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Bertrand Michel (Traducteur)
EAN : 9782266047647
357 pages
Pocket (05/01/2008)
3.58/5   6 notes
Résumé :

"Les premiers meurtres arrivèrent avec le printemps". Au pied des murs de Jérusalem, on découvre le cadavre d'une prostituée, puis celui d'une religieuse américaine, d'un jeune Arabe ensuite, tous atrocement désarticulés et marqués de signes étranges. Crimes de maniaque ?

Le commissaire David Bar-Lev aime la poésie, les femmes mystérieuses, les crimes difficiles à résoudre. Et par-dessus tout, il aime cette ville où il a grandi mais qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce qui me séduit chez William Bayer, en plus de ses intrigues solides et de son sens aigu de l'observation, c'est son rapport à l'espace urbain. Quelque soit la ville, Tanger dans le roman éponyme, Buenos Aires dans La ville des couteaux, New-York dans Pèlerin, la cité n'est pas un simple décor parcouru par ses personnages, mais un personnage à part entière.
Dans Voir Jérusalem et mourir, c'est au tour de la ville sainte de devenir d'abord un espace criminogène et peu à peu, un des personnages incontournables du roman. Bayer déploie son intrigue aux très nombreuses et anciennes ramifications, - comme on l'a déjà remarqué dans ses autres romans, le romancier est toujours efficace dans l'utilisation des flash-back- et va imbriquer des «schémas criminels » (Pattern crimes, titre original), dans un lieu chargé d'histoire et de spiritualité où visiteurs du monde entier et de toute confession se pressent sans se rendre compte de ce qui se trame dans la ville, des bas quartiers au plus haut sommet de l'Etat.

Dans le roman, un brillant commissaire David Bar-Lev tente de trouver un sens à une incompréhensible hécatombe de cadavres, tout en vivant une histoire d'amour avec une transfuge soviétique. Le fantôme de son frère défunt, excellent pilote qui s'est donné la mort, le hante. Amoureux de Jérusalem, il prend conscience qu'un grave danger menace la ville, et le pays tout entier.
L'intrigue, intelligente , est complexe, comme le sont les personnages. William Bayer a écrit ce roman en 1987, et le lecteur d'aujourd'hui comprend parfaitement ce qu'il a pu observer autrefois, le fossé entre religieux et laïques, les enjeux territoriaux, et surtout l'engouement de la droite protestante religieuse américaine pour Israël.
Voir Jérusalem et mourir n'a pas vieilli, c'est un très bon polar dénué de manichéisme et qui fait fi des raccourcis, dans lequel David Bar-Lev est une sentinelle, comme le laissait supposer l'épitaphe. « Sur tes murs, Jérusalem, j'ai placé des gardes; Ils ne se tairont ni jour ni nuit. »
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
« L’argenterie, c’est toujours de l’argent, dit- il. Ceux qui font des casses dans les belles baraques de Rehavia ont besoin d’un fourgue pour l’argenterie qui ne vaut pas l’exportation. En même temps, ceux qui volent les torahs pour les revendre en Amérique doivent retirer les couronnes car elles permettent d’en identifier l’origine. Toutes ces pièces n’ont pas une grande valeur. Jérusalem- Est est parfaite, en l’occurrence. À quelle heure ferme ce boutiquier ?

— À huit heures.

— Eh bien, on ira un quart d’heure avant pour lui tirer les vers du nez. »

Ce même après-midi, à quatre heures, Shoshana et Uri lui apportèrent le nom de la fille : Ora Goshen, dix-neuf ans, d’origine juive marocaine, née dans la colonie de peuplement de Bet Shemesh. Le jeune cavalier avait raison : elle se prostituait effectivement devant la station de taxi de la porte de Damas. Les chauffeurs la connaissaient, certaines de ses collègues avaient parlé d’elle. Tous la disaient « séduisante », « amicale » et d’une « timidité charmante » ; elle était capable de faire quatre à six passes par soirée et commençait souvent à travailler en début d’après-midi.
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Deux hommes, deux femmes : un Arabe, une chrétienne, et deux Juifs ; deux personnes liées au sexe, deux qui ne l’étaient pas ; trois jeunes, un homme d’âge moyen. Une série, certes, mais seulement par les méthodes, rien qui permette de penser à un homme à la déraison logique. Comment pouvait bien fonctionner la tête de ce tueur ? Ces marques étranges correspondaient-elles à un message convenu ? L’assassin tuait-il au hasard, par goût du sang, obéissant à une pulsion, à un besoin irrépressible d’ôter la vie et de laisser sa marque ?
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On utilisait les prénoms, chacun pouvait dire ce qu’il pensait, écart minimal entre le supérieur et les hommes. C’est de Dov, le plus intelligent à ses yeux, qu’il se sentait le plus proche, mais Uri Schuster était formidable, un pisteur, un vrai limier des rues. Uri, pensait David, aurait pu mal tourner, ce qui lui donnait toute sa valeur et expliquait pourquoi David refuserait toujours de s’en séparer malgré ceux qui lui reprochaient sa dureté, voire sa brutalité. Micha Benyamani était le joueur d’échecs de la section ; maigre, le visage triste, il faisait un excellent enquêteur de bureau. Shoshana Nahon, la combattante à l’entendre, compensait son inexpérience par un bel enthousiasme.

Il demanda à Rebecca Marcus de télexer au bureau de liaison de la police israélienne à New York. « Le ministère américain de la Justice a un bureau qui s’occupe de tous les assassinats en série. Pose-leur cette simple question : Est-ce qu’ils ont déjà vu ce genre de marques ? »
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Ii était surtout frappé par son magnétisme brutal et l’impression de violence qui se dégageait de lui : des yeux humides, une barbe trempée de sueur, une bouche qui se tordait lorsqu’il parlait. Rien d’exceptionnel chez lui par ailleurs, rien de pieux, rien de talmudique. C’était un homme politique qui vivait de poignées de main, de tapes sur l’épaule et de caresses sur les joues. Ses supporters avaient besoin de lui, désiraient sentir son pouvoir et Katzer s’exécutait obligeamment. Mais ensuite David remarqua autre chose. Les yeux du rabbin tressaillirent au passage d’un avion, puis à nouveau au bruit sec d’une boîte de bière qu’on décapsulait. Une lueur de peur ; le politicien savait que les passions qu’il déchaînait pourraient un jour lui être fatales.

Les agents sifflèrent, les brutes progressèrent et Katzer fut avalé par la foule. En retournant vers Shoshana et la voiture, derrière un étal de boucher, David se rendit compte qu’il avait le dos trempé.
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...l’amour des valeurs de la Grèce antique, de l’humanisme, de l’idéal héroïque du sionisme ; la haine pour la mentalité étriquée, moyenâgeuse, pharisaïque de ces Juifs qui, tout en affirmant détenir le monopole de la vérité et de la vertu, lapidaient d’autres Juifs et les traitaient de « Hitler ».
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