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4,22

sur 2306 notes
Bouleversant.

Sublime.

J'ai refermé ce livre, les larmes aux yeux. Philippe Besson y raconte son premier amour, sans fard, sans filtre. Tout en sincérité et en émotion. En sensibilité et en délicatesse.

Je n'ai pas lu d'autres livres de cet auteur, mais je sais maintenant qu'Arrête avec tes mensonges est la base de tous les autres, la genèse de son oeuvre et de son être. Cette histoire d'amour avec Thomas qu'il nous livre ici est l'origine de la suite de sa vie.

Arrête avec tes mensonges, c'est l'histoire d'un amour interdit et clandestin entre deux lycéens. C'est l'histoire d'une passion, d'un désir irrépressible et sauvage. Mais c'est aussi l'histoire d'une séparation. L'histoire d'une grande souffrance. Il n'est pas facile de montrer son homosexualité au grand jour quand on a dix-sept ou dix-huit ans, en 1984.

Différence. Violence. Souffrance. Silence. Rester soi-même.

"Plus tard, donc, j'affronte la violence que provoque cette différence supposée. J'entends les fameuses insultes, au moins les insinuations fielleuses. Je vois les gestes efféminés qu'on surjoue en ma présence, les poignets cassés, les yeux qui roulent, les fellations qu'on mime. Si je me tais, c'est pour ne pas avoir à affronter cette violence. de la lâcheté ? Peut-être. Une manière de me protéger, forcément. Mais jamais je ne dévierai. Jamais je ne penserai : c'est mal, ou : j'aurais mieux fait d'être comme tout le monde, ou : je vais leur mentir afin qu'ils m'acceptent. Jamais. Je m'en tiens à ce que je suis. Dans le silence certes. Mais un silence têtu. Fier."

Après une passion brève et intense, les chemins de Philippe et Thomas se séparent. Pour Thomas, il le sait d'avance, cette relation n'ira pas plus loin, la vie les séparera vite, trop vite. Sauver les apparences. Satisfaire sa famille.

"Parce que tu partiras et que nous resterons."

Mais rien n'empêche le sentiment de manque de l'autre et le souvenir. Vient le temps de l'absence. Celle qui vous ronge, vous détruit à petit feu, et que vous comblez comme vous le pouvez. Rien ne remplacera ce premier amour.

"Plus tard, j'écrirai sur le manque. Sur la privation insupportable de l'autre. Sur le dénuement provoqué par cette privation ; une pauvreté qui s'abat. J'écrirai sur la tristesse qui ronge, la folie qui menace. Cela deviendra la matrice de mes livres, presque malgré moi. Je me demande quelquefois si j'ai même jamais écrit sur autre chose. Comme si je ne m'étais jamais remis de ça : l'autre devenu inaccessible. Comme si ça occupait tout l'espace mental."

La plume de Philippe Besson est belle, fluide. Les mots jaillissent les uns à la suite des autres. L'écriture est une lumière dans le noir. Il faut continuer à vivre et à avancer.

Je n'ai pas les mots pour exprimer vraiment ce que j'ai ressenti lors de cette lecture. Je dirais simplement qu'Arrête avec tes mensonges m'a emportée dans un tourbillon d'émotions. J'ai respiré à l'unisson avec chaque mot. Mais surtout j'ai été très touchée par la fin. La lettre de Thomas est si belle et si glaçante à la fois.

Arrête avec tes mensonges est un récit intime, jusqu'au bout, et qui explore en profondeur les thèmes de l'acceptation de soi, du regard des autres, des secrets et des non-dits. Un coup de coeur pour moi. A lire absolument !
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C'est avec beaucoup d'émotions que je referme ce livre.
Il est le témoignage d'un amour douloureux dans la vie de l'auteur représentant le premier sentiment amoureux et le "morsure"qu'il en découle, le manque, l'abandon, ... Tous ces sentiments que Philippe Besson aborde dans ces autres livres et qui trouvent leurs origines dans cette passion amoureuse.
L'écriture est rapide, vive mais profonde et émouvante. On y perçoit la passion, la tristesse, le désarroi, l'impuissance et le poids du destin que l'on se créé ou non, de l'acceptation de sa différence que l'on accepte ou non.
Premier livre de cet auteur pour moi et j'en suis heureuse puisqu'il m'incite à lire les autres surtout ceux dont il parle.
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J'ai déjà lu le précédent bouquin de Philippe Besson Les passants de Lisbonne que j'ai beaucoup aimé, je n'ai donc pas hésité à emprunter celui-ci à la bibliothèque.

Je dois avouer que dès les premières pages j'ai eu peur que ce livre ne soit que la narration d'une histoire d'amour entre Philippe Besson et Thomas. Cette découverte de la sexualité durant l'adolescence et la relation complexe qui en découle sont très bien narrée mais certains passages sont vraiment crus.

Cette histoire entre l'auteur et Thomas prend place dans les années 80 et en province donc la relation devra rester caché le plus longtemps possible et un jour tout bascule suite au départ soudain de Thomas pour une autre ville.

