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Peu après sa nais­sance, la famille Ber­na­nos démé­nage à Fres­sin, dans l'Artois. Dans Les Grands Cime­tières sous la lune, il décrit son enfance comme une période heu­reuse, au plus près de la nature. C'est aussi à Fres­sin que le jeune Georges Ber­na­nos se découvre un gout pro­noncé pour la lec­ture. Il se pas­sionne pour les romans d'Ernest Hello, d'Honoré de Bal­zac — dont il dévore entiè­re­ment La Comé­die Humaine – de son futur maître Edouard Dru­mont, de l'écrivain François-René de Cha­teau­briand ou encore de l'historien Jules Michelet...
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Ce livre est la réflexion philosophique et politique de Bernanos, choqué par les horreurs du franquisme, mais également de tout extrémisme. Il dénonce les travers humains, faits de mesquineries, d'imbécilités, d'égoïsmes. Ces travers sont propices à toute dictature et à toute violence. Il dénonce également la manipulation religieuse, utilisée pour l'ambition et le profit de quelques uns.
Très intéressant à lire ! Une véritable réflexion qui sonne juste, sans aucun manichéisme !
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Ma note est certes moyenne, mais elle reflète plus l'intérêt moyen que j'y ai porté et la difficulté que j'ai eu a le lire que la qualité du livre. L'écriture est remarquable, dans un français parfaitement maîtrisé, mais j'avoue n'avoir pas les clés pour comprendre l'argumentation. Je me suis renseigné sur l'auteur et je crois avoir saisi l'objet du livre, mais j'ai rencontré trop de difficultés pour en juger le contenu.
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C’est la première fois que je lis du Bernanos. Cet auteur ne m’attire pas particulièrement. Royaliste (même s’il a finalement rompu avec Charles Maurras), hostile au principe même de la démocratie et catholique un peu trop fervent, il parait maintenant très anachronique. En vérité, c’est Lydie Salvayre qui m’a incité à tenter de lire "Les grands cimetières sous la lune", avec les nombreuses références qu’elle fait dans son roman "Pas pleurer".
On sait que, au début de la guerre civile espagnole, Bernanos s’est trouvé - presque par hasard - à Majorque. Là, les nervis de l’extrême-droite associés aux putschistes du général Franco ne font en 1936 qu’une bouchée de tous ceux qui avaient (ou étaient suspectés d'avoir) des sympathies pour la République. Bernanos fut-il un témoin direct de ces abominables assassinats de civils ? Il ne semble pas - et pourtant il insiste: les faits sont de notoriété publique. En tout cas, il est clair que les pages où il décrit ce terrible "nettoyage" sont empreintes de sincérité. Mais ce qui le révolte encore plus, c’est la complicité active de l’Eglise espagnole et de larges portions de l’opinion publique européenne, française en particulier. Hurlant avec les loups, ces acteurs politiques déclarent qu’il s’agit d’une nécessaire croisade contre le Mal représenté par la "canaille marxiste".
En publiant cette dénonciation, Bernanos se retrouve en position délicate: il s’oppose violemment à ses habituels alliés politiques sans pour autant se rallier à la gauche, bien évidemment. On sent que cette posture est très compliquée pour lui; son humeur est chagrine et il n’est pas en position de proposer quoi que ce soit. Son ton persifleur, son écriture alambiquée, sa langue trop travaillée et ses considérations compliquées et fastidieuses semblent témoigner de sa grande gêne. Idem, dans la première partie du livre, en ce qui concerne les harangues mordantes dénonçant longuement les « imbéciles ». En fait, ces imbéciles, je ne comprends pas vraiment qui ils sont...
De fait, le livre - trop incrusté dans son époque - me semble très "daté", et beaucoup d’allusions échappent au lecteur lambda du XXIème siècle, même s’il a une certaine connaissance de l’Entre-deux-Guerres. Mon avis global, c’est que le livre est trop long, éloigné de notre sensibilité et presque illisible aujourd'hui. Malgré tout, je reconnais qu'on y trouve quelques beaux passages. Et Bernanos démontre sa lucidité quand il a le pressentiment d’une future guerre dont il devine qu’elle sera abominable (… ce sera la seconde guerre mondiale !).
