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3,92

sur 7157 notes
J'ai entrepris la lecture de ce livre dans le cadre de la préparation de mon programme autour du roman avec mes classes de 1ères.
J'étudie "La peau de chagrin" De Balzac et la parcours associé porte sur "Les romans de l'énergie : création et destruction".
Il m'a semblé que ce roman entrait parfaitement dans ce cadre. Et, effectivement, ce livre est plus d'actualité que jamais. Ecrit en 1942, publié en 1943, il montre comment l'ensemble de la société (l'histoire se passe en 2050 dans une société du "progrès" et du tout électrique partout) s'écroule.
Du jour au lendemain, le chaos va régner, les gens vont être perdus, ne sachant plus comment vivre.
A lire, relire, et à mettre entre toutes les mains !


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Un livre atypique à l'époque, l'une des premières dystopies françaises ! Un tour de force pour ce livre de 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, qui bien sûr soulève de nombreuses inquiétudes de cette époque de désolation et de tueries. Les meurtres, d'ailleurs, le roman en est truffé : en effet, pour survivre à la catastrophe, il faut bien - quitte à écraser, voire tuer son voisin ou tout être humain qui se trouve sur notre passage - tout faire. François, héros, en fait anti-héros à plus d'un titre (tueur sans remords, quasi-dictateur (autodafé) pour le "bien" de son peuple sauvé des flammes et d'une mort certaine), n'échappe pas à la règle.

Un monde sans électricité qui s'écroule d'une minute à l'autre et se transforme en enfer...

Une analyse froide et dépourvue d'espoir de la nature humaine, de notre façon de vivre (de plus en plus soumise à la technologie, déjà à l'époque...), de notre avenir (car le monde retombe dans des travers dictatoriaux) !

Ravage aurait pu être un titre au pluriel !
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[Critique n°1]

Apocalyptique, flamboyant de scènes marquantes et d'images fulgurantes - le Christ et la Mort, la maison illuminée - l'effondrement de la civilisation dépeint par Barjavel prend le lecteur aux tripes. le désarroi, l'effarement, la perte brutale de repères, la nécessité de puiser dans ses ressources intérieures pour survivre bouleverse et fascine. On ne peut pas s'identifier aux personnages, ils ne sont pas sympathiques. François est un affreux paternaliste coincé, sa copine n'a pas de cervelle. Mais le plaisir de lecture n'a pas besoin de cela, il est au contraire stimulé par la contemplation d'un monde dans lequel on ne voudrait en aucun cas se retrouver.

J'ai aimé la scène du couple de vieux hors du temps : “Qué catastrophe ?”

Par contre, comme cela a été exprimé par nombre de babéliotes, on peut s'abstenir de lire la fin. Elle gâche tout. Curieuse conclusion - qui semble comme surajoutée au roman, tant le ton est différent - qui prône le repliement intégriste autour d'une communauté fermée et orthodoxe au lieu d'une démarche menant à l'éducation et à la culture. Ces hommes et ces femmes sombrent dans une pensée utilitaire qui est celle-là même qui a causé la perte de l'humanité, le progrès technique en moins. Est-ce suffisant pour faire grandir des êtres humains ?

[Critique n°2]

[ Livre audio lu par Bertrand Suarez-Pazos]

J'ai été très agréablement surprise. J'ai lu ce livre en version papier il n'y a pas très longtemps. Je me suis poussée pour l'écouter, par curiosité (et dévouement de juré). J'ai trouvé le livre audio bien mieux que la version papier. le texte est bonifié, tonifié, prend un nouvel intérêt, les détails ressortent.

