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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bonjour ! J'espère que vous avez tous lu Vipère au poing, parce qu'aujourd'hui nous passons à la suite!
Rassurez-vous, l'abominable Folcoche est encore là et toujours aussi vénimeuse !
Jean Rézeau, notre cher Brasse-bouillon a maintenant 18 ans, eh oui c'est un grand garçon ! Côté famille rien n'a vraiment changé, Folcoche qui a été rebaptisée "la vieille" est toujours aussi revêche, le père vit toujours dans l'ombre de sa femme, Fred est effacé et Marce devient une Folcoche au masculin.
Jean commence a s'émanciper de ses parents, il est en pension chez une charmante vieille dame et il est souvent invité chez son oncle Ladourd où l'accueil est beaucoup plus chaleureux que chez ses parents ; et puis il découvre les premiers émois amoureux !
Mais la vieille "Folcoche" ne voit pas ça d'un très bon oeil, elle veille à ce que le bonheur de son fils ne dure pas et elle excelle à empoisonner sa vie !
Dur apprentissage pour Jean Rézeau, mais il va apprendre à se rebeller, une fois en refusant de marcher dans les traces de son père et en choisissant les études qui lui conviennent, puis une seconde fois en rompant avec ses parents. Ne pouvant plus vivre des subsides que son père lui adressait, il fera quelques petits travaux pour gagner sa vie.
Une belle suite de Vipère au poing... Jean Rézeau, malgré sa volonté a parfois du mal à rompre définitivement ; il a été élevé dans un environnement hostile qui laisse des traces. Il sera ébahi de voir comme la vie est douce auprès de la famille de son oncle. Bien sûr l'enfance laisse une trace indélébile à l'âge adulte ; mais au risque de paraître parfois un peu dur, Jean va progressivement s'émanciper de cette mère qui ne pense qu'à lui nuire.
À lire dans un parc, installé(e) sur un banc, en mangeant un casse-croûte accompagné d'une bière... Bonne lecture !
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Après avoir relu l'an dernier Vipère au poing je poursuis avec la mort du petit cheval, on retrouve les personnages avec quelques années de plus mais le fil conducteur est toujours bien présent. Comment vivre avec ce passé ? faut il enterrer la hache de guerre ou enfoncer le clou une bonne fois pour toute ?
On ressent une fois encore à la lecture de ce roman toute la haine, la douleur mais aussi la peine de ne pas avoir eu une enfance heureuse et choyée, ce manque d'amour maternel, ce manque d'une vraie famille aimante et aimée. Peut être moins puissant que dans Vipère au poing certes, et pourtant comme tout le monde : l'adulte est l'enfant qu'il a été. Je vous laisse imaginer donc les adultes que sont devenus ces trois frères avec une telle mère.
J'ai bien aimé retrouvé la plume d'Hervé Bazin, l'ambiance de cette époque , la ténacité et le courage des deux frères (on exclut Marcel qui a choisi définitivement son clan) face à leur mère qui leur a joué un sale coup. Je n'en dis pas plus pour garder la part de mystère pour ceux qui voudraient lire ce roman.
Je pense lire le dernier volet quand il me tombera dans les mains dans un an peut être un peu d'espace pour digérer tout ça.
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Certains auteurs ont beaucoup de malchance : une oeuvre, pourtant pas leur plus belle oeuvre, est plus connue et plus lue qu'une autre oeuvre, qui est pourtant infiniment supérieure à l'autre oeuvre. Hervé Bazin est dans ce cas. Je ne veux pas critiquer Vipère au Poing ; c'est une belle oeuvre, très travaillée, très bien écrite, mais, franchement, ça ne vaut pas La Mort du Petit Cheval ! car où Vipère au Poing était esthétique, bien écrit, travaillé, La Mort du Petit Cheval est fort, acide, moins élégant, mais bien plus acerbe. C'est une lecture forte, tandis que Vipère au Poing n'était qu'une lecture agréable.
Je ne compte plus les raisons pour lesquelles j'admire ce roman : c'est qu'il est bien rythmé, c'est que les personnages sont attachants, c'est que le style est inventif et addictif, c'est que ce roman sombre est véritablement lumineux…
Bref, j'adore ce texte, qui est vraiment, vraiment beau, et vraiment, vraiment travaillé, et qui ( selon moi ) est un bel apport à la littérature française.
