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sur 317 notes
L'enfant bleu est une de ces histoires de vie poignantes, bouleversantes, qui délimitent les lignes de fuite et les manifestations de l'imaginaire.

Henry Bauchau sait jusqu'où aller lorsqu'il nous fait entrer dans la tête d'un psychotique, faisant accepter aux lecteurs toutes les déchirures du récit, des corps et des destins.
L'auteur nous fait cadeau de cette perception différente du monde, de son langage propre et de l'incapacité à comprendre le monde et ce que s'y passe.

C'est une lecture complexe et déroutante, parfois un peu longue, avec des répétitions, mais qui sait captiver par sa psychologie sûre, persillée de certaines formules décoiffantes, faisant souffler dans le bons sens le vent de cette aventure intime.

Persécutés par un démon intérieur doté de volonté propre, habités par un autre être, obligé de cacher une partie d'eux-mêmes, les victimes de cette maladie, se sentent bâillonnées par un mors invisible.

Nous assistons à la transformation d'un albatros dont les grandes ailes l'empêchent de marcher en oiseau capable de voler, grâce au dévouement et l'acharnement d'une psychanalyste. L'expérience/aventure humaine, nuancée de transfert et contre-transfert, finira par les libérer chacun à leur façon et à trouver leur voie.

C'est doucement poétique, tendre, vivant et surtout si crédible dans cette parole lourde de souffrances.
Une histoire de résilience, de lutte, mais surtout d'espoir.
Non pas l'espoir de guérir les blessures, mais de parvenir à vivre avec, d'être capable de les apprivoiser et d'en tirer du bonheur.


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L'histoire d'une belle rencontre entre une psychothérapeute, analyste, Véronique et un enfant très déstructuré, qui n'a pas encore trouvé de situation de confort. Je n'aime pas plaquer des étiquettes sur les enfants particuliers. Je laisse le soin aux professionnels de le faire.
Véronique a souffert elle-même de deux pertes très difficiles dans sa vie avant de rencontrer son deuxième mari, Vasco.
Dans le centre où elle travaille, elle prend en charge Orion qui pique des crises de panique assez terribles. Elle arrive à l'apaiser car elle a remarqué qu'en créant des labyrinthes où la couleur bleue domine, le gamin se calme et s'exprime. C'est le début d'une ouverture de la personne d'Orion jusque là renfermé dans on monde.
Le travail de Véronique est remarquable car elle est passionnée par son observation et fait preuve d'un grand calme et d'une énorme patience.
Un très beau livre dont je voulais entamer la lecture depuis longtemps.
Henri Bauchau est bien placé pour écrire ce genre de roman car il est lui-même psychanalyste au départ.
J'ai été très sensibilisée par ce livre car dans l'école où je travaillais, nous recevions chaque année des enfants traumatisés par la vie. Ils vivaient dans un établissement non loin de l'école et devaient être éloignés de leur milieu familial.
Grâce à ces enfants et à la pédagogie de la gestion mentale qui passait aussi par cette observation de chaque enfant dans leurs apprentissages, j'ai pu changer ma façon d'enseigner.
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« L'enfant bleu », c'est l'histoire d'une rencontre. Une rencontre fondamentale, fondatrice, qui change à jamais la vie des personnes dont les trajectoires se croisent et se rejoignent, pour un jour ou pour toujours.

En l'occurrence, la rencontre est celle entre Véronique, psychanalyste que la vie n'a pas épargnée, nouvellement engagée dans un hôpital de jour à Paris, et Orion, adolescent psychotique de 13 ans.

Gravement perturbé, Orion souffre d'un retard de développement et est sujet à des crises d'angoisse et de violence que l'équipe soignante a bien du mal à gérer. Véronique comprend vite qu'elle est le dernier espoir d'Orion, à deux doigts d'être exclu de l'hôpital. Elle le prend en charge presque exclusivement, et découvre bientôt qu'il a un don pour le dessin. Elle l'encourage à exprimer ses peurs par ce biais, et l'orientera plus tard vers la peinture et la sculpture. A force de patience, de persévérance, de confiance, entre progrès, échecs, avancées et régressions, elle parviendra à guider Orion hors de son labyrinthe mental, à apaiser ses démons et à l'ouvrir à lui-même, aux autres, au monde. de transfert en contre-transfert, Véronique se pose aussi beaucoup de questions sur son travail et la ligne floue entre professionnalisme et surinvestissement dans la relation thérapeutique, sur l'impossible étanchéité entre vie privée et professionnelle, sur l'impact de cette thérapie sur ses propres blessures.