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Bernanos semble constamment marcher sur l'arrête d'une montagne, tout près du précipice où il voit que le monde tombe. Il assiste aux massacres épouvantables de la guerre d'Espagne et voit les siens, l'Eglise catholique à laquelle malgré tout il reste fidèle, sombrer dans le déshonneur, bénir les tueries, s'allier avec les diables Mussolini, Hitler et Franco. Son arme à lui, c'est la plume, une plume qui tire sur tous les médiocres, les politiciens français en particulier, et ceux de droite d'abord, qui au nom de la Nation sont prêts à se soumettre aux plus odieuses dictatures. Cela fait-il cependant de lui un homme de gauche? Loin de là. Il s'affirme royaliste et regarde la démocratie avec mépris. Bien sûr, ses mots semblent aujourd'hui d'un autre temps. On n'y adhère plus. Mais il a réussi à conserver son honneur au milieu de la guerre totale. Ils sont peu.
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Sur les étals des libraires fleurissent « les grands cimetières sous la lune ». A l'ombre de l'excellent « pas pleurer » de Lydie Salvayre, prix Goncourt 2014, l'orange de la couverture de cette réédition attire l'oeil. Cette mise en avant du récit de Bernanos écrit en janvier 1937 à Palma de Majorque parait comme la dénonciation des actes barbares commis par les troupes phalangistes. C'est du moins ce qu'il reste de ces 330 pages préfacées par Michel del Castillo. Mais, à aucun moment, cet avant propos ne fait état des relents nauséabonds antisémites et homophobes que ne peut s'empêcher de retenir l'auteur. Car il faut le dire, « les grands cimetières sous la lune » ce n'est pas seulement la dénonciation d'un crime civil mais aussi l'acte de foi politique réaffirmé d'un homme qui condamne la Démocratie et la République. Certes, il n'est pas question de nier l'accusation que porte Bernanos sur ces assassins du peuple. Mais, rappeler que son indignation comporte trois motifs : 1. Une violence commise sous le couvert de l'église catholique, ce que réprouve l'auteur. 2. L'inacceptable ingérence de militaires étrangers en Espagne, lors de cette guerre. 3. La mort, sans causes, de pauvres ouvriers et paysans attirés de ce fait par la cause communiste. Il n'y a rien de plus aux motifs de cette condamnation. Dans son introduction, Michel del Castillo considère de manière outrancière le récit de Bernanos comme « un premier acte de résistance avant guerre ». Il n'en est rien. Ce n'est pas la redondance puérile du « Cher Monsieur Hitler » lors des dix dernières pages qui feront de l'écrivain polémiste un combattant avant l'heure du nazisme. Nulle question dans ce livre des milles barbaries commises par le régime nazis, des camps de concentration en action depuis quatre années. Certes, l'auteur ne sera pas de Vichy, comme il n'était plus d'Action Française. Certes, l'auteur n'aimait pas son leader, Maurras l'athée. Oui mais, cette détestation sera aussi l'occasion pour Georges Bernanos de réaffirmer sa foi et sa fidélité au père de la ligue antisémitique de France Edouard Drumont. C'est ainsi que dans « les grands cimetières sous la lune » Bernanos réaffirme que l'auteur de « la France Juive » et de « la tyrannie maçonnique » reste son maître à penser. Opposer à la Démocratie et Royaliste Légitimiste il renvoi dos à dos les hommes politiques de droite comme de gauche. Ces faveurs vont à l'ancien monarque Henri IV. Favorable à une monarchie Bernanos l'est à n'en pas douter. A une monarchie constitutionnelle ? Certainement pas, il n'a aucun gout pour ce qui exclu le droit divin. Après la rédaction de ce livre et les accords de Munich signés, conforté dans sa détestation des hommes politiques de la IIIème République, Bernanos s'exilera au Brésil. Il choisira de