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« La Mort du petit cheval » (1950) est le second volet de la trilogie d'Hervé Bazin consacrée à sa mère Folcoche, après « Vipère au poing » (1948) et avant « Cri de la chouette » (1972).
En large partie autobiographique, cette « autofiction » raconte la jeunesse de l'auteur, coincé dans une famille catholique ultraréactionnaire, entre un père faible et veule, et une mère… euh… « mère » n'est peut-être pas le mot le plus approprié pour qualifier cette mégère domestique, digne héritière de la mère Vingtras (dans la trilogie de « Jacques Vingtras » - Jules Vallès – 1876-1885) et de Madame Lepic (dans « Poil de carotte » - Jules Renard – 1894). D'un physique aussi attirant qu'une tarentule, aussi empathique qu'une huître (et encore j'en ai connues, il y a quelques jours qui aimaient la compagnie), motivée dans la vie par deux centres d'intérêt : le pouvoir qu'elle entend exercer sur son entourage, et la haine qu'elle déverse à profusion sur sa progéniture (et qui, reconnaissons-le, la lui rend bien), cette – hum – femme hors du commun a fait de sa vie un combat exclusif entre elle et Jean, dit Brasse-Bouillon, le second de ses trois fils : un combat à fleuret démoucheté, qui frôle par moments l'envie criminelle.
Dans « La Mort du petit cheval », nous retrouvons la famille Rezeau dans toute sa splendeur. le père Jacques Rezeau, pour sauver le domaine de la ruine, doit accepter un poste de juge aux Antilles ; il est forcé de mettre ses trois garçons en pension ; la mère, Paule Rezeau, qui a reçu le doux sobriquet de Folcoche (folle + cochonne) pour ses états de services, n'a pu, à son grand dam, empêcher cet état de fait ; l'aîné des garçons, Ferdinand, dit Chiffe ou Frédie, allie à sa grande paresse les qualités évidentes qu'il a reçues de son père, lâcheté, aptitude à courber le dos, il sait aussi à l'occasion se montrer fourbe, jaloux, orgueilleux, un seigneur, quoi ; le deuxième des garçons, Jean, dit Brasse-Bouillon, le narrateur, est un concentré de haine et d'acidité, intelligent et décidé à quitter ce milieu par tous les moyens ; enfin le dernier des garçons, Marcel dit Cropette, le seul pour lequel sa mère à un semblant d'affection, louvoie avec maestria entre les deux camps.
Bien qu'éloignée de ses enfants, Folcoche entend tout régenter, même à distance. Brasse-Bouillon fait l'apprentissage de la liberté au sein d'une famille aimante (pas la sienne, vous vous en doutez), et découvre l'amour. Mais Folcoche, là aussi met son veto. le garçon trouve une autre conquête et se met en ménage. Sur ces entrefaites, le père meurt et la famille se déchire à nouveau sur les questions d'héritage, Folcoche faisant tout pour déshériter ses deux aînés au profit du troisième…
Une famille idéale, quoi ! Paroxystique, dirons-nous : les personnages sont poussés à l'extrême : un chouïa de plus, on tombe dans l'outrance, et plus rien ne sera plus crédible. Mais l'auteur sait donner de la crédibilité, de la présence (même si elle n'est pas toujours sympathique), de l'épaisseur à ces silhouettes au bord de la caricature.
Dans la continuité de « Vipère au poing », « La mort du petit cheval » ne se limite pas au conflit Folcoche-Brasse-Bouillon : à travers cette famille hors-normes, Hervé Bazin tire à boulets rouges sur cette bourgeoisie de province, conservatrice, étriquée, figée dans des considérations politiques et religieuses d'un autre temps. Brasse-Bouillon n'est pas seulement à la recherche de sa liberté physique (échapper à sa mère), il est en quête de son identité, et de sa place dans ce monde. Et aussi, quelque chose qui traîne en filigrane tout au long de l'histoire : ce désespéré besoin de tendresse, dont il est sevré depuis si longtemps.

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Jean Rezeau , le Brasse Bouillon de « Vipère au poing » a grandi .Ce deuxième volet de la trilogie nous le dépeint en jeune homme qui apprend à devenir adulte tout en ayant à faire le deuil d'une enfance gâchée.
Même si ce volet peut sembler s moins original, et peut-être moins convainquant que le premier (le portrait cruel d'une mère indigne peut finir par lasser), »La Mort du petit cheval » ne manque pas d'intérêt. Hervé Bazin semble chercher une nouvelle voie, voire une nouvelle voix : le ton est plus dur , incisif, même, ponctué d'affirmations brutales.
