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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime ce titre " L'homme-joie"
- parce que je préfère le mot joie au mot bonheur, qui pour ce que j'en sais, n'appartient pas à ce monde
- parce que je perçois derrière ce titre immensément de poésie et d'espoir.
- parce que j'ouvre ce livre avec en mon coeur le souvenir personnel d'un ami bien trop tôt disparu, qui voulait me faire lire Bobin et alors je résistait, à cause de trop de foi religieuse entre les lignes.
Maintenant est venu pour moi le moment d'écouter ce qu'écrit Bobin, de mettre un visage sur ces portraits aimés et réanimés. ( Maria, celui qui a perdu ses souvenirs, le cheval brun...)
Au-delà de la foi, c'est un poète de l'espoir qui parle.
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Je l'avais offert à une amie pianiste, car lorsque je l'ai lu j'avais l'impression qu'il était écrit pour elle : Soulages, nature, etc. Depuis elle n'a cessé de l'offrir autour d'elle. A mettre entre toutes les mains : du pur bonheur que nous livre le poète Christian Bobin avec son rapport à l'écriture, à la lecture, à la peinture, à la musique, à la nature.


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L'homme-joie est difficile à classer : un récit, un poème en prose, une forme de journal, un bric-à-brac de sensations et de sentiments, des lettres, des pensées, une confession peut-être... Christian Bobin sème les mots pour mieux nous perdre.
Christian Bobin est en effet un auteur de la joie, il visite la vie et la mort, car pour lui la mort n'est pas une porte qui se ferme... Il est animé par une foi en un Dieu qu'il aime par-dessus tout, il est Chrétien et il aime le sacré et le met dans le Divin ; il le voit partout mais vraiment partout. J'aime le sacré et je le mets ailleurs que dans ce divin qui fait vibrer l'auteur ; étant agnostique j'ai une vision profane du sacré et cependant les mots de Christian Bobin me touchent. C'est pour cela que j'aime venir à la rencontre des textes de cet auteur, ils m'émerveillent, même si parfois ceux-ci m'agacent aussi, me résistent, mais c'est une manière de croiser des regards différents avec sans doute une même lumière en point de mire. C'est pour cela que j'aime lire les livres de Christian Bobin.
L'ombre d'une femme souvent vient se glisser dans les pages, je devrais plutôt dire : la lumière d'une femme, car c'est un soleil qui brûle encore dans une mémoire toujours vive. Celle qu'il nomma dans un autre livre La Plus que vive. C'est elle qui revient, toujours comme une revenante. Il lui ouvre d'ailleurs un temps dédié, un Carnet bleu.
Christian Bobin pose un regard amoureux et sensuel sur son quotidien, qui est le nôtre aussi, d'une certaine manière. Peut-être regardons-nous le même jour, le même ciel qui s'éveille chaque matin. Sans doute pas la même fleur, le même oiseau, mais qu'importe, Christian Bobin nous les délivre comme des messagers qui permettent de rester présent au monde et de tisser un fil invisible vers l'autre côté de nos vies, celles qu'on ne soupçonne pas encore, celles qui nous permettent de toucher la grâce et la légèreté, poser nos fardeaux enfin.
L'homme-joie fait entrer par irruption la lumière de Pierre Soulages comme on fait entrer la joie dans les pierres et le silence. Pierre Soulages peint le noir pour mieux faire cheminer la lumière dans cette obscurité. Je peux en témoigner pour la seule rencontre que j'ai eu de l'église abbatiale Sainte-Foy-de-Conques. Je cheminais depuis plusieurs jours sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Venant de Golinhac, après plusieurs heures de marche sous le soleil, j'ai apprécié la descente dans une vallée profonde et ombragée, le terrain était abrupt, mais étrangement le village de Conques demeurait invisible jusqu'à quelques centaines de mètres. De l'extérieur, les vitraux de l'église abbatiale qui apparaissait sur la fin du sentier, ressemblaient à des murs noirs et inexpressifs. Et lorsque j'ai pénétré dans l'abbatiale, la lumière s'est révélée alors, les vitraux accompagnent cette lumière dans un chemin vers celui qui les regarde. C'est une joie folle qui m'a alors saisi, je ne sais toujours pas pourquoi. Le hasard a voulu que j'emporte L'homme-joie dans mon sac à dos sur cet itinéraire... Mais c'est bien plus tard, à Saint-Jean-Pied-de-Port que j'ai ouvert le livre. Je suis persuadé que Christian Bobin me dirait qu'il n'y a pas de hasard...
Je ne sais pas pourquoi j'ai parlé du noir de Soulages alors que ce livre parle aussi de bleu. Beaucoup. Ce bleu béant comme le ciel, comme l'océan aussi. Mais la mer est bleue parce que le ciel immense l'est aussi, c'est un bleu qui ne s'arrête jamais, par-delà l'horizon.
C'est un peu cela qui vient dans les phrases de Christian Bobin lorsqu'il convoque la couleur d'une marguerite, le chant d'un merle, un air de jazz.
Tous les livres de Christian Bobin se ressemblent un peu. Un peu comme les roses ou les moineaux se ressemblent entre eux. Mais dites cela à un amateur de roses et il vous foudroiera de son regard...
Comment parfois parler de l'amour lorsqu'il n'est plus là, comment étreindre l'être aimée qui n'est plus... ? Alors l'auteur nous distraie pour oublier son chagrin qui n'est jamais loin de la joie.
Une phrase vient conclure ce livre qui m'a touché, ou bien le prolonger encore un peu plus, et nous tisse une porte vers d'autres imaginaires :
« J'ai rêvé d'un livre qu'on ouvrirait comme on pousse la grille d'un jardin abandonné ». Une phrase merveilleuse qu'on pourrait hisser au Panthéon de nos bibliothèques municipales ou intimes... La mort n'est pas une porte qui se ferme, mais une grille qu'on pousse peut-être vers un jardin abandonné. À chacun sa manière de dessiner ce jardin, de franchir le seuil ou de ne pas le franchir...
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L'homme de joie de Christian Bobin...encore une oeuvre de lui juste magnifique...
Sa plume ,touche mon ame ,ses mots glissent dans mon coeur comme une douce mélodie...
Il m'emporte loin à chaque fois...
Christian Bobin a le don des mots ,a le don de nous faire sourire meme dans des thèmes grave..qui nous font mal à nous commun des mortels..