La seconde et la troisième partie du livre m'ont plu davantage, ce roman me laisse la même impression finale que le dernier Delphine de Vigan d'après une histoire vraie à savoir quelle est la part de vérité et de fiction de ce récit.
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Quel livre sublime.
1984, Philippe Besson a 17 ans et la vie devant lui.
Rien ne le prédestine encore à des envies d'écriture ou de voyages.
Au lycée, il se fait accoster par Thomas Andrieu.
Ils se retrouvent au café.
Puis au gymnase.
Là ils font l'amour.
Prémice d'une relation qui va se poursuivre dans le temps mais dans le plus strict secret.
C'est le deal: à prendre ou à laisser.
Une histoire de rencontre, de jeunesse, de passion, d'amour, de séparation...
Un livre qui m'a bouleversée par son intensité et la dramaturgie de son dénouement
Un premier essai sans fautes pour moi avec cet auteur qui assume pleinement sa sexualité.
Je n'ai pas de mots pour traduire cette force brutale, ce shaker d'émotions qui m'a ébranlé.
"Parce que tu partiras et que nous resterons".
Juste somptueux.
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Se préoccuper de son épanouissement personnel n'est pas de l'autolâtrie. C'est juste nécessaire. Parce qu'à priori, le bonheur ne s'est jamais trouvé dans un paquet Bonux.

Avec cette autobiographie (qui, au passage, est LA clé des marottes de l'auteur pour les aficionados), Philippe Besson en écrit la plus belle démonstration. Enfin, c'est plutôt l'écriture qui est belle. La démonstration, elle, de part son authenticité, est triste et accablante.
On découvre la vie désastreuse de l'amour de jeunesse de l'écrivain, Thomas. Désastreuse parce que malheureuse. Il ne se sent pas le droit de vivre sa sexualité librement, ni de choisir sa voie professionnelle. Double peine.
Il me suffit de regarder la couverture du livre qui illustre ce jeune homme à la vie gâchée, parce qu'il est incapable de se libérer de ses chaînes de « bonne conduite », pour ressentir une peine immense.
Et ce qui m'est carrément insupportable, c'est quand je réalise que Thomas ne fait pas partie de la dernière génération victime de ces mentalités bridantes...

La morale du livre est limpide. Incontestable.
Manque plus qu'elle devienne triviale.
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Je referme tout juste ce livre et je garde une grosse boule de larmes coincée dans la gorge... Que d'émotions! Ce livre m'a littéralement bouleversée...
Philippe Besson revient sur sa principale histoire d'amour de jeunesse sans jamais emprunter d'éléments à la fiction et nous livre un récit autobiographique sincère et touchant.
Il revient ainsi sur son adolescence à Barbezieux, en Charente où la vie rurale ne peut s'accorder avec des penchants homosexuels. Ce n'est donc qu'en cachette que deux hommes ne peuvent oser s'aimer. Thomas sera ce premier amour d'adolescence, secret et intense; révélateur aussi sur la personnalité de l'auteur, qui osera alors s'affirmer tel qu'il est et non tel que l'on voudrait qu'il soit.
Un très beau roman qui nous emporte dans une ambiance poétique portée par une passion à la fois délicate et dévorante.
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Thomas est le premier amour d'adolescent de Philippe Besson, celui qu'il n'oubliera jamais.
Mais après le lycée, leurs vies se séparent.
Plus de vingt ans après, la rencontre du fils de Thomas va raviver les souvenirs.
Une autobiographie dont je me suis demandé l'utilité pendant les deux tiers du livre.
En quoi nous concernent ses ébats d'adolescent ?
Il me semble que ça relève de son intimité dans laquelle on n'a aucune légitimité à entrer.
D'autant que l'écriture et le style m'ont paru sans relief particulier.
Mon intérêt s'est éveillé à partir de la rencontre avec Lucas, le fils de Thomas.
Et j'ai finalement ressenti plus de sympathie et de compassion pour le personnage de Thomas que pour celui de Philippe Besson.
D'autant que dès le début de leur relation, Thomas avait exigé la discrétion absolue.
Donc, de là à penser qu'il trahit la parole donnée en publiant ce livre, il n'y a qu'un pas.
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J'avais aimé Paris-Briançon.
J'avais apprécié une participation de Philippe Besson à la Grande Librairie.
J'avais été marquée par la critique de Pancrace sur “Arrête avec tes mensonges”.
J'ai été captivée par l'intervention de l'auteur au festival des écrivains du sud de cette année.

C'est d'ailleurs parce qu'il a présenté ce roman autobiographique comme le plus personnel, a indiqué son attachement particulier à cette oeuvre que je l'ai choisie. Grand bien m'a pris ! C'est émouvant et extrêmement bien écrit.

Philippe Besson, avec le journaliste qui l'interviewait, ont fait référence à Georges Simenon et à un geste qu'il a eu sur un plateau : prendre un de ses livres par la tranche, le secouer, pour montrer, qu'en écriture, il faut avant tout retirer ce qui est inutile, faire tomber les adverbes, les adjectifs redondants, les périphrases qui enlèvent plus qu'elles n'apportent au récit. “Arrête avec tes mensonges” bénéficie de cette fluidité, dans laquelle chaque mot est pesé.

