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CHOSTAKO...ZZZzzzZZZzzzZZZ
Dire que je me suis ennuyée à la lecture de cette biographie est un euphémisme dans toute sa splendeur. Je me suis emmerdée comme un rat crevé serait plus juste !
(Pour ceux qui ne remettent pas Chostako, les pubs des assurances CNP, c'était sa valse numéro 2).
Pourtant le pitch était sympa. Une biographie sur Chostakovitch mais une biographie qui s'attarde sur les liens entre artistes et pouvoir communiste dans la Russie Stalinienne et post stalinienne. Et le Petit Père des Peuples, ce qu'il veut, c'est son Beethoven sauce Stroganov, une composition à la grandeur de l'URSS, mais pour le peuple (bref du tirelipinpon sur le Chihuahua version classique). Mais pas vraiment de musique dans cette bio. Que du politique.
Que dire, c'est décousu, très décousu. Pour une biographie, savoir où l'on se situe dans la vie de l'artiste est quand même la base, quelque chose qui doit ressortir. Sa vie privée est à peine effleurée. Non on se concentre vraiment sur les rapports entre le pouvoir et le compositeur... en sachant qu'au pouvoir s'y on s'y soumet, de gré ou de force et que même si c'est de gré, après on peut toujours dire que c'est de force. D'ailleurs la biographie traite aussi de la lâcheté du compositeur. Mais la lâcheté, c'est quoi ? C'est facile de rouspéter en démocratie, nettement moins en dictature.

En bref, J'ai descendu les 250 pages en un aller-retour train, mais cette bio est restée hermétiquement fermée pour moi, bien mieux qu'un tupperware ! Heureusement il reste sa musique. Pour ceux qui sont intéressés par Chostakovitch, il vaut mieux se tourner vers les clefs de l'orchestre de Jean-François Zygel https://www.youtube.com/watch?v=AW6e4EefpUM
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Le grand Chostakovitch pris dans le "fracas du temps" d'un régime totalitaire et face à se défi, fut-il courageux ?
.C'est là tout le ropos de ce livre come toujour très bien écrit par Julian Barnes qui promène son flegme et son élégance à toutes les pages.
Chostakovitch plie parfois, éprouve de la honte mais Barnes ne s'impose pas en donneur de leçons ais conserve une posture de moraliste.
Certains pourraient trouver les propos un peu secs mais cela demeure en accord avec les dérives du pouvoir.

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Chostakovitch n'est pas un compositeur que j'ai l'habitude d'écouter. Je ne connaissais que la valse n°2 entendue dans un spot publicitaire.

Quand je suis tombée par hasard sur ce livre dans une bouquinerie, j'ai pensé que ce serait l'occasion de le découvrir et d'élargir ma playlist classique.

Julian Barnes nous offre ici un aperçu de la vie entière de Chostakovitch. Enfin, pas tout à fait puisqu'il s'agit d'une biographie fictive. Comme l'auteur l'a souligné à la fin (en citant ses sources) : «la vérité était une chose difficile à trouver, et plus encore à affirmer dans la Russie de Staline. »

Quoi qu'il en soit, il a été facile d'imaginer ce qu'a pu être le quotidien des compositeurs sous Staline : « l'action du pouvoir sur l'art, les limites du courage et de l'endurance, les exigences parfois intolérables de l'intégrité personnelle et de la conscience. » (A. Preston)

L'auteur revient souvent à l'opéra « Lady MacBeth du district de Mtsenzsk » (1934) basé sur le roman de Nikolaï Leskov (1865), lui-même basé – bien évidemment – sur le texte de Shakespeare. Celui-ci à fortement déplu à Staline qui a assisté à une représentation en 1936. Un éditorial dans la Pravda plus tard… sa musique était condamnée par le Parti.

Un excellent roman, même si j'ai parfois été déstabilisée par les aller-retours dans la chronologie.

Tout au long de ma lecture, j'ai écouté cette compilation en 9 CD
https://bit.ly/3B8Uvb3

Je terminerai en disant que j'ai beaucoup aimé l'écriture de Barnes et il n'est pas impossible que je lise d'autres livres cet auteur. En attendant, je vais enchaîner directement avec le texte de Leskov.




