Eh bien voilà 150 pages vites bouclées.
Le récit d'une famille qui évolue sous nos yeux, le témoignage bouleversant d'un couple que la souffrance rend perméable à leur humanité profonde, une vérité qui concerne chacun... ou pas.
Je n'ai pas du tout apprécié le style, paragraphes très courts, mots comme jetés sur le papier pour former des phrases très courtes, pas télégraphiques mais presque.
Cette écriture gâchée m'en a fait perdre le fil de l'histoire et je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, ce qui est regrettable parce que la 4e était très prometteuse et curieusement, générait beaucoup d'émotions.
J'étais donc prête à me fondre dans cette histoire, mais au final, c'est un livre que j'oublierai très vite.
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Mais non. Je ne t’ai pas croisé sur le parcours que tu m’as décrit et à mon retour les carreaux des fenêtres sont restés désespérément noirs. L’angoisse monte d’un cran. Je me précipite dans la maison, t’appelle tout de même, on ne sait jamais. Mais rien : la maison est terriblement silencieuse. Que faire ? Ma vieille voisine, qui a dû comprendre que quelque chose n’allait pas, vient pousser la porte pour me proposer son aide. Je lui explique la situation, elle me suggère d’appeler la gendarmerie.
Je la vois cette pointe de désolation dans ton regard si doux, comme si tu avais de la peine d’être devenu ainsi, comme si tu étais désolé de ne pas avoir été plus prudent ce soir de printemps. Désolé d’être en fauteuil roulant, désolé d’être si perdu au quotidien, désolé de tes amnésies qui mettent mes nerfs à rude épreuve. Désolé de ce drôle de papa que tu fais, de ce drôle de mari que tu es.
Demain c’est dimanche et je sais que je serai seule à la maison : peut-être repasserai-je ou ferai-je un gâteau ? J’avancerai sur ce chemin d’épouse, de femme. Mon cœur se serre, car je sens que tu n’es pas pleinement heureux et aussi parce que tu me manques tellement souvent.
Si nous avions su ! Si nous avions su il y a vingt ans toutes les batailles qui nous attendaient, nos nuits sans sommeil, notre énergie dépensée, notre travail remis cent fois sur le métier, nous serions peut-être tombés d’épuisement avant même de commencer. Mais nous aurions surtout sauté de joie en voyant quels cadeaux la vie nous réservait, et quelles belles victoires nous allions remporter…
Sophie Barut. Pour le pire et le meilleur.