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Opération dépoussiérage ! Oui, parce que depuis le temps que ce petit bouquin dort paisiblement sur mes étagères, je vous laisse imaginer à quel point notre ennemie jurée s'y est vautrée !

Baudelaire n'est pas ici dans son rôle de poète que nous admirons tant... Et n'en déplaise à certains détracteurs y voyant là une écriture un peu gauche, maladroite, je trouve que le texte est plutôt plaisant à lire. Paru en janvier 1847 dans le Bulletin de la Société des Gens de Lettres, il raconte l'histoire de Samuel Cramer, jeune écrivain raté, voulant aider une de ses connaissances, Madame de Cosmelly, a reconquérir son époux. Celui-ci était en effet tombé sous le charme de la Fanfarlo, une danseuse. Mais peut-on résister à cette dernière ?

Les thèmes chers à Baudelaire sont présents : le dandysme, les femmes... mais aussi celui de l'identité, plutôt marqué dans cette nouvelle. Samuel Cramer, anti-héros, ne représenterait-il pas le moi caché de Charles ? Qui est la Fanfarlo ? Jeanne Duval ? Sous des dehors résolument anodins, cette nouvelle recèle bien des trésors car elle amène le lecteur à réfléchir sur le message qu'a voulu faire passer le futur poète. Ajoutons à tout ceci des références à Molière, à Diderot et à Balzac et vous comprendrez pourquoi il faut absolument lire ce court ouvrage.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Retour aux classiques, même si cette unique nouvelle de Baudelaire n'est pas ce qui ressort de plus "connu" de son oeuvre.
L'histoire vaut d'être rappelée : un jeune dandy écrivain/poète Samuel Cramer ( avatar de Baudelaire ) est chargé par Madame de Cosmelly, une "vieille amie" de séduire la Fanfarlo, une actrice ( avatar probable de Lola Montès ) populaire, qui lui a ravi son mari. En échange de quoi, elle s'offre comme récompense à son succès et au retour du mari prodigue dans ses pénates.
Aussitôt dit... aussitôt à faire... C'est une nouvelle, je ne vais pas vous en dévoiler la chute... même si peu de gens l'ignorent.
Beaucoup se posent la question de la qualité de l'écriture de Baudelaire dans cette nouvelle. Pour ma part, c'est un plaisir de la lire et de la relire, et il serait injuste de déprécier cette oeuvre au seul prétexte que le prosateur n'est pas à la hauteur du poète.
À quoi bon chercher à les dissocier alors que cette prose est emplie, je dirais même nourrie de poésie ? !...
Outre l'intérêt narratif, celui plus littéraire, le texte abonde également de références lexicales, "historiques", personnelles etc que des notes très explicites recontextualisent pour des lecteurs "contemporains" qui pourraient se sentir "abandonnés".
Un Baudelaire méconnu avec lequel il serait dommage de ne pas faire ou refaire connaissance.
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TEL EST PRIS QUI...

La Fanfarlo, seule nouvelle jamais rédigée (en 1845) par Charles Baudelaire comme on le sait, d'abord refusée par la Revue de Paris, parut une première fois en janvier 1847 dans le Bulletin de la Société des Gens de Lettres, grâce aux bons offices de Charles Asselineau. L'histoire est celle d'un dandy, Samuel Cramer, écrivain raté connu sous le nom de plume Manuela de Monteverde.
Bien qu'ambitieux mais fainéant, ses oeuvres étaient sans intérêt... Ce qui ne l'empêchait pas de se prendre pour un génie.
Un jour, se promenant au jardin du Luxembourg, il revit une jeune femme qu'il avait aimée en province quelques années auparavant,«à l'âge où l'on aime l'amour» nous précise le poète...
Cependant, la jeune femme est désormais mariée... « Elle s'appelait Mme de Cosmelly, et demeurait dans une des rues les plus aristocratiques du faubourg Saint-Germain. » précise le narrateur.
Mais son époux, plus âgé qu'elle, la trompe avec « une danseuse aussi bête que belle », la Fanfarlo.
Samuel décide d'aider son ancien amour. Ainsi s'engage-t-il à mettre un terme à cette idylle. Mais rapidement lui-même s'éprend de cette troublante Fanfarlo…

