Je n’invente rien, je redécouvre», disait l’un. «Je ne cherche pas je trouve», clamait l’autre. Le premier, Auguste Rodin (1840-1917), a révolutionné la sculpture ; le second, Pablo Picasso (1881-1973), incarne à lui seul l’art moderne. Rompant avec les codes académiques, ils ont, chacun à leur manière, exploré des territoires inconnus. Réputés autant pour l’étendue de leur talent que pour leur tempérament fougueux et leur soif de vivre, les deux démiurges n’ont cessé d’inspirer les artistes et d’éblouir les spectateurs. Jusqu’à nos jours, où les musées qui leur sont consacrés attirent des foules du monde entier. Ainsi, nul doute que le choc des titans qui se prépare fera trembler le sol de la capitale, d’une rive à l’autre de la Seine, et bien au-delà.
À la fin des années 2000, l’Afrique n’apparaissait guère sur les écrans radars de la culture. Invisibilisée, pour toutes les raisons que l’on connaît. Mais ce retard a été rattrapé à vitesse grand V. De Marrakech à Dakar, le continent s’est doté de quelques institutions dignes de ce nom, L’Afrique du Sud s’est imposée à la fois comme une plaque tournante du marché, grâce au dynamisme de ses galeries et sa foire d’art contemporain, et comme QG de toute l’avant-garde africaine. Le Nigeria a forcé l’admiration par sa puissance créative et le bouillonnement de ses espaces alternatifs, quand le Bénin faisait pousser sur son riche terreau patrimonial une nouvelle scène. De puissants collectionneurs ont émergé, décidés à défendre avant tout leur continent.
Le musée est un non-sens, car totalement opposé à la vision de production mystique : le public n’y incarne pas les objets exposés ; cela revient à dire qu’ils sont inefficaces et que rien, substantiellement, n’est transmis.
La crise sanitaire affecte tout l’écosystème de la création. Une situation d’urgence qui impose de repenser le soutien financier aux jeunes artistes, via des fonds mis en place par les écoles d’art.