AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 498 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Donato et Emilia sa fille, Italiens aisés et cultivés, débarquent à Ellis Island aux portes de New-York en 1910, avec de nombreux autres migrants. le roman raconte leur premier jour et leur première nuit sur cette île. Lui est veuf, comédien, ne se sépare jamais de l'Enéïde. Elle, est belle, peintre et avide de liberté.

Ils vont croiser un photographe de père Islandais , Andrew Jonsson ; Esther, une Arménienne, dont toute la famille a été massacrée, et Gabor, violoniste et bohémien, arrivé avec son clan.

C'est bien écrit et les personnages sont tous très attachants, même les personnages secondaires comme Ruth, la grand-mère Islandaise d'Andrew, Hazel la prostituée d'origine Grecque ou Lucile, la jeune Américaine, pianiste et semblable à l'opale.

En une nuit ils vont ouvrir toutes les portes, au propre et au figuré.

L'auteur insiste beaucoup sur l'importance pour les émigrants d'apprendre la nouvelle langue mais de garder leur langue, de l'apprendre à leurs descendants, de transmettre leur origine et leur culture.

Les dernières pages sont un plaidoyer pour l'émigration, qui est devenue inéluctable.

J'ai aimé découvrir l'histoire, les rêves et les espoirs des émigrants dans la première partie du roman ,moins l'exaltation charnelle et la volupté, très présentes dans la seconde moitié du roman : éveil sexuel d'Emilia dans la soute et réveil sexuel de Donato.
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
Commenter  J’apprécie          150
Jeanne Benameur nous livre un pan de sa vie à travers divers personnages; L'exil.

Les personnages sont attachants et tous très doux malgré la souffrance de quitter son pays pour un autre, où ils pensent trouver la terre promise;

Le thème même s'il est cruellement d'actualité ne m'a pas touchée. Cela m'a semblé très romanesque et irréel.

Ses mots toujours extrêmement bien choisis, oui.
Ses mots me bercent même en décrivant la douleur ou l'absence...
Emilia nous partage son ardeur de vivre, Andrew le " natif" de l'île nous transmet sa nostalgie, son découragement; ...

Lecture mitigée mais ses mots sont tellement justes que je ne peux pas mettre moins de 4*.
Commenter  J’apprécie          150
Vingt quatre heures, c'est le temps de ce magnifique roman qui doit se lire lentement pour en apprécier le style. Emilia arrive à New-York en 1910 accompagnée de son père Donato. Il m'est revenu des images de Titanic de James Cameron, celles de l'embarquement à Southampton, mais ici, c'est du débarquement à Ellis Island dont il s'agit. Chacun arrive à New-York avec son histoire, ses blessures et ses rêves d'une vie nouvelle. On va suivre les premières heures sur le sol américain d'Emilia et de Donato mais aussi la rencontre avec Andrew, le jeune photographe, avec Gabor, le tzigane, avec son violon, d'Esther, de Marucca et de bien d'autres personnages. Des liens vont se tisser entre migrants et avec quelques autochtones dont les parents ou grands parents avaient traversé l'océan à une autre époque, certains s'en souviennent, d'autres semblent l'avoir oublié.
Très beau roman qui fait réfléchir sur ce que peuvent éprouver les migrants d'aujourd'hui entre soif de liberté , fuite de la guerre ou de la misère, désir d'un monde nouveau, espoir d'une vie meilleure.
Lu dans le cadre du challenge multi-défis 2020 et du challenge plumes féminines 2020.
Commenter  J’apprécie          140
C'est un magnifique roman qui traite de l'exil. Andrew, jeune photographe américain monte à bord d'un navire plein d'émigrés qui accostent à Ellis Island. Il immortalise Donato et sa fille Emilia, des Italiens lettrés différents de leurs compagnons de voyage. Ils sont aisés et ont loué un appartement dans le quartier italien, ils ne fuient pas la misère, mais un deuil. La mère d'Emilia est morte quelques années plus tôt et le père ne s'en remet pas, de plus la jeune femme aspire à une liberté impossible pour les Italiennes du début du vingtième siècle, elle ne veut pas devenir une mama mais un peintre. Elle convainc donc son père de partir en Amérique. Andrew sent tout de suite que ce couple est exceptionnel et il tombe sous le charme de la jeune fille.

