AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 402 notes
Son frère est un magnifique roman de Philippe Besson.
j'aime beaucoup cet auteur, et ce roman ci est très beau. Triste certes car on comprends dès le début que le frère du narrateur va mourir. Si jeune et pourtant condamné.
C'est triste, mais bien écrit avec une fin qui m'a surprise mais qui est réussie.
C'est un beau livre, tout simplement, et je lui mets avec plaisir 5 étoiles.
Commenter  J’apprécie          130
On a déjà beaucoup écrit sur ce texte bouleversant. le narrateur accompagne son frère Thomas pendant ses derniers mois. L'annonce de la maladie, l'hôpital, les traitements, l'hôpital, toujours l'hôpital. Et la maison de St Clément des Baleines, à l'Ile de Ré, où ils ont passé leurs vacances quand ils étaient enfants. L'approche de la mort est terrible, Thomas est lucide et désespéré, son frère l'accompagne jour après jour alors que les proches s'éloignent ou ne supportent pas.

Ce récit est bouleversant du début à la fin, sans pathos, aussi bien du côté de Thomas que de celui du narrateur
Commenter  J’apprécie          130
C'est avec une grande maîtrise que Philippe Besson a écrit son deuxième roman très émouvant et je comprends pourquoi Patrice Chéreau a voulu en faire un film.
Pour autant je n'ai pas envie de le voir car c'est la façon dont l'auteur écrit cette histoire que je préfère, au-delà de l'histoire bouleversante sur la fin de vie. le vrai sujet est d'ailleurs la force d'une fratrie comme le beau titre du roman l'indique : "Son frère".

Celui qui dit je suis son frère c'est Lucas l'aîné en parlant de Thomas atteint d'une maladie rare incurable. Il va accompagner son cadet durant quelques mois, entre le printemps et l'été, sachant que cela mettra son couple en péril. Mais le plus important est la présence de ce frère durant son agonie, comme une nécessité pour supporter la souffrance et le regard des autres quand la mort rôde.

La construction du roman est faite d'alternance de chapitres datés entre la période d'hospitalisation et le séjour des frères à l'île de Ré, dans la maison familiale. Saint-Clément en août c'est peut-être la guérison de Thomas ou sa fin mais c'est surtout pour Lucas le temps des souvenirs de vacances lorsqu'ils étaient enfants. Août comme un répit qui alterne avec les phases du traitement médical particulièrement dur à supporter.
Alors que Lucas, le narrateur, s'accroche en silence aux objets familiers comme des traces que son frère va laisser, c'est un fait divers que vient leur raconter un vieil autochtone qui plonge Thomas dans un passé trouble. Sa culpabilité va grandissante comme si la maladie n'était pas là par hasard.
Cette partie est superflue à mon avis d'autant plus qu'elle accentue le côté dramatique de la situation, ce qui n'est vraiment pas nécessaire.

Et puis, on voit clairement que Philippe Besson est un admirateur de Marguerite Duras (comme moi). Elle influence son écriture, ce qui donne de belles phrases, par exemple "Oui, il y a cela, très distinctement, tout à coup : je sais que nous allons perdre Thomas, qu'il surviendra ça, la perte de Thomas, que nous ne l'empêcherons pas, que nous serons dans l'impossibilité de l'empêcher."
Cela me touche.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Multi-défis 2023
Challenge ABC 2023-2024
Commenter  J’apprécie          100
ce ivre est très émouvant. un homme nous raconte la lente agonie de son frère atteint d'un cancer.
on a en parallèle l'histoire de la maladie et celle de leur relations des liens profonds qui les unissent.
ils partagent les ressentis les doutes, les espoirs liés au traitements puis les échecs et l'espoir qui s'en va. les amis qui peu à peu s'éloigne, la mère qui est consternante par son attitude égocentrique et va même jusqu'à dire,"pourquoi c'est arrivé à toi et pas à ton frère, tu ne méritais pas ça... ils se rendent compte qu'un fils est préféré à l'autre mais cela les rapproche tandis que la mère fuit ce qui arrive est trop dur pour elle comme si c'était elle la malade. on ne sent pas de chaleur chez cette mère. la fin est superbe dans une maison qu'ils aiment.
ce livre est émouvant, pudique.
Commenter  J’apprécie          101
Dans ce roman, Philippe Besson nous démontre toute la sensibilité qui émane de sa plume." Il nous parle de son frère Thomas, de sa maladie avec des notes tantôt d'espoir et tantôt courbé sous le poids du désespoir,ce frère qu'il aime plus que tout.Il nous parle de Thomas avec des larmes au bord des yeux et un coeur près à exploser quand l'ombre de la mort s'invite trop près. Il nous parle de leur enfance et de leur évolution dans leur vie, une vie que la maladie peut vous voler à n'importe quel âge. Il parle de ses traitements lourds, de son courage face à tout ce qui le réduit en miettes, de ses angoisses dans sa chambre d'hopital qu'il partage tantôt seul, tantôt accompagné de patients de tous âges. Il nous parle de Son frère " avec ses mots à lui, comme il sait si bien le faire, tout en émotion et pudeur par sa sensibilité à fleur de peau

