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3,75

sur 222 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Intéressant pour l'éclairage qu'il apporte sur l'Irlande, la condition des femmes, la place des femmes. Mais...
Car il y a un mais. J'ai mis du temps à lire ce livre. Il n'est pas "fluide". La narration est un peu confuse et je crois que l'histoire entre le psy et sa femme "pollue" la principale histoire du livre, celle de Roseanne. La première n'apportant pas forcément grand chose à la deuxième, si ce n'est quelques informations sur le psy lui-même jusqu'à la chute pas forcément crédible.
L'histoire difficile, injuste de Roseanne aurait mérité de prendre toute la place. Il est aussi parfois difficile de suivre les penchants politiques et religieux des uns et des autres, quand on ne connaît pas parfaitement l'histoire de l'Irlande. Alors que pour Roseanne, le principal était l'amour (filial, marital, etc...).
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Au milieu du passé d'une très vieille femme, depuis très longtemps enfermée dans un service psychiatrique, c'est une partie douloureuse de l'histoire de l'Irlande que l'on perçoit.
Même si les souvenirs de Roseanne ne sont pas toujours très précis, elle n'a pas l'air si folle que ça. Alors pourquoi est-elle là ?
Lentement, on découvre qu'un fait totalement anodin a fait basculer sa vie... et avant elle, son père a également vécu un dramatique bouleversement sans véritable raison. L'un et l'autre étaient protestants, alors la "charité chrétienne" d'un prêtre catholique est passée par là.
Le psychiatre qui la suit tient aussi un journal, et, par ses recherches sur Roseanne, nous aurons une fin assez inattendue.

Une écriture poétique avec de nombreux très beaux passages sur la mémoire ou l'amour filiale. Une belle histoire aussi... mais je n'en ai pas forcément apprécié la narration, un peu trop décousue, confuse parfois.
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C'est en lisant un billet enthousiaste (mais de qui?) que j'ai eu envie de lire le roman de Sebastian Barry. Je l'ai lu sans avoir lu quoique ce soit sur l'auteur. J'apprends donc aujourd'hui en rédigeant ce billet que Barry est acclamé en Irlande pour ses histoires qui font plonger le lecteur dans les années douloureuses et violentes de son pays, où les destins individuels sont broyés par cette histoire nationale. Ici, je découvre qu'il a (de nouveau à ce qu'il parait) plongé dans sa propre histoire familiale, en exhumant le passé de sa grande-tante dont il a puisé la matière pour ce roman.

Le roman est porté par deux voix : celle de Roseanne, centenaire, internée depuis des décennies au sein de cet hôpital psychiatrique, oubliée de tous et de toutes et celle du directeur de l'hôpital, le Dr Grene, chargé d'étudier chaque dossier et de voir si certains patients peuvent quitter définitivement cet établissement avant sa démolition.

Mais lorsque le Dr Grene s'attache à retrouver l'histoire personnelle de Roseanne McNulty, il réalise rapidement qu'au fil des ans, les dossiers se sont perdus, les acteurs de son histoire sont décédés et Roseanne elle-même est incapable de lui raconter son histoire. du moins le pense-t-il, car Roseanne mesure chacun de ses pas, pèse chacun de ses mots et préfère coucher ses souvenirs sur des feuilles de papier qu'elle cache avec soin sous les lattes du plancher.
Mais le Dr Grene vient chaque jour déterminé à comprendre pourquoi Roseanne a passé plus de soixante ans dans un asile de fous alors que tout lui indique qu'elle est normale. Peu à peu, les langues se délient et il découvre l'impensable. Entre les silences, les non-dits, les mensonges, le Dr Grene parvient peu à peu à recoller les morceaux, avec le peu que Roseanne veut bien lui confier.
Née pauvre à Sligo, au nord-ouest de l'Irlande, proche du territoire de Belfast, la jeune Roseanne grandit alors que la première guerre mondiale fait rage et que la guerre civile d'indépendance déchire son pays. Son père protestant, dans un pays dominé par les catholiques, est gardien de cimetière. Sa mère, une femme neurasthénique qui ne parle presque plus, passe ses journées enfermée et endette la famille. Roseanne grandit pourtant aimée et protégée par ce père mais la grande histoire les rattrape lorsqu'un soir des jeunes révolutionnaires apportent le corps de Willy Lavelle, tué par balle. Roseanne part charcher le père Gaunt qui accepte d'enterrer le jeune catholique malgré la terreur qui règne à l'époque. Mais les assassins de Willy débarquent et tirent sur les révolutionnaires, deux sont blessés, le troisième John Lavelle, frère de la victime réussit à s'échapper.