Les émigrés débarquent enfin à Ellis Island et une longue attente d'un jour et d'une nuit commence, ils sont entassés à plusieurs milliers. Emilia fait la connaissance d'Esther, une Arménienne qui a survécu aux massacres, tandis que Gabor, jeune tzigane joue du violon pour Emilia pour qui il éprouve un coup de foudre. Andrew les retrouve dans la foule et promet qu'il reviendra les chercher le lendemain pour les aider. Il est lui-même le fils d'un émigré islandais et d'une américaine descendante des colons du Mayflower qui en est très fière. Son père a fait fortune à force de travail, mais a renié ses origines. Andrew recherche ses racines et veut devenir photographe, tandis que ses parents souhaitent le voir prendre la suite de son père et lui présentent une jeune fille de son rang comme future fiancée.

Ellis Island est un sas entre le passé et l'avenir, un moment hors du temps. La nuit sera longue pour tous les personnages, elle leur permettra d'aller à la rencontre d'une nouvelle liberté, de rompre avec leur passé, que ce soit pour les émigrés fraîchement débarqués et qui ne savent pas encore s'ils pourront entrer en Amérique ou seront refoulés ou pour Andrew et sa famille qu'il va enfin oser confronter.

Le texte est très beau et très poétique, les mots sont très justes et puissants. On ressent les émotions des personnages et leur questionnement. Toutefois la fin du livre n'est pas aussi réussie que le reste. Je n'ai pas aimé la longue description des ébats entre Gabor et Emilia, ou entre les parents d'Andrew – c'est trop érotique à mon goût – ni le happy end final où l'on prend des nouvelles de chacun, ça enlève de la force à ce texte par ailleurs très beau.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          141
"Où commence ce qu'on appelle "son pays"?
Dans quels confins des langues oubliées, perdues, prend racine ce qu'on nomme "sa langue "?
Et jusqu'à quand reste-t-on fils de, petit-fils de, descendant d'émigrés..."

Ce questionnement m'a suivie tout le long de ma lecture.

J'ai choisi ce roman pour découvrir la plume de Jeanne Benameur car le sujet me parlait puisqu'il était question d'Ellis Island. J'ai eu l'occasion de visiter cette île, qui fut pendant très longtemps la porte d'entrée des Etats-Unis, lors de mon séjour à New York en 2011 (juste avant que le musée ne soit fermé pendant quelques temps pour rénovation). S'il y avait une seule chose que je voulais absolument faire pendant mon séjour, c'était bel et bien me rendre à Ellis Island. Et j'y ai retrouvé une certaine atmosphère dans ce roman. J'imaginais bien les médecins ou autres fonctionnaires observer les candidats à l'immigration, fatigués, apeurés, et déjà plus ou moins décider de leur sort.
C'est cela que raconte l'auteure dans ce roman: un jour et une nuit sur Ellis Island, pour ceux à qui l'Amérique n'ouvre pas immédiatement les bras. Sans oublier d'ajouter un autre personnage, Américain dont le père a lui-même immigré lorsqu'il était enfant, qui se pose lui-même des questions sur ce qu'il est, finalement.

Ce roman est relativement court, il ne s'y passe pas grand chose. Mais j'ai été emportée. J'ai surtout découvert une plume, élégante, raffinée. J'ai appris ensuite que Jeanne Benameur était poète, cela ne m'étonne pas du tout au vu de sa prose.

J'ai également en tête le personnage d'Emilia, cette lettrée italienne, qui immigre de son plein gré et non pour fuir sa condition. Elle m'a rappelé une anecdote qui m'avait marquée, lue à Ellis Island, que je vous livre ici.
Une jeune italienne (ou irlandaise, ou hongroise, je ne sais plus) à qui un fonctionnaire de l'immigration demandait, pour savoir si elle n'était pas atteinte d'un trouble quelconque, dans quel ordre elle laverait les marches d'un escalier, en partant du haut ou en partant du bas, avait répondu "vous ne croyez tout de même pas que je suis venue en Amérique pour laver des escaliers"...

