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Rick Veitch (Autre)Rick Veitch (Autre)Stan Woch (Autre)Alan Moore (Autre)Alex Nikolavitch (Traducteur)
EAN : 9782365771252
440 pages
Urban Comics Editions (29/05/2020)
4.61/5   9 notes
Résumé :
Une aberration végétale vagabonde au cœur d'un marais de Louisiane. Consciente, rêveuse d'une humanité fantasmée et amoureuse, la Créature du Marais évolue en même temps qu'elle pose son regard sur le monde. D'un lieu à l'autre, ses errances l'amènent à faire de nombreuses rencontres. Parmi celles-ci, John Constantine semble sortir du lot. En lien étroit avec le monde de l'occulte, ce Britannique au cynisme singulier lui fera prendre conscience de l'étendue de ses p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 32 à 50, tous écrits par Alan Moore, initialement parus en 1984/1985.

Épisode 35 & 36 (illustrations de S. Bissette et J. Totleben) - Un être étrange se promène aux alentours du marais de Swamp Thing ; il raconte son histoire à un homme mis à la porte par sa logeuse. Un couple vient s'installer en Louisiane dans une ville proche du même marais. Les journaux sont pleins d'articles sur des abandons illégaux de déchets nucléaires. Alan Moore développe un récit à plusieurs voix en se servant de l'être étrange, de Swamp Thing, d'Abby, du couple nouvellement installé et de nombreuses coupures de journaux balayés par le vent. Il utilise tous les codes des récits d'horreur pour raconter une histoire sur le danger des déchets nucléaires dans une société libérale. le récit est parfois un peu gauche parce que certains personnages n'existent que pour provoquer une réaction émotionnelle du lecteur et les ficelles sont un peu grosses. Par contre Moore se moque gentiment de son héros qui est mis à terre à la fin du premier épisode. Au final, c'est Abby qui devra lui raconter comment l'histoire s'est terminée. Bissette et Totleben ont franchi un nouveau palier : ils ont abandonné les codes habituels des comics de superhéros pour laisser s'exprimer leurs influences. Bissette s'inspire librement de sa connaissance éclairée des films d'horreurs. Totleben continue de ciseler un encrage qui tire Swamp Thing vers une créature moussue et herbue s'éloignant petit à petit de l'humanité.

Épisodes 37, 38 et 39 (illustrations de R. Veitch et J. Totleben pour 37, puis de S. Woch et J. Totleben pour 38, et S. Bissette et J. Totleben pour 39) - Un curieux personnage fait irruption dans la vie de Swamp Thing et Abby Winters : John Constantine semble en savoir plus sur la créature des marais qu'elle-même et il lui propose de mener à bien des missions pour lui en échange d'informations. Première destination : Rosewood, une ville déjà visitée par Swamp Thing et inondée depuis. Alan Moore créée le personnage qui deviendra l'emblème de Vertigo : un magicien manipulateur, sarcastique avec une morale élastique. Constantine manipule Swamp Thing sans éprouver aucun respect pour lui, voire carrément éprouvant des sentiments mélangés de supériorité intellectuelle et de mépris. En prime Moore revisite une race de monstres bien connus du bestiaire des films d'horreur en les plongeant dans un contexte inédit et futé. de son coté, Bissette a abandonné toute retenue pour conjurer des images de plus en plus choquantes et répulsives, avec une apparition de femme enceinte éprouvante.

Épisode 40 (illustrations de S. Bissette et J. Totleben) - Cette fois-ci, Constantine envoie Swamp Thing à Kennescook dans le Maine pour mettre fin aux agissements d'un autre monstre. Là encore Alan Moore s'empare d'une créature monstrueuse (en l'occurrence le loup garou) pour y associer un autre concept et transformer un cliché en autre chose de très innovant. Pourtant, il ne pousse pas la logique du récit à son terme : il n'ose pas développer la thématique d'une culture matriarcale dans une société patriarcale, bien qu'il y fasse allusion à plusieurs reprises. Les illustrations font de plus en plus la part belle aux monstres aux dépends des êtres humains. Swamp Thing est de plus en plus majestueux et organique, alors que les hommes sont de plus en plus veules et laids par rapport aux monstres.