Néanmoins, un très beau roman … très fort.

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La mort du petit cheval
Hervé Bazin (1911-1996)
Dans « Vipère au poing », roman largement autobiographique, nous avions fait connaissance avec la famille Rezeau : Jacques le père, docteur en droit professeur à l'université, Paule la mère, la redoutable et inénarrable Folcoche rebaptisée à présent la Vieille, et les trois fils, Ferdinand dit Fred ou Chiffe l'aîné, Jean le cadet dit Brasse-Bouillon et Marcel le petit dernier dit Cropette.
Quelques années plus tard, nous sommes en 1933, on retrouve Jean, le narrateur. Il a dix huit ans et séjourne pendant les vacances chez son oncle Félicien Ladourd, dirigeant d'une fabrique d'objets de piété, la Santima, dont Jacques Rezeau est un des actionnaires. Une paix rêvée ! Mais à présent bachelier, Jean doit songer à une carrière dans le droit. Sa mère ne peut évidemment pas l'abandonner plus longtemps à d'incertains contrôles et aux fantaisies de son inspiration, éventuellement sentimentale quand on sait que la famille Ladourd a sept enfants, un garçon l'aîné et surtout six filles. À dix huit ans, Jean n'a jamais eu d'intimité qu'avec lui-même, et ses proches n'ont jamais été pour lui que des commensaux. Il ne s'est lié avec personne durant les années de collège.
La maison de son oncle Félicien avec ses six filles a tout d'un gynécée pour Jean qui tarde à faire son choix.
Les parents sont encore en Guadeloupe où son père a été nommé. La vie est belle ! Jean parmi les six jouvencelles a enfin sa préférée : l'aînée bien sûre, la ravissante Michelle, dix neuf ans, fine et la poitrine palpitante vouée à la romance…
Mais des années de haine n'ont guère préparé Jean à l'amour et l'apprentissage du bonheur et de la liberté pour échapper à l'oppression familiale est difficile. le droit de plus ne l'intéresse pas vraiment et s'il ne tenait qu'à lui, il irait séance tenante revendre ses bouquins et partirait trouver du travail à Paris. S'esbigner pour avoir mauvaise conscience n'est pas son style finalement et il se demande pourquoi faut-il si longtemps exister avant de vivre, demander avant de prendre et recevoir avant de donner.
Ses parents lui refusant tout argent de poche, Jean a trouvé des petits boulots en dehors de ses heures de cours de droit afin de pourvoir à ce besoin qu'il a de vivre, et notamment à la Santima chez Félicien son oncle. Quand il a un moment, il rend visite à Michelle. Mais la Vieille veille et ne peut supporter de voir Jean s'accorder tant de liberté, et menace : il devra quitter la chambre de Mme Poli et rentrer en internat avec la discipline inhérente, et également cesser le travail chez Félicien et toute visite à Michelle. Sur ce, toute affaire cessante, Jean fait sa valise en un rien de temps, ne pouvant supporter plus longtemps de voir sa mère craindre son bonheur après l'avoir forcé à faire du droit, et désirer uniquement sa insoumission pour en tirer un argument pour l'éliminer, rendre ses études précaires et son avenir incertain.
À présent il apparaît à Jean qu'il est moins urgent de combattre la Vieille que de la rendre à l'impuissance par un bonheur qui puisse l'offenser. La dernière arme de sa mère plus tard sera la médisance, car la calomnie est la dernière ressource de l'impuissance.
Parti à Paris, il va aller d'emplois précaires en petits travaux tout en étudiant. Les rencontres féminines se succèdent après la rupture minable avec Michelle. Ce sera notamment Emma une brève rencontre au 7e étage de sa pension, et durant deux ans une vie de l'importe quoi avec d'innombrables n'importe qui. Puis Paule Leconidec, sa voisine de pallier, telle une vraie mère enfin pour lui, d'une grande tendresse, certes équivoque, une partenaire plus très jeune mais d'une grande âme devenue pure à force d'être gratitude.