En bref, un roman qui m'a touchée, qui m'a bouleversée dans une certaine mesure. Un roman d'ambiance, qui questionne. Peut-être par contre un peu trop court, pas assez dense pour plaire à tous.
Commenter  J’apprécie          130
Elles Island au large de New York, la porte d'entrée des Amériques pour les émigrants aux confins du 19ème et 20ème siècle.
J'ai eu la chance d'aller à Ellis Island et de prendre le temps d'une journée complète pour m'imprégner des lieux. Prendre le temps de visiter chaque pièce et les documents et expositions proposées. Prendre le temps de faire face aux dortoirs mais aussi à cette grande salle vide qui accueillait en longues lignes parallèles la cohorte des émigrants. ...
Mais la salle était vide et le bruit de fond était celui des visiteurs et non des émigrants.
Le livre de Jeanne Benameur Ceux qui partent restitue à merveille Ellis Island et le grouillement de cette foule cosmopolite.
Nous sommes un jour brumeux de 1910 et un paquebot d'émigrants va accoster à Ellis Island.
Parmi eux Donato et sa fille Emilia, quittant l'Italie du Nord et L'Europe bientôt au prise avec la guerre.
Il y a aussi Esther, arménienne seule survivante de la destruction de son village, Gabor gitan et violoniste avec sa " famille" rêvant des plaines d'Argentine.
Sur le bateau il y a aussi Andrew Jonson , jeune photographe vivant à New York et aimenté par Ellis Island. C'est là que sont arrivés ses parents et grands parents en provenance d'Islande. Il a un besoin vital de comprendre son histoire au travers du regard des autres émigrants.
Le roman va se dérouler dans un laps de temps très court entre la fin de journée et l'aube du lendemain.
Pendant cette nuit à Ellis Island tous ces personnages vont se croiser, se rencontrer, s'émouvoir.
C'est la partie du roman de Jeanne Benameur , la plus prenante , la plus émotionnelle.
Jeanne Benameur par une écriture empathique, tendre, sentimentale dans le bon sens du mot nous fait vivre de l'intérieur cette perte de racines, ce départ voulu ou non. Elle nous parle de la terre natale, de la langue, de la solidarité, de la perte dans des phrases sublimes de vérité .
Elle arrive à faire naître une sensualité dans ce lieu d'exil.
Et puis patatras, brutalement le bonheur de lecture se dissout . D'émotion et de sensualité, nous passons à la sexualité. Alors qu'il n'en n'avait pas été question depuis le début du livre, la plupart des personnages deviennent " accros" et c'est cela qui dicte la suite du roman.
Il m'a semblé que Jeanne Benameur avait perdu le fil deson roman et l'on tombait dans un sentimantalisme de pacotille.
Grande frustration alors que Emilia, Donato, Gabor et Andrew sont confrontés à leurs racines, et à leur nouvelle vie d'émigrés.
Même sentiment quand Jeanne Benameur caractérise ses personnages par une couleur. L'idée de départ dépeint bien le personnage mais cela devient vite confus.
En Synthèse une déception ,mais je retiendrais Ellis Island et ses Émigrants.
Toute ressemblance avec la réalité n'est pas fortuite

Le jour du lendemain
Il faudrait toujours savoir attendre avant de chroniquer un livre.
La nuit ( tellement en question dans le roman) porte conseil
La nuit la lecture de quelques avis et critiques , quelques discussions font réfléchir.
Ces deux parties très distinctes dans le livre de Jeanne Benameur me posait question par leur singularité et par la place prise par les corps et la sexualité dans cette nuit d'Ellis Island.
Une chronique sur un blog évoquait cette sexualité comme le seul langage commun dans cette foule cosmopolite .
Une interview de Jeanne Benameur explique que ce qu'il reste à l'émigré c'est son corps, c'est son espace de liberté.
Et cet espace de liberté charnelle revient souvent dans le livre de Jeanne Benameur. Pour Donato c'est la voix, le théâtre, pour les gitans c'est la danse, pour d'autres c'est l'amour passionné, la fusion des corps. Enfin pour Hazel c'est une reconquête de son corps qui va jusqu'au changement d'identité.
Dans une autre interview, elle dit avoir voulu parler des interstices, de ces moments entre deux.
Entre l'arrivée à Ellis Island et le débarquement à New York pour une nouvelle vie.
Je comprends mieux maintenant les deux parties de ce roman, et ces réflexions éclairent différemment ce que je prenais pour un sentimentalisme de pacotille.
Quand vous émigrez, il n'y a que votre corps qui vous suive. C'est votre viatique , votre liberté .
" la seule frontière, fragile, palpitante, c'est notre propre peau ". Page 106
"Toute extase est une oeuvre de chair. Il n'y a pas d'esprit sans la chair. C'est comme ça. On est un être humain et c'est comme ça. ...On le vit au théâtre et on le sait.....ils savent que finalement le corps c'est tout."
Merci à la nuit et aux avis et chroniques !
De 3 passons à quatre étoiles.
Commenter  J’apprécie          134
1910. Ellis Island.
Des individus venant d'Europe se croisent et attendent de poursuivre leur destin qu'ils espèrent meilleur. Esther arrive seule d'Arménie, l'italien Donato surveille avec amour et attention sa fille Emilia, Gabor joue du violon. Seul Andrew Jónsson habite New York ; il prend des photos, regarde, tente de comprendre et saisir ce qui lui échappe.

