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3,57

sur 811 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Déjà, il y'a ce titre hypnotique "L'épaisseur d'un cheveu" : poétique et simple à la fois, préfigurant d'une limite si facile à franchir.

Et comme dans un épisode de Columbo, la ligne que va traverser Étienne est connue dès le début. Dans quelques jours, il tuera sa femme.

Ce n'est pas un roman policier, et pourtant c'est avec soin que l'autrice dissémine tout au long du livre les indices du crime à venir.
Evidemment, ses fantasmes se font de plus en plus violents, mais c'est également par la symbolique des fleurs et des couleurs que l'on comprend que Vive ne s'en sortira pas.

Elle, qui a souhaité se réinventer en se faisant appeler Vive, qui a voulu revendiquer sa liberté, ne pourra pas échapper à son vrai prénom, Violette.
La violette, c'est la fleur ramassée par Proserpine lors de son enlèvement par Pluton, celle qui la mènera dans les Enfers.

"Tellement vivante, Vive." dit Etienne. C'est ce qui lui plaît d'ailleurs, d'avoir trouvé en elle son parfait opposé. Il aspire au bleu roi, à l'ivoire, c'est-à-dire à l'ordre, la pureté, l'immobilité autant qu'elle et ses expressions évoquent l'orange tonifiant, le fauve sauvage.

Tel un vampire, il se nourrira de son essence pendant presque dix ans. Il profitera de ses renoncements.

Jusqu'au jour où Vive change de coupe de cheveux.
Un changement qu'il ignore un temps, et qui pourtant signe le début de sa perte de contrôle. Sur Vive d'abord, puis sur lui-même.

C'est puissant et minutieux.
C'est magistral.




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C'est un roman qui appartient à la rentrée littéraire 2023 chez Albin Michel et qui fut une lecture que j'ai beaucoup appréciée.

Pour commencer, j'ai découvert et beaucoup aimé la plume de Claire Berest qui est fluide, rythmée et cruelle. J'ai aimé sa façon de jouer avec les émotions et les diverses faces de ses personnages. Elle a également su rythmer son intrigue du début à la fin, et a créé quelque chose d'intéressant autour du personnage principal qu'est Etienne.

Dans cette histoire, on suit un couple : Etienne qui est un homme aimant le contrôler, rigide et méticuleux ainsi que sa femme, Vive qui est une artiste qui est à l'opposé de son mari, mais qui tente s'adapter. Vous l'aurez compris, tout va devenir fragile et va éclater. C'est cette chute que l'on suit avec avidité. On suit comment cet homme va perdre le contrôle à force de frustrations et c'est de cette colère intense, cette profonde tristesse en lui dont va être victime Vic.

C'est intéressant le traitement qu'a choisi Claire Berest, car elle ne donne pas un aspect toxique à cette relation, elle ne romantise pas Etienne. Elle montre avec un aspect maîtrisé et méticuleux comment cet homme va basculer. Comment cet homme intelligent et très perfectionniste va sombrer à cause de failles qu'elle prend le temps d'expliquer pour comprendre et donner de la dimension à ce personnage.

Le titre est aussi très bien choisi et prend tout son sens lorsqu'on comprend comment ce personnage arrive à en tuer sa femme. J'ai vraiment beaucoup aimé cette jolie "boucle" entre le titre et le livre en lui-même.

C'est une lecture que l'on se plaît à suivre, un compte à rebours qui est lancé et dont l'autrice maîtrise le tempo pour la plus grande joie des lectrices et lecteurs de ce roman. Un exercice maîtrisé et réussi que je conseille !
Lien : https://www.mamzellepotter.f..
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Claire Berestl'épaisseur d'un cheveu
Quand la vie de monsieur tout le monde, un homme ordinaire, bascule et qu'il commet un féminicide
Étienne est correcteur dans une maison d'édition, taciturne, dépressif. Il est marié à vive (violette), femme fantasque, amoureuse de l'art, tout le contraire de son mari. Malgré tout ils sont amoureux
Mais quelque chose va faire dérailler cette vie sans souci, un cyclone va balayer et ravager cette tranquillité
C'est aussi à un cheveu de la vie de Étienne, que celle de sa compagne va basculer dans l'horreur.
La vie d'Étienne est ennuyeuse, certains passages peuvent vous sembler longs, mais c'est cette monotonie que l'auteur fait ressortir dans son livre qui fait toute l'histoire et le talent d'écriture de claire
On ressent un malaise dans certains moments de la lecture, tant on ressent que tout va exploser et que la violence va faire place à la monotonie.
L'inéluctable fin du couple devient angoissante, effrayante et glaçante.
Un roman pas facile à lire. Mais d'une analyse très juste et remarquable grâce à la plume de l'auteur.
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📍L'épaisseur d'un cheveu
Claire Berest

