Ceux qui partent

Je ne connaissais pas l'autrice et j'ai aimé sa façon poétique et philosophique de décrire l'émigration, l'arrachement des racines, l'espoir d'un rêve que semble caresser ici les portes de New-York, Ellis Island, en 1910.

Nous suivons plusieurs personnes qui ont des motivations différentes de quitter leurs pays d'origine en
1910. Et ce photographe new-yorkais, qui capture les moments en souhaitant se trouver en dehors des pressions familiales, cette famille qui incarne la réussite du rêve américain.
Les rencontres hasardeuses, de celles qui apportent, nourrissent, comme si le hasard n'existait pas, ou qu'il existait pour un objectif précis.

Le choc des cultures, les envies de liberté, les difficultés à s'apprivoiser, tous, bloqués au même endroit en attendant d'avoir le droit de rêver d'ailleurs.
Délicatesse aux contours bruts, profond.

Ceux qui partent est sans nul doute un très beau roman où on suit l'arrivée de migrants sur Ellis Island. Les mots de Jeanne Benameur nous portent, nous transportent avec poésie, avec lyrisme. Et on suit les aventures d'Emilia, de son père, de Ghabor et des autres, leur rencontre, leur amour, leurs doutes et leurs espoirs.
Un jour, une nuit où on se souvient, où se dilue la vie pour ses migrants à la recherche de la terre promise. Ils gardent leurs trésors, leur passé, leurs douleurs, leur précieuse langue. Ils attendent trop souvent dans des conditions déplorables mais ils savent que cette Amérique reste leur nouvelle vie, ils veulent y croire.
L'utilisation du "on " du "nous" fait participer le lecteur, nous rapproche aussi de cette quête. Ce livre, est c'est peut-être, cela son intérêt nous rappelle notre condition fragile, d'être, en partance, en perpétuelle recherche de nous-même et formidablement vivant.

Donato Scarpa et sa fille Emilia ont désiré quitter leur terre natale, l'Italie, et arrivent en Amérique après une longue traversée en bateau.
Mais l'attente est longue à l'arrivée avant de mettre un pied à New York. Les migrants, issus de diverses origines, sont d'abord longuement observés et contrôlés. Ainsi ils vont passer la journée et la nuit sur Ellis Island, et rencontrer Esther, qui elle est arménienne et a tout perdu.
Durant la longue attente, ils croisent aussi un jeune américain, Andrew Jónsson, qui est passionné de photographie. Il éprouve une grande empathie pour toutes ces personnes qui ont quitté leur pays.
L'histoire se déroule en 1910. En ce début de XXème siècle, les filles européennes portent des corsets, obéissent à leur père, mais l'Amérique est symbole de toutes les libertés...

Un roman lumineux grâce à l'écriture magnifique de Jeanne Benameur, qui décortique les sentiments, les désirs, les émotions de tous ses personnages avec brio.
Un très beau texte fouillé, aux descriptions précises, à la fois délicat et violent; des personnages attachants qui resteront longtemps dans la mémoire du lecteur...
A lire sans hésiter.

Une belle histoire sur l'immigration, les immigrants, leurs espoirs.
Tout se déroule à Ellis Island à l'arrivée d'un bateau. Les destins se croisent.
parfois les descriptions sont un peu longues, mais l'immigration est un sujet tellement d'actualité qu'on ne peut qu'être sensible à l'écriture de Jeanne Benameur.

J'ai lu "le dernier gardien d'Ellis Island" et l'envie est venue de lire ce livre.
Lorsque les migrants arrivent d'Europe ,certains passent une nuit à Ellis Island.
Ils viennent de toute l'Europe, seul en famille pour des raisons différentes.
Nous allons suivre certains d'entre eux lors de leur premiére nuit dans ce nouveau pays.
S'ils maîtrisent mal la langue de ce nouveau pays, ils communiquent malgré tout et ce sont des languages du chant,de la danse et du corps qui sont internationales
une jolie évasion

