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C'est ma deuxième lecture de Franz Bartelt après "Hôtel du grand cerf" en même temps qu'une confirmation, j'admire le style de cet auteur, j'aime sa prose et son humour irrévérencieux, c'est une musique qui s'accorde parfaitement à mes goûts.
Avec le "Fémur de Rimbault", préparez-vous à entrer dans une ambiance parfaitement amorale, un narrateur, un seul, j'ai nommé Majésu Monroe, oui pour les patronymes Mr Bartelt a des goûts étranges, mais passons.
Majésu est un mythomane narcissique, il est de plus parfaitement égocentré, après avoir passé tout ce récit en sa compagnie, croyez moi vous ne verrez plus la société ni le monde de la brocante avec le même oeil.
Bien qu'étant novice en la matière, je classerais ce livre dans la catégorie parodie et satire, et j'ajouterais que c'est une lecture à prendre intégralement au deuxième degré (Et ça j'adore !).
Ce qui me bluffe, c'est qu'en plus cette histoire tient la route, c'est complètement barré certes, mais cohérent et structuré, il y a une intrigue pas si loufoque que ça et des thèmes qui ne sont pas survolés mais plutôt très travaillés même si c'est de façon satirique et outrancière parfois.
Lutte des classes, perversion par l'argent, reniement des convictions, bassesse, corruption et j'en passe, si le ton est léger et souvent trash, la réflexion est évidente et souvent pertinente.
Avec un bonimenteur de la dimension de Majésu à la narration j'ai vraiment souvent rigolé en cours de lecture mais comme je l'ai dit plus haut, c'est un humour qui me convient parfaitement (j'assume :)
L'intrigue est carrée et sera indécise jusqu'à la toute dernière page, et ça aussi c'est fort, bref, j'ai beaucoup aimé.
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Majésu Monroe est brocanteur
pas n'importe lequel, un véritable artiste
doué d'un flair unique pour dénicher la poésie derrière un objet familier et fétiche
ayant appartenu naguère à des célébrités.
Parmi ses nombreuses trouvailles géniales,
Il peut se vanter d'avoir déniché une chaussette trouée de Rimbaud
et la bagouse de la soeur de Raspoutine
qui orne désormais le doigt de la Noéme, son épouse.
Après des fiançailles encanaillées, des beuveries, coucheries et discussions sans fin sur le sens de la vie et le sort des patrons...
L' idylle mouvementée
va être de courte durée pour nos deux tourtereaux.
Ses parents- blindés- passant l'arme à gauche
la belle va se faire la belle
et le beau bonimenteur va tout faire pour la récupérer...

Epique et jubilatoire
Le fémur de Rimbaud est ma deuxième exploration
dans l'univers déjanté de Franz Bartelt
toujours généreusement servi d'une verve désopilante, d'un trait d'humour noir galopant et d'une pointe relevée d'absurde, un cocktail détonant et revigorant dans un monde de brute.
Je me suis retrouvé d'entrée de jeux...de table
plongé dans son univers baroque et bien barré
au milieu de débats sur la lutte des classe, d'ébats sur la lutte des corps , de scènes de ménage qui déménagent vraiment,
d'un iconoclaste bazar de trouvailles insolites, du nec plus ultra très poétique, toc !
et d'une flopée de personnages tordants et tordus comme Noème la rebelle, un inspecteur roublard, deux bulgares à la crème plutôt fouettée, des malabars qui ne se laissent pas facilement dégommer et Majésu, un bonimenteur de talent.
Que demander de plus...
Le fémur de Rimbaud...un pied dans l'absurde vraiment génial !

