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3,58

sur 795 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La quatrième de couverture annonce : Étienne tuera sa femme dans trois jours. Pas de suspense, donc, mais peut-être quelque chose à comprendre ? Eh bien non, L'épaisseur d'un cheveu de Claire Berest est un livre banal sur un phénomène effrayant.

Étienne Lechevallier a décidé d'entreprendre un grand Projet. Il y travaille dans un café où le serveur ne semble jamais se souvenir de lui. Il est aussi heureux qu'on puisse l'être même si son emploi de correcteur est loin d'être assez reconnu à son goût. le soir même, il se rend à une exposition d'art avec sa femme, ensuite, il dîne au restaurant avec elle et Vincent, un de leurs amis. Et là, elle glisse comme en passant qu'elle ne pourra pas l'accompagner au concert de Mahler le lendemain. Comment est-ce possible ? Premier dérapage.

Le roman devient intéressant quand une discussion du couple donne à entendre son point de vue à elle, Vive, ce sera à peu près le seul. J'aurais aimé avoir d'autres points de vue, camarades de faculté, enseignants ou encore collègue. Mais las, on sait juste qu'Étienne ne se sent pas apprécié.

L'interrogation d'Étienne par la police m'a laissée perplexe. Dommage, ça aurait aussi pu être un passage passionnant.

Comme souvent, Claire Berest saupoudre ses textes d'informations sur des artistes contemporains. J'aime beaucoup, mais ça ne compense pas le peu d'intérêt du livre. Écrire un roman du point de vue de l'assassin d'une femme représente une vraie difficulté, impossible de s'identifier ou de s'attacher à lui. Néanmoins, le défi n'a pas été relevé.

Lien : https://dequoilire.com/lepai..
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Claire Berest nous expose ici le quotidien d'un couple "presque ordinaire" au bord de la rupture. Etienne est correcteur à temps partiel en CDI dans une maison d'édition (fait rare !). Marié à Vive depuis plusieurs années, il va vivre quelques jours en apparence anodins, en apparence seulement... La machine bien huilée s'enraille, les anomalies s'amoncellent, le tirent vers le bas, la chute est vertigineuse : elle finit dans un bain de sang. Il tue sa femme chérie...

Je n'ai pas été franchement conquise par ce titre, malgré les qualités qu'il recèle...
Les thèmes abordés m'intéressent : rapports entre homme et femme (du point du vue de l'homme, mais écrit par une femme) ; arts, édition, littérature, musique (un peu trop 'boboïste' à mon goût). Autant j'ai apprécié les références littéraires et musicales, autant ça a fini par m'ennuyer, voire me mettre mal à l'aise dans l'idée de l'étalage de culture. Mais je dois avouer que cela correspond parfaitement au anti-héros du roman : narcissique, pompeux, élitiste... J'ai tout de même apprécié les anecdotes au sujet du sens des mots ou certaines actualités autour du monde de l'art et de la culture (j'ai parfois même souri).
Le personnage d'Etienne est très ambivalent (voire versatile ?) : c'est l'amoureux "pépère", oscillant sans cesse entre dévotion transie et égoïsme psychorigide, intrinsèquement lié à une femme qui se veut libre et souhaite le rester.

L'écriture de Claire Berest est fluide et agréable, en tout cas maîtrisée. Tout comme la construction, au demeurant intéressante. Les chapitres alternent de façon assez anarchique entre les derniers jours du couple, les souvenirs d'Etienne avant/pendant/après la naissance de leur relation et les digressions plus ou moins stériles du mari aimant mais meurtri d'un rien. Ces passages sont entrecoupés par le temps "d'après la mort de Vive" : documents légaux, interrogatoire, rapport d'autopsie... Et Claire Berest réussit à changer de style, de ton, de lexique, en fonction des différentes situations : bravo pour cela ! Enfin, les quelques 230 pages du grand format s'engloutissent très rapidement (bouclé en 2 jours), en partie parce que le rythme est parfait.

