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3,86

sur 233 notes
Un Roman qui se passe au Congo et qui, à travers la mise en scène de différents protagonistes, donne un reflet d'une certaine réalité de ce pays complexe.
Un livre prenant, instructif, parfois glaçant sur une réalité qui peut paraître, à l'occidental que je suis, parfois bien étrange.

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A travers l'histoire d'un jeune pigmé, adepte de la mondialisation, qui décide de quitter sa forêt natale pour rejoindre Kinshasa, In Koli Jean Bofane nous décrit la société congolaise. Tout y passe, les massacres, les enfants abandonnés, la corruption, les seigneurs de guerre... C'est vraiment intéressant de découvrir par l'écriture d'un très bon auteur congolais, ce pays dont la richesse est aussi sa malédiction.
J'ai beaucoup aimé le style et l'humour utilisé, car il en faut de l'humour pour ne pas pleurer devant l'absurdité et la cruauté des hommes. Une très belle découverte qui m'a donné envie de lire ses autres livres.
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Un livre drôle et sérieux à la fois, qui nous amuse dans sa description du quotidien des Congolais, et nous désespère dans la découverte des malheurs qui frappent leur pays. Tout sonne vrai, que ce soit le vieil oncle gardien de la forêt et de la tradition, aux enfants des rues, condamnés à la plus extrême débrouillardise par les vicissitudes de leur enfance ratée, au chef de guerre sanguinaire dont les seuls buts sont d'inspirer la terreur et de s'enrichir.
Il suffit d'ouvrir le journal pour savoir que tout ceci est bien réel, et l'attribution du prix Nobel au docteur Denis Mukwege a révélé au monde les horreurs perpétrées en RDC.
Quelques détails à peine crédibles, mais peu importe, l'ensemble reste authentique. Je n'ai pas aimé la fin, que j'ai trouvé un peu bâclée, mais Congo Inc. reste un bon moment de lecture.
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Livre abandonné car histoire trop "premier degré ", sans profondeur. J'ai eu l'impression d'être tombé dans la lecture d'un roman pour adolescents en étant l'écriture très similaire. C'est vraiment dommage car l'argument est sûrement riche et ça aurait été possible de développer un beau roman.
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On suit avec plaisir les aventures du jeune pygmée qui se veut plus mondialiste que la mondialisation. Beaucoup de références littéraires, le plus souvent non explicitées (Confucius, Dany Laferrière) . Cependant, le récit s'entrecoupe de digressions sur les forces armées de l'Onu, les massacres génocidaires et les poncifs sur le sexe entre blanche et noir, sur la "dette coloniale" de l'Occident alourdissent le propos et ôte la nature divertissante qui était celle du départ.
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Chef d'oeuvre, chef d'oeuvre, j'avais envie ce matin de ne dire que ça, de le répéter 20 fois, pour vous insuffler l'envie de le lire, ce chef d'oeuvre, et ne rien ajouter.
Mais je me calme.
Comment les liaisons dangereuses (terme employé par l'auteur dans une interview) entre un tueur et son esclave sexuelle se terminent? Entre une petite prostituée et un membre de la MONUCC (ONU pour le Congo) ? Entre, surtout, la politique et l'économie, la mondialisation et la guerre ?
Comment Isookanga le pygmée finit-il par convaincre un ancien tueur devenu responsable du patrimoine de la nécessité d'exploiter les mines, et de couper les arbres ?
Comment parler sérieusement de conflits mondiaux en prenant de la hauteur et en faisant rire ?
Comment , comment ?
C'est que Congo Inc, ou le testament de Bismarck, est un livre fleuve, avec ses eaux abondantes et ses cascades ultra-dangereuses. Même si les citations ne paraissent pas drôles, le livre, lui, l'est, infiniment.
Un chef d'oeuvre.

Isookanga le pygmée se venge sur les méfaits de la colonisation en volant un ordinateur apporté par une africaniste dans sa grande forêt.
Vous allez vite être d'accord : un simple ordinateur contre les méfaits de tout un peuple, c'est peu.