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Le fémur de Rimbaud est l'un des nombreux articles que propose Majésu Monroe un brocanteur qui sévit sur les marchés ardennais et fait, selon ses dires, dans l'objet d'exception. Parmi ces pièces uniques, on peut dénicher un vase de Soissons en bon état, la balle qui tua Mata hari et bon nombre de pièces toutes aussi uniques. C'est lors d'un de ces nombreux marchés que Majésu va faire une rencontre qui va bouleverser son existence, en la personne de Noème Parker, jeune femme de la haute société, qui a viré dans le communisme révolutionnaire. Majésu tombe sous le charme de Noème, son double au féminin, comme lui elle boit beaucoup, comme lui elle ne dédaigne pas les galipettes entre adultes, bref elle a tout pour convertir au mariage un pure produit du célibat. Et lorsque Majésu lui propose d'unir leurs destinées, un enchaînement de circonstances étranges vont le mener vers un sort qu'il est bien loin d'imaginer.
Dans un style unique, Franz Bartelt nous entraîne, comme à son habitude, dans une histoire dont lui seul a le secret. À la fois thriller et fresque sociale, le fémur de Rimbaud est un roman bourré d'humour et de situations cocasses. Un excellent moment de lecture.
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Ah, la vache ! Qu'est-ce que j'ai rigolé en lisant ce bouquin ! Il faut dire que juste avant, j'essayais de lire le roman pénible d'un prix Nobel portugais, mon éclectisme ayant quand même ses limites, j'ai laissé tomber et l'ai sorti de ma Babéliothèque. Pour en revenir au Fémur de Rimbaud, c'est un petit bijou d'humour abrasif et loufoque. L'écriture est très distinguée, imaginative et fluide (l'utilisation de la 1ère personne du singulier y est certainement pour beaucoup). J'y ai vu des ressemblances avec les dialogues de Michel Audiard, ou les textes de Frédéric Dard, voire de P. Desproges. Je vous épargne le résumé, mais sachez que les personnages sont parfaitement campés, les situations rocambolesques, et à prendre au 3ème degré (j'écris cela à l'attention de babélioteurs qui l'ont jugé « peu crédible » !), qu'il y est question de lutte des classes, d'une histoire d'amour, de trahison et d'héritage. Mais ce qui est le plus remarquable, c'est le style ; inventif et jubilatoire, on sent que l'auteur s'est bien marré en écrivant et c'est communicatif. Le héros-narrateur est un brocanteur bonimenteur, mythomane et néanmoins sympathique, la liste des objets qu'il propose à sa clientèle vaut à elle seule le coup de lire le livre - Je pense d'ailleurs mettre dans Babélio, un quiz à base de ces objets farfelus et poétiques -. Un tout petit bémol ; la fin est un peu trop sombre à mon goût, mais je chipote. Allez, 5*, bonne rigolade et merci Mr Bartelt.

P.S. Pour le Quiz, il est en ligne.

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"Maintenant, advienne que pourra.S'il m'arrive quelque chose,ces pages témoigneront qu'au fond je n'y étais pour rien ,même si j'ai toujours eu tendance à en faire trop".(page 248)
Ce sont les dernières lignes du roman et c'est vrai ,là Franz Bartelt en à fait trop d'où ma déception!! Autant j'avais ri et beaucoup aimé : Hôtel du grand cerf,et le jardin du bossu (moins apprécié ) la c'est vraiment caricatural ,je n'ai pas souri une seule fois et j'ai du persévérer pour le terminer tant j'ai failli abandonner plusieurs fois! Il a du talent Franz Bartelt,mais la "le bouchon à été poussé trop loin".
Une rencontre entre un brocanteur bien "déjanté ": Majésu Monroe et une femme: Noème ,dont les parents sont"blindés " de "pognon" .ils s'aiment d'un "amour pur" crachant sur l'argent ayant une véritable haine des riches .Mais un jour ,les parents de Noème meurent accidentellement, leur avion se "crashe".
Là ,leur vision de la vie va être complètement chamboulée en ils vont dévoiler leur vrai visage .En lisant cela ,toute l'histoire paraît plausible ,mais Franz Bartelt plante des décors complètement surréaliste ,des attitudes et des dialogues trop retors et invraisemblables,même si le style est impeccable l'hilarité du lecteur en ce qui me concerne n'a pas été au rendez-vous.
Donc vous l'avez compris : bof,bof,bof.⭐⭐
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En voilà un bon délire !
Un brocanteur qui a tout ce que l'on peut imaginer en stock.. Il vous suffit de penser à une personnalité, contemporaine ou non et Majésu peut vous trouver son premier slip, une de ses dents de lait....
Plus c'est gros, plus ça passe. le destin de notre brocanteur va basculer lors de sa rencontre avec Noème Parker qui les mènera au mariage.
Bon, la suite oscille entre l'"abracadabrantesque " et l'impensable et gache un peu l'excellent début du roman.
Ce dernier n'en reste pas moins sympa et permet de découvrir un auteur au style très marqué.
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Un livre drôle, plein de verve et de bons mots.
C'est comme cela que l'ouvrage est habituellement présenté sur les forums de lecture. On rit du début à la fin, paraît-il. Ce qui m'amène à poser la question habituelle: "Qui ça, on ?"
Parce que très sincèrement, si j'ai parfois souri, je me suis copieusement ennuyée (euphémisme poli) à la lecture des aventures de Majésu Monroe, brocanteur de son état, amoureux fou d'une gosse de riches adepte du stalinisme d'abord, puis amoureux transi de la même gosse de riches qui retrouve malencontreusement ses réflexes de classe, et finalement veuf richissime et malfaisant.
On sent bien que l'envie y était. Faire un mixte de Vian et de Sharpe, saupoudrer ça et là quelques allusions subtiles aux grands classiques de la littérature française, et hop.
Et plaf.
Pour moi en tout cas, ce livre est une déception retentissante, et je pense que je ne retenterai pas de relire cet auteur.
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le fémur de Rimbaud Franz Bartelt nrf Gallimard
(18,50€ - 248 pages)
Franz Bartelt s' est imposé dans le paysage littéraire par sa démesure , l'outrance comme disciple d'Ubu. Il récidive avec le fémur de Rimbaud.