Se répand alors l'affreuse rumeur qu'ils ont été dénoncés par Roseanne. Malgré son démenti, et son jeune âge, 12 ans - le destin de la jeune fille et de sa famille en est irrémédiablement changé.
(...)

Je ne vous raconterai pas toute l'histoire, très dense, mais sachez que j'ai aimé la voix de Roseanne qui tente de se souvenir de cette vie gâchée. Je n'ai pas eu le même intérêt pour la récit du Dr Grene qui se penche sur l'échec de son mariage, sur ce sentiment de vie gâchée ou sur ses réflexions sur le système psychiatrique. Il est clair qu'à l'époque, au début du 20ème Siècle, on y enfermait les fous mais aussi tous ceux qui refusaient d'entrer dans le rang. J'aurais aimé qu'il développe plus cette partie de l'histoire que de s'appesantir sur sa vie personnelle. J'avoue que j'ai lu certains passages en mode rapide. A cette époque, le pouvoir de l'Église catholique en Irlande était terrible et implacable. On a tous entendu parler des pratiques des orphelinats ou des couvents. Il en est de même pour les asiles et le Père Gaunt en est ici le terrible serviteur.
(...)

Un roman dont j'ai aimé l'intrication avec l'histoire du pays mais pour lequel j'ai trouvé certains passages assez longs et une fin que j'aurais aimé plus simple.

La totalité du billet (long) est sur mon blog


Lien : http://electrasamazingflying..
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Le testament caché est un roman qui nous plonge dans l'Irlande et son histoire torturée tout au long du XXème siècle. J'ai eu besoin de toute la première partie pour « accrocher » à ce récit et m'attacher aux personnages de Roseanne et du docteur Grene : au travers d'extraits de leurs journaux intimes respectifs on découvre peu à peu leurs vies, leurs personnalités plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord.
J'ai apprécié le regard du psychiatre, lucide et bienveillant, sur son métier, sa relation aux patients, sur l'histoire de la psychiatrie et l'évolution (la non-évolution ?) des institutions et autres asiles.
C'est un grand roman sur le poids des secrets de famille et sur le conséquence de ces sommes de « non-dits ». J'ai trouvé la fin assez brutale et très surprenante… les dernières pages sont vraiment belles, pleines d'émotion, de tendresse et d'amour caché, inavoué.
L'écriture donne à tout le livre une atmosphère assez feutrée, le texte est plaisant et la progression du récit, ponctuée de retours vers le passé et de réflexions des personnages au fil de l'écriture de leurs journaux, permet au lecteur de suivre facilement la chronologie d'une vie riche et remplie d'énigmes qui se dévoilent peu à peu.
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Et bah pour une fois, vous ne pourrez pas dire que je vous ai pas écoutés. Moi qui cultive mon image de blogueuses hautaine qui ne cite pas les billets de ses camarades, participe à un challenge par an et aucun swap, moi qui fais semblant de ne pas lire les blogs des autres (alors qu'en fait j'en lis plus d'une centaine), pour une fois, j'ai suivi vos conseils. Vous avez été plusieurs à me conseiller le Testament caché après que j'aie aimé du côté de Canaan, alors je l'ai lu en partant dès le début avec un préjugé plutôt positif.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Version originale du Testament cache
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L'hôpital psychiatrique de Roscommon va être détruit. le docteur Grene, psychiate, doit évaluer les patients pour savoir s'ils sont aptes ou non à réintégrer la société. le cas de la pensionnaire Roseanne McNulty lui cause des soucis. Cette femme âgée de cent ans, elle ne sait plus trop son âge, a passé plus de la moitié de sa vie entre ces murs. Et personne ne sait plus pourquoi elle y avait été admise.

