Simone de Beauvoir dresse un état des lieux sans concession sur la situation féminine, à son époque. Et hélas, toujours à la nôtre, au bout du compte, il n'y a qu'à la lire pour en faire l'amer constat !
Simone de Beauvoir argumente, dissèque, explique. Aucun humour ni figure de style, elle n'est pas là pour distraire, elle est là pour montrer. Pour expliquer pourquoi les choses sont comme
elles sont.
Ce que j'apprécie le plus, chez elle, c'est qu'elle ne dénigre pas les hommes, non, à aucun moment. En fait, elle arrive très bien aussi à montrer ce que les hommes gagneraient aussi, à changer la donne.
Il vaut mieux avoir l'esprit frais et dispos pour se plonger dans les écrits de Simone de Beauvoir, car contrairement à
Virginia Woolf, dans
Une Chambre à soi, par exemple, qui dénonce les injustices en amusant le lecteur par des propos en apparence anodins (ce qui les rend d'ailleurs d'autant plus percutants !),
Simone de Beauvoir analyse, décortique et argumente.
Ce que je retiens, personnellement, comme message de cette lecture (attention, c'est bien sûr éminemment subjectif !), c'est qu'il faut que la femme travaille et soit financièrement indépendante, MAIS que cela ne lui suffira pas : il faut en même temps un travail de déconstruction des rôles, individuel, d'abord, en attendant le jour où enfin, peut-être, cette déconstruction soit collective. On est loin du compte, d'autant que, et là encore, c'est très subjectif, la plupart des débats ne portent pas, selon moi, sur l'essentiel, mais restent sur des symboles à la marge.
Bref, on devrait toutes et tous lire
De Beauvoir au lycée. Après avoir lu Woolf, bien sûr, pas par respect idiot de la chronologie, mais parce que ça passe mieux dans ce sens là !