Il ne s'agit pas d'un roman d'action ou d'aventures, mais d'un roman d'atmosphère entre observation, attente et sensualité. Dans un style poétique et vaporeux, le lecteur va plonger dans l'intériorité et le désir des personnages pour essayer de capter dans la profondeur de leur silence, de leur regard et de leur frisson, ce qui les motive et les fait vivre.

On retrouve ici l'écriture pudique et aérienne de Jeanne Benameur, avec une attention toute particulière au langage du corps, à l'importance des contacts et des sens, ainsi qu'à la création qu'elle soit picturale, musicale ou photographique. L'oeuvre et les protagonistes semblent être portés par un message d'amour et de liberté plus fort que tout.
Commenter  J’apprécie          100
C'est une lecture de toute beauté, qui ouvre à l'intime et au vécu profond des émigrants qui ont débarqué un jour en 1910 à ELLIS ISLAND pour se construire un nouvel avenir sur le sol américain. L'auteure réalise une sorte de roman choral qui fait converger un choeur de voix multiples le jour et la nuit où ils vont poser le pied sur cette nouvelle terre. C'est une magnifique chorégraphie charnelle qui convoque tous les sens. Un photographe , lui-même fils d'immigrés immortalise les portraits de certaines personnes en puisant dans sa propre recherche de mémoire . Tous seront transformés, au seuil d'une nouvelle vie, d'un espoir. Magnifique !
Commenter  J’apprécie          100
Ellis Island, 1910. Des bateaux venus d'Europe débarquent, dans cet ilot qui fait face à Manhattan, des milliers et des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants venus chercher la fortune, la gloire, la liberté ou plus modestement la possibilité de vivre un peu mieux. Folles espérances se mêlent aux plus profondes douleurs. Que faut-il abandonner de l'ancien monde pour prendre racine dans la terre promise ? Qu'emporte-t-on malgré soi et que garde-t-on avec soi comme un trésor ?
Dans ce lieu clos, dans ce moment suspendu entre ici et là-bas, entre le passé et le futur, en l'espace d'à peine 24 heures, Donato et sa fille Emilia venus d'Italie, Esther rescapée du génocide arménien, Gabor entouré de bohémiens disent chacun à sa façon les rêves et les tourments de l'exil, de l'arrachement volontaire ou subi à la terre natale. Face à eux Andrew Jonsson, jeune photographie, tente de capter ce moment de bascule. En figeant à jamais ces visages, il prend sa place dans une lignée familiale venue d'une lointaine Islande.
De sa plume sensible parsemée de touches sentimentales, Jeanne Benameur compose un roman polyphonique aux accents lyriques, parfois sensuels, pour exprimer l'universalité du nécessaire arrachement à ses racines pour se construire, grandir ou se réinventer. Qu'il s'agisse d'un pays, d'une langue, d'une famille ou de codes sociaux.
Dans ce chaos, la musique, la peinture, la littérature ou la photographie constituent une aide incommensurable, entre mémoire, baume pour des coeurs cabossés et carburant pour révéler une énergie vitale.
Mêlant l'intime au collectif, ancré dans une réalité historique précise, Ceux qui partent touche paradoxalement par son propos intemporel et sa forme littéraire assumée.
Commenter  J’apprécie          100
Voilà un très beau livre, mais qui laisse un goût d'inachevé...
On débute avec Kazan sur le pont du bateau dans America, America et on termine, un peu, avec "Nous deux" ou "La veillée des chaumières", d'un alcool fort au sirop d'orgeat...
Une dizaine de personnages magnifiques, sculptés par le malheur, venus d'horizons extrêmes mais tous tendus vers un avenir de renaissance dans un pays encore neuf où les autochtones ne sont, au demeurant, que des migrants un tout petit peu plus anciens...mais qui l'ont oublié...
Un jour, une nuit, par la grâce de l'écriture, nous rendent très proches de ces êtres que tout sépare mais qu'un désir profond, viscéral, unit, une nouvelle vie sur une terre nouvelle.
Donato, sorte de Pavarotti du verbe, superbe mais fragile; Emilia, sa fille, beauté farouche et rebelle qui va découvrir la joie des corps, nouveau baptême avant le nouveau monde...
Les Jonhson, Gabor le Rom, Hariklia, Esther, quelle galerie de portraits à l'eau-forte. On attend de débarquer avec eux et puis, et puis, ils nous laissent , nous abandonnent sur le quai. Leur devenir n'est qu'ébauché, esquissé, le débarquement, tant attendu, devient, pour nous, "Quai des brûmes".
Très beau mais très frustrant.
Commenter  J’apprécie          91




Lecteurs (989) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3247 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}