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sur 694 notes
Fançois Begaudeau raconte son expérience de professeur dans son roman Entre les murs. Il y fait le récit du quotidien d'un prof de français dans un collège de banlieue parisienne. La réalité et l'oralité sont au rendez-vous car François Begaudeau a voulu rester au plus près de la langue parlée. Il rappelle que les professeurs sont des humains comme tant d'autres avec leur peine, leur ennui et leur humour.
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Suite de mon avis sur cet ouvrage :


"Il y a ce que l'on sait, et il y a ce que l'on ignore" André Gide


Je tiens à remercier Tatum (http://susauvieuxmonde.canalblog.com/) pour ses mails et pour l'échange téléphonique qui suivit. Je dois dire qu'il a réussi à m'intriguer et que l'ennui est en train d'être remplacé par une forte envie d'en savoir plus et donc de me replonger dans ce livre.

Voici un morceau choisi du message qu'il m'a envoyé en réponse à ma "critique" :

(...) (1) après coup (après le film, après la Palme d'Or, après les polémiques sur le film), on peut avoir l'impression que le livre a été encensé par la critique... Je ne suis pas sûr du tout que ce fût vraiment le cas. Critique au Cahiers, musicien post-punk, instituteur en rupture de consensus, Bégaudeau avait plutôt tout pour qu'on le déteste (jadis). Pas vraiment ce que tu appelles quelque part "des produits grand public".

ELM faisait partie de ces livres qui sont "globalement défendus" -- par les gens qui l'avaient lu (avant le film, toujours), mais il n'appartenait pas à ce corpus de dix ou vingt livres par mois que personne ne lit et que tout le monde feint de connaître pour pouvoir en dire du bien... ou du mal, selon le sens du vent.

(2) une pétasse est bel et bien une pute. Trésors de la langue française :

PÉTASSE 1, subst. fém.
Arg. ou vulg. [Empl. le plus souvent comme injure] Prostituée débutante ou occasionnelle, femme facile. Sal' pétasse. Bonne à tout faire et propre à rien (BRUANT 1901, p.266). Il courtisait la patronne et disait: «Ce n'est pas une ménesse, ce n'est pas une pétasse. Exactement, une moukère» (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.219).
Prononc.: [petas]. Étymol. et Hist. 1878 «prostituée» (RIGAUD, Dict. jargon paris.). Dér. de péter*; suff. -asse*, avec infl. de pute*, putasse*. Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.137. RADTKE (E.). Typologie des sexuell-erotischen Vokabulars [...]. Tübingen, 1979, p.117.

Dans la scène à laquelle tu fais allusion, il me semble que l'élève a donc raison contre le pauvre prof., qui ne conteste pas le sens du mot, mais conteste avoir VOULU la traiter de pute. Je te dis ça de mes mouares. Cette seule scène élargit très nettement le "champ" du livre, qui n'est pas simplement un pleurnichoir sur cette-pauvre-langue-française que les gosses n'ont de cesse que d'esquinter (pas seulement ceux des banlieues, comme tu le dis justement, d'autant que Bégaudeau enseignait à Paris).

(Rappelons aux gens qui déplorent la dégradation permanente et quotidienne de notre "belle langue" est plus le fait des guignolos de la presse rock et culture, des attachés de presse de tout poil, les publicitaires, des enseignants flemmards, des démagogues communicants des partis politiques (surtout de gauche, bien sûr) et de l'ensemble du corpus socio-cul de ce magnifique XXIe siècle en devenir qui travaillent de manière délibérée à la déglinguer, cette langue (pour des motifs variés)... tu le sais aussi bien que moi... beaucoup plus que ces pauvres "jeunes" qui ont bon dos. Là-dessus, Bégaudeau et moi sommes d'accord. Son livre s'interrogeant beaucoup plus sur l'échec du prof (lui ?) (et, donc, du père, du bibliothécaire, du curé, etc.) à transmettre la langue et la culture qui va avec, que sur le mal-parler et le mal-savoir des élèves.(...)
Lien : http://gothicsenebrus.canalb..
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J'ai pas grand chose à dire sur ce livre, connaissant les collèges difficiles, il est assez réaliste ! le film est très bien aussi !
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Entre les murs est l'histoire d'un enseignant de français qui travaille dans un quartier difficile où l'immigration est importante. Ou plutôt, Entre les murs est un enchainement de faits, qui se déroulent entre les murs du collège, relatés par cet enseignant de français. Les faits se suivent mais ne forment pas de véritable histoire. On ne connait des personnages que ce qu'ils veulent bien révéler lors des périodes de classe ou des réunions de personnel. Ce sont peut-être des raisons qui expliquent pourquoi ma lecture manquait de rythme.

