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sur 1363 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Barbier de Séville est une pièce de théâtre en quatre actes. Les personnages sont peu nombreux. Figaro, le comte Almaviva, Rosine, Bartholo, Don Bazile. L'intrigue se résume aisément. le comte Almaviva est tombé sous le charme de Rosine qui s'est très rapidement envolée. Après six mois à la chercher, il la retrouve à Séville, auprès de son tuteur le médecin Bartholo qui compte l'épouser avec l'aide de Don Bazile. le comte Almaviva va donc devoir user de stratagèmes pour parler avec Rosine sans être vu, ce que Figaro va l'aider à faire.

J'ai adoré lire cette pièce de théâtre. le rythme est rapide, les actions se succèdent les unes aux autres. On n'a nul le temps de s'ennuyer, les pages se tournent toutes seules. Les jeux de scènes et les répliques sont très drôles, on y décèle parfois une dénonciation sociale, notamment au travers des propos de Figaro. Les personnages ont tous leur particularité. Rosine se révolte comme elle le peut de sa condition de « prisonnière », Bartholo est jaloux et possessif, Don Bazile est loyal mais corruptible, le comte Almaviva est amoureux et déterminé, et enfin Figaro est espiègle et rusé. Je ne peux que vous recommander de lire (ou relire) cette pièce !
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Il est des oeuvres littéraires qui ont marqué les esprits autant (sinon plus) par leur impact auprès du public (et de la critique) que par leur sujet. C'est particulièrement notable dans le théâtre : voyez « Dom Juan » et « le Tartuffe », de Molière, le pompon revenant à « Hernani », de Victor Hugo, dont peu de gens connaissent l'intrigue, mais dont la « bataille » est restée dans toutes les mémoires. Pourquoi cette hostilité, ces cabales, cette animosité ? Sans doute les rivalités entre personnes, mais essentiellement c'est parce que ces auteurs égratignent, raclent, déchirent ou déchiquettent à belle dents un ordre établi, qu'il soit politique, religieux, moral ou même esthétique, une sorte de bien-pensance, comme on dirait de nos jours.
Le théâtre se prête bien à cet exercice : Molière en particulier s'est fait une spécialité d'écorner les interdits et les tabous, vis-à-vis de certaines corporations, voire de certains corps politiques ou religieux.
« le Barbier de Séville » est de ces pièces, dont le comique cache à peine une intention satirique, une dénonciation d'usages sociaux dépassés et aliénants.
Le sujet vient en droite ligne de « L'Ecole des femmes » (elle-même inspirée d'une nouvelle de Scarron) : un vieux barbon (Bartholo) veut épouser une jeune femme (Rosine), qui ne le veut pas. Un jeune homme, de son côté, (le comte Almaviva) veut bien l'épouser et aidé de son valet (Figaro) va tout faire pour arriver à ses fins.
Sur ce sujet « classique » Beaumarchais compose une comédie remarquable de vivacité et d'esprit.
Le titre exact est « le Barbier de Séville ou la Précaution inutile ». Ce titre est important car il place bien l'intérêt principal de la pièce : « le Barbier » : le personnage principal n'est pas Bartholo (comme l'est Arnolphe dans « L''école des femmes »), ni le comte, ni Rosine, mais Figaro, le barbier, le valet. L'homme du peuple au lieu du noble ou du bourgeois. Ensuite « La précaution inutile » : Bartholo enferme Rosine dans une prison, dorée, mais prison quand même, et malgré tout, elle va lui échapper : l'autorité et la force ont des limites que la ruse et le bon droit (représenté ici par l'amour) peuvent effacer.
Au-delà de la satire des moeurs, Beaumarchais laisse donc passer un double message : le pouvoir réel n'est pas seulement l'apanage des grands et des forts, et avec du savoir-faire, on peut arriver à les contrer. C'est ce qui a permis à certains de dire que Beaumarchais, par cette dénonciation tacite du pouvoir, est un précurseur des idées révolutionnaires.
Rosine est « libérée » du barbon Bartholo.
Mais être une femme libérée, c'est pas si facile…
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J'ai lu du 06/04/2022 au 26/04/2022.