Fidèle à ses Ardennes,l'auteur campe son récit comme dans de précédents romans, à Larcheville, anagramme de Charleville, et rend hommage à Rimbaud par l'exergue.
On croise Majésu Monroe, brocanteur qui revendique détenir « la trouvaille unique », « la pure merveille » et Noème Parker, une cliente dont il tombe en amour.

On est témoin de la première rencontre de deux protagonistes au café des Arcades . On suit l'évolution de leurs sentiments, la phase séduction de Majésu, facilitée par son talent d'orateur et de séducteur qui va le transformer en homme caméléon, s'adaptant aux fantasmes de sa bien-aimée. C'était une année qui commençait bien. Sa révélation choc, fracassante interpelle le lecteur et celle qu'il vient de conquérir. L'assassin est déjà en prison pour Noème? Où est donc la vérité? Leur projet d'union peut-il en être contrarié? Encore faudra -t-il plaire aux parents.
Les protagonistes de ce roman, en particulier Noème, ignorent les bonnes manières de Nadine de Rothschild et choqueraient parmi nous , tant ils sont grossiers,font mauvais genre à roter, se curer le nez et débiter « le dico de l'argot » et même péter. Au lecteur d'anticiper la cérémonie quand deux mondes si opposés vont se mêler: les parents de souche bourgeoise et Noème , en rébellion contre tous les nantis. Ce qui explique le complot que Noème fomente, en comptant sur son futur mari pour l'exécution du plan. En adepte de la procrastination, l'auteur tient le lecteur en haleine. Majésu exécutera-t-il le souhait de sa femme , à savoir liquider ses parents?

Une succession de temps forts relance le suspense. le mariage du brocanteur avec Noème. L'aurait-il épousé par amour ou pour sa dot? Noème est-elle ce « monstre » décrit par son père? Un magot ne dormirait-il pas dans le bureau de beau-papa? Panique de Majésu quand il constate la disparition de sa jeune épouse. Menace de Majésu de faire tout sauter. le voilà aussi dangereux que Breisvik avec la liste de son incroyable arsenal,véritables «  munitions suédoises ». Mieux vaudrait obtempérer que de risquer le pire carnage. L'enlèvement de Noème par les malabars, une course poursuite des plus hallucinantes. La disparition d'une somme d'argent soulève bien des interrogations. Accusations,mensonges, délations conduisent en garde à vue. Au tour de Ployette, la bonne, de s'évaporer. Absence qui taraude Noème, craignant aussi le vol de documents précieux. le rythme prend de folles allures quand il s'agit de traquer les ravisseurs emportant le lit de la captive Noème ou de mettre à l'abri la boîte à secrets. Scènes de travelling ébouriffantes.
Les deux protagonistes irrésistibles, nous stupéfient tout au long du roman, avancent en funambule ,avec le risque vertigineux d'une nouvelle catastrophe.
Suspense relancé par Noème qui déclare: « Il se passe quelque chose de grave ».

L'insalubrité, Franz Bartelt l'a déjà abordée dans Parures. Ici les coursives sentent «  l'herbe et la bière », « l'air fut vite empli d'une puanteur de porcherie ».
Quant au duel nantis/prolétaires, on retrouve la même démarche que Woody Allen qui fustige ces escrocs qui s'engraissent aux dépens des gens modestes. « L'argent pourrit tout » et Majésu, solidaire de Noème, a déclaré la guerre au capitalisme.

L'auteur nous offre une galerie de personnages bien trempés: les homosexuels bulgares, l'inspecteur Bardouate( tiraillé entre deux camps), la bonne Ployette, le couple de bourgeois., des êtres rares comme ce « spécialiste de l'accent circonflexe dans l'oeuvre de Rimbaud » ou le fantôme de Rimbaud avec cette chaussette trouée. La complexité des relations humaines est mise en exergue.