Dans le film, j'avais aimé l'humour, un brin baveux, de l'enseignant. Il se moquait parfois des réponses ou des comportements de ses élèves mais ça me semblait sans conséquence. Dans les situations auxquelles il était exposé, l'humour était sa meilleure arme mais dans le livre, il frise l'arrogance. Pour moi, un enseignant doit s'efforcer d'être un modèle. Si le modèle est arrogant, il ne faut pas se surprendre que les élèves soient pénibles et se montrent peu coopérants.

Par ailleurs, certaines anecdotes valent la peine d'être lues. Je pense principalement à celles ayant trait aux différences culturelles entre l'enseignant et ses élèves, et entre les élèves eux-mêmes. J'aurais pu relever de bonnes citations si j'en avais eu le courage. L'exaspération de certains enseignants de ce milieu était aussi bien exprimée. En fait, il n'est pas mauvais, j'y ai fait de jolies trouvailles. J'avais possiblement de trop grandes attentes après le visionnement de l'oeuvre portée à l'écran. Je crois que c'est la première fois que je préfère une adaptation au livre qui l'a inspiré.
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Un prof de français, dans un collège de la région parisienne, décrit au plus prêt de la réalité son métier. Un très bon portrait de l'éducation nationale actuelle et de ses malaises.
Prix du livre 2006 Télérama / France Culture.
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François Bégaudeau est professeur de français dans un collège du 19ème arrondissement de Paris, en Zone d'Education Prioritaire. A travers une succession de saynètes, il dépeint le quotidien de sa vie de professeur dans ce collège (activités d'enseignement, réunions, conseils de discipline, pauses avec les collègues). Nous suivons ce professeur dans son quotidien d'enseignant depuis la rentrée de septembre jusqu'aux vacances d'été.

Si je n'ai guère « accroché » au début (du fait du style très réaliste de l'auteur, sans aucune analyse critique des situations narrées), les effets de répétition (motifs brodés sur les T-Shirts par exemple, le bonnet de Souleymane, les récriminations de Dico, …), le comique de situations burlesques (qu'est-ce que ça veut dire scénario ? vraisemblable ? somme toute ?), les bons mots du prof qui « charrie », le langage vivant du « parler banlieue » m'ont séduits et portés à apprécier la lecture du roman.
Mais que le lecteur qui cherche une réflexion approfondie sur l'enseignement en ZEP (réflexion donnée par l'auteur, à travers une analyse des situations) passe son chemin. Ici, le style est très réaliste, allant jusqu'à oblitérer toute analyse psychologique et sociologique des personnages. C'est au lecteur d'inférer ces analyses, à partir des faits bruts retranscrits.
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J'ai été très décue. En quoi est-ce un roman ? J'ai trouvé le professeur aussi désenchanté que ses élèves, il a complètement renoncé à les tirer vers le haut et finit par adopter leur manière d'être. J'attends avec impatience la sortie du film primé à Cannes pour comparer avec le livre.

J'ai vu le livre et j'en ai été très agréablement surprise mais cette oeuvre laisse un constant très inquiétant et amer sur l'avenir des jeunes...
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Je découvre pour la première fois ce roman après avoir visionné l'oeuvre cinématographique.
Je pense qu'il est bon de connaître la pensée de François Begaudeau pour apprécier le livre à sa juste valeur et en tirer sa substantifique moelle. En effet l'auteur qui fut lui même professeur de français est devenu très critique envers le système scolaire quil'a quitté avec amertume, il le considère comme une structure oppressive, humiliante et contre productive pour l'élève issus d'un milieu populaire (immigré ou ouvrier etc..) un système qui reproduit les inégalités en les légitimant étant au service du mythe méritocrate bourgeois. D'où le titre du livre aux accents foucaldiens
A cette aune je trouve le livre bien plus intéressant et engagé que l'oeuvre ciné qui se contente d'une captation ayant son interêt ,mais au discours assez restreint.
Le texte est rempli de sarcasme, les altercaltions prof/élève montrent que bien souvent les accents de spontanéité des jeunes sont plus légitimes que le mépris du prof contraint dans sa fonction à garder une posture écrasante et pétrie de contradictions. Évidemment ce n'est pas une critique pure de la figure du prof face à une complète réhabilitation de l'élève puisque l'un se rachète quelquefois tandis que les autres sont souvent déconcertants. C'est vraiment une vision à charge de la structure qui dépasse les individus en les aliénant.
Les élèves ont souvent des remarques sensées mal formulées tandis que les dialogues de la salle des profs sont consternants de platitude.
J'ai vu quelque critiques n'ayant pas cernées le caractère sarcastique de l'oeuvre , s'insurger face au mépris du narrateur , le mépris de classe etc.. alors que c'est justement là où veut en venir l'écrivain. ils critiquent donc le livre pour ce qu'ils devraient lui trouver de louable et de singulier. C'est un contre-sens dommage a mon sens.
Au delà de ça le livre garde l'espièglerie et le potentiel comique de ses dialogues ainsi que la captation naturaliste qui avait fait le succès du film.
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François Bégaudeau (ancien prof de l'Education nationale) est un auteur qui est sorti de l'ombre à la faveur de la sortie de son livre en 2006, mais surtout après la palme d'or octroyée à son adaptation cinématographique éponyme (réalisée par Laurent Cantet) obtenue en 2008. Il jouera d'ailleurs le rôle de son personnage dans le roman et en sera récompensé (mais est-ce bien un roman tant ce livre s'apparente plutôt à un journal intime).