Néanmoins, malgré toutes ces qualités, m'est avis que je n'en garderai pas un souvenir impérissable... A mettre en perspective avec Mon mari, peut-être ? Les parallèles seraient intéressants me semble-t-il !
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L'épaisseur d'un cheveu, c'est ce qu'il faut pour passer de l'autre côté, pour commettre l'irréparable.
En fait c'est plus qu'un cheveu qui fait dérailler Étienne.
C'est une succession de contrariétés.Sa femme refuse de venir à leur concert institué du mardi.
Sa maison d'édition lui reproche de réécrire les manuscrits alors qu'il est simplement correcteur.
Le serveur de son bar habituel l'ignore comme s'il ne le connaissait pas.
….............
or Étienne est un être d'habitudes, de vie réglée au millimètre, qui ne supporte ni les échecs ni les reproches.
Disons le , il est carrément chiant.
Vive sa femme commence sérieusement à saturer.
Elle n'est guère plus sympathique que lui.
Deux bobos parisiens
Bien mal lui en prend de ne plus accepter les règles de leur couple..
C'est un roman plutôt intimiste
Étienne est insupportable et l'atmosphère est pesante.
Même si j'ai apprécié ma lecture ; j'étais plutôt contente d'en finir.
J'ai trouvé le tout un peu longuet.
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Pas très consistant l'épaisseur d'un cheveu, je pense que cela s'applique également à ce roman.
Etienne et Vive, couple de cultureux parisiens, sont dissemblables, Vive assume bien son prénom, Etienne est un psychorigide qui a surtout peur d'être quitté.
Dès les premières pages nous apprenons qu'Etienne a tué son épouse. Puis nous vivons les trois jours qui ont précédé le drame, et quelles en seraient les raisons .
Un refus de Vive d'assister au concert hebdomadaire , rite initié par Etienne(et l'abonnement coûte cher…), la confiance déjà érodée qui disparaît.
Bref un Etienne imbuvable, aucune empathie , même pendant l'interrogatoire policier, l'image d'un couple à deux faces . Rien de nouveau sous le soleil mais un certain ennui ; je ne me suis pas sentie invitée dans cette histoire universelle mais racontée de façon très contemporaine.
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Claire BEREST. L'épaisseur d'un cheveu.

Dés les premières pages de ce roman, nous en connaissons l'épilogue. Nous sommes face à un banal féminicide ! Étienne Lechatellier, correcteur pour une maison d'édition, tue son épouse, Violette, dite Vive, photographe. Et pourtant, lorsqu'il parle de son couple, Étienne n'a que ces mots pour le décrire : « Ça va bien avec Vive, nous sommes un couple solide ».

Avec talent, Anne BEREST, décortique les relations conjugales. Étienne et Vive sont mariés depuis huit années. Ils ont la quarantaine, vivent à Paris, sont propriétaires de leur appartement, héritage venant de la mère d'Étienne. le récit de leur quotidien et en particulier des trois jours précédant le meurtre sont sidérants. L'usure du couple est flagrante. Chacun veut vivre sa vie. Étienne n'a t-il pas été trop dirigiste dans son couple. Un emploi du temps minuté, des sorties quasi imposées, un rituel immuable pour les vacances …. Il souffre d'un complexe d'infériorité, de persécution, depuis son enfance. C'est un homme torturé par ses échecs, incompris dans son travail, n'acceptant nulles remontrances. Un véritable macho. Cependant cela n'excuse pas le geste fatidique exercé sur sa femme. Vive a besoin de respirer, d'assumer son autonomie.

L‘analyse des trois journées précédant le drame est éloquente. Chaque moment est décrit au centimètre près. le comportement des deux personnages nous inclus dans cet univers rempli de silences, de non-dits, de secrets. Il y a trois ans, le couple, au bord de la rupture a consulté un conseiller conjugal… Étienne ne veut pas vivre seul...Et il refuse de perdre Vive…. Quel est le cheminement de sa pensée. Pourquoi a-t-il mis fin aux jours de son épouse ?

