Entre les murs

Ce livre sonne comme le journal de bord d'un enseignant en Français dans un collège classé en zone sensible. Une année scolaire marquée,par les élèves d'abord, les collègues et quelques événements d'actualité.
Cette année scolaire est livrée brute ; sans analyse, sans recul porté, elle est une succession de moments : un florilège de perles, de moments tendus, d'agressivité, de dépit et de découragement compensés exceptionnellement par quelques moments de « génie' et en tous les cas d'émotions.
C'est une gifle à notre système éducatif, mais aussi une vision assez objective sur les efforts à fournir de la part de tous, élèves, enseignants, parents et pouvoirs publics.
Puis, il y a la langue véritablement posée comme le reflet d'une langue vivante qui effraiera les puristes snobinards, qui incitera à la réflexion, celles et ceux qui accompagnent son changement constant.

Dans Entre les murs, un prof de français d'un collège de Paris raconte son quotidien et celui de ses élèves.

J'avais adoré le film et j'ai trouvé que le livre est vraiment à des années-lumière. Bégaudeau est froid, distant, aucun sentiment, pas d'idées. On a l'impression qu'il subit son quotidien. le style est pénible à lire : quand il lit des rédactions, il n'y a pas de guillemets, aucune mise en page particulière, on passe du coq à l'âne.

Au moins, j'espère que les gens qui regarderont le film verront ce qu'est devenu l'enseignement, car dans les comportements des élèves, tout est réaliste, malheureusement...

Dommage que le livre, comme le film, n'apporte pas de solutions ou de réflexion pour tous ces enfants qui n'ont pas envie d'apprendre et ces professeurs complétement déprimés.

Je recommande de ne pas lire le livre mais de plutôt voir le film !

En commençant ce livre, j'avoue que je me suis dit : "Encore un bouquin sur les collèges et la banlieue!" mais, vite rattrapé par la façon dont l'auteur nous présente la chose - un récit romancé de la vie d'un professeur de français au jour le jour - j'ai lu l'ouvrage quasiment d'une traite. Outre les dialogues bien sentis de ces adolescents "plein de vie", le narrateur réussit à introduire un aspect répétitif relatif en commençant ces chapitres par son arrivée dans le bar face au collège où chaque fois, selon la saison et "s'il a bien dormi ou pas", il croise une quadragénaire, quinquagénaire etc...Pour finir sur un trentenaire au printemps. Les discussions avec les élèves sont d'un réalisme souvent comique, parfois poignant, d'autant plus percutantes que j'ai entendu dire qu'il avait puisé dans la vie réelle. Les professeurs, pour une fois, ne sont pas trop caricaturaux bien qu'ils répètent souvent les mêmes gestes et les mêmes phrases. Reste le narrateur qui ne se présente pas comme un pédagogue hors pair mais comme un homme ordinaire qui essaie de faire son métier tant bien que mal et gère des situations au jour le jour. Aucune morale, aucune arrogance, aucune prétention -souvent l'écueil de ce genre d'ouvrage - dans ce récit et c'est reposant. le professeur commet des erreurs, se heurte à l'incompréhension des élèves, est sans cesse en train de leur expliquer tel ou tel mot, apparemment évident, déjoue les provocations et selon son humeur aussi, entend ou n'entend pas les insultes. Surtout, il essaie de montrer que les efforts, si minimes soient-ils, paient et valent la peine. En retour, le lecteur peu au fait du langage "djeun's de banlieue", apprend quelques mots aussi, ainsi j'ai appris ce que voulait dire "tiper" mais surtout je m'y suis souvent reconnu, dans le bien comme dans le moins bien ...
Bien des professeurs s'y retrouveront mais il est presque d'utilité publique de faire lire cet ouvrage aux non enseignants car il est très proche de la réalité, de la vie quoi.

