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4,1

sur 1850 notes
Pour la troisième année consécutive, Mireille Laplanche monte sur le podium du concours de boudins, organisé par un petit caïd macho de son lycée, accessoirement son meilleur ami d'enfance. Comme Mireille est endurcie, elle décide d'aller consoler les deux autres boudins, Astrid et Hakima. Naît alors l'idée, chacune pour ses raisons personnelles, de se rendre jusqu'à Paris en vélo et de s'introduire à la garden-party de l'Elysée le 14 juillet. Contre toute attente elles partent, accompagnées de Kader, le grand frère d'Hakima.

Je vous avoue que j'ai commencé cette lecture le couteau entre les dents, prête à débusquer le moindre défaut après la pluie de prix et de coups de coeur récoltée par ce roman, moi qui avais trouvé le précédent de l'auteur, « Comme des images », cruellement dépourvu de fil conducteur et de suite dans les idées malgré tout son potentiel.

Force m'est de reconnaître que ces louanges sont tout à fait mérités, et d'y ajouter les miens. « Les petites reines » est un excellent roman, qui surprend sans cesse, qui fait rire, et qui émeut aussi quand on s'y attend le moins (à l'image du dialogue entre Mireille et Kader lors de la garden-party, à la fois tordant, touchant et poignant). Clémentine Beauvais s'attaque au thème de l'apparence physique sans complaisance, avec un ton corrosif délicieux, sans épargner ses personnages.

Ces dernières ne sont pas des héroïnes, mais des jeunes filles qui ont souffert et que le monde a forcé à s'endurcir, à l'image de Mireille qui a du mal à entrouvrir sa carapace. Elles doivent être fortes si elles veulent rester elles-mêmes.

Quand on s'attaque à un thème pareil, les clichés ne sont jamais loin, mais l'auteure a su magistralement les éviter. Dès que l'on s'en approche, on l'évite d'une pirouette ou d'une plaisanterie bien sentie.

D'autres thèmes intéressants traversent le roman : l'adolescence, le lien père-fille, la guerre au nom de l'anti-terrorisme, le racisme ordinaire, les premiers amours, le féminisme… Mais cette fois, l'auteure ne perd jamais le fil et tout se mêle à la perfection, formant un tout cohérent qui frappe en plein coeur.

La fin est réussie, bien dosée, crédible, même si on quitte à regret ces personnages que l'on a appris à aimer, et que l'on aimerait toujours autant même si elles étaient vertes à pois rouges !

En résumé, c'est un roman qui donne la pêche, à conseiller à toutes les filles qui manquent de confiance en elles !
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Femmes, harcelées, provinciales, moches, en surpoids…mais aussi maghrébine pour l'une, abandonnée par son père biologique pour une autre, et comble de l'horreur - fan d'Indochine pour la dernière! Leurs routes se croisent quand elles sont élues « boudins » de l'année par le petit con du collège.

Les voilà bientôt embarquées dans un audacieux périple à vélo pour incruster la garden party de l'Élysée, le tout accompagnées d'un grand frère en fauteuil roulant. Un périple Bourg-en-Bresse > Paris d'une semaine, financé par la vente de…boudins.

C'est frais, touchant parfois, drôle souvent, tendre tout le temps. On croit à leur attitude combative qui ne cache pas les fêlures, à leur gouaille qui n'empêche pas les coulées de morve. On est heureux de vivre avec elles des choses sinon tabous du moins peu fréquentes en littérature jeunesse: les douleurs des premieres règles, le lavage de moignons, la rencontre avec une une tondue de la seconde guerre mondiale… mais aussi tout une flopée de plaisirs qui font vibrer les âmes et corps: les fous rires entre copines, la joie de se dépasser en avalant les kilomètres, la contemplation d'un paysage au détour d'un virage, les discussions profondes sous les étoiles, les empiffrades de fromage, les désirs naissants d'adolescentes. L'autrice nous donne à voir l'éclosion des corps cachés, l'explosion des hontes qui n'ont pas lieu d'être, l'affirmation de l'estime de soi: un beau portrait de jeunes filles en feu.
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Les adolescents peuvent faire preuve d'une grande cruauté entre eux.