Cet interprète sort du lot. Il a une voix pleine de nuances, expressive dans la sobriété. Son débit est régulier, continu, les dialogues s'y insèrent sans accros, harmonieusement. On a aucune difficulté à identifier les différents personnages. Sa gestion du souffle est remarquable, travaillée. Il ne perd jamais la fluidité du flot, ne s'emporte pas dans l'action. Comme je connaissais déjà l'histoire, j'ai passé de longues plages à ne suivre que la voix. Les changements de tonalités et la rythmique sont maîtrisées. Bertrand Suarez-Pazos porte une grande attention aux accélération/décélération/pause du débit, de la phrase, des mots. On peut l'écouter comme on écoute les vagues au bord de la mer.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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"Ravage" est le premier roman d'anticipation de René Barjavel, et il fera de lui un des plus grands auteurs classiques du genre dans l'hexagone, avec Robert Merle et Pierre Boulle.
Une de ses nouvelles figure au générique du n°1 de Fiction spécial en mai 1959.
C'est un grand auteur de science-fiction qui s'annonce avec ce roman formidable.
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Un roman d'anticipation tellement visionnaire (il a été écrit en 1943!) qui nous montre les limites de notre civilisation liée à la technologie. Faudra-t-il bientôt faire comme le héros de ce livre et chercher avec quelques autres à s'isoler du monde pour retrouver la nature et se construire une vie en lien avec celle-ci? Ce roman est terriblement actuel et n'a pas pris une ride et de surcroît, il est très bien écrit. Je ne suis pas une lectrice inconditionnelle de Science Fiction mais là, j'ai été passionnée par ce récit.
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Je devais lire ce roman dans un cadre scolaire.J'avoue que cela ne m'enchantait pas, n'étant pas très attirée par le genre science-fiction.Et pourtant, le charme a opéré ...si l'on peut parler de charme car le livre offre un avenir d'enfer, noir, douloureux.Au cours du 21ème siècle, dans un monde très organisé, aseptisé, tout se dérègle soudain et en premier lieu l'électricité qui régit cet univers froid.Dans les grandes villes et surtout à Paris,les gens, sous l'emprise de la peur, de la faim, de la soif, s'entretuent et redeviennent des bêtes luttant pour leur survie.Seuls, quelques hommes et femmes, dont ce couple superbe, François et Blanche, rejoignent leur Sud natal, qui avait continué à vivre " à l'ancienne" réchapperont de l'enfer, après bien des péripéties.Le livre symbolise la critique d'un monde trop moderne, loin des valeurs naturelles.Je reproche une certaine tendance aux clichés et aussi des explications restées vagues mais l'ensemble est intéressant et fait réfléchir à de nombreux problèmes de société.Néanmoins, brûler les livres, je ne suis évidemment pas d'accord !
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Ravage est le premier roman de science-fiction de Barjavel, publié en 1943. Nous sommes en 2050 : à cause d'une mystérieuse panne d'électricité, nous sommes en pleine fin d'un monde dans lequel plus rien ne fonctionne. François s'enfuit de Paris avec Blanche, son amie d'enfance et son grand amour. L'univers de ce Paris futuriste est riche de trouvailles : l'appareil de lecture dans l'avion par exemple (l'audiolivre avant la lettre), qui relie le passager à un lecteur humain via un dispositif électronique (imaginez le monde qu'il faudrait pour lire un roman à chaque demande...) ! Ou les moteurs à "quintessence" à base d'eau de mer. le livre est une violente diatribre contre le progrès et la modernité, reprenant un thème cher à l'auteur. Certains n'hésiteraient pas à le qualifier de rétrograde. C'est tout l'avantage des livres du passé, ils nous donnent une autre vision et, quand bien même nous n'avons pas la même, c'est tant mieux !
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La grande catastrophe