Je suis une fan de théâtre classique notamment de la comédie. J'avais lu et étudié au BAC le Mariage de Figaro mais je n'ai jamais eu l'occasion de lire le Barbier de Séville qui fait partie des incontournables de la comédie classique. J'avais envie de faire la trilogie comprenant le Barbier de Séville, le Mariage de Figaro et La Mère coupable.
Quel plaisir de retrouver Beaumarchais, sa plume mordante et piquante m'avait manqué. Je suis fan de Molière et Beaumarchais suit la lignée même s'il est plus vindicatif dans ses combats comme les différences sociales, la médecine, entre autres. Nous avons des marqueurs typiques de la comédie avec la figure de Figaro, les quiproquos et subterfuges pour que le comte puisse séduire la fameuse Rosine sous l'emprise de son tuteur.
J'apprécie également les références culturelles présentes dans cette pièce car le dramaturge insère sa pièce dans son époque.
Bref, c'est une comédie classique qui respecte parfaitement les codes attendus du théâtre classique mais Beaumarchais se démarque avec ses combats nous rappelant la période des Lumières.

Pour conclure, je me suis éclatée. J'ai adoré cette pièce de théâtre et j'ai hâte de relire le Mariage de Figaro.

Ma note : 9/10
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Beaumarchais revisite dans cette comédie de 1775 un thème classique, voire conventionnel, proche de certaines pièces de Molière. Mais il le fait avec brio , une grande finesse d'observation de la société de son temps et une grand habileté à construire une intrigue complexe pour mieux en dénouer les fils un à un. le rythme est rapide, endiablé. Une grande part du succès de cette pièce a été due à son actualité et à la satire virulente mais toute en finesse des institutions et des moeurs de son temps. On se sent le diplomate que fut l'auteur. Figaro , espiègle et débrouillard, ressemble un peu à un Scapin par ses facéties, mais il va plus loin, barbier, donc pas tout à fait valet et pas tout à fait médecin, il profite de cette position sans classe sociale définie pour critiquer ceux qui écrasent le génie et la noblesse qui ne fait pas grand cas du Tiers Etat : « Aux vertus qu'on exige d'un domestique, votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ? » Une pièce inventive et ingénieuse, devenue très vite un classique.
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A Séville, au XVIIIe siècle. le joyeux barbier Figaro aide le Comte Almaviva a conquérir Rosine. Mais Rosine, qui n'est pas restée indifférente aux sérénades de son mystérieux soupirant, est jalousement gardée par le vieux Docteur Bartholo, qui compte bien, aidé du sinistre Don Basilio, épouser sa pupille au plus vite.

une pièce très divertissante et agréable.
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A coup sûr mon Opéra préféré signé Rossini !! je n'avais cependant jamais lu l'oeuvre de départ et je viens de réparer cette lacune.
Et bien croyez-moi la magie opère tout autant ! J'ai parfaitement savouré les bons mots, les jeux de scène (notamment avec les lettres et divers papiers), les apartés et chaque détour de l'intrigue.
Les personnages relèvent beaucoup de la commedia dell'arte mais j'en retiendrais trois plus particulièrement : Rosine est charmante et finalement avec un bon petit caractère marqué que je n'avais pas perçu dans l'opéra. Et Figaro… je l'adore ce personnage !! Il a tout d'un Arlequin avec un brin d'intelligence en plus, un savant mélange d'espièglerie et de bon sens. Enfin j'ai beaucoup aimé Bazile et ses diverses réactions, le jeu avec les bourses, les regards mécompris et son rôle qui semble second et devient essentiel lors du retournement de situation.
J'ai été surprise de trouver autant de chansons dans le texte De Beaumarchais et pour le coup l'adaptation en opéra semble logique ensuite.
La page de présentation des personnages m'a également étonnée avec ces précisions sur les tenues vestimentaires de chacun, dans le moindre détail. Rien n'est laissé au hasard.
Ce texte est très visuel dans le sens où j'imaginais fort bien à chaque page les mouvements de chacun, les jeux de scène, les mimiques possibles.
Cette pièce de théâtre est aussi réussie que l'opéra de Rossini qui a suivi (Je sais l'existence de celui de Paisiello mais ne le connais pas.)
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Je ne peux pas mieux faire que Beaumarchais lui-même pour résumer le Barbier de Séville, alors voici ce qu'il en dit dans sa Lettre modérée sur la chute et la critique du Barbier de Séville : « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme, à la barbe et dans la maison du tuteur. ».