C'est ainsi qu'à Bourg-en-Bresse, un jeune lycéen a ouvert sur un réseau social un concours pour élire le boudin de l'année de son collège/lycée. Personne ne peut rien faire contre, le réseau social ne faisant pas partie de l'établissement scolaire et dépendant ainsi de la sphère privée.

Cela fait 2 ans que Mireille est élue boudin de l'année, prenant cela avec une certaine distance amère. Mais cette année, ce n'est pas elle qui remporte le trophée : elle n'est que troisième après Astrid et Hakima…

Cette année néanmoins, Mireille ne va pas encaisser sans rien dire. Non. Les trois jeunes filles vont s'allier pour surmonter un défi de taille : faire la route à vélo jusqu'à Paris pour s'inviter à la garden party de l'Elysée pour le 14 juillet. Les trois jeunes filles ont chacune leurs raisons de mener à bien ce défi. Et comment financer cette excursion ? Et bien, pourquoi ne pas vendre du boudin sur chaque étape du périple ?

Clémentine Beauvais offre un roman pour adolescents riche, drôle et intelligent sous forme de road-trip à vélo rocambolesque.

Ce roman dénonce les méfaits des réseaux sociaux, les maltraitances et harcèlements chez les jeunes avec subtilité et humour. Il met également en avant, l'amitié et la solidarité qui peuvent unir les uns et les autres et parfois aider à déplacer des montagnes.

C'est un roman pour ados tout à fait remarquable que je vais déposer délicatement entre les mains de mes filles de 12 et 13 ans.

Bien sûre, il manquera un peu de profondeur et de développement pour un public adulte mais ce n'est clairement pas le public recherché par l'auteure.

A conseiller donc pour un jeune public.
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Un périple plein d'humour, de tendresse et de sujets importants.

Ca faisait un petit moment que je voulais découvrir cette autrice et je suis très heureuse d'avoir enfin craqué. Cette lecture était super et pile ce qu'il me fallait en ce moment.

J'ai adoré suivre le voyage de ces trois "boudins" accompagnés du "Soleil". J'ai été beaucoup touchée par l'histoire de Mirelle, Hakima et Kader. Astrid est celle qui m'a le moins touchée mais je l'ai tout de même appréciée. La palme d'or revient à Mireille et son humour tranchant. Ca m'a rappelé La fourmi rouge d'Emilie Chazerand que j'avais également adoré.

Les thèmes abordés m'ont énormément plu : féminisme, harcèlement scolaire, harcèlement sur internet, anxiété, drames liés à la guerre... Beaucoup de thèmes difficiles abordés avec humour. Ne vous attendez pas non plus à un traitement révolutionnaire de ces sujets. Ce livre est destiné à un public jeune donc pour moi, essaye de sensibiliser à ces thèmes. Et je trouve que c'est bien fait.

J'ai adoré le dénouement qui était un peu surprenant et touchant. J'ai aimé cette fin tout en nuances et qui m'a même arraché quelques larmes!

Alors oui, l'histoire en elle-même est invraisemblable et frôle le ridicule mais franchement, peu importe. J'ai passé un agréable moment et la plume de l'autrice m'a convaincue.
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Clémentine Beauvais signe un roman qui fait beaucoup de bien.

Des concours de moches, ça existe depuis une éternité. Je les ai connus dès le collège sur papier, et, s'ils ont semblé disparaître au lycée, ça n'a pas été le cas en école d'ingénieurs, à peine 2-3 ans après le début de l'essor de Facebook.

Maintenant, il y a Twitter, Instagram, TikTok en plus, toujours plus de moyens pour permettre au macho moyen de rivaliser de créativité pour objectifier les femmes.