Puis ce sera Monique, l'unique, au sourire venu de très loin qui lui suffit pour dire bonjour, qui ne parle pas beaucoup, une vertu si rare chez les femmes pense Jean. Jean qui a connu la haine et qui découvre l'amour songe alors que si la haine est un combat, l'amour est un pacte tout en ayant les apparences d'un combat. Il la connaît à peine cette inconnue et bénit le hasard qui la lui a donnée mais qui peut la lui reprendre. Il se demande comment il se fait qu'il tienne si fort à cette étrangère et constate avec bonheur qu'au pied de leur intimité, il n'y a pas cette épaisseur de vieille vie, ces détritus d'histoire commune, ce terreau des familles qui rend vivaces les plus belles comme les plus atroces végétations de sentiments. Monique lui offre ses petites manies, ses péchés véniels, ses quarts de silence, son déshabillage éclair et son petit sein dur… Ils s'entendent bien, ils s'aiment. Certes les hommes sont jaloux du passé alors que les femmes le sont du présent : un homme préfère être le premier amour d'une femme tandis qu'une femme préfère être le dernier amour d'un homme. Monique était sans passé. Tout va bien.
Mariage de Jean et de Monique, deuil de Jacques Rezeau et l'ultime querelle à quatre pour l'héritage : Folcoche, Marcel le préféré de sa mère et le secret de sa filiation, Fred et Jean vont s'affronter une dernière fois : les derniers chapitres sont hallucinants de haine et la magnifique exécration que Jean a de tout temps voué à sa mère touche à son paroxysme. Les dernières salves échangées entre Jean et sa mère atteignent des sommets de détestation.
Et Jean de conclure quand sa mère s'en va : « Ô ma jeunesse, je ne t'invoquerai plus. Tu ne t'effaces pas, tu t'estompes comme cette femme qui n'est plus qu'un point noir au bout de la rue, qui lutte contre une rafale et qui semble emporter l'hiver avec elle. »
Un chef d'oeuvre au style acide mais sublime, une analyse d'une cruauté rare. Un réquisitoire contre l'oppression familiale.

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Superbe suite. Folcoche reste fidèle à elle-même : méchante et mesquine. Les enfants ont grandi et savent mieux se défendre face à elle..
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Suite de Vipère au poing. Jean rezeau s'est émancipé, pratiquement échappé de sa famille et de l'influence de sa mère, celle qu'il surnome « Folcoche ». Il essaie de s'en sortir financièrement en travaillant pour un employé de son père qui fait des statuettes pieuses. Il vit une histoire d'amour avec la fille de celui-ci quand sa famille intervient, humiliant la famille de la promise et obligeant Brasse-bouillon à couper les ponts. Quelques femmes l'aident à grandir (un peu) avant qu'il ne se marie et aie un fils. Tout au long du roman, Jean est incapable de s'extraire de sa guerre mythique avec sa mère, il paraît déçu de n'être plus considéré par ses frères comme le héros de la famille. Tous les personnages sont décrits tristement par le narrateur : ses amours sont des filles un peu fades, son père est un falot tyranisé par sa mère (finalement le seul personnage avec du relief), son frère Fred manque de caractère il est pique-assiette, détestable escroc de bas étage. Quand à Marcel (Cropette), quoi que batard, c'est devenu le fils préféré et il méprise ses deux frères. Il est au centre d'un complot de Folcoche pour qu'il hérite de la demeure familiale et d'une plus grande part d'héritage à la mort de leur père. Pour s'opposer à cela, Jean et Fred volent des lettres de leur mère qui prouvent l'arnaque, mais mettent aussi en lumière le caractère bas de leur mère et son amour extra conjugal. Ce côté bêtement humain de sa mère déçoit Brasse-bouillon finalement perpétuellement insatisfait.
L'écriture est un peu datée, mais les personnages sont très vivants, et on est facilement captivé par ce récit plein de nostalgie.
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Ce livre est la suite de "Vipère au point" , du même auteur. Jean Rouillon
doit faire face à la seule chose a laquelle il n'a pas été habitué: l'amour, les sentiments, la compagnie d'autres personnes... le jeune Brasse-Bouillon a grandit, du haut de ses dix-huit ans et s'est éloigné de sa famille avec difficulté. J'ai assez bien aimé ce livre. Je l'ai apprécié car l'histoire est émouvante et m'a touché mais elle reste une histoire assez dure malgré tout.


Iris.13 ans
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On reprend les mêmes et on recommence, encore plus féroce, Bazin dézingue la famille et l'amour bourgeois à grosses rasades d'acide. Une histoire forte de rédemption, ou plutôt de reconstruction, dans un style épatant.
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