Première et seule nouvelle jamais rédigée, à vingt trois ans, par l'auteur des futurs Fleurs du Mal, c'est aussi un véritable paradoxe que ce texte bref et pourtant d'un contenu indubitablement très riche. C'est en effet au moment où il décidait, consciemment, qu'il serait poète, rien que poète, définitivement poète que Baudelaire rédigea La Fanfarlo. Et s'il parvint à la faire publier (à deux reprises et sous son propre nom seulement deux ans plus tard, en 1849), elle semble avoir très vite été abandonnée par Charles Baudelaire, n'est citée dans ses correspondances qu'à trois reprises, ne donnera lieu à aucun autre essais du même type, moins encore à une quelconque tentative romanesque et on peut presque parler d'un reniement puisqu'il ne la reprendra même pas dans la liste de ses oeuvres qu'il établira à la fin de sa vie.

On peut dès lors se poser le pourquoi de la rédaction d'un tel texte tandis que ses choix intimes et littéraires le portaient à vouloir tout autre chose. Est-ce, comme le jugeait Jean-Paul Sartre - grand lecteur de Baudelaire dont il écrivit une monographie - parce que, dans cette «oeuvre de prime jeunesse frappe de stupeur : tout est déjà là, les idées et la forme. Les critiques ont souvent noté la maîtrise de cet écrivain de vingt-trois ans. À partir de là, il ne fait que se répéter.»
Est-ce encore parce que, selon ce qu'il écrivit dans ses Notes sur Edgar Allan Poe, les nouvelles sont souvent du côté de la Vérité tandis que «la poésie n'a pas la vérité pour objet», mais bien plutôt celui de la Beauté, le seul qu'il désira jamais suivre ? Difficile d'apporter une question définitive à ces questions. Mais il semble que cet essai un peu à part dans son oeuvre soit, en quelque sorte, le fruit unique involontaire de telles considérations de même qu'un genre de confession dont il ne souhaita pas renouveler l'expérience.

Toujours est-il que l'on peut assez aisément reconnaître l'auteur lui-même dans le portrait cynique qu'il dresse de cet écrivain raté (ce que sa correspondance confirme d'ailleurs). Samuel Cramer est, comme Baudelaire, «une nature ténébreuse, bariolée de vifs éclairs - paresseuse et entreprenante à la fois -, féconde en desseins difficiles et en risibles avortements -, esprit chez qui le paradoxe prenait souvent les proportions de la naïveté, et dont l'imagination était aussi vaste que la solitude et la paresse absolues». C'est un dandy, se regardant dans tous les miroirs, successeur et héritier du héros romantique, un poète manqué, un écrivain raté, qui joue avec lui-même, un esprit versatile. C'est ainsi un autoportrait sans concession que nous livrerait donc Baudelaire de ce qu'il estimait être à vingt-trois ans tout juste.

Quant à cette Fanfarlo, l'histoire littéraire retiendra qu'elle est très probablement inspirée d'une actrice en vogue dans ces années-là, la charmante Lola de Montès, une danseuse exotique, actrice et courtisane d'origine irlandaise, qui défraya alors la chronique parisienne et mondaine.

Mais on retiendra surtout de cette trop brève incursion du génial créateur des Petits poèmes en prose dans le monde romanesque, un petit chef-d'oeuvre d'analyse psychologique pas très éloigné d'un Nerval ou d'Honoré de Balzac que l'auteur appréciait fortement (même s'il n'en admirait pas forcément le style), tentant de répondre à cette terrible question existentielle - on comprend que Sartre ait pris le temps de lire ce texte -, la seule qui vaille peut-être : «Qui suis-je ?». La seule, peut-être aussi, à laquelle cet apôtre du Spleen ne souhaitait finalement pas vraiment répondre, pas de cette manière aussi frontale, directe, visible. La poésie se situe partout et ailleurs à la fois : un autre chemin vers le «je», cet autre... Mais c'est là une autre histoire !
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La Fanfarlo semble être un récit de jeunesse de Baudelaire, qui s'est heureusement ensuite tourné vers la poésie. L'histoire en elle-même est assez banale, plate et peu intéressante (on peut la résumer dans ses moindres détails en trois lignes). Ce que j'ai davantage apprécié, c'est le déploiement de style. Bien plus qu'un récit, ce texte semble être le portrait d'un dandy, écrit de façon très poétique et virtuose. On y trouve déjà des éléments thématiques qui reviendront dans sa poésie des Fleurs du Mal par la suite. J'ai donc apprécié lire ces descriptions, en faisant abstraction du récit censé leur donner une cohérence narrative.