C'est donc dans ce contexte que l'on découvre Mireille, le Boudin de Bronze, enfin détrônée après deux années consécutives à la première place.

Mireille se cache derrière une montagne d'auto-dérision. Lorsqu'elle livre ses souvenirs, elle raconte ce qu'elle aurait aimé faire (réagir par l'humour), puis se ravise et livre la vérité: l'humiliation, les larmes.
Mireille a une relation compliquée avec sa mère (mais aussi son beau-père Philippe Dumont), qu'elle ne peut s'empêcher de pousser à bout, et de provoquer, souvent pour l'embêter, mais parfois aussi pour lui témoigner son admiration.

Lorsqu'elle part sur les routes de France accompagnée des deux autres boudins et du Soleil, cette façade semble toutefois s'effacer: on ne voit plus l'adolescente qui se protège derrière sa carapace d'humour, mais la jeune fille qui s'épanouit de plus en plus et s'affranchit des humiliations passées.

Il n'est pas question dans ce roman de débattre sur la beauté/mocheté des protagonistes. L'auteur ne tentera pas de nous faire avaler que tout n'est qu'une question de point de vue et que les vilains petits canards sont à un makeover de se transformer en cygnes.
C'est beaucoup plus subtil.
Nous n'avons droit qu'au point de vue de Mireille: elle est moche, et ses copines le sont.
Mais Mireille se doit bien d'écouter le Soleil, et celui-ci, loin de lui faire une déclaration d'amour ou quoi que ce soit, ne la trouve pas moche, ni elle ni les autres, et leur trouve bien d'autres qualités. Si elle ne semble pas le prendre au sérieux, en tant que lecteur, nous avons le choix entre le croire lui, ou se ranger du point de vue de Mireille qui pense qu'il se contente d'être gentil et poli.

Je me rends bien compte que mon propos est décousu, et je n'ai même pas abordé tous les enjeux, les petits détails, qui constituent cette histoire.
Si je ne devais retenir qu'une chose, je dirais que l'auteur a évité les facilités et les clichés, l'eau de rose et le mélodrame.
Il est question d'acceptation et d'affirmation de soi.

Si je pouvais, j'offrirais ce roman à mon moi du collège.
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Voici un roman que j'ai dévoré en un week-end! Une bouffée d'air frais dans son monde où tout ne tourne plus qu'autour de la pandémie. J'ai vécu cette lecture comme une évasion. Je me suis réellement attachée à ces 3 héroïnes atypiques. C'est une lecture légère certes, mais qui peut également nous pousser vers une réflexion sur le harcèlement scolaire et le rapport au corps féminin.
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre est pour moi un énorme coup de coeur !
Dès les premières pages, je n'arrivais plus à m'arrêter de le lire et je l'ai tout simplement dévoré !
Il m'a été conseillé et j'ai entendu beaucoup d'éloges à son sujet, ce que je peux donc dire est que je ne regrette absolument pas d'avoir écouté tous ces conseils qui m'ont permis de découvrir cette super histoire, pleine d'humour et d'événements qui dénoncent la cruelle société d'aujourd'hui.

En effet, Les petites reines raconte l'histoire de trois jeunes filles qui sont mêlées à un concours de "boudins" dans leur collège/lycée sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire que tous les ans, elles font face à une forme d'harcèlement en étant jugées pour leur surpoids et leur apparence.
Les trois gagnantes, Mireille (boudin de bronze), Astrid (boudin d'or) et Hakima (boudin d'argent) vont donc s'unir et pour trois différentes raisons que je ne vais pas vous dévoiler, chers lecteurs, elles vont décider de se rendre en vélo de leur ville natale, Bourg-en-Bresse jusqu'à Paris tout en vendant du boudin en étant accompagnées du grand frère d'Hakima, ancien soldat militaire qui a hélas fait face à une tragique situation qui l'a rendu handicapé.

