Nanofictions

C'est petites nouvelles sont absolument charmantes, bien écrites et intéressantes. Elles évoquent souvent bien plus que ce que décrivent les quelques lignes. Les illustrations sont elles aussi très jolies.

J'avais dedéeu un aperçu du talent de Patrick Baud mais ce recueil confirme encore ce que je pensais. C'est une personne très talentueuse et ses histoires font passer tellement d'émotions et d'idées sur chaque page bien plus longtemps que le temps qu'il nous a fallu pour la lire. Et pour m'essayer à l'exercice je résumerai en disant : Bravo... vraiment !

Ceux qui me connaissent ou qui me lisent (ou les deux !) savent que le travail de Patrick Baud a une place bien à lui dans mon petit coeur de curieuse. J'avais d'ailleurs parlé de la série de BD Axolot, adapté du travail qu'il mène depuis des années via sa chaîne YouTube du même nom.

J'aime Patrick Baud pour (au moins) deux raisons :

Il y a d'abord la faculté qu'il a de réveiller la curiosité de la petite fille que je suis encore au fond de moi (mais bon c'est pas trop compliqué), tout en passionnant « l'adulte » que je suis devenue (ou que je tente de devenir, au choix). le résultat c'est qu'à chaque fois, ces deux-là en ressortent émerveillées. Il a cette façon très simple et très douce de parler de toutes les étrangetés de notre monde, qu'elles soient historiques, biologiques, scientifiques ou juste inexpliquées.
Et puis ensuite, parce qu'il me permet de découvrir aussi des artistes. Puisque que ce soit dans ses vidéos ou ses livres, il y a toujours une ou plusieurs interventions d'un(e) comédien(ne), d'un(e) auteur(e), d'illustrateurs(trices). Ainsi, rien que dans les BD Axolot, vous pourrez retrouver les coups de crayon de Boulet, Pénélope Bagieu, Adrien Ménielle, mais aussi Marion Montaigne, Yannick Lejeune, Salch, Fabien Toulmé, et bien d'autres encore.
Bref, vous l'avez compris, Patrick Baud n'a pas besoin de grand chose pour me convaincre de suivre son boulot 🙂
C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai découvert son dernier ouvrage en date : Nanofictions.
C'est un tout petit livre dans lequel il y a compilé pleins de toutes petites (nano donc) histoires préalablement publiées sur son compte Twitter. Vous allez me dire « il se foule pas le gars ! », et d'un certain point de vue sûrement. Mais comme moi je n'ai pas Twitter (et que je suis une groupie), ça a été une totale découverte, et c'était très chouette.

Dans l'avant-propos (que je vous laisserai découvrir dans son intégralité) , Patrick Baud explique comment lui est venue cette idée, en repensant à une phrase attribuée à Ernest Hemingway et considérée comme la « mère » des micro-nouvelles : « A vendre, chaussures bébé, jamais portées. »
Il souligne « la puissance évocatrice que peuvent véhiculer six petits mots » et compare cette forme de narration à une formule magique. Autant vous dire qu'il ne m'en fallait pas plus pour me plonger dans le bouquin !

On découvre donc des dizaines de toutes petites nouvelles, certaines anecdotiques, d'autres plus étranges, ou encore effrayantes, et parfois même émouvantes. Bien sûr j'ai eu mes préférées, mais ce que je retiens de cette lecture, c'est que même si elle a été très (beaucoup trop) rapide, mon esprit et mon imagination n'ont cessé de bouillonner. Je ne sais pas ce qu'une telle lecture peut déclencher dans tous les cerveaux, mais je sais que le mien a eu envie d'imaginer des tonnes de suites à ces Nanofictions !


On retrouve en plus avec plaisir le travail d'illustration de Yohann Sacré (déjà présent dans la série des Axolot) (Bah tiens !) qui apporte des petites touches de poésie et de mystère supplémentaires avec ses dessins tout en finesse et en simplicité.

J'espère que vous aurez l'occasion et surtout l'envie d'ouvrir ce joli livre et que vous en ressortirez aussi emballé(e)s que moi !
(C'est pour ça que j'ai disséminé des petits extraits tout au long de cet article)
(un appât en somme)
(quel esprit diabolique !)

Du coup, bonne lecture ! 🙂

Le Joli
Lien : https://lesjolischouxmoustac..

A priori curieux et suspicieux sur la manière d'amener un lecteur à se satisfaire de quelques lignes, j'ai été agréablement surpris par ce recueil de mini-nouvelles ; un défi que l'auteur a su relever contre toute attente. Cela ressemble aux épisodes de la Quatrième dimension de Rod Serling mais en plus court, Certaines histoires sont très poétiques, d'autres humoristiques et beaucoup sont tout simplement percutantes. On y retrouve l'auteur de la BD Axolot en ce sens que beaucoup de textes ouvre chez la conscience du lecteur un espace visuel où l'on se figure la scène une fois le point final passé, et que l'histoire continue, de manière évanescente, en soi. Fugace et très agréable.

Un recueil indispensable pour tous les amoureux des histoires très très courtes.

Science-fiction, horreur, poésie, contes, humour absurde ou amer, ces histoires à chute rappellent les séries anthologiques comme la 4ème Dimension, avec un imaginaire très inspiré de Borges et du monde de l'insolite (que l'auteur a déjà exploré en long et en large dans ses œuvres précédentes).

Certes, j'ai l'impression qu'aucune de ces histoires n'est inédite. Fidèle lecture du twitter qui leur est consacré, elles me sont revenues en mémoire au fur et à mesure.
Certes, le livre se lit très vite. Les illustrations, bien que très belles, n'apportent rien au contenu. Et la préface ne sert qu'à afficher un nom vendeur sur la couverture.
Mais ce format est parfait pour la relecture, pour le picorage, la lecture aléatoire, vers laquelle on revient de temps en temps, pour se remettre à sourire, être intrigué, effrayé ou ému.

Patrick Baud part du principe que parmi une centaine de nouvelles on en trouvera forcément une de bonne, mais il parvient à ne jamais décevoir, ce qui est assez exceptionnel !

Merci à Babelio et Flammarion pour cette lecture.