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3,72

sur 137 notes
Je vois que les critiques sont extrêmement positives mais je dois dire que je suis passée à côté de ce nouveau livre d'Antoine Bello. Pourtant j'ai adoré Les Falsificateurs ainsi que L'homme qui s'envola. Je trouve que cet auteur fait toujours preuve d'une imagination incroyable.
Là malheureusement la mayonnaise n'a pas pris, je me suis ennuyée, j'avais l'impression de ne pas avancer, j'ai abandonné au bout de 150 pages. Tant pis, vivement son prochain livre !
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Un engrenage digne des romans-feuilletons les plus addictifs. Il trimbale le lecteur de surprises en rebondissements et, à la manière de Scherbius qui, fou ou imposteur, mène son analyste par le bout du nez, Antoine Bello nous embarque là où on ne l'attend jamais.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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« Pour ne jamais faillir, Scherbius a un truc : il s'imagine qu'il est Jean-Paul Belmondo et qu'une demi-douzaine de caméras suivent ses moindres faits et gestes. »
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Tout jeune déjà il a bluffé son éditeur en gagnant sous deux identités différentes un concours de nouvelles. Pour Antoine Bello, la vérité n'existe pas. Les faits existent, la réalité existe, mais la vérité est un concept.
De fait, rien n'est vrai dans son dernier roman, et pourtant tout existe.
Ça commence à la fin des années soixante-dix par un très jeune psychiatre dont le premier passant (« le premier venu », littéralement) est un imposteur magnifique. Pendant vingt-cinq ans, leurs destins vont être intimement liés et nous sont racontés par le biais de six éditions du même livre, un best-seller absolu, ajoutant à chaque nouvelle édition un complément. Quelle est la pathologie exacte de ce Scherbius impossible à cerner et pourquoi son psychiatre se laisse-t-il si facilement berner encore et encore ?
En tant que lecteur on s'attend tellement à l'entourloupe que l'on scrute chaque détail avec circonspection et on a de la matière : notre psy est gratiné, tout de même (et férocement amusant avec ses emportements anti-américains, par exemple).
De l'humour, il y en partout et ça participe à l'effet dévoration : il est impossible de faire quoi que ce soit d'autre une fois qu'on a commencé ce roman. On a envie d'en poursuivre la lecture de préférence à tout autre activité (y compris le sommeil) et c'est tellement rare.
Apologie de la fiction par excellence, cette histoire de dingue(s) (littéralement, encore une fois) nous balade exactement comme elle en a envie et on en redemande.
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« Il maraude pour ne pas écorner son pécule », « Il me regarde avec commisération », « une hypothèse audacieuse s'échafaude en moi », « Il compense une certaine étroitesse lexicale par un usage désinhibé de l'argot », « Je vous dois des excuses, les plus humbles, les plus plates qui se puissent imaginer. », « Nul doute que mon incurie les eût copieusement divertis. » ==> Les premières années débordent d'un style très travaillé. Ça s'estompe au fil du temps qui passe.
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« Eh physique, l'examinateur m'a demandé de calculer la durée du vol d'un boulet de canon ; j'ai trouvé huit ans et demi; il m'a dit : « Non, ça c'est le temps qu'il vous faudra réviser pour avoir votre bac. » »
Lien : https://cuneipage.wordpress...
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Imaginez : vous êtes un jeune psychiatre et vous vous installez dans ce cabinet dont vous rêviez depuis longtemps, situé sur le prestigieux boulevard Saint-Germain. Ici vous placez une bibliothèque bourrée de livres qui saura certainement rassurer votre clientèle, là un beau bureau avec un plateau en verre où vous poserez votre bloc tout neuf d'ordonnances. Vous vous reculez un peu, admirez l'ensemble, fier d'imaginer l'avenir prometteur qui se dessine devant vous lorsque, soudain, le téléphone sonne.
Premier appel…
Pour un rendez-vous?
Non, pas vraiment… C'est un éminent collègue, Francis Monnet, directeur du service de psychiatrie de l'hôpital Cochin… Un ponte, quoi !… Comme tous les étudiants en psychiatrie, vous connaissez par coeur son Manuel de la schizophrénie paranoïde.
Pourquoi appelle-t-il ? Votre curiosité s'en trouve pour le moins aiguisée !
Il vous explique que les services du Premier Ministre lui ont confié le soin de s'occuper d'un « imposteur » (les guillemets sont importants), un certain Scherbius, est-ce que vous accepteriez de vous occuper de lui? Vous venez juste de vous installer et l'on ne peut pas dire que vous crouliez sous les rendez-vous, alors, vous acceptez. Votre collègue viendra chez vous demain pour vous expliquer le cas. Vous acceptez…
Vous acceptez, certes, mais avez-vous pris conscience de ce qui venait de se passer ? Dans quelle galère vous vous étiez embarqué ? Non ? Eh bien, sachez-le quand même, c'est fort dommage pour vous… Vous êtes maintenant embarqué… POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE… C'est le moins qu'on puisse dire !!!