François Bégaudeau nous plonge dans le quotidien d'un prof de français dans un collège peu reluisant du 19e arrondissement de Paris. Les jours se suivent le long d'une année scolaire. Composé d'extraits de ses journées, ce roman ressemble plus à un documentaire qu'à une histoire ce qui m'a quelque peu perturbé. le langage oral est d'ailleurs retranscrit tel quel ce qui pourra gêner certains lecteurs, bien que cela donne encore plus de réalisme à ces scènes de vie.

Je ne me suis malheureusement attachée à aucun personnage tant on ne fait que les effleurer en surface, ce qui arrive probablement à bon nombre d'instituteurs. L'auteur aurait alors pu nous immerger un peu plus dans la vie de ce professeur au cynisme acéré mais on ne saura rien de lui. Il reste anonyme.

On obtient donc une vision globale de ce que peut affronter chaque jour un enseignant : mauvaise utilisation de la langue française, avenir bouché pour certains élèves, nivellation par le bas... C'est un peu déprimant tout ça. Une petite lueur au bout du tunnel m'aurait fait du bien mais cela ne reflète sans doute pas la réalité...

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Un récit paru en 2006. La forme est celle d'une chronique couvrant une année scolaire, probablement 2003-2004, étant donnés certains repères d'événements politiques. le narrateur est un professeur principal de français. Il enseigne à des classes de quatrième dans un collège du 19ème arrondissement de Paris.
La description est au plus près de la réalité, on est dans le récit de terrain; et, sans doute volontairement, et c'est tant mieux, sans réflexion plus profonde sur le rôle de l'école, sur la philosophie de l'éducation.
N'ayant eu de connaissance de la vie scolaire que par des amis qui ont enseigné dans le Nord de la France jusqu'au milieu des années 2000, je savais à quel point l'enseignement devenait de plus en plus difficile, même dans des petites villes ou des villages, sans doute plus faciles que le 19eme à Paris. A la fois dans le niveau d'acquisition des connaissances et dans les relations professeur-élèves.
Ici, on saisit tout cela au quotidien: la violence de certains élèves, leur faible niveau, mais on est aussi touché par la vivacité, la spontanéité et la curiosité de beaucoup d'entre eux. On réalise aussi qu'il s'agit majoritairement d'adolescents issus de l'immigration, avec souvent beaucoup de brutalité et de dénuement au sein des familles.
Le travail pédagogique d'enseignement de la richesse et des subtilités de la langue française y est décrit d'une façon très vivante et pleine d'humour. Mais, pour le professeur, dont on ne saura quasiment rien de la vie privée, que c'est dur! Quel travail d'équilibriste entre la compréhension des difficultés des uns et des autres et l'exigence de respect de l'enseignant par l'élève. Tout cela raconté avec souvent beaucoup d'ironie, aussi bien les relations professeurs-élèves que professeurs entre eux, et élèves entre eux... Ainsi, des descriptions absolument savoureuses des détails vestimentaires des un(e)s et des autres, des pauses autour de la machine à café ...., et d'autres plus tristes ou poignantes, par exemple quand un élève est convoqué avec ses parents en vue d'une exclusion.
Je me suis demandé ce qu'il en est maintenant: est-ce pire...ou mieux?. En tout cas, il n'est jamais fait mention,dans tout le récit, d'une violence des parents à l'égard des enseignants, comme on nous en parle ces dernières années dans les médias. Donc, c'est sans doute pire maintenant.

RÉSUMÉ: "Entre les murs" s'inspire de l'ordinaire tragi-comique d'un professeur de français. Dans ce roman écrit au plus près du réel, François Bégaudeau révèle et investit l'état brut d'une langue vivante, la nôtre, dont le collège est la plus fidèle chambre d'échos."

