Le déchet représente l'envers des sociétés, des économies modernes ou émergentes et qui ne cesse de prendre de l'importance puisqu'en amont associé à l'épuisement des ressources pour la fabrication et la consommation de tous les biens et aliments de notre quotidien et à l'aval associé aux volumes sans cesses à la hausse de partout dans le monde de détritus, d'immondices, d'ordures, de scories, bref, de déchets, qui envahissent les sols, les fleuves, les océans, les rues des villes du monde entier.
Cette ancien ouvrage à la vertu de nous partager un regard philosophique, social et historique du rapport que nous entretenons avec nos déchets, et nous rappelle que la nature, qui produit aussi des déchets à depuis longtemps inventé l'économie circulaire et le zéro déchets et qu'il serait temps que nous apprenions à nous en inspirer, avant de transformer toutes les ressources du monde en d'immenses décharges, visibles depuis l'espace, sur tous les continents du monde.
Une lecture étonnante et intéressante.
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La vie ne saurait consister dans une simple lutte pour la survie : "pour moi, la vie est instinct de la croissance, de la durée, de l'accumulation de forces, de la puissance". Pour le dire en une formule : à la conservation, Nietzsche oppose l'augmentation. La vie n'est pas conservation, mais augmentation. p78
[...] Ainsi dans le monde de la vie comme dans le monde social des hommes, la conservation est-elle toujours chez Nietzsche l'indice de la décadence. celui qui ne vise qu'à se conserver ne peut que déchoir (Jean Gayon). p79
Dans les pays dits sous développés les ordures symbolisent l'échec et la difficulté à gérer simultanément un pouvoir d'achat incertain et insuffisant, et un mode de consommation aléatoire. Elles sont la manifestation permanente de la rupture induite par la facilité à importer les indicateurs d'une autre croissance et la difficulté à (di)gérer les déchets. Leur présence perpétue le dialogue entre des gouvernements sourds, masquant leur illégitimité et incapacité, en se répétant que : "Les gens sont sales", et une société muette (réduite au silence) pour laquelle le pouvoir "n'est même pas capable d'enlever les ordures". C'est ainsi que les muets parlent aux sourds par l'intermédiaire des détritus (Djaffar Lesbet). p150
La ville est un livre que ses habitants (anciens et nouveaux) devraient pouvoir comprendre en marchant et en flânant. C'est pourquoi tous ceux qui ont pour tâche la gestion ou le remodelage d'un tissu urbain devraient constamment vieller à conserver la lisibilité et le sens de l'écriture d'un espace (Djaffar Lesbet). p149
Colloque Damisch "D'un mur l'autre" par Jean-Claude Bonne