Je suis toujours attirée par l'histoire de l'Irlande, par cette terre à l'aspect rude fouettée par la mer et le vent. Aussi quand j'ai vu cette nouveauté de janvier en poche, l'appel du coeur a été plus fort que celui de la raison. Eh oui ! Faible je suis, faible je resterai… Alors, ai-je eu raison de faire taire la voix de la sagesse déguisée en Euros sonnants et trébuchants ?
Ce livre alterne les cahiers du docteur Grene et ceux de Roseanne. La vieille femme a décidé d'écrire son histoire en cachette. Parallèlement, le docteur Grene consigne ses entretiens. Et si Roseanne prétend ne plus savoir pour quelle raison elle a été admise, il s'agit une femme totalement saine d'esprit qui se dévoile par écrit. Cette femme enfermée dans ces murs depuis au moins cinquante ans porte en elle une partie de l'histoire tourmentée de son pays. Elle nous fait revivre des années sombres : le déchirement d'un pays, les luttes politiques et religieuses.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/03/sebastian-barry-le-testament-cache.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Roseanne McNulty a plus de 100 ans et a passé la moitié de sa vie à l'asile de Roscommon. « Je ne suis plus qu'une chose laissée pour compte, un reste de femme, un sac de peau et d'os, et je suis assise dans ma niche comme un rouge-gorge muet - non, comme une souris morte sous la pierre. » Elle rédige en secret l'histoire de sa vie, son testament en quelque sorte, qu'elle dissimule sous une latte du plancher de sa chambre. Son psychiatre, le Dr Grene, tient lui aussi un journal mais d'un autre genre. Il y avoue son désarroi et s'interroge sur les circonstances de l'internement de sa patiente. L'hôpital est sur le point d'être détruit et il doit décider si elle est apte ou non à réintégrer la société. A force d'entretiens et de recherches dans les archives, il apprend à connaître Roseanne et se retrouve plongé au coeur de son histoire, dont il découvre avec horreur les terribles intrications avec celle de l'Irlande…

Avec le testament caché, Sébastien Barry nous livre une part sombre de l'histoire de l'Irlande. Roseanne en est l'une des malheureuses victimes. Je n'ai pu m'empêcher de penser au film de Peter Mulan, "The Magdalene sisters" *, à plusieurs reprises.

Mais ce roman est surtout une réflexion sur la mémoire et les souvenirs qui peuvent être encore très vivaces, presque réels, malgré le grand âge mais aussi distordus et modifiés devant la douleur trop grande qu'ils entraînent. ."Dans une large mesure, Roseanne et le Père Gaunt se sont tous deux montrés aussi sincères qu'il leur était possible, compte tenu des caprices et des ruses de l'esprit humain".

Cette histoire dramatique se lit aisément portée par l'écriture fluide, dense et poétique de Barry ; elle est pleine de mystère. Mais je reste mitigée… j'ai eu du mal à entrer dans ce récit au début, récit un peu lent, comportant quelques longueurs (notamment dans les carnets du Dr Grene). Pourtant le personnage de Roseanne, très fort, est vraiment attachant et mérite à lui seul que ce roman soit lu.

A travers le destin tragique de Roseanne et la figure odieuse d'un prête zélé, Sébastien Barry montre comment l'intolérance et la tyrannie d'un petit nombre peuvent détruire la vie de tant d'autres.
Un roman intéressant et un bon moment de lecture quand même !


* En 1964 dans la campagne Irlandaise, 4 jeunes filles sont condamnées par l'église et leur famille à entrer dans le brutal et déshumanisant Asile Magdalene. le film est directement inspiré de l'histoire des Couvents de la Madeleine. Dans ces établissements, créés en Irlande au xixe siècle, les filles considérées comme perdues par leurs familles y étaient placées au nom de la morale. Elles étaient des femmes violées, des filles-mères, des orphelines.
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Roseanne McNulty avoisine les 100 ans. Elle vit à l'hôpital de Roscommon qui est une institution psychiatrique en passe d'être démolie. Afin de savoir si Roseanne peut être réinsérée dans le monde « ordinaire », le médecin psychiatre Grene mène l'enquête. Parallèlement, Roseanne a décidé de coucher sur le papier ses mémoires, à l'insu de son médecin : elle cache son testament sous les lattes du plancher de sa chambre. Vers quelles révélations va mener ce patient travail de mémoire à double voix ?

Voici un beau roman irlandais que nous offre Sebastian Barry. Il entremêle habilement deux récits, deux histoires de vie unies vers la compréhension du passé de Roseanne, le témoignage de cette dernière sur elle-même, en premier lieu, les carnets du docteur Grene, ensuite, psychiatre en chef à l'hôpital psychiatrique régional de Roscommon.

