''Arrête avec tes mensonges''

Récit intense, fulgurant, parfois cru, d'une histoire d'amour entre deux garçons dans une petite ville de province au milieu des années 80.
J'ai d'abord été très touchée par le personnage de Thomas, ce premier amour inoubliable, condamné à taire ce qu'il est, à suivre un chemin qui n'était pas le sien. Une époque, un contexte…
Touchée aussi par l'écriture souvent lumineuse de l'auteur.
Mais j'ai malheureusement aussi connu des creux, des décrochages liés à la construction du récit : les digressions nombreuses sans aucun rapport avec le sujet, comme si l'auteur suivait le fil de sa pensée et nous livrait ses réflexions sans filtre… Comme s'il ne pouvait s'empêcher de revenir à lui. Des parenthèses où le récit perdait de son intensité. Peut-être une façon pour l'auteur de s'accorder des répits...
Bref, contrairement à beaucoup, si j'ai bien aimé, ce ne sera pas le coup de coeur attendu pour moi…

Voilà une belle et poignante chronique d'une époque révolue d'une petite ville de Province dans les années 80, dans laquelle tous ceux qui ont vécu cette époque se reconnaitront, tant les détails de cette période, notamment vestimentaires, sont légions.

Cette histoire d'un amour homosexuel consommé mais mal terminé à 17 ans, qui ressurgira de belle façon 30 ans après assez proche de l'autofiction, mais Besson sait s'arrêter avant l'impudeur et le pathos.

Ce beau roman sensible et vibrant d'émotion, nous prouve qu'il faut à nouveau compter avec Philippe Besson, auteur certes inégal ( certaines livraisons dispensables flirtaient avec l'emphase et la mievrerie, des éceuils que ce livre là contourne toujours) mais qui peut parfois nous livrer comme avec ce " arrête avec tes mensonges" de très belles pages pleine de douleur rentrée et d'émotion contenue prête à exploser à tout moment .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

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Comment vit-on son homosexualité ? Comment fait-on pour l'accepter, pour la rejeter, pour la cacher ? Que ressent-on à 11 ans, à 18 ou à 40 ? Philippe et Thomas sont lycéens, ils passent le bac dans le même établissement. Pourtant ils ne se côtoient pas, ne se mélangent pas. Mais dans le secret, ils sont amants. Si l'un voudrait le crier au grand jour, l'autre le cache, autant pour les autres que pour lui même. Pourtant, leur deux corps s'appellent, se parlent et se plaisent...
Le dernier roman de Philippe Besson est un livre touchant, sensible, loin des clichés et des préjugés. Il se vit de l'intérieur, il se ressent et il s'apprivoise aussi. Car le sujet est lourd, difficile et parfois cru. C'est une histoire de passion et de douleur, un amour qui ne se joue pas qu'à deux et dont la plus grande des difficultés, le plus long chemin, réside avant tout dans l'acceptation de soi...

C’est le premier livre de Philippe Besson que je lis et j’ai l’impression que, par chance, je suis tombée sur celui par lequel il fallait commencer ; non parce qu’il s’agit de quelques mois de sa jeunesse, mais parce que ces quelques mois semblent avoir été déterminants tant pour son passage au stade d’adulte que dans ses choix de vie et sa carrière d’écrivain…
C’est un roman d’amour, sur l’exaltation d’un premier amour et la difficulté pour certains d’accepter leur homosexualité avec les conséquences de ce refus.

J’ai été sensible à ce récit montrant comment on peut rater sa propre vie parce qu’on ne trouve pas le courage de s’assumer, de parler, d’exprimer ce qui est essentiel et comment on peut marquer à jamais la vie de l’autre pour les mêmes raisons.

Le titre m’a laissée légèrement perplexe car, pour ma part, j’ai vu beaucoup de non-dits ou de dissimulation et peu de mensonges.

Sa mère lui disait toujours : « Arrête avec tes mensonges », ce qui signifiait, pour elle, arrête de toujours raconter des histoires car il ne cessait pas d'inventer des vies pour les gens qu'il voyait.
Pourtant, Arrête avec tes mensonges, ce titre est trompeur car Philippe Besson (photo ci-contre) est formidablement sincère tout au long de ce roman qui débute dans une cour de lycée alors qu'il a 17 ans. L'auteur s'exprime à la première personne du singulier et se décrit sans concession : « Je suis idiot, un idiot insouciant. » En 1984, il est en Terminale C au lycée Élie-Vinet de Barbezieux, en Charente et, Thomas Andrieu, élève de Terminale D, l'intrigue et l'attire.
Sans ambages, sans circonvolutions, sans effets de style, Philippe Besson parle de son homosexualité, de ce désir amoureux impossible, douloureux alors que les filles tournent autour de Thomas. Lorsqu'ils se rencontrent enfin, il lui pose la question : « Pourquoi moi ? » et Thomas Andrieu lui offre une réponse qui le marquera pour toujours : « Parce que tu partiras et que nous resterons. »
D'une écriture simple, efficace, profondément sensible, ce livre parle des souvenirs d'enfance, des vendanges, des goûts de ces deux garçons pour la musique. L'un aime Goldman, l'autre Téléphone. L'auteur cite Marguerite Duras puis ils parlent cinéma sans oublier de faire l'amour. C'est cru, précis, émouvant, très fort : « le reste du temps, on s'embrasse, on se suce, on s'encule. »
Ils échangent aussi sur leurs parents et Philippe Besson écrit : « Je me demande si la froideur des pères fait l'extrême sensibilité des fils. » Puis, c'est un saut important en 2007, à Bordeaux avec une rencontre dont il ne faut rien dire avant que 2016 arrive, neuf ans après.
Arrête avec tes mensonges, livre qui sera bientôt adapté au cinéma, est excellent, d'une extrême sensibilité, à la recherche des sentiments les plus profonds, ce qui met l'auteur en accord avec sa véritable nature.

