(L'équipe des Coincés chez nous remercie bien chaleureusement le site Babelio et Gallimard pour le cadeau de ce roman en « avant-première » ; Nous y avons été très sensibles et c'était pour nous un hommage de recevoir le dernier « Benacquista » !)
Romanesque est un roman très attendu de cette nouvelle rentrée littéraire. On ne présente plus l'auteur français très connu, l'écrivain de l'excellent
Quelqu'un d'autre ou encore
Homo Erectus ou le plus connu
Malavita ; mais aussi le scénariste de Sur mes lèvres ou de battre mon coeur s'est arrêté, pour ne citer que quelques oeuvres… Bref, vu le gabarit de l'écrivain, et le grand respect que lui voue mon mari depuis que je le connais, je m'attendais, pour être honnête, à lire un truc simplement…Prenant et génial.
Je suis du coup un peu embêtée d'avoir un avis moins dithyrambique que celui escompté, mais bon on ne peut pas être bon partout et tout le temps.
Romanesque raconte, pour être brève et ne rien dévoiler, l'histoire de deux amants éternels que RIEN (le choix de ce mot n'est pas anodin) ne peut séparer, au point qu'ils finissent en légende universelle traversant les siècles et les continents. En très gros et sans intrigue, alors que bien évidemment il y en a une à découvrir. L'histoire en tant que telle est très originale et pleine de bonnes idées et de poésie, mais à titre personnel, la mayonnaise n'a pas pris. L'écriture ? le style ? le rythme ? le dénouement pour moi trop évident en dépit des fioritures qui encadrent la narration ? Je n'en sais rien, mais toujours est-il que je me suis ennuyée parfois et que je me suis même dit pendant une sieste de mon fils « bon allez je finis les 40 dernières pages, afin de passer à autre chose… », ce qui je pense n'est pas très bon signe.
Le livre fait 230 pages et je suis en vacances. Si j'avais été embarquée, je pense qu'il aurait été fini en 48 heures, notamment parce que je ne peux pas lire toute la journée avec un enfant de 2 ans et demi en vacances qui me sollicite en permanence. Or là, j'ai mis une semaine, préférant durant ses siestes cuisiner, faire une sieste, papoter etc. le temps de lecture est pour moi un véritable indice de notre implication dans un livre. A titre comparatif, j'ai lu juste après
l'Amant de
Marguerite Duras qui fait le même nombre de pages. En trois jours c'était plié…
Bref,
Tonino Benacquista est un vrai artiste talentueux, qui a fait ses preuves plus d'une fois et qui a tout le temps des idées originales et plaisantes.
Romanesque n'y échappe pas, mais ne semble pas assez abouti, un peu comme une écriture rapide et sans relecture, un premier jet qui montre du potentiel mais qui n'est pas tourné assez « lecteurs » pour moi.
Jo la Frite
PS : Tom la patate (le mari qui adore
Tonino Benacquista) vient de lire ma critique et tient à rajouter deux commentaires, puisqu'il a lu le livre tout comme moi et partage sensiblement mon avis. Voici ses deux points :
- point positif : le livre décortique aussi la création d'une légende et comment celle-ci n'est jamais celle que l'on croit ;
- point plus négatif : les deux amants supposés donc très emblématiques n'ont aucune épaisseur. On ne leur attribue aucun trait de caractère ni physique. Pour nous, ils ne prennent pas forme et donc ne nous embarquent pas. Cela rejoint un peu ce que je disais sur l'aspect « non tourné lecteurs ».
Tom la patate conclue sur le fait que c'est un sujet impossible, dont l'objectif de conter l'histoire d'amour éternelle par excellence est probablement trop ambitieux.
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