J' aurai vraiment aimé mettre 5 étoiles mais je suis restée entre l' envie d' adorer ce livre en hommage à tout ceux qui sont partis ,à tout ceux qui partent et à tout ceux qui partiront et le sentiment que certains passages étaient peut-être de trop .
Ils n'ont pas réussi à se faire oublier malgré des passages d' une beauté, d'une poésie sublimes.
Tous ces destinataires qui se croisent à un moment si éprouvant humainement,les souvenirs des uns ,leurs blessures et leurs espoirs qui m'ont bouleversée restent gravés dans ma mémoire .
Je pense beaucoup à eux ,dans ma vie quotidienne, leur visage surgissent sans prévenir.
C' est à eux ,ceux qui sont partis ,ceux qui partent et ceux qui partiront que je donne des milliers et milliers d' étoiles.

Qu'est-ce que l'exil, lorsque le migrant n'est pas encore tout à fait l'émigré. Faut-il tout quitter, tout oublier ou laisser cohabiter l'avant avec l'après, s'enrichir de ces deux mondes, une perte pour une quête ?

Ellis Island, le point d'arrivée et le point de départ.
1910, Emilia et son père Donato Scarpa quittent leur Italie natale pour vivre une seconde vie en Amérique. Sur cette l'île cosmopolite les destins se croisent, se lient, le passé se déconstruit pour bâtir un futur prometteur.
Au petit jour, sur cette terre nouvellement foulée, ils se retrouvent, eux, les migrants, à l'aube de leurs nouvelles vies, aux côtés de ceux qui rêvent d'un autre avenir, d'une autre liberté.
Sur l'île, Emilia, Donato, Esther, Gabor et Marucca, les migrants, fatigués, inquiets, à la marge de deux univers luttent avec le passé encore si présent.
À New-York, dans la ville, Andrew, Sigmundur, Ruth, Elizabeth, Lucile et Hazel, ces américains bien installés se souviennent pour prendre possession du quotidien.

Un roman sensible et poétique à la fois.

Formidable et poétique récit d'une nuit de 1910 à Ellis Island et Manhattan où se croisent des destins d'arrivants, d'anciens arrivants déjà installés et intégrés. Regards, images captées par la photographie ou la peinture, musique, littérature, tout y est. Les espoirs de ces émigrants sont empreints de leur passé, mais déjà celui-ci s'estompe. de magnifiques portraits, les mots sont justes et poétiques.

En 1910, une nouveau bateau accoste sur Ellis Island, à son bord de migrants et le jeune photographe Andrew Jonsson qui capte les regards, les attitudes.

En une journée et une nuit, nous allons découvrir les histoires, les espoirs de quelques personnages : Emilia et son père, italiens, Esther, Arménienne, Gabor, gitan ... Autour de ces personnages qui tous pour des raisons différentes, nous comprenons les affres de l'exil, les questionnements, les choix, la langues, les espoirs ...

C'est comme toujours avec Jeanne Benameur très bien écrit, mais je reste sur ma fin avec des passages qui n'apportent pas grand chose à l'histoire tout en s'éloignant du sujet.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..

J'aime décidément la plume épurée, très poétique et sensuelle de cette auteure. Un style de l'essentiel. Elle effleure toujours avec justesse les contours de ses personnages, tous puissants et symboliques ! Les espoirs, les rêves et les attentes se croisent. Les désirs de liberté individuelle se sentent et se respirent avec vivacité, entre chaque mot choisi ! On est avec ces gens échoués à Ellis Island l'espoir vissé aux tripes.
L'art est très présent comme toujours dans ses romans : la musique, la peinture, la lecture mais aussi les corps sensuels, corps de l'amour ou de la danse.
Partir de la photo en littérature est une tendance très actuelle. L'association est judicieuse, mais j'ai craint au début de ma lecture de retrouver trop de similitudes avec du déjà lu, Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse par exemple (cette dernière ayant peut être été influencée par Jeanne Benameur dans son style, à vérifier !).
J'ai craint une qualité inégale de l'ensemble du récit selon les thèmes et propos abordés. Mais non, finalement la puissance de l'écriture et des images l'emporte. Son talent pour les phrases courtes et directes, entre deux, donnent un rythme qui nous prend.