C'est grave, remuant, dérangeant, sincère et permet de comprendre la difficulté à vivre, à assumer son amour pour les personnes du même sexe avec encore, la plupart du temps, l'obligation de se cacher, de se conformer aux habitudes, aux coutumes de la société, ce qui peut se révéler dramatique.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..

Merci à Babelio et aux éditions 10-18 pour le roman de Philippe Besson « Arrête avec tes mensonges. »
Philippe Besson est un auteur que je lis régulièrement. J'apprécie chez lui sa sensibilité, les histoires simples qui parlent de nous tous, d'amour et de solitude tout autant que son écriture épurée qui parvient à faire naître une palette de ressentis et d'impressions.
Dans ce livre, Besson parle à coeur ouvert de son premier amour, Thomas Andrieu, alors qu'il était adolescent, en Charente. Pour la première fois, il se raconte et nous livre les clés de tous les romans qu'il a pu écrire précédemment. C'est l'histoire originelle qui lui fera raconter toutes ces histoires de manque, de perte, d'absence et de solitude dans ses autres romans.
Durant ma lecture, je m'étonnais qu'il ait cette capacité de relater des scènes qui pourraient paraître presque crues (par la description sans fard de ces relations avec ces américains travaillant dans le milieu du sexe par exemple) tout en gardant une certaine pudeur, une sensibilité indéniable. J'ai pensé alors que, même si l'écrivain ne cache pas ses préférences sexuelles lors d'interviews, cela revêt une sorte de courage de raconter son homosexualité, car si à l'époque de son adolescence, c'était plus que tabou et ces relations majoritairement cachées, interdites, aujourd'hui encore, le sujet reste parfois dérangeant pour certains (et si ça pouvait en dérider certains à force d'en parler…).
C'est parce que Philippe Besson a appris la disparition de cet homme, cet homme qu'il a aimé, par la bouche de Lucas (le fils de ce dernier), parce qu'il a compris des décennies après cette liaison que cet amour était réciproque, mais aussi parce que cet amour était l'un des plus beaux et des plus forts qu'il ait connu qu'il a sûrement décidé cette fois de ne pas inventer des personnages, de ne pas inventer une histoire en y semant consciemment ou non des bouts de lui. Cette fois, c'est lui le personnage principal. Cette fois il nous relate l'histoire d'amour (d'amour impossible ?) qu'il a vécu, ses premiers émois, son corps et son coeur qui s'emballent ou qui souffrent...
L'émotion est de plus en plus palpable au fil des pages et notre coeur se serre comme pris dans un étau. Cet amour est beau, passionnel et tragique. L'authenticité, ce coeur mis à nu, l'histoire de Thomas font de ce roman autobiographique l'un des plus beaux que cet auteur nous ait offert.
Et comme la Saint-Valentin n'était pas loin (je passe pour cette fois sur le côté mercantile de l'évènement), je voudrais plutôt finir par une note positive. Vivre un amour même douloureux, vivre une passion qui connaîtra forcément une fin, ressentir des emballements du coeur, même à la limite du soutenable, est parfois bien plus souhaitable que la tempérance des autres relations, si calmes et aseptisées, qui ne laisseront aucune trace en nous.
Vivre un de ces amours passionnels, si rares, si puissants, une fois dans notre vie, les souvenirs que nous en gardons tout au fil des années sont ce qui façonne notre identité, deviendront le rythme de notre souffle et ce qui nous fait tenir chaque matin. On en veut encore de ces histoires-là, on en rêve encore de ces chimères, de ces pulsations de notre coeur, on veut croire que cette fois il n'y aura pas de fin ni de drame…
N'est-ce pas cela que nous racontent les plus beaux films, ces chansons qui donnent la chair de poule, ces sublimes poèmes et ces romans qui resteront encore bien après nous ?
« J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » Alfred de Musset – On ne badine pas avec l'amour.

Arrête avec tes mensonges commence sur une histoire d'amour avec peu de relief et termine dans une apothéose d'émotion. Philippe Besson n'a pas son pareil pour nous faire vivre des évènements particuliers.