Autant la plume de Anne m'avait séduite avec son roman « Rien n'est noir », décrivant la vie de Frida KAHLO, autant je me suis senti perdue dans les méandres de la vie de Étienne et Vive. Un fait divers banal, classique, triste reflet d'une relation amoureuse qui se distend. Heureusement que toutes ces relations imparfaites, « ratées », ne s'achèvent pas de la sorte. Il y a des moyens classiques pour rompre un mariage, une longue relation sans attenter à la vie de sa conjointe et vice versa. Je préfère le livre de Patrick BESSON : « Ceci n'est pas un fait divers ». Un roman de qualité moyenne.
(21/09/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Les racines du mal…
De suspense sur l'issue de la relation entre Etienne et son épouse Vive, il n'est nullement question puisque, dès la première page, la sentence tombe : “Il était alors impossible que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme”. A travers ce livre, Claire Berest a cherché à restituer ce qui peut pousser un homme, sans antécédent de violence, à assassiner la personne qu'il aime, qu'il a choisie pour la vie, son épouse. Quel grain de folie a pu enrayer le cerveau de cet homme sans histoire?

Etienne Lechevallier est correcteur dans une maison d'édition ; Vive, passionnée de photographie, travaille pour un centre culturel. Ils se connaissent depuis l'enfance, se sont perdus de vue puis se sont retrouvés il y a huit ans par la magie des réseaux sociaux. Vive sortait d'une rupture amoureuse, ils étaient tous les deux célibataires ; très différents l'un de l'autre, leur singularité les a émus. Etienne considère qu'ils forment un couple solide cimenté par des rituels qui leur est propre : le concert hebdomadaire du mardi, le voyage annuel en Italie sur les traces De Stendhal…sauf que Vive étouffe, elle n'a plus de place pour s'exprimer, ne se sent pas écoutée, valorisée. Elle a déjà essayé de lui faire comprendre en partant, une première fois il y a trois ans, 27 jours. Il a tout fait pour la récupérer, lui a tout promis, mais il n'a rien compris…

Alors, un jour ça a craqué et il n'a pas supporté.

Claire Berest nous plonge dans les failles psychologiques de cet homme psychorigide qui s' est créé un univers hermétique, totalement autocentré, qui bascule un jour dans la folie. A travers une analyse assez fine de ces deux personnages, nous voyons cet univers basculé parce qu'il se sent “tellement trahi…”.
Il s'en faut alors d'une épaisseur de cheveu pour qu'il commette l'irréparable.

Pour remonter aux racines du mal, d'autres écrivains se sont plongés dans la tête de bourreaux et d'assassins. Je pense évidemment à Jonathan Littell avec Les Bienveillantes, ou encore Robert Merle avec La mort est mon métier. Ils avaient fait le choix d'un récit à la première personne du pluriel. D'autres, plus récemment comme Neige Sinno avec Triste Tigre, n'ont pas choisi la forme romanesque et pose la question de savoir si nous sommes tous faits de la même glaise : l'inhumanité est-elle aussi une part de l'humanité.

Claire Berest fait le choix d'une narration à la troisième personne qui permet de donner un caractère plus littéraire à son oeuvre ; à mon goût, inutilement boursouflé par l'emploi de l'imparfait du subjonctif affirmé dès l'incipit “quand Etienne Lechevallier s'indigna à part lui que le serveur du Petit Brazil reluquât encore une fois d'un drôle d'air”. Elle fait aussi le choix d'incarner un couple qu'elle imagine être des Monsieur et Madame Tout-le-monde par des parisiens sans enfant travaillant dans le domaine culturel et propriétaire de leur appartement (maybe il faudrait lui dire que ces gens sont plus une exception que la norme).

Ces choix réduisent considérablement la portée du roman, dont la lecture est agréable, mais qui n'est pas à la hauteur de son ambition.
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Avec précision et minutie Claire Berest nous entraîne dans une spirale de faits minuscules qui vont amener Etienne, correcteur de la maison d'édition "l'instant fou" à tuer sa femme Violette, dite Vive, photographe.

Dès la première page nous savons ce qui nous attend: "Trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme." C'est précis, clinique sans état d'âme.

Pour mieux nous embarquer dans son histoire, l'auteure déconstruit le récit, brouille les temporalités, alterne les moments. Mais pour mieux nous perdre elle donne la parole à Etienne qui va au fil des pages nous plonger dans sa logique, ses souvenirs, sa version des faits. Et puis il y le regard objectif, distancié et factuel des enquêteurs qui interrogent Etienne au commissariat.

Nous faisons connaissance avec le couple, sa rencontre, la complémentarité du début de leur vie commune, l'amour qu'il porte à Vive. Cette vie parisienne dans les milieux culturels, concerts du mardi, repas chez les amis, soirées professionnelles, vacances en Italie tout est parfaitement organisé, ritualisé.