Challenge musical 2022-2023
Lien : https://www.babelio.com/grou..
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Le fracas du temps.
Fracassement des êtres, des consciences.
Temps du XXème.
Glas qui résonne.
Étrangeté de lecture en ces temps troubles.

Arts, politique, tout évolue en tragédie.
La musique au service du « Pouvoir », la délation, les jugements, la haine gratuite tuent l'artiste ou le soumettent.
La musique n'existe plus pour elle-même.

Julian Barnes, dans cette biographie romancée, nous emmène dans les tréfonds nauséeux de cette domination stalinienne où la vie est peu de chose et la musique soumise, un instrument de pouvoir.

Dmitri Chostakovitch (connu internationalement), comme un pantin humilié, se soumettra au risque de se perdre et d'en souffrir.
Comment oser être lorsqu'on aime son pays, lorsqu'on craint pour sa famille et soi-même?

Une longue descente aux enfers jusqu'au reniement de ce qu'il est pour continuer à vivre (avec aisance) et à composer.
Horreur dans le reniement des autres : Soljenitsyne, Sakkarov, Stravinsky…
Discours, articles dans la Pravda écrits par le parti et signés ou tenus par lui…
Toutes ces choses qui évoquent la lâcheté bien qu'il s'en défende par l'ironie, points développés par Julian Barnes.

Collaboration et honte sont fortement décrits notamment lorsqu'il signera son adhésion au parti du temps de Khrouchtchev.

Julian Barnes, avec empathie, soumet aux lecteurs de sombres moments d'Histoire.
L'attitude de Chostakovitch interpelle et froisse notre jugement d'occidental mais peut-on juger le positionnement de quelqu'un qui a la Russie chevillée au corps, la musique pour religion et qui a vécu dans la peur.


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Grand compositeur officiel de la Russie soviétique, Chostakovitch a été autant honoré que menacé, guidé sans répit par de puissants et ambigus conseillers dans son devoir d'écrire une musique optimiste pour le peuple, lui qui manquait de courage dans ces temps de guerre et de purges. Barnes en fait un personnage falot, hésitant, menteur par omission, compromis et surtout « naïf, aussi naïf que tout lapin terrifié », l'exemple du contrôle et de la soumission par la peur. Ses anecdotes — attentes morbides, joutes verbales perdues, renoncements — sont probablement véridiques, ou du moins vraisemblables, montrant comme toujours chez l'auteur un prodigieux travail de documentation, sans parler de son habileté d'écriture. Il tempère ce portrait négatif par la suggestion d'une fuite tactique, d'une résistance secrète. Les termes « le fracas du temps » apparaissent deux fois dans le texte à propos d'ironie, de sarcasme, de vie menée comme une farce, et deux fois pour suggérer que l'art est extérieur à l'histoire : « L'art est le murmure de l'Histoire, perçu par-dessus le fracas du temps » (p 130) ; « Qu'est-ce qui pourrait être opposé au fracas du temps ? Seulement cette musique qui est en nous — la musique de notre être — qui est transformée par certains en vraie musique. Laquelle, au fil des ans, si elle est assez forte et vraie et pure pour recouvrir le fracas du temps, devient le murmure de l'Histoire » (p 172-173).