Pour information, cette lettre est une préface insolente, vive et piquante en réponse aux réfractaires de la pièce qui avait connu un échec retentissant lors de ses premières représentations. La lecture de la préface du Barbier de Séville est délicieusement amusante, et annonce la couleur.

Pourquoi lire le Barbier de Séville ?

1. C'EST DRÔLE
Argument qui prête à sourire, tant il semble évident. Mais je dois t'avouer que peu de comédies classiques ont réussi à me faire rire. Je n'ai jamais compris pourquoi on se gaussait devant Molière depuis le jour où j'ai été trainée à une représentation des Fourberies de Scapin au collège… J'avais trouvé les personnages trop caricaturaux et infiniment gênants. Oui, du haut de mes 13 ans, j'étais gênée pour les acteurs, et me demandais pourquoi ils exagéraient des traits qui frisaient déjà le grotesque. Je n'avais ni le goût des Lettres, ni le recul nécessaire pour replacer historiquement la pièce, et encore moins les connaissances pour comprendre le comique qui se cachait derrière les situations représentées. Depuis cet échec scolaire, je n'ai jamais revu ou lu une pièce de Molière, étant persuadée que le théâtre classique n'était pas à mon goût puisque le dramaturge que je détestais en était le digne représentant.

Déso Molière… j'étais jeune :(.
Déso Molière… j'étais jeune :(.

Heureusement, quand une lecture n'est pas forcée, elle prend une tout autre saveur, et Beaumarchais a définitivement réussi à me faire rire. Pourtant, il utilise tous les procédés traditionnels du comique hérités de la comédie classique, tels que nous les retrouvons chez… Molière (oui, ce sera ma seule référence aujourd'hui). Pour citer ces dits procédés : le comique de caractère, de geste, de parole et de situation.

L'élaboration des personnages, dont les défauts sont volontairement accentués m'a fait sourire, quand j'en avais été dérangée au collège. On retrouve des topos de la comédie, comme Bartholo qui représente dans la majorité de la pièce un baron jaloux, et âgé. Il y a également le valet qui se plaint de sa condition et de sa misère alors même qu'il est dit « gros et gras ». Même si Figaro n'est pas le valet typique de comédie (je t'en parle plus tard), Beaumarchais joue tout de même sur le registre de la relation maître-valet, surtout dans le premier acte.

(...)

Tu peux lire la suite sur mon blog, lien juste en bas ;) !
Lien : https://www.pagenoireblog.co..
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un classique parmi les classiques que cette oeuvre indemodable qui a conservé tout son charme année apres année ! A lire absolument !
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Depuis mon inscription sur Babelio, je prends plaisir à replonger dans d'anciennes lectures et je retrouve toujours avec plaisir mes prises de notes de l'époque afin d'en publier un petit billet.
Ainsi, je relis le Barbier de Séville de Beaumarchais, une pièce de théâtre comique qui fait partie de nos incontournables classiques du XVIIIème siècle.

Avant d'écrire le Barbier de Séville, Beaumarchais était connu à partir de 1760 pour ses « parades du théâtre de société » ; à l'origine, les « parades » étaient des pièces courtes et drôles que l'on jouait dans les fêtes foraines, un genre populaire, outrancier et caricatural. Peu à peu, des codes ont été élaborés pour obéir aux goûts de l'élite de la société et aux exigences des petits comités choisis devant lesquels elles étaient jouées. Beaumarchais proposait donc des saynètes à l'intrigue minimaliste et aux personnages stéréotypés, sans analyse psychologique ni but moral, organisées à partir de jeux de mots et d'allusions lestes et scabreuses sans cependant tomber dans la grossièreté ou l'obscénité. Puis, comme Diderot, il est passé au drame bourgeois et enfin à la théorie littéraire vers 1767.
On retrouve quelques-unes des caractéristiques de la parade du théâtre de société dans le Barbier de Séville, qui a d'abord été un intermède, puis un opéra-comique avant de devenir la pièce comique définitive jouée pour la première fois en 1775.