En 2052 l'électricité disparait. Pourquoi ? L'auteur ne nous le dit pas… Mais dans cette société imaginée par l'auteur 110 ans plus tôt (le livre a été écrit en 1942), sans électricité, point de salut, c'est l'apocalypse, la grande catastrophe…
Je salue l'effort d'imagination (visionnaire ?) de René Barjavel, son écriture, mais désolée, je n'ai pas du tout adhéré à l'histoire… Les personnages m'ont semblé creux, le héro, François, n'a pas (ou peu) de consistance… Tout au long du roman, nous sommes abreuvés d'un discours sexiste voire misogyne… Je veux bien remettre le roman dans le contexte de l'époque mais tout de même !
Pourtant, les récits post-apocalypse m'ont toujours intéressée mais là, je suis déçue, désappointée, je m'attendais à autre chose…
Quant à la fin… Que dire ?
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Il y a certains auteurs hélas disparus, dont on espace la lecture...pour faire durer. Pour le bonheur de savourer l'attente et surtout ne pas arriver trop tôt au dernier de leur bibliographie. Une sorte d'épicurisme de la lecture...
Pour ma part, je fais durer ainsi entre autres, Emile Zola, Robert Silverberg, Hermann Hesse et René Barjavel.

Là nous sommes sur un roman de science fiction qui est un peu daté.
Ecrit dans les années 40, en plein conflit mondial, on sent poindre dans les descriptions des morts violentes, dans l'exode désordonné, un écho de ce que pouvait ressentir l'auteur de la vie d'alors. On comprend un peu mieux ses envolées patriotiques voire protectionnistes. Les grands de ce monde, ceux qui vivent aux crochets du progrès son tournés en ridicule avec beaucoup de justesse.
J'ai été bluffée par le don de clairvoyance de René Barjavel, qui nous projette dans un monde écrasé par le réchauffement climatique, nourri de viande qui ne provient plus de bêtes tuées et de légumes qui poussent sans terre. Son imagination rejoint notre réalité actuelle de manière assez époustouflante.
En revanche, côté féminisme, c'est la préhistoire. Mesdames, mauvaise nouvelle : on fait vraiment office de potiche, plante verte, objet décoratif qui accessoirement sert quand même à aider les seigneurs masculins, et à engendrer leur nombreuse descendance. Et vlan, si on remettait en route la polygamie, ce serait génial, non ? Non.
Il reste le retour à la simplicité, au naturel, qui sonne déjà un peu comme un discours des années 70, hippie avant l'heure.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est le portrait en négatif d'une époque révolue. Un véritable documentaire.
Mais je recommanderais plutôt La Nuit des Temps. Un véritable monument de la science fiction (romantique) française.

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Ce livre de René Barjavel, fait partie de l'origine de la science-fiction, écrit dans les années 30-40, mais il aurait très bien pu être écrit par un auteur contemporain. Barjavel savait déjà, à l'époque, jusqu'où pouvait nous mener la surconsommation et le recours abusif aux technologies, au détriment de la nature.
Ravage est le premier “vrai” roman de René Barjavel, paru en 1943 (la France étant alors occupée par l'Allemagne nazie) mais il parvient toutefois à prendre ses distances avec cette période trouble de l'Histoire pour nous offrir une vision d'un futur bien pessimiste ( A l'époque et dans un tel contexte il ne devait pas être aisé d'être optimiste tous les jours). Ainsi la première partie nous décrit ce XXI ème siècle supposé idéal pour l'homme mais qui ferait froid dans le dos de n'importe quel lecteur normalement constitué à plus d'un titre (ne serait-ce que pour la nourriture) ; C' est aussi l'occasion de faire plus ample connaissance avec les trois principaux protagonistes, François, Blanche et Jérôme. La seconde partie annonce la dégringolade de cette société bâtie sur la seule énergie électrique, puis la lutte pour la survie, non seulement individuelle mais aussi collective. Survie, qui passerait justement par un renoncement à la technologie toute puissante et par un retour à la terre et aux traditions.
Ce livre pourrait clairement être imposé dans les collèges, (je l'ai d'ailleurs lu la première fois, il y a de nombreuses années à l'initiative de mon prof de Français.)
Attention toutefois certains passages sont très violents.
Les paragraphes se succèdent entre chaos, moment de répit, espoir, désespoir. Barjavel se laisse aller à la création d'un monde revenu à zéro, sur fond de critique sociale et morale. Ravage est un carrefour entre l'instinct de survie, l'oisiveté, la nature, la violence, le courage et l'espoir.
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