« La bascule dans le passage à l'acte criminel tient souvent à l'épaisseur d'un cheveu, selon la formule célèbre d'Étienne de Greeff. » Daniel Zagury 📍

✨Étienne et Vive forment un couple « amoureux et solide » Cette formule apaise Étienne lorsqu'il a un passage à vide.
« Il était alors impossible d'imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme. »

✨En effet, rien ne laisse transparaître la paranoïa d'Etienne et l'épuisement psychologique de Vive. Peut-être même de l'extérieur, c'est elle qui pourrait parfois paraître désagréable et intransigeante dans leur couple…

✨Le compte à rebours est lancé dès les premières pages.
Étienne perd ses repères un à un, ses piliers … Et Vive se rebelle, refuse les habitudes qui sécurisent son mari. Elle accélère à son insu sa chute.
Le lecteur assiste impuissant au drame.

📍C'est un récit incisif, sans concessions … Etre dans la tête du bourreau offre un regard différent sur le contexte, même si rien ne peut lui être pardonné.
On casse certains préjugés : les féminicides touchent toutes les classes sociales sans distinctions.

Ce que j'aime chez Claire Berest, c'est son écriture dans le mouvement … (la soirée aux arts forains) le lecteur est entraîné, propulsé. C'est immersif, étourdissant !
Elle a également ce talent d'écrire les ombres de l'âme avec une précision presque chirurgicale. Je l'ai découverte avec Artifices. Celui-ci m'a laissé groggy …

Mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire.📍
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Dès les premières pages, le lecteur connaît la fin de l'histoire et c'est ce qui fait la particularité de ce livre : on se demande comment Étienne, cet homme qui semble mener une vie tranquille va en venir à tuer sa femme.
Quel est cet élément déclencheur qui va faire basculer cet homme dans la criminalité ?

Ce livre décrit avec précision la folie qui s'installe dans la tête d'un homme et qui va le conduire à tuer sa femme.
Un homme banal, qui était a priori loin d'être destiné à commettre un crime.
Mais Étienne est un homme angoissé. Un homme qui ne supporte pas de perdre le contrôle, surtout sur sa femme.

Au fil des pages, la tension monte…

Un roman qui aborde avec finesse la faille qui sommeille en cet homme qui va commettre l'irréparable.

Une plume captivante et glaçante.

Une fin magistrale qui fait froid dans le dos.

Une superbe découverte de la plume de Claire Berest !
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J'ai eu peur de la première partie : prévisible, traînante, facile.

Puis C. Berest élève son récit de façon fiévreuse et frénétique et ça devient haletant au possible.

La plume est riche et démente avec un arrière-goût de « Lolita » de Nabokov qui est, évidemment, le bienvenu.

L'accélération finale est un délice toxique. On se prend au jeu de la torpeur psychologique, les mots s'accrochent à nous comme des synapses en train de dérailler. Les ultimes pages, pleines de folie, nous entraînent dans un déséquilibre enivrant.

Une baffe que je n'avais pas vu venir !
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L'épaisseur d'un cheveu, une expression que nous employons souvent pour évoquer ce qui ne tient qu'à très peu ! Un rien et cela se serait produit ! Dans ce roman, cela s'est produit ! nous découvrons dès la première page qu'Étienne va tuer sa femme ! La messe est dite, me direz-vous, est-il besoin d'aller plus loin puisque nous connaissons la fin ? Bien sûr qu'il faut lire cette histoire de féminicide. La genèse de cette tragédie est terriblement captivante, à telle enseigne que l'on oublie au fil des pages qu'Etienne va tuer sa femme Vive.

Étienne et Vive sont mariés depuis dix ans et leur entente semble parfaite, leurs amis les citent en exemple. Ils forment un couple très assorti sûrement du fait de leurs personnalités si opposées. Étienne est correcteur dans une maison d'édition, il est posé, un tantinet tatillon, introverti, voire renfermé et Vive, que son prénom habille, travaille dans le monde de l'art, elle est fantasque, joyeuse. Tout deux font partie d'un groupe de parisiens férus d'art, de peinture notamment, qui vont à des vernissages, à des concerts. Et c'est à cause du refus de Vive de l'accompagner à leur traditionnel concert du mardi soir, refus totalement incompréhensible pour Étienne, que tout va basculer.