Christian Bobin et un guérisseur d'ame dans ses écrits remplies de poésie..
Il me transporte loin...
Je suis tombée amoureuse du style d'écriture de cette auteur....
Christian Bobin est comme le titre de son livre "l'homme joie" ;-)
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Je ne sais pas vous, mais j'avais pris quelque distance avec les oeuvres de Bobin. Je les trouvais un peu trop... mystiques. J'avais la nostalgie de ses invitations au voyage dans l'intime au détour d'une rue du Creusot, ses regards étonnés sur les petits riens, ses sourires un peu enfantins, son coeur amoureux encore, malgré l'absence... Ils étaient là, ces regards, ce sourire, ce coeur, mais... comment dire... ils menaient irrémédiablement à l'adoration dégoulinante d'un Dieu omniprésent qui finissait par me gêner. Et puis j'ai vu ce titre "L'homme-joie", avec l'envie de savoir de quoi cette joie était issue, où l'homme Bobin allait cueillir la joie. C'est comme si ce livre m'invitait à une réconciliation : avec l'auteur, plus intimiste que jamais, mais en même temps capable de parler d'un essentiel qui touchera tous les lecteurs; avec moi-même, le temps d'une lecture fraîche, belle, simple, où la poésie s'invite dans les songes, tout en finesse. Après l'avoir lu, j'avais envie d'une longue promenade à la campagne. Envie d'ouvrir les yeux sur les mêmes petits riens, les mêmes petites gens qui nous apprennent tant par le dénuement de leur vie. Comment dire...Bobin me lave de ma complexité, il clarifie mon regard, il me rend à ma réalité première d'être sensible. Bon ,ça paraît un peu ronflant, non ? Mais c'est difficile à exprimer, et je n'ai pas les mots, moi, pour le dire. le mieux serait que vous lisiez L'homme-joie, non?
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Magnifique, magnifique ! Quinze petits récits de cet auteur rare, à l'écriture superbe, qui nous enchantent et nous bouleversent. Plus inspiré et plus poète que jamais, C. Bobin nous écrit des petits morceaux de vie, vus à travers son regard sage et joyeux; une lecture, un moment avec son père, une personne qui se présente au téléphone, un bouquet de fleurs ... Personne ne peut rester insensible à la lecture de ces petits chef-d'oeuvre. Et, écrites à la main entre ces courts chapîtres, des phrases, des pensées humaines et profondes; au centre, sur papier bleu, une lettre écrite à l'aimée, le carnet bleu envoyé à "la plus que vive".
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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"Bobin va droit à l'essentiel, par le chemin qui mène à l'âme" titre le Monde au sujet de L'homme-Joie.Le Monde a raison, bien sûr, puisque au coeur du livre vole un oiseau bleu (sous forme de carnet d'une prose toute poétique) sur les ailes duquel dansent les mots de l'âme, des mots qui émergent du plus profond de l'être pour capter la lumière et la joie (élan vers le ciel) éternelle."Ecrire c'est dessiner une porte sur un mur infranchissable et puis l'ouvrir" affirme Christian Bobin qui ouvre grand les portes du désespoir pour capter le bleu de l'infini. Alors, il comble le blanc "à la blancheur d'une étoile" de quinze courts récits, portraits, rencontres...parfois au seuil de l'hallucination, puisés dans son imaginaire fécond.
Chez lui, Maria, la gitane enceinte lumineuse, touche la création du doigt, car "les gitans, les chats et les roses trémières savent quelque chose sur l'éternel que nous ne savons pas. Les noirs tableaux de Soulages sont "de grandes bêtes vivantes,allongées,un peu engourdies d'être là"leur vision dépasse la mort. Glenn Gould est "un renard des neiges,une marmotte des sons" (ce qui m'a évoqué La Fugue Bleue d'Anne-José Lemonnier Glenn Gould chantonne Bach). L'ivresse procurée par une bonne lecture l'emporte, sur les rives de l'auteur lu, "trois jours trois nuits" et lui fait même parfois "traverser la mort". Les anges volettent de ci de là, mais certains sont "couillus", ou "violonistes". La colombe du Christ a du "rouge aux lèvres".Les fleurs parlent. Les "oublieux" (touchés par l'Alzheimer comme son père) finissent en "miettes d'or"....
Bref, L'homme-joie, mi-essai philosophique, mi-conte initiatique, s'il parle beaucoup de mort, s'élève toujours vers la lumière car les mots qui délivrent sont éternels.
Merveilleusement bien écrit, un brin délirant, L'homme-joie coule de source et philosophe pour capter l'instant de pur bonheur celui du rire des cerisiers au faite de leur floraison.
Christian Bobin, écrivain contemporain à l'oeuvre prolifique, a reçu en 1993 le prix des Deux Magots pour son roman le Très-Bas.
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Christian Bobin est un magicien.
Il nous entraîne sans résistance dans le monde d'aujourd'hui et d'hier.
Il nous montre les petites choses de rien du tout qui sont de soleils immenses.
Il nous montre le chemin du bonheur.
Le chapitre "Trésors vivants", sur la maladie d'Alzheimer est sublime et m'a touché à l'extrême, bien sûr, puisque mon père en est mort.
C'est beau, poétique, léger et profond à la fois.
Ces mots, comme une eau bienfaisante et miraculeuse, coulent sur nos blessures, charriant les sanies de ce monde délétère, rempli de bruit, de fureur et de chaos.
Chaque chapitre est un diamant pur.
La vie est belle avec Christian Bobin.
La vie s'écoute, se lit, se voit.
Une magnificence comme un éclat de lune en hiver, parmi les brames des cerfs.
La mort chez lui n'est pas la mort. Elle est bien plus que cela, elle est le néant qui abrite une étoile.
Merci.
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Un livre positif et lumineux... un souffle d'air pur.
Il se compose d'une série de textes qui s'apparente à un journal.
L'auteur nous fait partager quelques émerveillements : le peintre de Soulages, Surena de Corneille, Typhon de Conrad, la musique de Bach et le jeu de Glen Gould, quelques personnages croisés au hasard et la nature... et le bleu du ciel partout. Déceler les petites parts de lumières dans la vie ordinaire: voilà la grande leçon de ce livre.
Et toujours un témoignage de l'amour éternelle qu'il voue à son épouse trop tôt disparue.
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La joie est un fruit de lumière