s'installer au sein d'une dictature. En effet, depuis novembre 1937 le Brésil est dirigé par Gétulio Vargas au pouvoir depuis un coup d'état. Pour plusieurs années le dictateur instaurera l'estano novo (état nouveau) terme repris de Salazar. Bernanos restera installé dans ce pays de censures jusqu'en 1945, année de la destitution du dictateur Vargas. C'est pourquoi, il ne faut pas faire des « grands cimetières sous la lune » le récit de ce qu'il n'est pas : une ode à la liberté. Non, ce livre n'est que l'amertume manifeste d'un catholique monarchiste attaché à l'autoritarisme d'état, face à l'horreur d'une guerre civile commise par ceux qu'il considère de son camp. « Les grands cimetières sous la lune » c'est aussi la réaffirmation de la pensée profonde de l'écrivain quant à ses convictions politiques et morales. Cette réédition à pour but de véhiculer une pensée. Elle doit se lire de manière critique avec notre vision du monde présent et non seulement à l'aune des événements de 1937. En ce cas, que devons nous penser en lisant la phrase suivante : « Que peuvent avoir de commun les paysans de Manuel Fal Conde avec ces aristocrates mâtinés de juif, qui tiennent de leur double origine les formes les plus exquises de la lèpre ou de l'épilepsie, et dont l'absurde égoïsme a perdu la Royauté ? » Que penserions nous d'un écrivain si pour se justifier il écrivait cela : « de plus, les juifs sont puissants dans le monde et valent d'être ménagés…Mais nous les ménageons pour qu'ils nous ménagent à leur tour, c'est-à-dire qu'ils ménagent l'église. Et peux être même qu'ils dispensent un jour quelque part de leur superflu aux misérables échappés des massacres ». Quels seraient nos réactions si en 2015 sous la plume d'un écrivain reconnu nous découvrions la phrase suivante : « C'est au nom de l'ordre européen menacé par les communistes que les nazis ont pris possession de l'héritage des Habsbourg. Mais ne l'avions nous pas déjà sacrifié, en 1917, cet héritage à l'Italie ? L'Empereur Charles offrait la paix. Nous avons prolongé d'un an la guerre, pour une espèce d'entité géographique, une nation paradoxale, une nation sans tradition nationale, la plus pure création au dix neuvième siècle, de la maçonnerie universelle ». Et s'il n'était que cela ! Bernanos nous livre ses sentiments délétères concernant les invertis qu'il abhorre. Un livre ou tous ces éléments se rassemblent, un auteur qui compare ceux qu'il n'aime pas à des nègres blancs similaires à « ces sauvages ». C'est aussi cela « les grands cimetières sous la lune ». Non ce livre ne devrait pas figurer au premier rang des étals de nos librairies. A quoi bon combattre les totalitarismes et les extrémismes fleurissant si nos nombreux passeurs de paix et de fraternité donnent à penser comme eux. Nous ne pouvons chanter la liberté et vitupérer contre le racisme et l'antisémitisme galopant tout en laissant sans critique de tels récits, fusse-t-ils anciens. Alors, si la curiosité vous pousse à découvrir Bernanos ne vous tournez pas vers « les grands cimetières sous la lune ». Vous n'y trouverez rien de réjouissant. Il n'y a rien à retenir de ce récit, pas même la lecture des atrocités d'une guerre
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Paru en 1938, ce violent pamphlet, qui dénonce à la fois le franquisme meurtrier, la lâcheté des accords de Munich, fit scandale en France lors de sa parution. Très jeune, Bernanos milite dans les rangs de l'Action Française à laquelle il s'oppose et finit par rejeter la droite prenant fait et cause pour les républicains. Dans ce livre, il décrit les atrocités de la Guerre d'Espagne ; il s'en prend à Maurras, Claudel, Franco et surtout aux prêtres, qu'ils soient républicains ou espagnols. Son fils a combattu avec les insurgés espagnols.