Je souhaitais depuis longtemps lire les Conseils aux jeunes littérateurs et ai été très surprise de les trouver si courts (il faudrait que je vérifie si le texte était complet ou si seuls quelques extraits en ont été sélectionnés) : pleins de bon sens et exprimés parfois ironiquement, ils m'ont intéressée, mais sans plus.

Deux textes, loin d'être les meilleurs de l'auteur, que je conseillerais donc aux admirateurs de Baudelaire plutôt qu'à ceux qui souhaitent le découvrir.
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Seule nouvelle en prose de son auteur en quête de questions, de réponses ou précision sur ce que l'on est, à qui ressemble t on ?

Comment m'identifier, à l'homme ou la femme, cette femme créatrice au contraire de l'homme combattant ?

Qui suis je ? Une simple personnalité reflets de ces personnages croisés dans une vie ?

N'existe t il pas autre chose, de plus personnel moins empreint de la trace de ces autres qui se sont arrêtés dans notre existence ?

Originalité où est tu ? Que deviens tu ? Réponses à façonner dans ces lignes interrogatives, à saisir.
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Un jeune poète retrouve par hasard un chaste amour de jeunesse. Elle est maintenant mariée, mais son époux déserte le foyer conjugal pour une danseuse. Elle charge le poète d'une étrange mission.
Le deuxième texte s'adresse aux jeunes gens voulant se lancer dans la littérature. Baudelaire dresse un rapide inventaire des écueils à éviter. Des conseils plein de bon sens pour éviter bien des déconvenues, avec quelque exemples d'auteurs ayant réussi (en écorchant tout de même certains au passage).
Si j'ai trouvé la première partie fastidieuse (et pourtant c'est court), la seconde est écrite de faàon beaucoup plus légère, agréable. C'ets tendre et ironique, comme s'il les prenait sous son aile.
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Je n'ai pas aimé ce livre. Baudelaire n'est pas à l'aise avec la forme du récit, c'est une nouvelle qui se lit rapidement, mais uniquement par sa brièveté et non pas par l'intérêt que nous pouvons y porter. La seconde partie intitulée "Conseils aux jeunes littérateurs" est, quand à elle, beaucoup plus amusante, Charles nous donne des conseils afin d'un jour pouvoir se déclarer écrivain, mais ils ne sont bien évidemment issus pour ainsi dire que de son expérience personnelle, il nous explique comment a-t-il pu survivre de sa passion en toute subjectivité ; romantique, va !
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Baudelaire a bien fait de se tourner vers la poésie en abandonnant la prose... Il n'y a rien de très original ici, un jeune poète dandy explique ses théories sur l'art, une jeune épouse délaissée verse des torrents de larmes face à son mari volage, une belle danseuse séduit les hommes plus par ses formes que par son esprit.
La fausse alternative entre communion spirituelle des âmes chastes et tentation de la chair n'est guère subtile, avec en plus l'allusion à Swendenborg, le mystique suédois présent dans toutes les Etudes philosophiques de la Comédie Humaine, soit les oeuvres qui m'ont le moins convaincue chez Balzac.
Quelques signes qui peuvent annoncer le futur poète : les descriptions voluptueuses du boudoir, du goût pour les plats enivrants, et des plaisirs déçus de la chair féminine.
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Nouvelle de jeunesse de Baudelaire ; ça se voit. Mais on trouve certaines idées directrices, un style qui sera celui du "grand" Baudelaire. L'histoire est très simple, les personnages tous un peu haïssables (comme c'est étonnant) et le style très orné. On reconnaît bien Baudelaire au moment où la Fanfarlo s'apprête à céder et où Samuel Cramer exige une tenue particulière et du rouge aux lèvres... On y voit des prémisses mais ça reste loin du sommet de son oeuvre.
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Beaucoup à évoquer, Baudelaire traite là de sujets pointus et fort bien littéralement parlant
Comment se prenant au jeu d'un défi le jeune auteur Cramer s'en retrouve lié
La vie, l'histoire de la séduction sous tous ses attraits
La passion suppléant l'amour l'amour tous ses visages y compris les facettes les plus inquiétantes
Bref Baudelaire y a excellé
Un bel ouvrage
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