Claire Berest nous raconte la chronologie d'un féminicide, les trois jours qui précèderont l'acte, et elle alterne les réminiscences d'Étienne, la montée de ses récriminations, le roman qu'il se construit, les interrogatoires qui font suite au meurtre de Vive comme autant de tableaux pouvant expliquer la détérioration mentale d'Étienne. Tout le talent de Claire Berest consiste à reconstituer sous des angles différents l'évolution de la personnalité d'Étienne, et peu à peu le lecteur comprend que cette mort annoncée était inéluctable. Une remarquable analyse psychologique, une prouesse de construction romanesque, une fascinante étude de la folie meurtrière.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Quelle lecture !

Ce roman était à l'entrée de la médiathèque où je me rends, j'ai été intriguée par la couverture, interpelée par la quatrième, et motivée par la bibliothécaire.

J'ai dû prendre un petit temps à la fin de ma lecture. On suit la descente aux enfers de ce couple, Étienne sombrant dans la folie tandis que sa femme ne peut s'imaginer le triste destin qui l'attend.

La plume n'est pas dans l'exagération, c'est ce qu'il faut pour que l'on se rende compte de la déchéance s'amorçant... J'ai été, à plusieurs reprises, très mal à l'aise. Je dois admettre qu'il est arrivé que je me sente oppressée face au comportement d'Étienne.

Un très bon roman qu'offre Claire Berest.
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Lu dans le cadre de la rentree litteraire de septembre 2023

On le sait des le début Etienne va tuer sa femme.

Etienne, correcteur dans une maison d‘édition a temps partiel est un personnage aigri .

Depuis son enfance Etienne a toujours était un enfant mis de cote. Lorsqu'il était étudiant il n‘était jamais invite aux fêtes qui se déroulaient.
Ainsi Etienne s‘est crée son propre monde empli de ses nombreuses réflexions sur le comportement des individus. Professionnellement , Etienne est tellement rigide qu‘il en vient a modifier tous les romans qui lui sont confies. Cela lui sera reproche par sa hiérarchie.

Et on ne recarde pas Etienne sans conséquence.

Dans sa vie amoureuse Etienne est marie a Vive qui est une artiste bohème beaucoup plus legere sur les règles et entourées d‘amis.

Leur couple s‘effrite.


Ce livre m‘a embarque dans le pourquoi est il passe a l‘acte ?
Il se lit d‘une traite.
Les personnages et leur psychologie y sont très bien décrits.
Le récit alterne entre le présent et le passe et entre les fauts et son interrogatoire au commissariat

Une excellente lecture que je ne peux que vous recommander
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L'épaisseur d'un cheveu raconte un homicide conjugal. Comment le couple formé par Etienne et Vive, lui travaillant dans le milieu de l'édition et elle dans le milieu artistique, en est-il arrivé là ? Dès les premières lignes du roman, on sait qu'Etienne va commettre un homicide. On comprend très vite que l'on plonge dans l'esprit quelque peu dérangé d'un homme, correcteur obsessionnel qui peut parfois "être suffoqué de colère. Claire Berest étudie le couple et sa complexité, de la rencontre avec "les récits que l'on tricote à l'autre", la construction du couple où l'on "colmate les brèches de l'autre" où l'on tombe parfaitement ajusté dans les gouffres de l'autre", jusqu'au délitement. Elle excelle à disséquer ce délitement dans les moindres détails jusqu'au point de bascule.
La tension grandit avec l'obsession d'Etienne à garder celle qui lui échappe peu à peu. Dans la tête d'Etienne, une violence sourde s'amplifie et nous met de plus en plus mal à l'aise. Jusqu'à l'anéantissement total de celle qu'il aime, de celle qu'il est en train de perdre, d'une violence effroyable.
Un roman que je n'ai pas lâché, porté par la belle écriture de Claire Berest.
"Dans l'évier de la cuisine, il déposa le cahier Idées de sa femme, la plainte de René Char et le transatlantique, le billet de concert de Benjamin Biolay du mardi 6 juin, et une brassée des photos que Vive avait prises avec ses yeux, avec son goût, avec son coeur, qu'il avait jetées au sol plus tôt et qu'il avait ramassées maintenant et rassemblées comme un paquet de feuilles mortes, ses photographies, son travail, sa vie, elle, il posa l'alliance au milieu et il y mit le feu. Je t'ai foutu le feu. C'est bien le moins pour ce que je ressens. Pour t'anéantir."
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