Épisodes 41 & 42 (illustrations de S. Bissette et A. Alcala pour 41, et de S. Bissette, R. Randall et J. Totleben pour 42) - Swamp Thing a purement et simplement refusé de se rendre dans le lieu suivant assigné par Constantine, sauf qu'il s'agit de la Louisiane et qu'il est déjà sur place. Une équipe de télé s'est installée dans une ancienne plantation pour tourner une série se déroulant à l'époque des esclaves et des champs de coton. Mais les morts reviennent à la vie et veulent imposer leur volonté aux vivants. Alan Moore raconte une histoire de zombis un peu convenue ; Bissette est aux anges, il peut dessiner ses monstres favoris. Alfredo Alcala réalise un magnifique travail d'encrage (bien qu'inférieur à celui de Totleben). Après les récits précédents, cette histoire est agréable à lire mais pas à la hauteur du reste.

D'un coté cette première partie marque le début de l'intrigue qui va porter les récits suivants : Constantine utilise Swamp Thing pour atténuer le climat de peur surnaturelle qu'essaye de développer un adversaire inconnu. de l'autre coté, elle souffre du changement de dessinateur à presque chaque épisode et d'une histoire un peu plus faible que les autres (épisodes 41 et 42).

Épisode 43 (illustrations de Stan Woch et Ron Randall) - Chester Williams est un hippie qui a dépassé la quarantaine. Par hasard, il ramasse un tubercule tombé de l'un des corps de Swamp Thing et en donne des morceaux à 2 de ses connaissances qui l'ingèrent en supposant qu'il s'agit de psychotropes. Alan Moore a maintenant les coudées franches sur la série et il décide de continuer à innover, à aller là où personne n'est allé. Il se permet donc de faire passer Swamp Thing au second plan et de raconter les effets de ce produit hallucinogène sur 2 individus. Si ces effets ne sont pas très surprenants, c'est l'occasion aussi pour Moore de tenter un style d'écriture plus lyrique qui fonctionne à merveille. Les illustrations sont d'un bon niveau ; elles manquent parfois d'imagination et de précision, mais Ron Randal effectue un bon travail d'encrage en imitant (en moins fin) le style de Totleben. 5 étoiles.

Épisode 44 (illustrations de Steve Bissette, Ron Randall et John Totleben) - Swamp Thing reprend contact de manière pataude avec Abby Holland, John Constantine fait un détour par Gotham où il sa gausse de Batman sous des cieux rouges (en rapport avec les événements de Crisis on Infinite Earths). Swamp Thing met fin à la vie d'un tueur en série. Alan Moore se sert de cet épisode pour mettre le lecteur dans la tête du tueur en série. En 1985, il s'agissait d'une innovation impressionnante pour les lecteurs ; depuis ce dispositif narratif a été employé de nombreuses fois avec une intensité dramatique et horrifique bien plus importante et angoissante. Sur ce point l'histoire semble fade par rapport à celles qui sont venues après. La qualité des illustrations fluctuent entre du pur Bissette/Totleben inventif, minutieux et effrayant et des cases complétées par Randall et qui tombent à plat. 2 étoiles.

Épisode 45 (Illustrations de Stan Woch et Alfredo Alcala) - 2 couples de jeunes gens décident de passer la nuit dans une maison réputée hantée. L'un des hommes explique que sa propriétaire avait exigé que des ouvriers y travaillent jour et nuit pour que le bruit des marteaux résonne à toute heure du jour et de la nuit, afin de tenir à distance les fantômes. Avec ce scénario, Alan Moore recommence à innover d'une manière magistrale. Il aborde en fait la question du contrôle de la vente d'armes aux États-Unis au travers d'une relecture de l'obsession étrange de Sarah Winchester (1839-1922), héritière de la moitié de la fortune des Winchester. le scénario mélange histoire de fantômes avec législation des armes à feu de manière habile. Les illustrations de Stan Woch sont professionnelles et elles bénéficient de l'encrage plein de caractère d'Alfredo Alcala (beaucoup de traits pour renforcer les textures). 5 étoiles.