Bon, que je vous dise tout : je ne connais Antoine Bello que depuis peu mais je suis FAN. 2016 : Ada, j'adore ; 2017 : L'homme qui s'envola, même chose ; 2018 Scherbius (et moi), et toujours le même enthousiasme. J'ajouterais même qu'il me semble que le 2018 est un très très bon cru. Pourquoi ? Parce que ce texte est bourré d'humour (ah, les scènes improbables, les notes en bas de page etc, etc !) Franchement, je ne me souviens pas de m'être autant amusée en lisant un texte littéraire. Quelle invention, mais quelle invention !
Et je ne vous parle même pas de la construction… Je vous laisse la surprise !
On se balade entre la franche parodie, un mélange de vrai… (c'est hyper-documenté : vous saurez tout sur le DSM, le TPM et la psychanalyse n'aura plus aucun secret pour vous…), et de faux (à vous de démêler l'un de l'autre - après tout, Scherbius n'est-il pas un imposteur ?) Franchement, certaines situations sont hilarantes et j'imagine aisément avec quel plaisir Bello s'est amusé à raconter les histoires les plus folles, les plus déjantées… On se régale, on rit, on sent que Bello nous manipule à travers ses personnages et on en redemande.
Car au fond : QUI EST SCHERBIUS ? A cette question, s'en ajoutent bien d'autres : d'où vient-il, que veut-il, que cherche-t-il, quelles sont ses motivations, qui parle lorsqu'il prend la parole - lui ou un autre ? Porte-t-il toujours un masque ? Qui est cet homme ?
Un mystère… Une énigme…
Il faudra tout le talent de notre jeune psychiatre pour tenter de cerner ce personnage à faces multiples…
Mais Scherbius est-il un personnage classable, étiquetable, son cas est-il diagnosticable ? Est-il un escroc ou un malade ? Doit-on le mettre en prison ou tenter de le soigner (ou les deux à la fois?) Un manipulateur ou un manipulé ? Et s'il n'était pas celui qu'on croyait, à moins que...
Mais chut...
J'ajoute juste une chose : vous trouverez, au coeur de l'oeuvre, comme souvent chez Bello, une réflexion sur les pouvoirs de la littérature, de la fiction, une interrogation sur l'acte même d'écrire...
Un roman brillant, complètement JUBILATOIRE et, évidemment, à lire ABSOLUMENT !!!
(Volontairement, je vous en dis peu sur l'intrigue… croyez-moi, j'ai mes raisons!)
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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« Scherbius (et moi) » est le onzième roman d'Antoine Bello, qui, au travers du témoignage de Maxime le Verrier, psychiatre, explore avec virtuosité les arcanes du cerveau d'un affabulateur de génie, imposteur insaisissable et terriblement séduisant…mais qui est vraiment le diabolique Scherbius ?
Le récit de le Verrier commence en 1978, lorsqu'on lui adresse un patient, Scherbius, qui s'est fait cueillir se faisant passer pour une personnalité officielle venue accueillir un dignitaire africain à l'aéroport de Villacoublay (!). Scherbius lui raconte sa vie (rocambolesque), marquée par un passage au monastère Notre-Dame d'Acey, une tournée triomphale des lycées de Lorraine, et mille petits boulots sous des identités toujours différentes. Scherbius a une mémoire phénoménale et un don pour les chiffres – ça aide. Sur la base de ces entretiens, le Verrier finit par diagnostiquer un ‘TPM' (Trouble de la personnalité multiple), une affection mal identifiée à l'époque, mais qui grâce à son témoignage, gagne ses lettres de noblesse et lui vaut une reconnaissance unanime de la profession. Enfin, c'est mal connaître Scherbius que d'imaginer qu'il va se laisser coller une étiquette de TPM, et mettre fin à ses entourloupes…
La première partie, très documentée sur l'histoire des maladies psychiatriques, nous révèle un le Verrier professionnel, empli de confiance et engagé dans une démarche scientifique. Suite à cette introduction qui regorge d'anecdotes savoureuses sur la vie supposée de Scherbius, surgit tout à coup un second livre, plus court, qui vise quelques années plus tard, à faire une mise au point sur la première édition…et ainsi de suite, tels des repentirs en peinture, jusqu'en 2004, date de la sixième (et ultime) édition. Ce montage audacieux permet à Antoine Bello de mettre en lumière l'évolution chronologique, sur plus de vingt ans, des rapports entre les deux personnages. Plus on progresse dans le roman, et plus la narration se fait introspective et intime; on sent que les convictions scientifiques de le Verrier en début de carrière ont été passablement ébranlées, et que désormais, il s'intéresse à l'homme Scherbius, plutôt qu'au patient. le livre se termine sur un feu d'artifice de références littéraires, et on le referme épaté par ce souffle romanesque, cette construction, cet imaginaire foisonnant, pourtant basé sur des références (a priori?!) bien réelles. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2kiYUQq
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Le mystère à multiples fonds d'une imposture pathologique… et d'une singulière relation patient-psychiatre. Vertigineux.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/16/note-de-lecture-scherbius-et-moi-antoine-bello/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Mais où va-t-il chercher tout ça ? J'étais à peine remise de ma course folle auprès de L'homme qui s'envola, les maximes d'Ada me trottaient encore dans la tête et voilà qu'Antoine Bello remet ça ! le pitch est alléchant. Ce portrait d'un imposteur de génie qu'un psychiatre se met en tête de diagnostiquer puis de guérir... Encore un face à face comme sait les orchestrer Antoine Bello, après le fuyard et l'enquêteur, le détective et l'intelligence artificielle voici donc le thérapeute et le caméléon.

