aïeux en exposition dans des chambres de conservation), Les transport les plus lents se mesurent en centaines de km/h, le plastec (un hybride hyper résistant et facilement façonnable) a remplacé tous les produits classiques de la fabrication, du bâtiment, de l'automobile etc... la nourriture se fabrique directement grâce à la gestion de l'énergie subatomique. En fait , la vie (et la mort) de chacun dépend du bon fonctionnement du système électrique qui est devenu la seule source d'énergie utilisé dans les mégalopoles comme Paris.

Un problème se pose alors, comment réagirait la population si il arrivait que la source première, la source socialement vitale, se tarisse à jamais... Comment réagirait les 80 millions d'habitants si tout ce qu'ils connaissaient s'arrêtait pour toujours de fonctionner ? Et si le monde devenait fou ? Que la condition de l'homme "moderne" reprenait celle de l'homme des cavernes, celui qui se battait pour manger, qui tuait pour vivre, et qui se débarrassait des morts avant que ceux-ci ne lui apporte la froideur de leur état ?
Dans un monde comme celui là, ce pourrait-il que quelques-uns survivent; et si ils survivaient, serait-ce un hasard si le sauveur du monde était un paysan ?
Après la lecture, laissez-vous aller à avoir peur de ce que l'avenir pourrait nous réserver, il se pourrait alors que ce livre ressemble à un joli conte à côté. Une oeuvre admirable d'une critique de la société qui n'a pas pris une ride que je vous recommande impérativement.
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Je suis très heureuse d'avoir enfin découvert cette oeuvre qui est tout de même l'une des meilleures représentantes de la dystopie en science-fiction.

La première chose que j'ai adorée dans ce roman, c'est la conception de l'auteur de la société en 2052:) Ravage a été écrit en 1943 et dépeint une France où la technologie est devenue maitresse de la vie de tous et où la nature a été reléguée au dernier plan. Les gens sont devenus dépendants des médias, de l'argent et de l'électricité qui leur permet l'accès à l'eau, au lait, à l'agriculture, aux moyens de transport, etc. Personnellement, cela m'a fait sourire à plusieurs reprises car elle se rapproche en partie de notre société a actuelle. Par exemple, la description du livre : « Une plaque extensible, que chacun pouvait agrandir ou rapetisser au format de son livre, s'appliquait sur la page et, dans l'écouteur, une voix lisait le texte imprimé… »

La crise qui arrive avec la panne d'électricité… n'est finalement pas tout à fait inimaginable à l'heure actuelle ! Ce ne serait pas seulement notre ordinateur qui ne fonctionnerait plus, mais nos frigos, nos chauffages, nos voitures, nos filtreurs d'eau, etc. Nous ne serions en effet plus capables de revenir « facilement » à une vie sans cette ressource qui nous est devenue si précieuse. Finalement, ce livre reste encore fort d'actualité et défend une position écologique qui revient fort à la mode dernièrement. En effet, le retour du groupe de François et Blanche dans le Sud de la France promet le retour à une vie plus simple dictée par le fil des saisons et les aléas de la nature. J'adhère également à cette façon de penser, donc je me suis parfaitement identifiée à la quête du livre.

Outre la description de Barjavel au sujet de la France futuriste, j'ai retrouvé son idée du « couple naïf et pur » auquel j'avais complètement accroché dans La Nuit des temps. François aime de manière inconditionnelle Blanche, jeune femme vierge qui ne sait pas trop quels sont ses sentiments. J'avoue aimer ce type d'histoires romantiques pures et pleines de beaux sentiments.

J'adore réellement les romans de Barjavel qui nous font à la fois voyager dans le passé ou dans le futur et qui critiquent toujours la société en relevant ses défauts et en proposant une vision idéale. Son écriture très poétique et descriptive permet d'entrer directement dans l'univers et nous emmène facilement de chapitre en chapitre.

Le seul « hic » pour moi… est la fin ! Barjavel y développe en quelque sorte sa conception de la société idéale… à laquelle, malheureusement, je n'adhère absolument pas :-p Je vous laisse découvrir celle-ci et si cela vous intéresse, nous pourrons en débattre en commentaire. Nous avons chacun la liberté d'imaginer notre propre utopie, il est donc normal de pas toutes les apprécier.