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Daté mais aussi extrêmement prémonitoire
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Cité par Lydie Salvayre, l' a inspiré pour Pas pleurer
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Il est des livres que je reprends de temps à autre. Les grands cimetières sous la lune sont de ceux-là et je ne me l'explique pas. Personne ne m'est plus étranger que Bernanos, catholique, royaliste, ancien combattant de 14, père d'une ribambelle enfants… rien et pourtant j'aime ce livre ainsi que d'autres livres de lui, Journal d'un curé de campagne, Un crime, et dans un coup de folie, La grande peur des bien pensants, livre incompréhensible, dont les repères historiques m'échappent, époque où le magister de Maurras s'exerce encore, où Bernanos prend à parti le sourdingue marseillais car traitre à Drumont, ou je ne sais.
Rien ne me rattache à Georges Bernanos, ni sa foi catholique, ni son idéal monarchiste. Camelot du Roi, antidreyfusard, maurrassien… il est difficile de suivre les méandres de ses combats, à moins d'une agrégation ès « droites françaises ». Politiquement introuvable, antidémocrate certainement. Bernanos, est à peine un contemporain, un personnage convexe, comme son buste de Port Royal, un personnage impossible, père de onze enfants, ayant épousé une descendante de Jeanne d'Arc (on croirait une blague), assureur, écrivain, installé en 1934, à Palma de Majorque : « parce que le prix du boeuf et des pommes de terre y est encore abordable ». Il ne savait pas qu'il allait trouver la guerre civile.
Témoin de hasard de la guerre civile, il n'en montre que les abords, car la guerre civile est essentiellement invisible, diffuse, habituée du petit jour et du crépuscule. La guerre civile est un état d'incertitude et les seules réalités sont les têtes ou les cadavres que l'on retrouve au matin et devant lesquelles les questionnements se posent encore. Parce qu'on ne sait rien, les gens meurt et tout devient conjecture. « La guerre civile ne m'a fait vraiment peur que le jour où je me suis aperçu que j'en respirais, presque à mon insu, sans haut-le-coeur, l'air fade et sanglant. »
Il n'y a rien de spectaculaire dans Bernanos. Nous sommes loin du journalisme, de Malraux, d'Hemingway et Bernanos retrace cette atmosphère de guerre civile qu'il a vécue à Palma de Majorque, qui a été le point d'appui de la Légion espagnole et des règulares, qui ont formé le fer de lance des troupes franquistes de Yaguë. Il ne voit pas grand chose, peut-être ces camions pleins de paysans, les mains encore pleines de travail, qui vont être exécutés dans le soir. il entend, il entend à la radio la charla de Queippo de LLano (que l'on peut découvrir sur You Tube), il parle sans doute dans son castillan approximatif à ses voisins ; à ses nombreux enfants, dont au moins un (Ifi) est phalangiste et qui lui rapportent ce qu'ils voient ou entendent, car les enfants en savent plus que les parents dans ces temps incertains.
En France nous connaissons peu la guerre civile espagnole, on en reste à l'histoire des vaincus, à la geste des brigadistes, des républicains, à Malraux. Nous avons une vision manichéenne. Bernanos est sans illusion. Sa dénonciation du franquisme ne signifie en rien son adhésion aux idées de la République espagnole. Ici il faudrait rappeler quelques éléments d'histoire de l'Espagne, de la seconde République après l'épisode Primo de rivera, la radicalisation des gauches, l'éphémère République socialiste asturienne…
Bernanos m'intéresse car il écrit bien, son humour cruel, sa description des soldats de 14 anxieux à l'idée de rater le train pour l'Enfer, comme s'ils se rendaient à Viroflay, l'effet comique à répétition de l'oubli du nom de Salazar, sa totale indépendance d'esprit, le personnage est facile à comprendre au final, c'est un croyant hors de l'Eglise officielle, hors de tout, seul.
Alors oui, ce livre vaut pour son regard dont la force marque l'esprit comme des blessures.

Lien : http://jsander.blogs.nouvelo..
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