Bref, François Bégaudeau est un citoyen engagé du moins est-ce l'image qu'il donne à voir en interviewes) dont je partage certaines idées, aussi m'attendais-je dans son livre à un réquisitoire en bonne et due forme de la façon dont le savoir est dispensé aujourd'hui dans les écoles.
Quelle déception donc à la lecture de ses propos désenchantés ! On se demande bien ce que ce prof de collège est allé faire dans cette galère, tant il semble vouloir être ailleurs (ce qui est explicitement formulé par d'autres professeurs), tant il dispense son savoir a minima à ses élèves (d'aucuns argueront qu'ils se met à leur niveau, certes...), tant il a depuis longtemps baissé les bras, tant il semble ne pas pouvoir (ou ne pas vouloir ?) faire plus pour ses élèves, pour ses collègues, et pour lui-même. La figure du prof en prend grave un coup comme dirait les jeunes de sa classe !
Et puis, il y a ces jeunes, une grosse vingtaine qui semblent être un ramassis caricatural de clichés (hormis les quatre transfuges chinois). Je ne peux (et ne veux) croire que la réalité d'une classe (même dans un quartier défavorisé de la région parisienne) est celle dépeinte dans ce livre. Quelle désespérance ! Clairement, si telle devait être la réalité, on se demande bien ce que l'on cherche à faire dans ces classes qui, de fait, ont un format et des contenus complètement inadaptés au niveau de ces élèves. le choix d'une écriture "parlée" dans ce livre m'a particulièrement gênée. Si je peux comprendre qu'elle est est celle des jeunes parisiens, j'ai dû mal à l'accepter venant du prof qui est censé montrer l'exemple.
Et puis, il y a les intermèdes des intercours ou des pauses en salle des profs !!! Là encore, cela me semble tellement caricatural et si c'est la réalité, c'est grave ! Comment peut-on exiger des élèves du respect vis-à-vis des profs si eux-mêmes ne sont pas capables de se respecter eux-mêmes en tant que profs.
Bref, un livre qui semble vouloir dénoncer la situation actuelle dans les collèges français réputés "difficiles" mais qui est dérangeant car il ne fait que témoigner... que mettre le focus sur une réalité, sans éclairage contextuel et sans véritablement dénoncer (pas de revendications, pas de combats des profs, pas de remise en cause des institutions et du système dans lequel ces jeunes sont in fine prisonniers)... et surtout, il montre que la direction, les profs ont baissé totalement les bras... Ils ne font tant bien que mal en attendant d'obtenir leur mutation dans l'établissement de leur choix (dans leur département d'origine ou dans un DOM-TOM). Alors qu'avant, les profs étaient aux avant-postes de toutes les luttes revendicatives... Que reste-t-il de ces figures titulaires (dont beaucoup étaient dans la Résistance durant la guerre) qui contribuaient à transmettre tout leur savoir, à faire avancer les élèves, à les faire s'élever dans la hiérarchie sociale ?
Il ne me reste plus qu'à voir l'adaptation cinématographique dont j'espère qu'elle sera plus digeste par la forme (même si le fond ne changera guère, j'en ai bien conscience). Je me demande d'ailleurs si je vais perdre mon temps précieux à la visionner ?
Encore une fois, je suis restée sur ma faim. J'ai eu un mal fou à avancer dans ma lecture. Littéralement, cela me gonflait ! Et je me suis dit "Tout ça pour ça ?".
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Lecture intéressante !! Cela se lit comme un journal de bord.....au début j'avais un peu de mal......je me disais : " oui et alors!!??" mais en fait je pense que l'auteur fait exprès de pas faire d'analyse, il retrace les faits.....nous laissant ainsi libre de nos analyses et conclusions.....
L'écriture "parler-jeunes" ne m'a pas dérangé, c'est exactement comme cela que j'entends parler "mes" jeunes et en effet cela pose bien un problème de compréhension et de communication entre eux et nous.....nous n'avons pas le même langage et s'il est nécessaire de les reprendre souvent à ce sujet, à nous aussi d'essayer de faire un effort de compréhension.....de nous adapter....j'ai bien aimé aussi les parties décrites dans la salle des profs !!
J'ai hâte maintenant de voir le film.

lu en 2008.
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