Les couples sont toujours atypiques , mal assortis et soumis aux aléas de la vie.
Leur vie amoureuse est très chaotique, passant de l'amour fusion ( « on ne se quittait plus, ni de jour ni de nuit », « nuit gorgée de succulences »), sado maso, à son extinction avec menaces de mort proférées, soif de vengeance puis à la tentative de rabibochage pour éviter le divorce. Majésu déploie toute sa faconde, pour attendrir flatter Noème, la drape d'un excès de mots doux ( « ma plume de poète, mon zéphyr adoré, ma caille en sucre ». Qui est le plus rusé, le plus hystérique,le plus manipulateur?
Tout l'art de Franz Bartelt consiste à agrémenter ce récit rocambolesque d'un regard acéré sur les travers de la société, sur les universitaires, les banques, n'hésitant pas à épingler la corruption et la façon dont les affaires criminelles sont traitées et jugées.
Il souligne l'hypocrisie de la veuve fracassée, pleurant devant les médias.

Comme son protagoniste Majésu, l'auteur possède une érudition insoupçonnée, et d'innombrables références littéraires ( Hugo, La Fontaine, Balzac,Verlaine). le style procède par énumérations visant à renforcer l'idée , à exagérer et laisser son empreinte chez le lecteur. Il fait montre de sa plume incisive, et de « l'instinct critique ». Il reste le maître incontesté de la formule: « Pour penser il faut un cerveau, pas des diplômes » ou « Je saurai quoi lui balancer dans le goulot ». Il joue avec l'oxymore: « Elle m'avait ouvert aux splendeurs de la misère. », les tournures imagées: « Il n'y a pas que les draps qui s'en souviennent », « un oeil en patrouille », « dégarni du plafond ». Il ne se départit pas de son ironie: « Le canapé rembourré avec des noyaux de pêches » ni de son humour qu'il a insufflé à Majésu: « Je devais manquer de phosphore ». Chez Franz Bartelt, on retrouve des constantes: patronymes peu communs, alcool, sexe, adultère et meurtres en série, difficiles à élucider dans ce roman, d'où l' égarement des enquêteurs. Quant à l'épilogue, il nous dévoile de bien funestes destins. Soyez blindés, âmes sensibles, car comme summum du gore, Franz Bartelt m'apparaît indétrônable. L'auteur sait puiser dans des faits divers les plus ignobles pour les recycler en encore plus spectaculaires. Dans ce roman, les rebondissements, les coups de théâtre s'enchaînent, de vrais loopings inattendus. On rit, on retient son souffle,on frissonne d'horreur, on jubile, le fémur de Rimbaud est à la fois un vrai mélo et une grande comédie, un chant d'amour et de guerre. Franz Bartelt signe un roman décapant, une tragédie funambulesque, à la lecture addictive ( dialogues truculents), ce qui ne peut que donner envie de poursuivre avec encore plus noir: La bonne a tout fait au Poulpe.
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Ce roman raconte l'histoire de Majésu, brocanteur-menteur au sommet de son art, et de Noème, jeune femme un peu paumée issue d'un milieu très aisé, haïssant la bourgeoisie et ne rêvant que de tuer des patrons. Ces deux personnages hautement improbables tombent amoureux et décident de se marier. S'en suivent alors des aventures toutes plus abracadabrantes les unes que les autres, avec rebondissements à la pelle dans une ambiance de polar loufoque. Ce livre aurait pu beaucoup me faire rire mais m'a tout simplement exaspérée. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai levé les yeux au ciel durant ma lecture.

Le premier défaut de ce livre, à mes yeux, est le personnage principal. J'ai rarement lu un personnage aussi agaçant que Majésu Monroe. Ce qui est dommage, c'est que c'est également le narrateur de cette histoire. Impossible donc d'échapper ne serait-ce qu'un paragraphe à ses exagérations de tous les instants. Il se dote de toutes les qualités : il est beau, intelligent, cultivé, gentil, honnête, généreux, sensible, fort et surtout modeste. Cela pourrait être très drôle si ce trait de caractère n'était pas aussi exagéré.