Ce qu'Antoine Bello nous met entre les mains est un livre rassemblant les six éditions de l'étude publiée par Maxime le Verrier aux Editions du Sens, entre 1978 et 2004. Une étude dont l'unique sujet est le fameux Scherbius qui débarque un jour dans le cabinet du jeune psychiatre alors débutant et qui est loin de se douter que la relation avec son patient va l'occuper durant toute sa vie active. Scherbius est un individu étrange et captivant, une sorte de caméléon qui se glisse dans la peau de tas de personnages et chez lequel le Verrier, après l'avoir écouté exposer sa vie, finit par diagnostiquer un syndrome de personnalités multiples. La publication de la première édition de son étude est un immense succès qui lance sa carrière et sa réputation. Pourtant, ce n'est que le début de l'aventure. Car Scherbius ne se pose jamais, ne cesse d'inventer... au point que le jour où les organisateurs d'un colloque dans lequel le Verrier doit intervenir lui demandent d'apporter quelques éléments factuels, le psy va s'apercevoir que la dimension de la pathologie de Scherbius déborde largement du cadre initial. Alors ? Imposteur ? Affabulateur ? Malade ou menteur ?

C'est tout le jeu auquel Antoine Bello convie son lecteur avec, encore une fois, un certain brio. D'abord dans la forme et la construction narrative avec lesquelles on a vraiment l'impression d'avoir affaire à un véritable psy. Rien ne manque, ni les références aux études américaines, les rivalités entre chercheurs, ni même les notes de bas de page (savoureuses !). Ensuite dans le propos où l'on retrouve l'un des thèmes favoris de l'auteur, cette réflexion autour du rôle de la littérature, de la façon dont elle inspire nos vies, avec, cette fois une ode au pouvoir de l'imaginaire. Quand Scherbius déclare à le Verrier "Rien ne risquait de leur arriver. Ils n'étaient qu'eux", on mesure à quel point s'inventer de multiples personnages est plus que vital pour lui. Tandis que de son côté le psy s'inquiète pour son patient de "l'effet sur son psychisme de toutes ces histoires qu'il se raconte. La fiction est un virus qui contamine tout ce qu'il touche."

J'ai l'impression de dire la même chose pour chaque nouveau roman d'Antoine Bello mais tant pis : c'est intelligent (parfois brillant), troublant (on se demande sans cesse où est la vérité) et ludique (pas sûr que les études des psys soient teintées de tant d'humour d'habitude). Ceux qui aiment s'évader avec les livres sont doublement servis (je vous laisse découvrir pourquoi). Je suis épatée par la consistance de l'ensemble (la trame de fond qui reprend l'actualité des trois dernières décennies, Scherbius en plus !) au point de me demander si, tout comme il avait mis beaucoup de lui dans John Walker, le héros de L'homme qui s'envola, Antoine Bello ne serait pas lui-même atteint du syndrome de personnalités multiples. En tout cas une chose est sûre, ce livre n'est pas une imposture.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Certes je suis un grand amateur de Bello. Mais là, je crois que l'on touche à un aboutissement. Ce livre-ci me semble une synthèse brillante entre tous ses thèmes de prédilection: la singularité, l'accomplissement personnel, la trahison de la réalité, la littérature prescriptrice du réel... Bien que lecteur lent, j'ai dévoré ces quatre cent cinquante pages d'une traite. On a tellement envie de voir jusqu'où ira Scherbius...
Et, évidemment, la structure du récit elle-même est magnifique. Un texte initial, adjoint d'appendices progressivement ajoutés au fur et à mesure des rééditions, au rythme des réévaluations de diagnostic.
Bref, jetez-vous dessus.
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