Je m'appelle Otto Lidenbrock. Si vous avez déjà lu le «
Voyage au centre de la Terre » de
Jules Verne vous me connaissez. Vous savez que je suis un chercheur passionné et reconnu dans ma spécialité, que l'on me sollicite constamment pour mes connaissances en minéralogie et en géologie, que j'enseigne et que je suis également conservateur au musée de minéralogie de Hambourg.
Aujourd'hui est un grand jour. Avec Axel, mon neveu, nous sommes enfin parvenus à déchiffrer un vieux cryptogramme islandais sur lequel nous travaillions depuis un moment.
Je suis joie et excitation mêlées. Je me hâte pour boucler les derniers préparatifs car maintenant que nous savons par où nous pouvons entrer pour atteindre le centre de la terre.
Nous allons partir en Islande et plus précisément au Sneffels, un volcan qui s'est éteint il y a plus de 5 siècles. Selon le texte, l'un de ses cratères, le Yocul, est une voie qui permet de descendre dans les entrailles de la Terre. J'ai hâte ! D'autant que je suis certain que « si quelqu'un est parvenu à atteindre le centre de la Terre, nous y parviendrons aussi. »
Une fois arrivés sur le sol islandais, nous nous sommes affairés aux derniers préparatifs avant de prendre la route. Après dix jours d'ascension, nous sommes enfin parvenus à destination. A nos pieds, le cratère ouvrait la voie vers de nouvelles contrées souterraines.
Pour tout dire, cela fait (bien trop) longtemps que j'ai lu ce roman de
Jules Verne pour prétendre pouvoir faire une comparaison et juger de la fidélité de cette adaptation. J'ai pourtant l'impression que
Matteo Berton est parvenu à en extraire la substance nécessaire, à aller à l'essentiel sans rien rater des conséquences que cela implique. Un mélange étonnant de ferveur et d'appréhension. le scénariste s'étale rarement et semble même se contraindre à aller à l'essentiel, laissant le lecteur fasse à des planches qui décrivent parfaitement – tout en étant minimaliste – l'effort physique incroyable que les personnages réalisent pour mener à bien de projet fou d'atteindre le centre de la terre.
Dans un environnement hostile, privé de lumière naturelle, d'eau, de repères visuels, trois hommes ouvrent un chemin qu'aucune carte n'est capable de décrire… ce qu'aucun herbier n'est capable de contenir…
Une aventure humaine qui se passe à l'abri des regards, à des kilomètres sous terre.
Matteo Berton choisit pour cela des couleurs sombres qui marquent silencieusement l'absence du soleil. La partition séquencée nous guide dans la progression de cette histoire et des découvertes qui lui sont inhérentes. Des pleines pages qui nous font marquer un temps d'arrêt au gaufrier qui invite notre oeil à sauter de case en case pour que l'on reprenne la marche des explorateurs. J'ai bien aimé ce jeu graphique, cet hommage au talent d'un romancier visionnaire du 19ème siècle et dont les récits sont encore capables de nous émerveiller aujourd'hui.
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