Je n'ai pas été déçue du talent de Barjavel dans Ravage, ni de l'agréable lecture de Bertrand Suarez Pazos. L'histoire vaut plus que le détour ! Je recommande donc ce livre à tous, et particulièrement aux amateurs d'apocalypse, de dystopie et de roman d'anticipation.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Roman lu à l'adolescence et relu dernièrement. Ce que je préfère dans ce livre c'est la fin qui est toujours restée intacte dans ma mémoire malgré le nombre d'années important qui sépare les 2 lectures. L'homme a toujours besoin de créer pour avoir l'impression de moins travailler ou en tout cas de faciliter son travail, mais en même temps tout ce qu'il construit le conduira un jour à sa perte. Lors de ma 2 ème lecture j'ai aussi découvert des allusions à la ville de Marseille où j'habite actuellement ce qui n'est pas le cas à l'adolescence, la gare est évoquée par exemple mais surtout le clin d'oeil au Corbusier sous le nom de le Cornemusier et c'est amusant car je vis à quelques mètre de la cité Radieuse et actuellement sur Paris il y a une rétrospective de son oeuvre. Il invente aussi Skype avant l'heure, c'est quand même extraordinaire d'avoir cette vision alors qu'il écrit en 1943. En fin, je vois aussi l'allusion aux idées pétainistes d'un retour à la terre, la célébration du travail et de l'effort, la patriarcat, ce que je n'avais pas compris lors de ma première lecture. Une certaine maturité certainement qui me fait comprendre certaines choses.
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Miracle.
Ce livre a su me réconcilier avec la SF, ce qui n'était pas chose facile.
Bien que l'histoire tarde à prendre une tournure intéressante, la vie et l'intelligence du jeune François donnent un certain charme à Ravage. Les longues et plus ou moins ennuyeuses descriptions du début sont bien vite balayées d'un revers de main par la tournure inattendue que prennent les événements. Un mélange de peur et d'angoisse que René Barjavel a su mettre en avant, nous dévoilant ainsi sous une plume aiguisée la vraie nature de l'homme. Cette nature égoïste et violente qui réside en chacun de nous... ou presque ! François, ou plutôt son raisonnement et son sang-froid m'a redonné foi en l'humanité. Son aventure, ou plutôt son épopée permet de rendre une certaine dignité à l'homme actuel.
En plus du fait de renouer avec la SF, ce roman m'a aussi redonné espoir en l'humanité, insuffler un soupçon de positivisme.
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Voilà un roman qui ne laisse pas indifférent et à dire vrai, j'ai adoré le détester. L'intrigue est bien construite, oscillant entre mystère insondable et jargon technique du futur. La quête, typique de la science-fiction, se déroule comme une pelote avec méthode, logique et régularité. Ce qui m'a beaucoup secouée c'est la violence inouïe des différents événements qui jalonnent le roman. On parle de tomber de Charybde en Scylla, ici l'expression prend vraiment tout son sens. Et bien entendu, la critique de notre société, qui s'est vendue entièrement aux machines, est absolument passionnante. A chaque fois que je prends une machine dans les mains désormais, je m'interroge : et si demain, tout tombait en panne, est ce que je survivrai sans cette machine ? Et si je on revenait à une vie plus simple ? Sans tomber dans le culte de l'homme de cro-magnon, peut-on réfléchir à une société plus "nature", moins "machine"? de vraies questions passionnantes !
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A mon sens, dans ma vie de tous les jours, ceci est LE livre, LA référence, La sainte relique de la SF ! (oui oui, rien que ça !) Si je pouvais je lui mettrais 1000 étoiles.

Ravage, ou le récit impitoyable d'un monde gouverné par la machine, l'informatique et la cybernétique. Tout est fait pour faciliter la vie quotidienne : des ordinateurs sont là pour faire le travail à notre place, pour penser à notre place, la publicité est omniprésente, des voitures volantes, des trains en plexiglas renforcé qui vont plus vite que la lumière... Bref, la technologie a pris place dans le monde, et le monde le lui rend bien... Accro qu'il est à son pouvoir, à son savoir, elle est tellement présente et s'est rendue à ce point indispensable qu'on a oublié comment on faisait avant...
Ça vous rappelle quelque chose ?...

Peut-être que le poisson génétiquement modifié que les gens mangent au quotidien ainsi que ces légumes poussant sous serre trois fois plus vite que ceux qui n'ont connus que la lumière du soleil, cet astre ancestral et dépassé, feront écho à quelque chose.

On est en 2052, et un brusque changement va détonner sur la terre comme un énorme coup de canon bionique venu du fin fond de l'espace ! Oui, carrément.
Arme atomique ? Trafic nucléaire ?
On ne sait pas vraiment qui a déclenché le tonnerre, puisque les informations ne peuvent plus se diffuser, mais coup de tonnerre il y eu !
On la ressent, cette panne, lorsque les avions commencent à tomber du ciel... C'est grandiose.



Grandiose je dis !
Le tout couronné par un final parfait. Une vision tellement pessimiste et tellement juste que nous ne pouvons que nous incliner et dire « merci M. Barjavel » !