Tout démarre par une banale histoire d'amour contrariée. Thomas et le narrateur ont dix-sept ans, étudient dans le même lycée, mais pas dans la même section. Impossible de se parler, le narrateur fait déjà l'objet de soupçon sur sa sexualité. Thomas est ingénieux, trouve des solutions, ils se voient, s'échangent des billets pour convenir de rendez-vous. le narrateur vit une grande histoire d'amour. Et Thomas ? le doute est permis.

Un début laborieux
J'ai eu l'impression d'avoir lu plusieurs fois cette histoire. Par conséquent, je n'ai pas trouvé le début inspirant.

Puis, les choses s'accélèrent
Les deux garçons passent (et réussissent) leur bac. C'est alors que la compassion arrive.

Un tourbillon d'émotions pour la fin
Le récit était déjà d'une sincérité prenante. L'explosion de la fin m'a profondément touchée.

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Hommage tragique, roman d'amour, autobiographie... ce livre aux multiples facettes n'en est que plus touchant.

Cette évocation d'un premier amour passionnel et secret pourrait sembler un thème classique, mais il est ici mis en lumière par ses prolongements dans le présent, lorsque le narrateur pense apercevoir cet homme des années après l'avoir perdu de vue.

Le récit oscille entre réminiscences adolescentes (bouillonnements émotifs, timidité, doutes existentiels) et questionnements adultes (regrets, quête du passé, doutes créatifs). Bien sûr, l'homosexualité et les tourments liés à sa difficile acceptation sont omniprésents.

Le tout, magnifiquement écrit, m'est allé droit au coeur.

Philippe Besson est un auteur que j'aime beaucoup et "Arrête avec tes mensonges" m'a beaucoup ému. L'auteur se livre davantage à nous et évoque en 3 parties, Thomas, son amour de jeunesse. Nous sommes d'abord projetait en 1984 ou Philippe est en terminale et va rencontrer son premier amour. L'homosexualité vient juste d'être dépénalisée et l'on ne parle pas encore du SIDA. Nous deux protagonistes vont vivre une relation complice et charnelle avant de se perdre de vue après l'obtention de leur diplôme. En 2007, Philippe tombe par hasard sur le fils de Thomas, Lucas. Philippe se remémore alors son amour de jeunesse sans rien révéler à Lucas. Puis Lucas revient dans sa vie en 2016 pour lui annoncer une triste nouvelle.

C'est un récit touchant dont on ne peut sortir indemne. Les scènes sexuelles sont parfois crues mais pourtant il y a énormément de pudeur dans le récit de cette relation. Les sentiments ne sont que rarement évoqués entre Philippe et Thomas et pourtant on sent un réel attachement entre eux. le personne de Thomas est énigmatique, se livre peu et on s'attache à lui. Malgré tout, après cette courte lecture, il reste un mystère, une ombre que l'on aura aimé connaitre davantage, comprendre ses choix de vie.

L'auteur aborde des thèmes intéressant : l'homosexualité bien sûr mais aussi l'acceptation de soi, le regard des autres…. C'est un magnifique récit que j'ai encore davantage apprécié grâce à la lecture d'Antoine Leiris. Sa voix se prête à merveille, le ton est juste et le rythme très prenant. le livre audio est en plus suivi d'un entretien avec l'auteur qui nous éclaire sur l'écriture de cette très belle histoire.
Lien : https://missmolko1.blogspot...

Roman-clé, roman des origines, autobiographie à peine romancée, vrai faux roman, voilà un livre passionnant, prenant, et qui m'a fortement émue. Pour ceux qui, comme moi, ont lu de nombreuses oeuvres de l'auteur, c'est un révélateur,une mise à nu sincère et courageuse, une radiographie très précise de l'événement à la source de tout...

En effet, la rencontre- coup de foudre à 17 ans avec Thomas Andrieu , un adolescent du même lycée marquera en profondeur le futur romancier,sans qu'il en ait pendant longtemps vraiment conscience ( c'est vrai que ses personnages s'appellent souvent Thomas, un Thomas démultiplié, réinventé ). Et son amoureux sauvage aura la prescience de son destin ailleurs, car il lui affirmera alors:" Il ajoute cette phrase, pour moi inoubliable" parce que tu partiras et que nous resterons".

Mêlant souvenirs de cette époque lycéenne tourmentée et lumineuse à la fois , rencontre fortuite des années plus tard avec Lucas, le fils de Thomas, qui lui ressemble tant,et adresses au lecteur , à qui il explique, au regard du passé, l'obsession de certains thèmes de ses livres, Philippe Besson nous entraîne dans des méandres où imagination et réalité se superposent, se confondent. Avec toujours cette belle écriture, sobre et contenue, tout en délicatesse.

L'histoire de cet amour brut et incandescent , condamné à mort des le début, nous est racontée sans fioritures, avec la lucidité de l'adulte mais aussi une mélancolie poignante, jusqu'à la lettre finale, si bouleversante...

" Arrête avec tes mensonges", lui répétait sa mère, quand tout petit déjà, il aimait s'inventer des histoires. D'aussi fulgurantes et touchantes vérités, comme il aurait été dommage de ne pas les raconter...Un bel hommage à l'amour fou, foudroyé.