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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est ma deuxième lecture de Franz Bartelt après "Hôtel du grand cerf" en même temps qu'une confirmation, j'admire le style de cet auteur, j'aime sa prose et son humour irrévérencieux, c'est une musique qui s'accorde parfaitement à mes goûts.
Avec le "Fémur de Rimbault", préparez-vous à entrer dans une ambiance parfaitement amorale, un narrateur, un seul, j'ai nommé Majésu Monroe, oui pour les patronymes Mr Bartelt a des goûts étranges, mais passons.
Majésu est un mythomane narcissique, il est de plus parfaitement égocentré, après avoir passé tout ce récit en sa compagnie, croyez moi vous ne verrez plus la société ni le monde de la brocante avec le même oeil.
Bien qu'étant novice en la matière, je classerais ce livre dans la catégorie parodie et satire, et j'ajouterais que c'est une lecture à prendre intégralement au deuxième degré (Et ça j'adore !).
Ce qui me bluffe, c'est qu'en plus cette histoire tient la route, c'est complètement barré certes, mais cohérent et structuré, il y a une intrigue pas si loufoque que ça et des thèmes qui ne sont pas survolés mais plutôt très travaillés même si c'est de façon satirique et outrancière parfois.
Lutte des classes, perversion par l'argent, reniement des convictions, bassesse, corruption et j'en passe, si le ton est léger et souvent trash, la réflexion est évidente et souvent pertinente.
Avec un bonimenteur de la dimension de Majésu à la narration j'ai vraiment souvent rigolé en cours de lecture mais comme je l'ai dit plus haut, c'est un humour qui me convient parfaitement (j'assume :)
L'intrigue est carrée et sera indécise jusqu'à la toute dernière page, et ça aussi c'est fort, bref, j'ai beaucoup aimé.
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Ah, la vache ! Qu'est-ce que j'ai rigolé en lisant ce bouquin ! Il faut dire que juste avant, j'essayais de lire le roman pénible d'un prix Nobel portugais, mon éclectisme ayant quand même ses limites, j'ai laissé tomber et l'ai sorti de ma Babéliothèque. Pour en revenir au Fémur de Rimbaud, c'est un petit bijou d'humour abrasif et loufoque. L'écriture est très distinguée, imaginative et fluide (l'utilisation de la 1ère personne du singulier y est certainement pour beaucoup). J'y ai vu des ressemblances avec les dialogues de Michel Audiard, ou les textes de Frédéric Dard, voire de P. Desproges. Je vous épargne le résumé, mais sachez que les personnages sont parfaitement campés, les situations rocambolesques, et à prendre au 3ème degré (j'écris cela à l'attention de babélioteurs qui l'ont jugé « peu crédible » !), qu'il y est question de lutte des classes, d'une histoire d'amour, de trahison et d'héritage. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est le style ; inventif et jubilatoire, on sent que l'auteur s'est bien marré en écrivant et c'est communicatif. Le héros-narrateur est un brocanteur bonimenteur, mythomane et néanmoins sympathique, la liste des objets qu'il propose à sa clientèle vaut à elle seule le coup de lire le livre - Je pense d'ailleurs mettre dans Babélio, un quiz à base de ces objets farfelus et poétiques -. Un tout petit bémol ; la fin est un peu trop sombre à mon goût, mais je chipote. Allez, 5*, bonne rigolade et merci Mr Bartelt.

P.S. Pour le Quiz, il est en ligne.

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"Maintenant, advienne que pourra.S'il m'arrive quelque chose,ces pages témoigneront qu'au fond je n'y étais pour rien ,même si j'ai toujours eu tendance à en faire trop".(page 248)
Ce sont les dernières lignes du roman et c'est vrai ,là Franz Bartelt en à fait trop d'où ma déception!! Autant j'avais ri et beaucoup aimé : Hôtel du grand cerf,et le jardin du bossu (moins apprécié ) la c'est vraiment caricatural ,je n'ai pas souri une seule fois et j'ai du persévérer pour le terminer tant j'ai failli abandonner plusieurs fois! Il a du talent Franz Bartelt,mais la "le bouchon à été poussé trop loin".
Une rencontre entre un brocanteur bien "déjanté ": Majésu Monroe et une femme: Noème ,dont les parents sont"blindés " de "pognon" .ils s'aiment d'un "amour pur" crachant sur l'argent ayant une véritable haine des riches .Mais un jour ,les parents de Noème meurent accidentellement, leur avion se "crashe".
Là ,leur vision de la vie va être complètement chamboulée en ils vont dévoiler leur vrai visage .En lisant cela ,toute l'histoire paraît plausible ,mais Franz Bartelt plante des décors complètement surréaliste ,des attitudes et des dialogues trop retors et invraisemblables,même si le style est impeccable l'hilarité du lecteur en ce qui me concerne n'a pas été au rendez-vous.
Donc vous l'avez compris : bof,bof,bof.⭐⭐
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le fémur de Rimbaud Franz Bartelt nrf Gallimard
(18,50€ - 248 pages)
Franz Bartelt s' est imposé dans le paysage littéraire par sa démesure , l'outrance comme disciple d'Ubu. Il récidive avec le fémur de Rimbaud.