Sur le fond, Philippe Besson raconte son histoire d'amour de fin de lycée. Lui, fera le choix, toute sa vie, d'assumer son homosexualité et son compagnon de l'époque, Thomas, son grand amour de jeunesse, la taira, en tentant de vivre une vie qui ne lui correspondait pas. On comprend les évolutions, les déchirures, le regard des autres, le lien avec les proches à travers trois moments de vie.

C'est magnifique ! Un auteur que je continuerai à lire !
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Les histoires sont-elles des mensonges ?
 
Parce que c'est ce que signifie ce titre, arrête avec tes mensonges, arrête avec tes histoires, cesse d'imaginer, de fabuler !
 
2007, Bordeaux, un écrivain renommé, un hall d'hôtel, une silhouette, une histoire qui ressurgit, un mensonge ?
 
Flashback, 1984, 17 ans, un ado studieux par devoir, un lycée standard, une ruralité ordinaire, une banale banalité si ce n'est un niveau scolaire au au-dessus du commun et une fascination pour un … garçon !
 
Ce garçon c'est Thomas, un prénom peu commun à l'époque, un garçon taciturne, secret, inabordable et qui laisse libre court à une imagination débordante, à  des mensonges ?

Seulement cette attirance semble à sens unique tant ce Thomas ne le remarque pas cet ado studieux, pas attiré par les garçons sûrement.
Ce sont alors des regards à la dérobade vers l'objet du désir, de cet amour inaccessible…stérile ?
 
Et si la vie était faite aussi de surprises ?
 
A travers cette première attirance amoureuse, Philippe Besson se livre dans une autobiographie sincère qui balaiera bien plus que cette seule étape initiatique, il y dresse un tableau sans concession d'une époque (révolue ?), d'un milieu, d'une France rurale où l'on ne parlait pas d'homosexualité et encore moins l'assumait (cela a-t-il tant changé ?)
 
Des flashbacks imbriqués lui permettent des digressions où sa vision de la ruralité d'alors explose dans toute son authenticité.
 
Il y parle surtout d'amour mais d'un amour interrompu, brutalement et du manque que cette interruption brutale provoque.
On est dans le souvenir, c'était hier..
 
Mais ces souvenirs pourraient refaire surface au hasard de la fortuite rencontre avec la silhouette de 2007.
Il y a tentation, envie, crainte.
Les souvenirs resteront au rayon souvenirs.
 
Puis 2016 surgit comme avait surgi cette silhouette dans le hall de l'hôtel devant l'écrivain célèbre en 2007, c'est une lettre qui en est l'étincelle, une lettre, non, une invitation ou plutôt une convocation.
 
Une convocation de la réalité, la réalité de cet amour qui s'était brutalement interrompu en 1984 parce que les gens continuent à avoir des histoires même quand on ne les voit plus.
 
Mais sont-ce des histoires ou des mensonges ?
Mais si ces histoires sont des mensonges, qui ment et à qui ment-on ?
 
Le dernier chapitre de cette autobiographie confession m'a laissé exsangue. L'enchaînement des révélations finales de ce récit en font une tragédie moderne digne des opéras qui font trembler les murs de la Scala.
 
Et si ce livre raconte une histoire démarrée sous le sceaux de la promesse d'un secret absolu, son édition,  qui pourrait sembler être une trahison inacceptable, permet en fait que prenne fin le plus dramatique des mensonges,  celui que l'on se raconte à soi même et qui mène à sa propre perte.
 
Magistral !
 
Deux coups de coeur en deux jours et du même auteur, beau mois de lecture.
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Arrête avec tes mensonges, c'est une histoire d'amour que son auteur aurait bien voulu qualifier de banale. Sauf qu'au temps de l'adolescence de Philippe et Thomas, il a fallu convenir qu'elle était singulière. Avec le lot de discrimination que peut comporter ce qualificatif.

En 2017, année de la parution de cet ouvrage, Philippe crie sa révolte d'avoir perdu son amour de jeunesse. Sa manière de le faire, c'est parfois le choix de l'obscénité affichée, dérangeante. Oui on a fait ça, comme ça. On s'aimait. "Le reste du temps, on s'embrasse, on …"(Page 78 édition 10/18).

Il faut choquer, à la hauteur de la frustration, de la meurtrissure qui ont été les siennes de ne pouvoir afficher son amour, pour un garçon. Car à la fin de cette histoire, il y a celui qui assume son penchant et est toujours là pour le clamer, et celui qui l'a renié.
La vraie singularité de cet amour, c'est qu'elle a conduit l'un des amants à se donner la mort. C'est donc tout sauf un amour banal.

Il n'est pas dans la nature de l'amour de faire du mal à quiconque. Il est trop souvent dans la nature de l'homme de faire du mal à l'amour.

La nature se moque bien de qui aime qui. Pourvu que l'amour soit réciproque et consenti.
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