Pourtant cet homme, au demeurant fort peu sympathique à mes yeux, est égocentrique et psychorigide. Dans son travail de correcteur il ne rentre pas dans l'écriture de l'autre mais applique sa vision de la langue, du récit. Dans sa vie personnelle il ne s'interresse pas à la vie, aux passions, aux désirs de son épouse. Elle semble sous emprise, a d'autres désirs qu'elle n'exprime que très peu.

Et puis petit à petit les choses se dégradent. A cause de petits riens, la vie d' Etienne bascule et le conduit inexorablement vers la folie et le drame.

Je ne suis pas vraiment rentrée dans cette histoire. J'ai détesté cet homme et je n'ai pas vraiment apprécié cette femme. Je suis restée à distance de cette relation toxique. Pourtant c'est très bien fait. Les choses se gripent, dérapent entraînant ce couple vers la déchirure et l'effroyable drame d'un féminicide.
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J'ai beaucoup apprécié ce récit, l'écriture de Claire Brest est toujours aussi fluide et cette histoire de vie de couple se lit toute seule, Etienne est correcteur pour une maison d'édition et sa femme Vive est très différente de celui-ci.

Ce couple depuis 10 ans a des habitudes bien ancrés comme aller dans les concerts et vernissage à des jours bien précis, mais un jour tout va déraper et nous allons assister aux différents interrogatoires que va subir Etienne.

Vive étant retrouvé morte à proximité de son mari et au fil du récit nous allons rapidement entrevoir que celui-ci a vraiment des comportements très étranges.

Ces deux personnages sont clairement l'eau et le feu cependant de nombreux couples fonctionnent de cette manière.

Une écriture bien mené pour un si court roman de 240 pages ou l'on suit au début une vie de couple plus ou moins banale jusqu'au final qui est très dérangeant.

Le personnage d'Etienne étant également très particulier lors de ses auditions avec la police.

Une bonne lecture qui se lit très rapidement.
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Livre lu dans le cadre du prix littéraire de ma médiathèque.

On le sait dès le début, Etienne a tué sa femme. le roman est alors censé nous faire comprendre pourquoi. C'est un acte de réfléchi ou un coup de folie? Seul la justice pourra trancher.

Au fur et à mesure du récit, on finit par n'avoir aucune compassion pour Etienne qui se présente comme un personnage empli de regrets et de remords, englué dans ses habitudes et qui n'accepte pas la moindre critique. Tout dans sa vie, de sa relation avec sa femme à sa carrière professionnel lui provoque angoisses voir crises de colère.

J'ai bien aimé les scènes d'interrogatoire car on se demande si Etienne est vraiment fou ou s'il manipule son monde. Par contre, j'aurais préféré avoir d'autres point de vue à ce moment là. J'aurais aimé lire l'avis de l'ami de sa femme, celui de sa chef... le fait que le roman tourne exclusivement autour d'Etienne a fini par me lasser un peu et c'est ce qui m'a fait décrocher.

Une lecture en demi-teinte.
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L'épaisseur d'un cheveux se concentre sur l'auteur d'un uxoricide, Étienne, correcteur d'une maison d'édition égocentré, possessif, mégalo, aigri. Sa sensibilité à l'art et aux mots, ainsi que sa retenue ne compensent en rien le fait qu'il est humainement exécrable.

Sa femme Vive est tout en contraste, car solaire, spontanée, sociable, patiente, et même si les opposées s'attirent, on remarque qu'en dix ans, le rigide Étienne a enfermé sa relation dans des rituels, des règles et beaucoup de non-dits ; la frustration de l'un et l'autre a fini par déborder, et les débordements, Étienne ne peut les supporter… Il n'a pas su gérer, il est devenu fou jusqu'à l'acte irréversible.

Ce roman est glaçant, il décortique peu à peu l'histoire de ce couple lambda qui bascule dans l'homicide conjugal. On est face à un profil inattendu d'un pauvre type antipathique mal assorti qui passe son amertume et sa colère sur sa femme en lui ôtant la vie.

Livre bien écrit, pas inintéressant, mais pas extraordinaire.

Thématique difficile que je préfère voir aborder différemment.
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