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Ce matin, comme tous les matins, j'allume mon PC portable, prêt à attaquer une nouvelle journée de boulot à la maison. Plus de batterie… Je le branche, rien ne se passe. Je démonte la batterie, la remonte, toujours rien. Je me branche sur une autre prise de courant, nada.
Je souffle fort, ça va peut-être faire peur à ce p**** de PC. Même pas.
Je vérifie le reste de mon équipement électrique. Tout pareil, rien ne marche.
Enfin une piste. Je vais voir le disjoncteur avant de disjoncter, je relance… et c'est bon ! C'était juste une coupure de courant.
Pour une coupure de courant, j'étais à un demi-doigt de jeter mon PC du 4e étage en hurlant à la mort… Alors imaginez un peu si le courant disparaissait totalement… partout… le bordel !

C'est ce que raconte Ravage, dystopie post-apo de René Barjavel.


Paris, 2052. François, jeune ingénieur agricole attend les résultats de ses concours quand son amie d'enfance Blanche démarre une carrière d'actrice.
Tout d'un coup, pour une raison indéterminée - probablement une conséquence de la guerre déclarée entre les Etats-Unis du Nord et l'Empire Sud-Américain, mais cela n'est pas formellement précisé - le courant s'arrête, et tous les appareils, machines, véhicules cessent brutalement de fonctionner.
François décide de récupérer Blanche et de l'emmener en lieu sûr, dans leur village natal du Dauphiné. En chemin, il prendra la tête d'un petit groupe de personnes qui l'accompagneront dans son périple.


Barjavel est l'un des pionniers de la science-fiction française, et Ravage l'un de ses romans les plus connus, aujourd'hui encore dans les programmes scolaires. le roman se déroule en quatre parties.
On découvre d'abord le monde de 2052, les évolutions technologiques et ce qu'elles ont apporté, les tensions entre les deux superpuissances mondiales, l'organisation et le mode de vie de la société. On y sent une défiance de l'auteur envers le progrès technique : affaiblissement d'une population de plus en plus assistée par toutes sortes de machines, surindustrialisation de l'alimentation, urbanisme futuriste tout en hauteur… On peut également y voir une satire de la société, ironisant volontiers sur les dérives de la population, ici les citadins parisiens déconnectés des réalités du monde, et du pouvoir en place, si sûr de lui, de son organisation et de sa force.

La deuxième partie traite de l'événement en lui-même et de ses conséquences directes : les machines arrêtées, c'est toute la société qui explose. le gouvernement est totalement dépassé par les événements, la population est dans l'incapacité de se nourrir, de se déplacer, etc. le monde devient totalement fou, avec des comportements irresponsables, violents… le contexte récent nous rappelle à quelle point la réalité pourrait un jour dépasser la fiction.

Dans la troisième partie, le groupe emmené par le héros a enfin quitté Paris et poursuit son chemin vers leur destination finale. le rythme est haletant, l'ambiance apocalyptique est ici parfaitement retranscrite et la tension est incroyable.

Enfin, le roman se conclut sur la description de "la société d'après"… à laquelle j'ai eu (étonnamment ?) énormément de mal à adhérer.


Le roman est ainsi à deux visages : d'un côté, son écriture parfois grandiose, au rythme intense, profondément pessimiste, proposant une réflexion profonde sur la chute de nos sociétés ; de l'autre une oeuvre sans doute trop marquée par son époque, sur la place de la femme par exemple. Je n'entrerai pas ici dans les discussions sur la portée parfois présumée de l'oeuvre, la situation et le contexte, notamment littéraire, de l'époque étant trop complexes pour apporter une réponse binaire à ce sujet.


J'ai ainsi adoré les trois premières parties, remarquablement bien écrites, dynamiques, inquiétantes dans ce qu'elles annoncent, tout autant que j'ai détesté cette conclusion présentant un monde que je n'espère pas voir un jour. Mais cette conclusion est-elle le reflet de la pensée de l'auteur - je n'ose y croire après avoir lu d'autres de ses oeuvres -, la conséquence d'un travail de censure constant à l'époque - possible quand on sait que les maisons d'édition étaient responsables devant les autorités de ce qui était publié chez elles -, ou une conclusion extrême pensée par Barjavel pour alerter, faire réagir et - je l'espère - pousser à la réflexion ?


Une oeuvre à lire avec du recul et un vrai regard critique, mais qui n'en reste pas moins une oeuvre marquante, un livre majeur de la science-fiction française qui aujourd'hui encore fait des… ravages (pardon).
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Passionnée par ce livre ? Non. Par contre, j'ai été interpellée par le côté visionnaire, violemment visionnaire et dérangeant de l'histoire.
Ce roman ne tend-il pas à se rapprocher de la réalité dans ce qu'elle a de plus négatif ? Peut-être.
Ne sonne-il pas comme un avertissement ? Sans doute.
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