J'ai beaucoup de peine à rédiger mon ressenti après cette lecture, tant les mots me manquent. Ayant j'ai lu pratiquement la totalité de ses romans "Son frère " est celui qui m'a le plus touché.
Philippe Besson est indéniablement un auteur de grand talent.
Commenter  J’apprécie          80
Son frère, court roman intime et personnel sur la relation qui lie deux frères, la famille, l'appréhension de la maladie. J'avais parfois l'impression que les sensations étaient décrites et relatés de façon brute, très médicale en fait, sans pour autant enlever toutes les émotions de l'instant. La relation fraternelle est saisissante et touchante.
Commenter  J’apprécie          80
BOULEVERSANT !

Philippe Besson est un auteur qui figure parmi mes préférés, si ce n'est même le préféré. J'aime sa sensibilité et son écriture si douce, si enveloppante qu'elle provoque toujours tout un éventail d'émotions en moi.

Cet ouvrage, son second roman, ne déroge pas à la règle. On y trouve déjà la beauté de la langue et la force des sentiments.

L'histoire de Thomas et Lucas parle de mort, elle pourrait être triste et pourtant je l'ai trouvée tellement lumineuse, pleine d'amour fraternel, de force. Accompagner son frère jusqu'au bout, supporter les froideurs du monde médical, souffrir la déchéance du corps et être impuissant à la soulager.

J'ai inévitablement pensé à Poussière d'homme de David Lelait Helo dont l'écriture m'avait infiniment bouleversée, j'ai ressenti un véritable coup de coeur et laissé couler quelques larmes aussi...




Commenter  J’apprécie          70
La relation de deux frères dont l'un se sait condamné. Très triste, très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          70
N°610– Décembre 2012.
SON FRÈREPhilippe Besson - Juillard

Lucas Andrieu, le narrateur, va raconter, sous la forme d'un journal, avec cependant des analepses, les derniers moments de son frère, Thomas, atteint d'une incurable maladie du sang. Il le mêle, dans la relation qu'il en fait, à l'ambiance déshumanisée des hôpitaux, les tâtonnements des médecins, leur apparent détachement, les soins douloureux et parfois barbares aux souvenirs communs qu'il a avec ce frère qui va mourir. Il replace ces scènes à St Clément des Baleines, à l'extrême pointe de l'île de Ré où, selon une légende non vérifiée, des cétacés venaient mourir. Ici aussi se trouve leur maison de vacances, blanche, aux volets verts avec le ciel bleu et la sable fin, une vraie carte postale d'été. Face au silence obligé du début, à des parents très absents, incompréhensifs et impuissants, à Claire « aux yeux clairs »,  « la femme des petits matins, la femme embrassée sur le pas des portes », la compagne de Thomas qui choisit la fuite, Lucas va prendre l'énorme charge de cette douleur et de cette épreuve. Lui, l'aîné, le complice, accompagnera son frère jusqu'à la mort.[« C'est auprès de moi que chacun vient exprimer son angoisse, sa détresse. Pour la énième fois de ma vie, je joue le rôle du substitut de Thomas »]. Pourtant, la mort a déjà frappé cette famille ordinaire avec la non-naissance de Clément. Ce décès annoncé ne fait que raviver la douleur, le deuil, l'impuissance...