Fidèle à ses Ardennes,l'auteur campe son récit comme dans de précédents romans, à Larcheville, anagramme de Charleville, et rend hommage à Rimbaud par l'exergue.
On croise Majésu Monroe, brocanteur qui revendique détenir « la trouvaille unique », « la pure merveille » et Noème Parker, une cliente dont il tombe en amour.

On est témoin de la première rencontre de deux protagonistes au café des Arcades . On suit l'évolution de leurs sentiments, la phase séduction de Majésu, facilitée par son talent d'orateur et de séducteur qui va le transformer en homme caméléon, s'adaptant aux fantasmes de sa bien-aimée. C'était une année qui commençait bien. Sa révélation choc, fracassante interpelle le lecteur et celle qu'il vient de conquérir. L'assassin est déjà en prison pour Noème? Où est donc la vérité? Leur projet d'union peut-il en être contrarié? Encore faudra -t-il plaire aux parents.
Les protagonistes de ce roman, en particulier Noème, ignorent les bonnes manières de Nadine de Rothschild et choqueraient parmi nous , tant ils sont grossiers,font mauvais genre à roter, se curer le nez et débiter « le dico de l'argot » et même péter. Au lecteur d'anticiper la cérémonie quand deux mondes si opposés vont se mêler: les parents de souche bourgeoise et Noème , en rébellion contre tous les nantis. Ce qui explique le complot que Noème fomente, en comptant sur son futur mari pour l'exécution du plan. En adepte de la procrastination, l'auteur tient le lecteur en haleine. Majésu exécutera-t-il le souhait de sa femme , à savoir liquider ses parents?

Une succession de temps forts relance le suspense. le mariage du brocanteur avec Noème. L'aurait-il épousé par amour ou pour sa dot? Noème est-elle ce « monstre » décrit par son père? Un magot ne dormirait-il pas dans le bureau de beau-papa? Panique de Majésu quand il constate la disparition de sa jeune épouse. Menace de Majésu de faire tout sauter. le voilà aussi dangereux que Breisvik avec la liste de son incroyable arsenal,véritables «  munitions suédoises ». Mieux vaudrait obtempérer que de risquer le pire carnage. L'enlèvement de Noème par les malabars, une course poursuite des plus hallucinantes. La disparition d'une somme d'argent soulève bien des interrogations. Accusations,mensonges, délations conduisent en garde à vue. Au tour de Ployette, la bonne, de s'évaporer. Absence qui taraude Noème, craignant aussi le vol de documents précieux. le rythme prend de folles allures quand il s'agit de traquer les ravisseurs emportant le lit de la captive Noème ou de mettre à l'abri la boîte à secrets. Scènes de travelling ébouriffantes.
Les deux protagonistes irrésistibles, nous stupéfient tout au long du roman, avancent en funambule ,avec le risque vertigineux d'une nouvelle catastrophe.
Suspense relancé par Noème qui déclare: « Il se passe quelque chose de grave ».

L'insalubrité, Franz Bartelt l'a déjà abordée dans Parures. Ici les coursives sentent «  l'herbe et la bière », « l'air fut vite empli d'une puanteur de porcherie ».
Quant au duel nantis/prolétaires, on retrouve la même démarche que Woody Allen qui fustige ces escrocs qui s'engraissent aux dépens des gens modestes. « L'argent pourrit tout » et Majésu, solidaire de Noème, a déclaré la guerre au capitalisme.

