Franchement, le père de Maël et de Matéo pourrait quand même s'occuper de ses gamins. Il a tout son temps puisqu'il est au chômage.
Nelly, la sexagénaire qui pour faire plaisir à Manuela leur mère accepte de les garder commence à devenir vieille. Elle le ressent, la retraite est proche. le poids des ans lui pèse, et les gamins braillards, Matéo la veille a eu la veille une crise de dent, elle ne peut plus les supporter. D'accord, il n'y peut rien Matéo, à six mois on ne maîtrise pas la douleur. Et Maël est trop turbulent pour que Nelly en supporte les conséquences.
Nelly aimerait remplir sa grille de Sudoku dans la sérénité, son moment de détente du samedi après-midi, mais son esprit est tourneboulé. le matin, en passant l'aspirateur elle a retrouvé le doudou, un vieux chiffon, une loque, un rebut, de Maël. Elle ira le porter le soir, car elle a le coeur sur la main Nelly.
Oui, quand même, pourquoi Marc ne s'occupe-t-il pas de ses gamins ? Il prélasse au lit tandis que sa femme Manuela part au travail et s'octroie de temps à autre un peu de détente en allant à la salle de sport avec une copine. Marc lui n'a plus le goût à quoi que ce soit.
Manuela le lui reprocherait presque, car il ne l'aide même pas la nuit, lorsque Matéo crie à cause des dents qui veulent aller dehors. D'abord il est malade, ce n'est pas du chiqué, il le ressent dans son torse. Marc a rendez-vous chez le cardiologue, avant il avait mal au dos. Ce sont de bonnes excuses quand même. le seul problème c'est peut-être qu'il a trop cru au syndicat, et à Philippe le délégué, son ami, qui n'a rien fait quand les mots vulgaires de chômage technique ont été prononcés à son encontre.
Cette nouvelle s'inscrit dans la thématique Famille je vous haime. Un épisode sociétal et familial qui ne fait pas la grande une des médias, car trop banal. le chômage, ça fait vivre les statisticiens, les analystes économiques et politiques, mais en réalité ça n'intéresse personne, puisque tout le monde peut contracter ce virus moderne, ce cancer de la société consumériste qui engendre des retombées financières pour les actionnaires, les autres n'ayant qu'à prendre un marteau et un clou pour effectuer des trous dans la ceinture qui de plus en plus est serrée.
Derrière les volets clos, les drames se nouent mais on n'en parle pas, pudeur oblige.
Un très beau texte de
Mathilde Bensa qui devrait toucher bien des personnes qui sont dans le cas de Marc et Manuela, mais qui devrait être lu par ceux qui ne s'intéressent qu'aux résultats de la bourse.
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