J'aime beaucoup l'idée d'un narrateur auquel le lecteur ne peut pas toujours faire confiance, qu'il soupçonne de taire certains passages ou d'en enjoliver d'autres). Cela ajoute une dimension très intéressante à la lecture (je pense par exemple à La servante écarlate de Margaret Atwood, où cette question se pose parfois). Mais dans le fémur de Rimbaud, je n'ai pas du tout apprécié la façon dont cela était amené. Ce mensonge permanent de Majésu m'a fatiguée tout au long de cette lecture. Il y a des passages où la vérité transparait derrière le récit et où le personnage se dévoile un peu au lecteur. Ils sont malheureusement immédiatement contrebalancés par un mensonge encore plus énorme encore de Majésu. J'aurais pu aimer ce personnage, qui aurait pu être à la fois attachant et intéressant. J'ai fini par le détester.

Les autres personnages sont tout aussi caricaturaux et insupportables, notamment Noème. Cette jeune femme bourgeoise malgré elle est un cliché ambulant, dont la folie aurait pu la rendre, encore une fois, intéressante. Mais ce n'est pas la voie que l'auteur a choisi, ce que je respecte totalement sans pour autant l'apprécier. On trouve également un flic véreux et sournois, des gardes du corps un peu benêts, un couple d'homosexuels bulgares étranges. Toute une galerie de personnages loufoques qui auraient mérité un peu plus de soin, à mon avis. Ils sont beaucoup trop caricaturaux pour que l'on puisse y croire ne serait-ce qu'un instant.

L'intrigue, ensuite, tient le lecteur en haleine une partie du roman, avec une histoire rocambolesque dans laquelle les rebondissements sont tous plus incroyables les uns que les autres. Ce n'est pas le point sur lequel j'aurais le plus de critiques à formuler. L'histoire met beaucoup (trop ?) de temps à démarrer, mais en suivant par la suite le modèle du polar, elle réussit à intéresser le lecteur.

Ce qui m'a le plus gênée dans ce roman, c'est le style. On parle de « verve anarchisante » de l'auteur, mais je n'ai pas eu l'impression que les classes aisées étaient celles qui en prenaient le plus pour leur grade. En effet, les seuls personnages qui apparaissent un tant soit peu sympathiques aux yeux du lecteur, ce sont les parents de Noème, à savoir les personnages les plus riches de l'histoire. On ne sait jamais réellement de qui l'auteur se moque, notamment en raison du caractère du narrateur. Et certains passages concernant « les pauvres » m'ont beaucoup gênée. Je sais qu'il s'agit d'un livre drôle, qui se veut être une caricature. Mais cela m'a parue souvent très mal amené et m'a souvent mise mal à l'aise. On peut rire de tout et de toutes les opinions, y compris les plus crasses. Mais il faut que le lecteur sache de qui l'on se moque. Je n'aime pas ne pas savoir sur quel pied danser. Or, c'est ce que j'ai ressenti tout au long de ce roman.

Je suis finalement presque en colère contre ce roman, que j'aurais pu beaucoup apprécier mais que j'ai détesté. Si tout n'avait pas été aussi exagéré et lourd, j'aurais pu passer un très bon moment de lecture. Je comprends cependant tout à fait ce qui peut plaire chez cet auteur et pourquoi ce roman peut faire rire. Cela n'a simplement pas fonctionné avec moi. Comme pour le reste, il y a certaines rencontres littéraires qui ne marchent pas. Ça a été le cas pour moi avec Franz Bartelt.

En résumé, le fémur de Rimbaud n'a pas été une bonne expérience pour moi. Il s'agit d'un roman où tout est bien trop exagéré à mon goût. Je ne peux donc vous recommander cette lecture. Néanmoins, si ce style de lectures vous tente, ne vous laissez pas arrêter par mon avis, qui est très personnel. Je tiens à préciser que je ne qualifie pas cette oeuvre de mauvaise. Elle n'est juste pas pour moi.

Note : 1,5 étoile sur 5
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Bartelt Franz (1949-) – "Le fémur de Rimbaud" – Gallimard/Folio, 2013 (ISBN 978-2-07-046289-6)

La production de Franz Bartelt est abondante, mais de qualité très contrastée. C'est un maître de la forme "nouvelle", qui peut aussi de temps à autre écrire un bon roman comme "l'hôtel du grand cerf" ou "le jardin du bossu".

Malheureusement, il lui arrive également – comme c'est ici le cas – de se lancer dans une tentative de burlesque rabelaisien à la Céline ou à la Frédéric Dard / San Antonio, et là, honnêtement, il ne tient pas la distance.
Même si son récit prend de temps à autre des allures picaresques relativement hilarantes car l'auteur a un don pour les listes percutantes, il finit par s'embourber dans de lassantes répétitions brisant le ressort comique.

Bof.
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