Derrière le personnage public — ou plutôt exposé au public —, j'attendais la reconnaissance du compositeur et de ses créations mais je ne la trouve pas. Barnes cite le chant du Contreplan parce qu'il était populaire, Lady Macbeth de Mzensk parce que, tout populaire qu'elle fut, l'oeuvre était dangereusement condamnée par Staline, il mentionne ses symphonies dans l'ordre chronologique, à peine ses concertos et sa musique de chambre. de façon générale il rapporte les titres sans les contenus comme les jalons d'une vie difficile. A-t-il écouté et aimé ses chefs-d'oeuvre, les premiers concertos pour violon et pour violoncelle, le trio pour piano, violon et violoncelle, ou le huitième quatuor, écrit en trois jours et si personnel que Chostakovitch l'a fait jouer pour ses obsèques ? Fin connaisseur de la littérature française, Barnes a lu certainement le Contre Sainte-Beuve, mais il place l'auteur devant l'oeuvre. Avec plus d'originalité dans la forme, Echenoz manie également l'anecdote et l'ironie dans son Ravel, mais il réussit la transition vers le tragique, rend hommage au génie solitaire. Les deux biographies romancées ne parlent pas de musique, mais de musiciens, parce que c'est difficile. Quignard qui a joué du violoncelle en professionnel l'admet dans le Salon du Wurtemberg : « Je n'ai pas souhaité ici parler de musique, parler du coeur sans voix, du coeur muet et sonore ». Echenoz et Quignard, à la différence de Barnes, conduisent fermement à l'écoute.
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Non, ceci n'est pas un roman, pas non plus vraiment une biographie de Chostakovitch, puisque Julian Barnes a pris le parti de mettre en avant trois temps forts de l'existence du compositeur, marqués par la peur, la honte et la couardise, ce qui lui enlève le respect de soi et imprime en lui, à tort ou à raison, la conscience de sa lâcheté.

"Il avait aussi appris des choses sur la destruction de l'âme humaine.... Une âme pouvait être détruite d'une de ces trois manières : par ce que les autres vous faisaient ; par ce que les autres vous contraignaient à vous faire à vous-même ; et par ce que vous choisissiez volontairement de vous faire à vous-même. Chaque méthode était suffisante, mais, si les trois étaient présentes, le résultat était imparable." p 227

En fait, et Julian Barnes le rend magnifiquement, l'existence de Dimitri Chostakovitch est tout entière plombée par l'aura maléfique du "petit père des peuples", le tyran sanguinaire Staline, que ce soit avant et également après sa mort, puisque même disparu, certains de ses séides ont continué d'entretenir l'état d'esprit en vigueur sous le régime stalinien.

Le principal propos de l'auteur est donc bien de montrer l'horreur et la déshumanisation de l'existence quotidienne sous l'impitoyable férule du régime soviétique, ceci illustré par les aléas de la vie du compositeur. Et Julian Barnes de réussir sa démonstration avec brio, en utilisant pour ce faire et de façon éclatée différents moments de la vie du compositeur.

Encensé au début de sa carrière, Chostakovitch connaît ses premiers déboires avec son opéra malédiction "lady Macbeth de Mzensk" sur lequel La Pravda titra "du fatras en guise de musique" écrivant que cette musique "cancanait et grognait". En effet le dieu Staline, de la loge gouvernementale, mal située juste au dessus des percussions qui jouaient fortissimo, avait été incommodé au point de quitter la représentation bien avant la fin.
Nikita Kroutchev, quant à lui, n'hésita pas à comparer la musique de Chostakovitch "à des croassements de corbeaux".

Dès lors, on ne peut qu'être admiratif de cet homme, qui malgré les tracasseries et les avanies qu'il a dû subir, assorties de la peur d'être arrêté, envoyé en camp, ou pire encore, a pu et su exprimer l'étendue de son talent.
"Qu'est-ce qui pourrait être opposé au fracas du temps ? Seulement cette musique qui est en nous - la musique de notre être- qui est transformée par certains en vraie musique. Laquelle, au fil des ans, si elle est assez forte et vraie et pure pour recouvrir le fracas du temps, devient le murmure de l'Histoire" p 172

L'auteur, hélas ne s'étend pas suffisamment, sur le travail de composition du musicien, parfois obligé d'écrire de la musique de circonstance sur commande et sans envie, de la mauvaise musique pour de mauvais films, selon son avis.

On reste donc cruellement sur sa faim et on se demande comment Chostakovitch a pu surmonter tous ses déboires et réussir à composer, outre les concertos et la musique de chambre, les 15 chefs d'oeuvre symphoniques qu'il a offert à la postérité dont plusieurs touchent au sublime et figurent au panthéon de l'art musical.
Ceci hélas reste un mystère à la lecture de cet ouvrage et c'est vraiment dommage !

"l'art appartient au peuple" disait Lénine. N'appartient-il pas plutôt à ceux capables de le produire et à ceux qui l'aiment ?