Ils ont peu de différence d'âge et se ressemblent physiquement comme des jumeaux mais leurs parents ont toujours préféré Thomas plus expansif, plus amoureux de la vie. Lucas, lui est solitaire et mélancolique. Pourtant, entre eux, il n'y a jamais eu de concurrence. Ils sont jeunes, ont la vie devant eux et des rêves plein la tête, mais l'un d'eux va mourir. La camarde va s'acharner sur lui, lentement, avec des périodes d'apparente rémission, dans un contexte apaisant des vacances à la mer, une sorte de dernier salut à la vie, dans le souvenir lumineux de ce qu'elle fut pour eux. Ils sont différents cependant puisque Lucas est homosexuel et que Thomas aime les femmes, mais cette différence renforce cependant leur fraternité, comme la maladie de Thomas l'affermira.

C'est un épisode de sa vie amoureuse et passionnée qui va revenir dans une histoire contée par un vieux pêcheur rétais et confirmée aussi, à la fin, par Thomas, la négation d'une paternité à venir, la fuite face aux responsabilités, la mort, déjà, comme une fatalité, dans les eaux bleues du pertuis [« On ne va pas contre la volonté de l'océan »]. Il choisira symboliquement le même trépas plutôt que sur un lit d'hôpital. J'y vois quelque chose comme une dette que Thomas aurait contractée et qu'il va maintenant payer un peu comme si ses souffrances lancinantes répondaient à celles de cette jeune fille désespérée qui a choisi de quitter la vie quelques années auparavant parce qu'elle ne supportait pas la lâcheté. Pire peut-être, c'est une faute qu'il expie.

Au début des investigations les médecins, inquisiteurs, l'interrogent sur d'éventuels rapports sexuels non protégés. On songe au sida pourtant vite écarté, regardé comme une malédiction mais aussi une forme de châtiment. Pour autant, on sent que la maladie est considérée comme une punition. N'a -t-on pas longtemps soutenu que la souffrance était rédemptrice ?

C'est une page qui se tourne, la fin de quelque chose, non seulement cette tranche de vie s'achève mais cette transition est associée à la mort du frère, un autre lui-même (« Cette mort prévisible, attendue, causera pourtant, à n'en pas douter, un cataclysme. Elle rejaillira sur nos existences. Elle les modifiera, leur fera prendre une direction imprévue »). Pourtant Thomas, cet amoureux de la vie accepte l'échéance au point de s'occuper lui-même de sa propre sépulture.

Comme souvent dans les romans de Besson, la mort revient comme un thème récurrent, la marque de la condition humaine, l'homosexualité aussi avec, comme en contre-point, une descendance qui ne sera plus assurée pour cette famille un peu désunie. Ici j'y vois aussi une volonté délibérée de ne pas donner dans le pathos malgré les termes techniques, l'épilogue annoncé, les questions posées, le lent cheminement vers la mort « Au fond, cette mort sera-t-elle autre chose qu'un long et lent suicide consenti ?  ».

Comme toujours aussi, ce roman a été pour moi un bon moment de lecture grâce au style fluide et agréable de l'auteur.

©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
Les phrases sont d'une incroyable justesse, sachant que ce texte n'est pas autobiographique, du moins pas ne ce qui concerne la maladie de ce frère aimé d'une profonde affection, presque fusionnelle, gémellaire. Un court texte, intense, qui contient tous les liens familiaux, les souvenirs d'enfance, le bonheur de vivre au bord de l'océan, les tragédies qui s'y jouent, parfois, l'annonce brutale d'une maladie insaisissable et dévastatrice, le désarroi des proches qui ne savent pas faire face, la brutalité du monde médical, les ravages des traitements, l'espoir avant l'exaspération, l'abandon de soi , la résignation qui alterne avec la révolte. Et, dans la noirceur, des rencontres lumineuses et la présence constante, l'engagement total et inconditionnel du frère, compagnon de toutes les épreuves, hébété, tentant d'imaginer plus tard, l'absence.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (831) Voir plus



Quiz Voir plus

Philippe BESSON

Quel est son tout premier roman ?

Un instant d'abandon
Se résoudre aux adieux
Un homme accidentel
En l'absence des hommes

12 questions
146 lecteurs ont répondu
Thème : Philippe BessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}