Entre les murs, c'est l'histoire d'un collège, contée par un professeur de français qui y officie. Avec un humour cynique,
François Bégaudeau nous met face à une réalité que l'on connaît trop peu : celle d'élèves en difficulté, qui parlent et écrivent très mal ; celle de professeurs démunis voire démissionnaires ; celle de parents dépassés.
Le récit alterne trois différentes situations : le professeur et ses élèves lors d'un cours, les professeurs entre eux dans la salle des profs et les professeurs face aux parents d'élèves.
Je pense avoir saisi le message que souhaite faire passer l'auteur, à savoir le caractère extrêmement répétitif des relations avec les jeunes (et avec les collègues aussi d'ailleurs), comme par exemple demander tous les jours à un élève de rabattre sa capuche et d'enlever son bonnet. Des petits riens qui doivent être frustrant et abrutissant pour les profs.
De plus,
François Bégaudeau décrit très bien les situations délicates comme des parents qui parlent à peine français, à qui l'on ne peut faire comprendre les difficultés de son enfant. Ou encore les problèmes d'intégration et de racisme.
Néanmoins, malgré le caractère socialement intéressant du récit, les problèmes que met en avant l'auteur l'obligent à adopter un style très particulier : répétitions à gogo et dialogues en langage parler. Cela donne une ambiance très lourde et une lecture qui n'est pas du tout fluide. Résultat, j'ai survolé les pages sur la fin car je commençais à être lassée.
Aussi, je ressors mitigée de ce récit. Je dirais que je n'ai pas accroché au style, mais je reconnais qu'il correspond parfaitement à ce que l'auteur veut démontrer. Indéniablement, que l'on aime ou non, la particularité de ce livre est de nous heurter par son originalité. Mais une originalité somme toute très simple puisqu'elle reflète simplement une réalité quotidienne dans certains collèges.