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Selon que vous soyez né à l'Est ou à l'Ouest, votre vie sera ce qu'elle est plutôt que ce qu'elle aurait pu être.
Etre un compositeur talentueux dans la Russie de Staline pouvait ressembler à une malédiction, cette évocation de la vie de Dmitri Chostakovitch va nous en donner la confirmation, car appartenir à une élite dans un régime totalitaire, c'est vivre selon des règles absurdes et non écrites, c'est plaire puis déplaire selon des critères incompréhensibles, c'est craindre pour soi, mais plus encore pour ses proches ce qui est profondément angoissant.
Ce livre m'a beaucoup impressionné, on sait ou l'on croit savoir ce qu'a pu être la vie de l'autre côté du rideau de fer, les purges contre les militaires, les intellectuels, l'arbitraire au quotidien pour tous.
On pourrait croire que les porte-drapeaux du régime étaient privilégiés et à l'abri, protégés par leur talent, l'évidence est que ce n'est pas le cas, enfin pas si l'on s'imagine pouvoir garder un minimum d'indépendance.
Concernant mon ressenti de lecture, j'ai souvent été impressionné par certaines évocations comme les attentes devant l'ascenseur une valise à la main (impossible d'en dire plus sans spolier), les cas de conscience liés aux compromissions incontournables ou encore cet échange avec Staline en personne que j'ai lu en apnée.
Je ne vais pas résumer ce livre qui mérite vraiment d'être lu pour comprendre ce que peut être la vie encore aujourd'hui sous certains régimes. Il y a beaucoup de questions que l'on pourra se poser sur le sens d'une vie, sur la chance ou la malchance de naître ici ou là, sur les compromissions que l'on est prêt à accepter pour protéger les siens et biens d'autres sujets.
Cette biographie se décompose en trois phases distinctes qui détailleront trois périodes phare de la vie de Chostakovitch et l'évolution de sa pensée intime, bravo à l'auteur pour avoir su matérialiser cet aspect, de l'insouciance des premiers jours à l'extrême maturité de la dernière partie de sa vie.
J'ai beaucoup aimé le scénario proposé et sa structure, beaucoup apprécié le style, car l'auteur a su parler du compositeur avec tant de justesse que nous l'avons côtoyé "corps et âme" tout au long de cette biographie, écrite de telle façon que l'on oublie justement que c'en est une.
Pour conclure c'est une lecture qui m'aura instruit et passionné, mais aussi bien fait réfléchir par sa profondeur d'analyse avec, entre autres sujets, l'aversion du compositeur pour les dissidents.
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Le fracas du temps - Julien Barnes

J'ai mis du temps avant de vraiment à me decider de lire le Fracas du temps, pourtant il m'avait été chaudement recommandé. Ma curiosité a été piqué récemment suite à des lectures et j'avais envie de mieux comprendre cette période terrible en URSS après la révolution russe.

A travers, l'histoire d'un grand compositeur russe Dimitri Chostakovitch, l'auteur nous montre les rouages du système de terreur de Staline. Les possibilités et les choix sont complètement annihilés, le pouvoir s'exerce dans la moindre parcelle de vie de manière totale et paranoïaque jusqu'aux plus subjectifs comme la musique classique. J'ai ressenti la peur du compositeur pour sa vie et pour celle de ces proches, lorsque la Pravda, journal de propagande, qui, sans fondement, juge la musique du compositeur trop “élitiste” ou “bourgeoise”.

Le roman n'est pas tout à fait une biographie, ni complètement un roman, chaque pan de la vie du compositeur est coupé par des interstices de réflexions, de prises de recul et de comparaisons intelligentes voire même philosophiques. L'approche de l'auteur est subtil, il montre que le spectre est finalement très large entre collaboration avec un pouvoir totalitaire et courage politique.
Il repère aussi la distanciation ironique du compositeur, comme dernière arme de survie et comment Chostakovitch sans jamais faire de politique, conserve et défend ses dernières parcelles de libre arbitre. Je me suis parfois perdue entre les différents noms russes. J'ai préféré la première partie où le jeune compositeur tente de résister à la broyeuse Stalinienne, à la dernière où le vieillissant compositeur se montre plus complaisant avec le régime politiique devenu « végétarien » sous Khrouchtchev.
Je recommande.
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« Il lisait donc que sa musique « cancanait et grognait », que sa nature « nerveuse, convulsive et spasmodique » dérivait du jazz, qu'elle remplaçait le chant par des « cris perçants ». Cet opéra avait manifestement été composé pour plaire aux « dégénérés », qui avaient perdu tout « goût sain » pour la musique, préférant « un flot sonore confus ». Quant au livret, il se concentrait délibérément sur les parties les plus sordides du récit de Leskov ; le résultat était « grossier, primitif et vulgaire ».