MON AVIS: Ecrit il y a plus de 10 ans ce roman nous enferme entre les murs d'un collège . Un de ces établissements réputés "difficiles". le quotidien de ces profs blasés, tentant d'inculquer un semblant de savoir à des élèves qui ne comprennent rien ou ne veulent pas apprendre. Les parents dépassés. le principal essayant de grappiller quelques points pour que son établissement ne figure pas en bout de liste. Les jérémiades des uns, le ras-le-bol des autres, et un système totalement obsolète qui nous montre déjà ses faiblesses. Des élèves insolents,irrespectueux, bagarreurs et quelques uns trop rares, qui bossent.
ça vous rappelle quelque chose ? Cette fiction c'est le monde réel et encore là c'était gentillet. Où en est-on aujourd'hui? 13 ans plus tard je dirais que si je devais lire un livre qui déroule son histoire dans ce même collège , les choses ne se seraient pas forcément arrangées.

Le professeur de français, narrateur, constate et raconte, et avec un flegme qu'il est loin d'éprouver, affronte ses élèves jour après jour, sans faillir .Il fait parti de ceux qui sèment patiemment des miettes de savoir, il ne lâche rien, ne se plaint jamais.Il ne baisse jamais sa garde et se fait respecter. Il fait son job et je dis chapeau! Oui chapeau à lui et à tous ceux qui ont un jour choisi le métier d'enseignant et qui déploient tout leur savoir-faire, souvent dans des conditions déplorables.

Une vision du milieu scolaire dit défavorisé, qui est aujourd'hui dépassée mais pas moins édifiante.

J'ai adoré ce livre qui montre le quotidien d'un prof de français dans un collège de ZEP (nouvellement REP).
Etant moi-même enseignante, j'ai trouvé ce livre très bien écrit et particulièrement réaliste (normal me direz-vous... puisqu'il décrit son quotidien).
En bref, à recommander à tous.

Appel au secours d 'un jeune prof.
Ses élèves sont perdus, provocateurs, agressifs, en échec scolaire mais loin d'être bêtes.
Rechercher la confrontation est un jeu pour eux.
Le corps enseignant impuissant a baissé les bras.
Trop jeunes ou bornés pour voir la main que leur professeurs leur tend.
Trop enfermé entre leurs murs.

Comme beaucoup de lecteurs, pour une fois j'avais vu le film avant de lire le livre. Je n'ai pas retrouvé dans le livre l'esprit du film.

A la lecture du livre, j'ai en effet ressenti un certain malaise : les professeurs semblent tellement démobilisés, intéressés ni pas leur métier ni par leurs élèves. Leurs conversations en salle des professeurs sont navrantes.

Le professeur de français (François Bégaudeau) manque totalement d'enthousiasme pour son métier. Il est vrai que ses élèves ne semblent pas non plus très intéressés par ses cours ; leur niveau scolaire pour des élèves de 3eme est désastreux ; c'est pourquoi d'une part on ne comprend pas l'attitude du professeur qui ne semble rien faire pour essayer de les intéresser d'autre part on s'interroge sur le rôle de l'éducation nationale : on ne peut pas tout mettre sur le milieu familiale dont sont issus les élèves pour expliquer leur niveau.

L'histoire se passe dans un lycée parisien (19eme ?) : les professeurs devraient donc être plus motivés , ils ne se retrouvent pas dans le fin fond d'une banlieue.



Les professeurs de banlieue que j'ai eu à rencontrer dans le cadre des études de mes enfants étaient majoritairement des hommes et des femmes qui croyaient à leur métier et respectaient leurs élèves. Il est vrai que le niveau des élèves dans les collèges où ils ont été étaient très supérieurs au niveau des élèves de M. Bégaudeau.

François Bégaudeau raconte dans ce livre le quotidien d'un prof de français qui enseigne dans un collège de banlieue défavorisée. Etant lui-même prof, c'est un sujet qu'il connaît bien et du coup son livre est criant de vérité. Après l'avoir fini, on se dit qu'il faut vraiment être un prof très très motivé pour avoir la patience d'apprendre des choses à ces enfants parfois attachants, mais souvent très difficiles.