« L'enfant bleu » nous emmène au coeur de la souffrance littéralement indicible du « peuple du désastre » (celui des handicapés, des inadaptés, selon l'expression de l'auteur), tout au long d'un chemin de compassion et de résilience.

Pour ce roman, Henry Bauchau s'est inspiré de son expérience professionnelle et sa longue relation thérapeutique avec Lionel (voir « Lionel. L'enfant bleu d'Henry Bauchau »).

L'écriture est très factuelle, très réaliste, la lecture est rapide, même si parfois elle est un peu laborieuse en raison du retard de langage d'Orion, retranscrit tel quel, et un brin fastidieuse dans ses descriptions des dessins et peintures.

Mais ce livre est terriblement émouvant, tant on y ressent tour à tour la douleur, la confusion, l'incertitude, la fragilité, le découragement, mais aussi l'espoir, les éclats de joie pure, les éblouissements déclenchés par l'art et la musique, le pouvoir de l'empathie et l'importance de l'humanité.

#LisezVousLeBelge
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je choisis ce livre pour une île déserte, tant pour la beauté de son écriture, que pour le sujet et la manière poétique dont il est traité.
C'est l'histoire d'un garçon de 13 ans, Orion, psychotique, suivi quotidiennement dans un centre adapté à ses besoins. La nouvelle psychothérapeute, Véronique, va découvrir, à travers les dessins qu'elle lui fait réaliser, que les crises de cet enfant s'amenuisent pendant ces périodes de "création artistique".
Petit à petit, elle va approfondir sa technique dans cette voie, et il naîtra, du fond de cet enfant, un véritable don en peinture et en sculpture. Véronique fera tout son possible pour l'aider à grandir, à se trouver une place dans la société, à travers son art, à trouver l'amour d'une jeune fille aussi démunie que lui.

Bien entendu, on est loin de la réalité par le seul fait qu'il n'y a pas de centre thérapeutique où une seule personne est chargée d'un seul enfant, tous les jours. Quand on lit ce livre, on le regrette car on se rend compte qu'alors, beaucoup d'enfants pourraient être délivrés de leur état léthargique ou d'autiste dans lequel ils demeurent, par manque de moyens surtout.
Mais bon, je ne suis pas experte dans ce domaine; c'est simplement mon ressenti.

En tous les cas, ce livre est un énorme livre d'amour. ET on sent que l'auteur en avait énormément en écrivant ce livre.
Henry Bauchau, c'est un grand monsieur.
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Quand Véronique trouve ce travail de psychanalyste à l'hôpital de jour, elle est criblée de dettes et sa vie perso est difficile. Ce travail, dans Paris, loin de chez elle, est plus que nécessaire. Véronique doit trouver sa place parmi ses collègues et trouver son rythme avec les trajets en train et à pieds fatigants.

Pour Orion, adolescent psychotique, qui vit avec son démon, c'est sa dernière chance de passer ses journées avec d'autres enfants. Orion, ou plutôt son démon, est violent quand on le provoque et ses camarades de classe adorent le pousser à bout.

Un gamin dont personne ne veut plus s'occuper, une nouvelle qui a besoin de son travail et surtout de son salaire, leur destin vient de se lier.

Véronique va accompagner Orion pendant plus de dix ans. Elle voit dans les premiers dessins d'Orion l'artiste qu'il deviendra, mets en place les dictées d'angoisse à la demande, Orion dicte et raconte ses angoisses.

Pour accompagner un adolescent comme Orion, Véronique a du sortir du cadre de son travail et faire un transfert, il a pris place dans sa vie et lui a permis de se reconstruire.

Ce récit ressemble à un conte dans la relation unique d'une psychanalyste et d'un gamin psychotique, mais est réaliste dans cette relation.

Une utopie réaliste que j'ai aimée lire.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un beau roman que j'envisageais de lire depuis longtemps. Je ne suis pas déçue. Henry Bauchau y transcrit son expérience personnelle et professionnelle, et nous présente le handicap mental avec un regard neuf, empli d'espoir. Les personnages sont attachants. L'histoire est belle, sans pathos. Je trouve seulement quelques longueurs à ce texte. Je pense qu'il aurait pu être amputé de certains passages sans que cela nuise à la compréhension du récit. Mais c'est quand même un très bon roman, digne de son auteur.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Pour apprécier ce livre, je pense que le lecteur doit être inspiré par le sujet. Dans le cas contraire l'ouvrage peut paraître long. Dans ce roman, le lecteur est témoin de la thérapie mise en place par la psychologue d'Orion. Pas à pas, nous suivons les différents échanges entre la psy et son patient, les progrès, les échecs, mais surtout la formidable ténacité et l'implication sans faille de Véronique. Sensible à cet univers, j'ai beaucoup apprécié ce livre. L'écriture est accessible, l'ambiance générale du livre est fidèle à l'histoire si particulière qui est racontée. J'ai ressenti très fortement les interrogations, les doutes, les petites et grandes victoires, mais aussi la complicité entre les deux protagonistes. C'est une lecture marquante, à ne pas manquer !

Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Véronique, à court d'argent, accepte de devenir la 'psychothéraprof' d'Orion jeune handicapé harcelé et sujet à des crises violentes quand il se sent menacé par le 'Démon de Paris' et ses rayons maléfiques. Elle aide aussi Vasco, son compagnon qui n'arrive pas à 'sortir' sa musique.

Mon écoute fut assez passive les trois quarts du livre, à l'instar des stagnations-régressions d'Orion, une réjouissance malsaine de l'échec de ces 'psy' qui croient tout savoir alors que la présence et la vision pragmatique de Vasco lui fait du bien.

J'ai bien aimé la fin, le statut de 'peintre sculpteur' qu'obtient Orion, sa belle amitié avec la graveuse anorexique et je ne regarerai sans doute plus jamais de la même manière une exposition d'art brut.
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Cela aurait été une lecture éprouvante mais également superbe pour moi.
Elle fait partie de ces rencontres "livresques" nécessaires, à mon humble avis.
J'ai dû attendre un peu après la fin de la lecture pour pouvoir en parler plus sereinement.

Je crois que pour l'apprécier et y pénétrer, il faut être, d'une certaine façon, en pensées ou plus au réel, concerné par le handicap, quel qu'il soit. Dans ce texte, il est question de psychose mais son ne peut s'empêcher de penser aux handicaps physiques ou mentaux autres.

L'écriture au présent fait partie intégrante de la construction du récit : comment dire : tout va vite dans le quotidien d'Orion, les réactions, les emprises du Démon, les humeurs si variables et ce temps de conjugaison dans la narration restitue vraiment l'urgence d'aider Orion à voler de ses propres ailes.

Véronique est tant à l'écoute d'Orion, des autres en général, qu'elle force notre respect et notre admiration. Elle seule croit qu'Orion peut faire du bouillonnement qui l'habite , le creuset d'un artiste et ainsi le guider vers une vie plus autonome et inspirante.

Magnifique texte qui pose tant de questions au fil des pages sur le regard des dits " normaux" devant ceux qui le sont considérés un peu moins.
Quel chemin à gravir encore pour que nous acceptions tous, l'autre dans sa différence , en faisant de cette prise de conscience une richesse et non un refus et ainsi vivre ensemble.

A lire en prenant le temps...
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D'une rencontre littéraire hier soir à la Belle aventure, ma librairie à Poitiers, je reviens avec l'enfant bleu et le journal d'écriture de cette même époque. J'en reviens surtout avec l'envie de lire Bauchau que je connais mal, dont je connaissais mal le parcours personnel dont le moins que l'on puisse dire est qu'il éclaire son oeuvre. Je m'attends à un parcours de lecture particulier, intime, à la surface des mots. A la lecture des extraits, je pensais à Kundera dont je lis actuellement les testaments trahis, qui distingue l'émotion et l'intériorité. Je m'attends à retrouver cela chez Bauchau. Avec toujours les questionnements profonds de l'artiste. A suivre donc...
Et la suite m'a transporté dans un beau et grand livre. L'histoire d'Orion, c'est celle d'une thérapie qui conduit le garçon handicapé à devenir un artiste, un homme accompli, capable d'assumer qui il est et d'encaisser les blessures. C'est surtout la grande histoire de chacun qui cherche sa voie vers ce qu'il est vraiment, surtout par le frottement à l'autre. La psychoprof Véronique, le pilote de course musicien Vasco, les grands personnages du livre découvrent dans Orion une partie de ce qu'ils sont. Cette extraction psychanalytique n'est pas a priori dans mon univers familier, elle m'a troublé pourtant, par la façon qu'a Bauchau de la décrire en douceur, même lorsqu'elle est violente, et de conduire tant bien que mal les personnages vers une ambition de vie. Rien n'est petit dans ce livre, même le quotidien, les autobus, le jus d'orange, rien n'est petit. Les grands myhtes antiques chers à Bauchau sont là aussi, comme le cadre naturel à l'épanouissement de l'homme.
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