Je recommande donc vivement ce roman a plus de 300 pages qui m'a fait passer un moment très agréable et qui m'a beaucoup fait rire pour la vulgarité et la façon d'agir des personnages.
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Les petites reines dont il est question dans ce roman de Clémentine Beauvais se nomment Astrid, Hakima et Mireille. Les trois jeunes filles viennent d'être respectivement élues Boudin d'or, d'argent et de bronze sur la page Facebook de leur collège de Bourg-en-Bresse. Grâce à ce « concours de boudins » elles découvrent qu'elles n'ont pas seulement un physique ingrat en commun, mais qu'elles aimeraient également chacune rencontrer une personnalité présente lors de la prochaine Garden Party de l'Elysée. A partir de ce but commun, elles mettent sur pied un périple à vélo de Bourg-en-Bresse à Paris, qu'elles effectueront sous la supervision du grand frère d'Hakima et qu'elles financeront en vendant… et bien oui, du boudin, lors des différentes étapes qui les mèneront le 14 juillet à Paris.

« Les petites reines » est donc un road-trip plutôt improbable de trois filles qui récoltent non seulement l'attention des médias grâce à leur périple, mais également la sympathie du lecteur. Clémentine Beauvais aborde certes le harcèlement scolaire via les réseaux sociaux, mais conserve énormément de légèreté, de positivisme et de tendresse tout au long de cette aventure estivale rocambolesque, à l'image du cynisme et du sens de la répartie de Mireille, la meneuse des trois.

Si la crédibilité n'est pas trop au rendez-vous, ce livre jeunesse particulièrement drôle ne manquera cependant pas de séduire.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Il y a des lectures comme celle-ci qui chassent tous les nuages noirs tellement elles sont lumineuses. C'est ma mère qui la première avait lu ce livre et m'avait dit " C'est trop drôle tu devrais vraiment le lire", elle s'était montrée tellement enthousiaste que ni une, ni deux, j'avais commandé le livre à ma libraire et j'avais été surprise de voir qu'il était classé en littérature jeunesse, certainement car il relate l'histoire de 3 adolescentes.
Et justement, parlons-en de nos 3 adolescentes, un sacré trio! Mireille, Astrid et Hakima ont été élues "Boudins de l'année" dans leur établissement scolaire à Bourg-en-Bresse (qu'il faut prononcer "Bourkenbresse" ^^). Ce concours, aussi haineux soit-il, va néanmoins leur permettre de se rencontrer, et plutôt que de continuer à se lamenter, elles vont décider de se lancer dans un road-trip à vélo pour rejoindre Paris le 14 juillet et "gate-crasher" la garden-party de l'Elysée. Pourquoi donc me direz-vous? et bien je vous laisse le découvrir ;) Dans ce voyage, elles seront accompagnées du "soleil" : Kader le grand frère d'Hakima, ancien militaire ayant été amputé des 2 jambes.
Et là vous devez vous demandez si ça tient bien la route tout ça et bien oui, mille fois oui, on va quand même pas s'arrêter au détails non? ;) Ce livre c'est du concentré de bonne humeur, le discours est très positif, et c'est très drôle, je suis fan de Mireille, elle m'a tant fait rire. le livre à peine refermé, j'ai foncé acheter le dernier livre de Clémentine Beauvais, je pense que c'est une belle histoire qui commence avec cette auteure ;)






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Au début de ma lecture, je me suis énervée, j'étais outrée que le concours de boudins passe pour quelque chose de commun ou de peu d'importance. Je me suis emportée souvent en poussant des « oh non quand même » mais je me suis laissée porter par Mireille. C'est une adolescente géniale dont l'humour et la répartie m'ont beaucoup plu ! J'aurais vraiment aimé être amie avec elle ainsi qu'avec Astrid et Hakima, ce sont des jeunes filles géniales avec une volonté dingue et une folie comme je l'aime ! J'ai beaucoup aimé cette lecture et je me suis surprise à rire pendant des dialogues loufoques entre les trois filles mais aussi le Soleil. C'était un très bon moment, j'ai adoré !!
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