L'auteur nous offre une galerie de personnages bien trempés: les homosexuels bulgares, l'inspecteur Bardouate( tiraillé entre deux camps), la bonne Ployette, le couple de bourgeois., des êtres rares comme ce « spécialiste de l'accent circonflexe dans l'oeuvre de Rimbaud » ou le fantôme de Rimbaud avec cette chaussette trouée. La complexité des relations humaines est mise en exergue.

Les couples sont toujours atypiques , mal assortis et soumis aux aléas de la vie.
Leur vie amoureuse est très chaotique, passant de l'amour fusion ( « on ne se quittait plus, ni de jour ni de nuit », « nuit gorgée de succulences »), sado maso, à son extinction avec menaces de mort proférées, soif de vengeance puis à la tentative de rabibochage pour éviter le divorce. Majésu déploie toute sa faconde, pour attendrir flatter Noème, la drape d'un excès de mots doux ( « ma plume de poète, mon zéphyr adoré, ma caille en sucre ». Qui est le plus rusé, le plus hystérique,le plus manipulateur?
Tout l'art de Franz Bartelt consiste à agrémenter ce récit rocambolesque d'un regard acéré sur les travers de la société, sur les universitaires, les banques, n'hésitant pas à épingler la corruption et la façon dont les affaires criminelles sont traitées et jugées.
Il souligne l'hypocrisie de la veuve fracassée, pleurant devant les médias.

Comme son protagoniste Majésu, l'auteur possède une érudition insoupçonnée, et d'innombrables références littéraires ( Hugo, La Fontaine, Balzac,Verlaine). le style procède par énumérations visant à renforcer l'idée , à exagérer et laisser son empreinte chez le lecteur. Il fait montre de sa plume incisive, et de « l'instinct critique ». Il reste le maître incontesté de la formule: « Pour penser il faut un cerveau, pas des diplômes » ou « Je saurai quoi lui balancer dans le goulot ». Il joue avec l'oxymore: « Elle m'avait ouvert aux splendeurs de la misère. », les tournures imagées: « Il n'y a pas que les draps qui s'en souviennent », « un oeil en patrouille », « dégarni du plafond ». Il ne se départit pas de son ironie: « Le canapé rembourré avec des noyaux de pêches » ni de son humour qu'il a insufflé à Majésu: « Je devais manquer de phosphore ». Chez Franz Bartelt, on retrouve des constantes: patronymes peu communs, alcool, sexe, adultère et meurtres en série, difficiles à élucider dans ce roman, d'où l' égarement des enquêteurs. Quant à l'épilogue, il nous dévoile de bien funestes destins. Soyez blindés, âmes sensibles, car comme summum du gore, Franz Bartelt m'apparaît indétrônable. L'auteur sait puiser dans des faits divers les plus ignobles pour les recycler en encore plus spectaculaires. Dans ce roman, les rebondissements, les coups de théâtre s'enchaînent, de vrais loopings inattendus. On rit, on retient son souffle,on frissonne d'horreur, on jubile, le fémur de Rimbaud est à la fois un vrai mélo et une grande comédie, un chant d'amour et de guerre. Franz Bartelt signe un roman décapant, une tragédie funambulesque, à la lecture addictive ( dialogues truculents), ce qui ne peut que donner envie de poursuivre avec encore plus noir: La bonne a tout fait au Poulpe.
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Nous voila embarqué dans la peau d'un brocanteur complétement déjanté; un brocanteur qui fait pas dans la brocante facile mais dans l'objet de qualité , pour preuve :le cure dents de Landru; le fil à plomb d'un bâtisseur de cathédrale , une édition originale d'un ouvrage de Jean Paul Bourrez.... dont la caractéristique est d'être le livre le moins recherché par les bibliophiles. J'ai beaucoup ri a la lecture de ce roman ,je me suis complétement laissé emporté par les personnages les situations cocasses mais finalement dénonçant aussi notre société de consommation ;la lutte des classes .Merci à KIKOU qui nous l'a plébiscité.
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Complètement loufoque ! mais très sympa et divertissant!
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Les objets d'exception du brocanteur, héros du roman de franz Bartelt :

Attention vous n’êtes pas obligé d’avoir lu « Le fémur de Rimbaud » pour répondre à ces questions rigolotes.

Le fil à plomb d’un bâtisseur de cathédrale.
Le monocle triangulaire d’un franc-maçon écossais.
Une montre molle, 100% caoutchouc, ayant appartenue à S. Dali.

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