Avec “l'homme-joie”, Christian Bobin continue son chemin de pèlerin du langage, en quête de beauté et de joie.
Ses phrases sont des haltes au bord d'une fontaine, où l'on boit une eau limpide qui nous décrasse l'âme et le corps.

Sa langue a cette force rare que de pouvoir évoquer par des mots des images poétiques qu'on a le sentiment de pouvoir toucher du bout des doigts.
Par son écriture hautement charnelle, Christian Bobin nous donne à voir l'incarnation des êtres, la présence des choses.
Il nous conduit dans la matière vivante ; il suscite l'épiphanie des corps et fait battre un coeur dans le sein des êtres de papier.

Fabricant de métaphores, il est toujours là où on ne l'attend pas.
Le lire, c'est n'attendre rien. C'est apprendre à s'ouvrir à l'imprévu, au jaillissement impétueux de l'imaginaire.

Au fil des pages, apparaissent des traces noires sur un ciel blanc : c'est le noircissement du papier obtenu grâce aux petites bougies que sont les mots de Christian Bobin.
À chaque lecteur de mettre ses mains en cercle pour que ces flammes légères et graciles ne s'éteignent pas.

D'oeuvre en oeuvre, Bobin nous invite à voir autrement, avec une plus grande pénétration. Il nous convie à savoir faire de chaque instant une source d'émerveillement.
Sa plume est une baguette de sourcier qui fait naître des havres de verdure dans le désert.

Christian Bobin tranche les ronces de la grisaille quotidienne. Ce faisant, il nous ouvre un passage jusqu'à la clairière où il nous sera donné de respirer plus amplement.
Par son regard lucide, il défait tout manichéisme :

« J'ai pris la main du diable. Sous ses ongles noirs j'ai vu de la lumière. »

Son verbe est une sagaie qui se fiche droit dans le coeur.
Dans son verger poétique, la joie est un fruit, un fruit de lumière.
La joie, c'est comme la beauté : on n'en est jamais désaltéré.

© Thibault Marconnet
07/12/2013
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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