C'est de l'opéra de Dimitri Chostakovitch, « Lady Macbeth de Mtsenk » qu'il est question dans cet extrait d'un article réellement paru à Moscou le 28 janvier 1936, dans la Pravda. Cet article aura des conséquences dramatiques pour un compositeur qui jusque là avait plutôt la faveur du pouvoir en place.

Chostakovitch, dont nous sommes dans les pensées dans ce passionnant et érudit roman, disait que c'était Staline en personne qui avait écrit et fait publier cette condamnation. le compositeur s'attend alors à être arrêté de nuit et à disparaître, comme de nombreuses autres personnes dans cette époque de purges. le premier chapitre se situe alors qu'il a décidé de se tenir prêt à l'arrestation sur le palier de son appartement. Il y passe toutes ses nuits.

Dans le second chapitre on est en 1949. Staline est encore en place. Chostakovitch a réussi à survivre en faisant profil bas et en donnant des gages au pouvoir, ce qu'il fera toute sa vie, il faut bien le reconnaître. Il est obligé d'aller aux Etats-Unis pour un congrès culturel de propagande et nous suivons ses pensées alors qu'il doit accepter d'être instrumentalisé.
Enfin, le dernier chapitre est plutôt centré sur ses dernières années.

J'aime l'écriture de Julian Barnes, que certains autres lecteurs estiment parfois trop poliment ennuyeuse. Dans ce roman, également en demi-teintes, il n'hésite pourtant pas à désarçonner par de multiples redites d'un chapitre à l'autre ; les mêmes anecdotes reviennent mais traitées chaque fois différemment. J'ai eu la sensation de lire une biographie un peu fantasque par endroits. Et j'ai franchement aimé ce livre. Qui m'a aussi donné envie de réécouter mon intégrale en CD des quatuors à corde de Chostakovitch par le Quatuor Borodine, réédition parue chez Melodya il y a une bonne quinzaine d'années. C'est ce que je préfère de ce compositeur.
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Avec « Le fracas du temps », Julian Barnes plonge le lecteur dans les pensées et les souvenirs du grand compositeur russe Dmitri Chostakovitch. L'aspect biographique et très documenté de l'ouvrage ne doit pas nous faire oublier qu'il s'agit avant tout d'un roman et que l'auteur est libre d'interpréter la psychologie et la vie de son sujet aussi connu soit-il.


A travers ce roman biographique, Chostakovitch se remémore les étapes clefs de sa vie, ses amours, sa passion de la musique mais en premier plan sa peur et ses accrochages avec le régime soviétique notamment stalinien. Barnes utilise le compositeur pour réhabiliter ces artistes de l'Est qui ont pu collaborer avec le régime totalitaire de l'époque ou tout du moins sans le dénoncer. Il décrit ce que c'est que de vivre dans une peur quotidienne ; peur pour sa propre personne mais aussi pour son entourage. La plume de l'écrivain est mordante par son intelligence, ses critiques (du Stalinisme, de la vision occidentale du régime,...) et la réflexion qu'elle impose au lecteur ne serait-ce que sur la valeur de la vie.


« Le fracas du temps » souffre néanmoins de quelques lourdeurs et longueurs lié au style de son auteur et à la forme qu'il donne à son roman. Passé 200 pages dans la tête de Chostakovitch, on est content d'en sortir au bout d'un moment. le livre de Julian Barnes reste toutefois intéressant à plus d'un titre et sa lecture fut enrichissante.
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