Dans un style à la fois poétique et mélancolique, l'auteur nous emmène sur les plages du passé de Roseanne qui nous raconte son vécu douloureux, s'attachant à des personnages qui ont marqué sa vie, tels son père, au destin tragique, ou de son mari, Tom. le regard croisé du docteur Grene nous offre des précisions, des compléments : il mène son enquête parallèlement, sans se douter que Roseanne de son côté écrit ses mémoires.

La figure de l'antipathique père Gaunt, un prêtre, est contée dans ce roman, faisant apparaître la dimension nodale de la religion et des mésententes religieuses qui secouent l'Irlande au XXème siècle. Une page de l'histoire de ce pays nous est retracée, notamment à travers la guerre civile et le rôle, en toile de fond, de l'IRA.

Ce roman conte une histoire difficile, douloureuse, qui laisse la part belle aux ressentis, mais l'espoir transparaît au final, dans un rebondissement que je n'avais pas pressenti, un rebondissement habile : la vie qui, jusqu'ici, paraît dénuée de sens retrouve une cohérence : des sentinelles ont veillé sur le destin de Roseanne.

Le thème de la vie et de la mort apparaît en filigrane :
« Ma vie est comme une plume sur le dos de ma main,
Attendant le vent de la mort » (p. 220)
Derrière cette phrase assez résignée, se cache malgré tout un espoir, la recherche d'un sens.

Des réflexions sur la mémoire parsèment également le récit de Roseanne ou du docteur Grene :
« Si j'accorde foi à certains souvenirs, ils me serviront peut-être de pierres de gué et je traverserai le torrent des « jours anciens » sans m'y enfoncer complètement.
On dit que les vieux conservent au moins leurs souvenirs. Je ne suis pas vraiment certaine que ce soit toujours une bonne chose. J'essaie d'être fidèle à ce que j'ai dans la tête. J'espère que ces souvenirs essaient aussi de m'être fidèles » (p. 224).

Un roman parfois un peu lent, à la croisée des souvenirs, sur les chemins de la mémoire qui éclaire et donne sens au présent.
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« le testament caché » est un roman sombre retraçant le destin difficile de personnages à la vie brisée. Roseanne McNulty est centenaire et a passé plus de la moitié de sa vie dans un hôpital psychiatrique. Elle y est internée depuis si longtemps que l'on a oublié pourquoi elle s'y trouve. le psychiatre en chef, le Docteur Grene, est quant-à lui confronté à des difficultés conjugales et c'est l'esprit lourd de douleur qu'il doit affronter la fermeture prochaine de son établissement. Il a alors la charge de retracer l'histoire de chaque patient, dont Roseanne, de façon à en faire une évaluation complète. le lecteur est ainsi plongé dans la reconstitution de ces destins écorchés, à travers les notes du Docteur Grene d'un côté et l'autobiographie que Roseanne s'attache à écrire en cachette de l'autre.

On découvre l'existence dramatique de cette femme, sa vie gâchée, piétinée par la bienséance et par les notables de sa petite ville natale, comme le prêtre qui a le pouvoir de détruire la vie des pauvres gens alors qu'il devrait les protéger. le lecteur apprend également à connaître le Docteur Grene, bouleversé par les difficultés de son mariage dont il se sent responsable, puis anéanti par le décès brutal de son épouse. Ces deux destins se croisent puis s'emmêlent de façon inattendue, donnant à la fin du récit un tout autre relief.

A travers ces vies, on retrouve également l'Histoire d'un pays, l'Irlande, tiraillée par une guerre civile interminable en sus des conflits internationaux.

Ce récit est celui d'une douleur, sourde et silencieuse, car soigneusement cachée de la vue de tous par les épais murs d'un hôpital psychiatrique vétuste dont les archives ont disparu. C'est à force de persévérance, de volonté et de lutte contre l'oubli que l'on peut reconstituer cette sombre histoire, celle des oubliés de la vie, de ceux qui périssent dans l'ombre.

Sebastian Barry livre ici un beau roman qui met en lumière le destin tragique de son pays et celui de ses laissés-pour-compte.

On peut simplement regretter que les récits personnels du Docteur Grene paraissent parfois longs et fastidieux. le lecteur ne comprend leur intérêt qu'à la fin du roman et il est dommage que le rythme de leur lecture ne se soit pas avéré aussi envoutant que celui des pages de Roseanne.

Lien : http://blogs.elle.fr/kornali..
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