Le Barbier de Séville revisite de manière novatrice une intrigue très conventionnelle servie par les personnages-types traditionnels du genre comique : un vieux barbon veut se marier avec sa pupille, une jeune et belle ingénue, mais l'amant de celle-ci parvient à l'épouser avant grâce à l'aide de son valet.
C'est surtout le personnage du valet qui est mis à l'honneur et enrichi : il est non seulement rusé, intrigant et cupide mais il a aussi une véritable épaisseur sociologique et romanesque, un parcours et un vécu qui va au-delà de la pièce. Il est à la fois barbier, apothicaire, chirurgien, auteur dramatique méconnu, le représentant en quelque sorte des gens de lettres désargentés de la bohème littéraire. Dès la deuxième scène, il fait le récit de sa vie passée qui n'apporte rien à l'intrigue à venir mais étoffe son personnage. Quand on pense à cette pièce, c'est souvent une citation de Figaro qui vient à l'esprit : « je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer » (acte I, scène 2).
En outre, contrairement aux usages, Bartholo est particulièrement rusé et difficile à manipuler ; rien ne lui échappe. Il symbolise tout ce qui est contraire à l'esprit des Lumières, dans sa posture autoritaire et supérieure.
Le Comte Almaviva doit beaucoup payer de sa personne, se déguiser par exemple, et ne pas se contenter de profiter des ficelles mises en place par son valet pour parvenir à ses fins.
Rosine, enfin, prend des initiatives et nous parle de la condition des femmes, toujours considérées comme mineures et dépendantes de l'autorité masculine.
En effet, tout cela déroge un peu si l'on considère les codes habituels de la comédie où les barbons ne sont pas très malins, les jeunes amoureux sont plutôt ternes et les ingénues restent à leur place. Beaumarchais, tout en gardant le canevas d'origine, brode une pièce plus complexe qu'il n'y paraît. Il joue également avec les espaces, entre une rue de Séville et la maison de Bartholo dont la frontière est symbolisée par la fameuse jalousie, un dispositif de fermeture de fenêtre au travers duquel on pouvait voir sans être vu.

Beaumarchais renouvèle la grande comédie, amusante et de bon goût, en crise depuis 1730.
Sa pièce est avant tout gaie et optimiste ; son comique n'est pas cruel mais lié aux jeux de l'enfance, à l'insouciance et à la vitalité d'une innocente jeunesse pour laquelle rien n'est impossible : « quand la jeunesse et l'amour sont d'accord pour tromper un vieillard, tout ce qu'il fait pour l'empêcher peut s'appeler à bon droit la précaution inutile » (acte IV, scène 8).
L'ensemble est très vivant, particulièrement dynamique dans la mise en scène et dans la rapidité des répliques, les interruptions, la manière dont parfois les acteurs semblent s'adresser aux spectateurs, les prendre à témoin dans une recherche de proximité et de complicité.
Certains bons mots méritent d'être cités car ils portent la réflexion bien au-delà de la situation jouée : « aux vertus qu'on exige dans un domestique, votre excellence connaît-elle beaucoup de maître qui fussent dignes d'être valets ? » (acte I, scène 2). Beaumarchais recherche une véritable connivence avec les spectateurs en mêlant à son intrigue des réflexions sur l'actualité et les polémiques de son époque.
Je conseille évidemment la lecture de la fameuse « lettre modérée » dans laquelle l'auteur présente sa pièce au lecteur, véritable préface donnée dans la plupart des éditions, qui reprend les tenants et aboutissants et le contexte de cette oeuvre. Beaumarchais y revendique à la fois « une pièce légère, amusante et sans fatigue » et « une espèce d'imbroille » c'est à dire une oeuvre pleine d'imbroglios, à l'intrigue compliquée.
Et, naturellement, il faut lire aussi le Mariage de Figaro et La Mère coupable qui reprennent et développent certaines thématiques comme la condition des femmes et les abus de pouvoir.

Un grand plaisir de relecture et de souvenir d'études.
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3 raisons de lire cette pièce de théâtre :
- Insolence et irrévérence, les maîtres mots de Beaumarchais. Nous ça nous va bien ce leitmotiv !
- le délicieux personnage de valet qu'est Figaro : la langue acérée, ce fervent épicurien, n'hésite pas à dénoncer une société qui fonctionne sur des privilèges accordés par la naissance et non le mérite. L'esprit satirique des Lumières.
- Une comédie au sujet banal mais au traitement remarquable : les jeux de mots, réparties qui font mouche et scènes drôles se multiplient. On se divertit tout en réfléchissant : le parfait combo.
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