Épisode 46 (illustrations de S. Bissette et J. Totleben) - John Constantine commence à expliquer à Swamp Thing pourquoi il l'a envoyé à droite et à gauche pour combattre des manifestations surnaturelles. Il l'emmène à bord du satellite de la JLA pour le débriefing avec Lex Luthor (Crisis on Infinite Earths). Alan Moore s'amuse à faire apparaître des superhéros obscurs (Ambush Bug trouve même le moyen de se faire remarquer) et il intègre à son récit la secte des Brujeria, ayant réellement existée en Argentine. le mélange entre superhéros et éléments horrifiques provoque des grumeaux, malgré les illustrations inspirées. 3 étoiles.

Épisode 47 (illustrations de Stan Woch et Ron Randall) - Swamp Thing fait un câlin d'au revoir à Abby Cable, avant de partir pour l'Amérique du sud. Constantine a prévu un dernier arrêt avant la confrontation finale. Au cours de cette pause, Swamp Thing obtient enfin des réponses sur sa véritable nature et sur l'étendue de ses pouvoirs (jusqu'à sa capacité à voyager dans le temps). Alan Moore renouvelle l'exploit de l'épisode 21 en développant encore son héros. Il en profite pour glisser une allusion à The Heap (Baron Eric von Emmelman dont les aventures étaient publiées dans Airboy Comics à partir de 1942) et une autre à Man-Thing, 2 créatures nées dans les marais d'autres éditeurs. Les dessins sont satisfaisants. 4 étoiles.

Épisode 48 (illustrations de John Totleben) - John Constantine et 2 de ses acolytes entrent dans le repaire des Brujeria, avec Swamp Thing sur leurs talons. John Totleben a visiblement eu le temps nécessaire pour peaufiner ses illustrations et le résultat est magnifique (l'illustration de couverture de ce recueil est extraite de cet épisode). le scénario met à profit les révélations des épisodes précédents pour renouveler les manifestations de pouvoir de Swamp Thing qui s'éloigne encore un peu plus de l'humanité. 5 étoiles.

Épisode 49 (illustrations de Stan Woch et Alfredo Alcala) - John Constantine rallie les sorciers de l'univers partagé DC alors que le messager poursuit sa progression inexorable. L'épisode met surtout en avant les talents de manipulateur de Constantine et le retour du lyrisme de Moore. Les illustrations de Woch sont agréables et l'encrage d'Alcala apporte des textures intéressantes. 5 étoiles.

Épisode 50 (illustrations de S. Bissette, J. Totleben et Rick Veitch) - C'est le grand combat contre l'adversaire d'une taille gigantesque. 2 magiciens meurent dont le père de Zatanna. Swamp Thing joue un rôle de premier plan sans utiliser ses pouvoirs. Je n'ai pas beaucoup apprécié ce grand affrontement qui m'a semblé trop convenu et aller à l'encontre de la thématique que souhaitait développer Alan Moore, à savoir extraire sont récit du Manichéisme. J'ai eu l'impression au contraire que Moore avait eu les yeux plus gros que le ventre et qu'il n'avait pas su utiliser un personnage comme Doctor Fate (dont les origines le rattachent à la dualité ordre & chaos, plutôt qu'à celle du Paradis et des Enfers) pour développer son point de vue. Les illustrations sont d'un bon niveau, l'apport de Rick Veitch se fondant dans le style de Bissette et Totleben. 3 étoiles.
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Un second tome toujours aussi prenant et glauque que le premier, avec une critique de l'Amérique et une série "American Gothic" qui se clôture dans ses pages. Un nouveau personnage créé par Alan Moore fait son apparition, il s'agit de John Constantine qui permettra à la créature des marais de découvrir ses vrais pouvoir et son immortalité à travers "la sève". de somptueuses histoires et un épisode cross-over de Crisis on Infinite Earth en bonus. Bref du tout bon.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Sombre et riche, coulant au travers de nos cœurs, brillant comme l’adrénaline volée, nous festoyons à volonté, protégés du soleil qui dessèche. Tout en bas, la nuit ne finit jamais.
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