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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai vraiment beaucoup aimé cette mise en abîme !

D'abord, il y a l'idée de redonner son humanité à ce que le poète ne décrit que comme la fameuse charogne, un simple morceau de viande bon à dévorer par les chiens. Elle s'appelait Grâce et elle est loin d'avoir eu une vie facile. Personnellement, je me suis énormément attachée au portrait qu'on en fait.

Derrière ce premier aspect, il y a le côté engagé de l'histoire, profondément féministe, parce que Grâce était ce qu'on appelle une faiseuse d'anges, une avorteuse, qui utilisait aussi ses aiguilles pour recoudre d'autres blessures, comme celle de Jeanne jadis. Oui, Jeanne Duval, la mystérieuse muse de Baudelaire, au crâne ouvert par une console à la suite d'une dispute, cette même Jeanne à qui le poète s'adresse dans son poème macabre.

Vous commencez à voir venir la façon dont les deux histoires se mêlent et se rejoignent ? C'est précisément ce qui m'a fait craquer, avec l'écriture toujours aussi sublime de Clémentine, poétique et incisive, douce et cruelle à la fois, capable de distiller les pires horreurs dans les tournures de phrases les plus délicates.

Je me doute que le prix (13 €) peut en dissuader plus d'un·e pour un livre de ce format (128 pages), mais ça reste une vraie pépite qui mérite sincèrement d'être découverte !
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Un roman surprenant mais qui ne laisse pas indifférent !
Clémentine Beauvais puise-t-elle son inspiration ?
L'auteure donne voix à la "charogne" de Baudelaire et lui imagine une vie... et quelle vie !
Et si Jeanne Duval, l'amour de Baudelaire l'avait connue ?
C'est un roman qui met les femmes en valeurs, leur sentiments, leurs secrets, la violence qu'elles rencontrent... Tout comme le poème de Baudelaire, c'est un texte fort et violent à la fois !
L'écriture est vraiment originale et la form du texte aussi. J'ai été un peu dérangée par ce côté soutenu auquel je n'ai pas accroché et qui rappelle la littérature classique. Mais l'histoire est vraiment bien trouvée.
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Premièrement, j'admire l'idée de l'autrice, d'avoir imaginé le contour d'un poème. Et pas n'importe lequel ! L'histoire est magnifiquement racontée, tel un récit de vie, sous fond de polar et prenant la forme de prose poétique. Alors je ne cache pas qu'il faut un léger temps pour s'habituer à l'écriture particulière. Mais une fois qu'on est entrée, impossible de s'arrêter! La protagoniste a vraiment du caractère et j'admire la qualité de l'écriture. Clémentine Beauvais m'avait déjà séduite avec "âge tendre" , qui fait partie de mes coups de coeur. Cette deuxième lecture ne m'a pas déçue ! C'est donc un grand OUI pour cette autrice que j'ai découvert il y a un an.
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C'est un roman engagé et féministe. La lecture fut parfois difficile car c'est de la poésie, un style a mille lieues de mes habitudes littéraires. le roman parle a toute les femmes qui ont été malmené par les hommes. C'est d'un autre siècle et pourtant très actuel.
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Un petit texte tout en originalité, un roman en vers.
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Une revisite du poème « Une charogne » de Baudelaire qui m'a vraiment intriguée, le roman se lit d'une traite, à peine plus d'une centaine de pages. Les femmes ici sont mises à l'honneur par les deux personnages Grâce et Jeanne (muse de Baudelaire).
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Un texte qui déstabilise, vers lequel je n'aurais sans doute pas été sans les @68premieresfois mais une jolie découverte, qui nous sort des sentiers battus ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'autrice sait manier la langue et les mots.
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Après Songe à la douceur, Clémentine Beauvais explore une nouvelle fois le genre du roman versifié et donne vie, avec originalité, à la fameuse charogne de Baudelaire. Dans ce célèbre poème issu de son sulfureux recueil Les Fleurs du mal, le poète maudit parodiait le topos de la promenade amoureuse puisqu'au cours de cette balade, lui et sa muse Jeanne Duval, tombaient nez à nez avec le cadavre d'un animal en putréfaction, occasion pour le poète de rappeler à sa bien-aimée qu'elle finirait " semblable à cette ordure". du texte de ce poète alchimiste qui transforma " la boue en or", Clémentine Beauvais en imagine la genèse en faisant de ce cadavre une femme qui raconte au lecteur et à Jeanne Duval les raisons de sa présence " au détour d'un sentier". Si j'ai été davantage sensible à la musicalité de la prose poétique de Songe à la douceur, j'ai trouvé que l'idée de tisser un canevas autour de cet emblématique poème était vraiment très séduisante. La romancière nous offre un moment de lecture plaisant qui constitue un prolongement intéressant à l'oeuvre de Baudelaire.
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Sous les traits de Grâce, la célèbre charogne de Baudelaire prend enfin la parole pour s'adresser directement à Jeanne, la muse de ce dernier. Une prose bouleversante, belle et violente à la fois. C'est une revisite profondément marquante et engagée, à garder précieusement.
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