Car, lui, il en a bien marre des arbres, des arbres et encore seulement des arbres. Il en convient, il appartient à un peuple qu'on dit premier, pourtant en voie d'extinction. Seulement, lui, il veut être premier en mondialisation, il joue à des jeux vidéo, où l'enjeu essentiel constitue l'exploitation des ressources minières.
Il se rend donc sur les longues barges le long du fleuve Congo, arrive à Kinshasa, est accueilli par les shégués, ces enfants abandonnés parce qu'ils ont le mauvais oeil. Ils vivent autour du Grand Marché de rapine, ils espionnent, l'une se prostitue, ils vendent des objets volés, ou de l'eau du fleuve dans des petits sacs en plastique.

D'emblée, le ton persifleur, pertinent, infiniment drôle, de la vraie drôlerie basée sur des faits politiques pas drôles du tout nous attend au tournant de chaque page: la présence ennemie du Rwanda proche, la terrible guerre du Congo, l'immense, miraculeuse richesse minière du sous sol de la grande forêt équatoriale, la corruption des policiers ( ce sont les grands prédateurs de la chaine alimentaire), du révérend de l'Eglise de la Multiplication vêtu d' Armani et de Hugo Boss, qui invente une loterie truquée, des casques bleus de l'ONU, qui échangent des armes contre de l'or, extraits par des criminels de guerre du Kivu, des anciens génocidaires promus ministres , chef d'état –major, vice-présidents, de policier chinois, promu parce que ses dossiers se terminaient toujours par un non-lieu, idéal pour ne plus compter les crimes.
Pourquoi un chinois ?
Bonne question, car, puisque Isookanga est mondialiste, il fait la connaissance d'un chinois abandonné, Zhang Xia,(dont la femme restée en Chine coud des cauris en plastique sur des pendentifs en cuir, destinés aux touristes du Sénégal) et lui propose de « s'associer » quant à la vente des sachets d'eau, en y ajoutant un peu de jus d'anguille électrique boucanée et de proclamer « eau Suisse ».
Et de gagner des parts de marché.
Chaque titre de chapitre est traduit en chinois, et lors de la révolte des shégués, c'est bien entendu Zhang Xia qui harangue les troupes en citant Mao, et In Koli Jean Bofane remercie le grand timonier pour ces idées brillantes.

Chef d'oeuvre, j'insiste, je cite la relation de l'africaniste avec le Pygmée : Soudain, elle « sentit sa culotte en danger » et se crut ensorcelée par un charme ancestral. Lui, de son côté, pendant qu'elle débite des stéréotypes sur l'Afrique millénaire, sent le python niché dans son slip Cavin Klein. Ils font tellement de bruit dans la chambre d'hôtel que les voisins interviennent, réveillés par le « tumulte provoqué par Isookanga, la colonisation et ses séquelles. »

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Ce roman est d'une extrême richesse et il est donc difficile d'en parler en quelques mots.

L'auteur nous fait découvrir la République démocratique du Congo dans toute sa complexité : la folie de la course à la modetnisation (et tant pis pour ceux qui restent sur le bord de la route), les drames des enfants livrés à eux-mêmes, des femmes blessées et humiliées ainsi que les massacres de certaines ethnies. Nous assistons également à une corruption ayant lieu à tous les niveaux, même au sein des Casques bleus présents sur place.

L'auteur a une plume intéressante, une certaine verve et un côté quelque peu cynique. Il emploie également parfois des images d'une très grande force qui m'ont beaucoup marquée.

J'ai été choquée par la violence de certaines scènes décrites et d'autant plus choquée en sachant que ces faits ont réellement eu lieu.

Isookanga est un personnage très intéressant et peut-être représentatif du pays lui-même. Ce jeune veut la mondialisation et toute la technologie qui va avec, mais il est finalement quand même attiré par son village et la nature, le retour aux sources. Il semble tiraillé par ces deux mondes très différents.
Ce jeune garçon est on ne peut plus débrouillard et s'adapte à son époque.

Ce roman est une lecture marquante qu'il faut méditer et digérer plusieurs jours encore après avoir tourné la dernière page.

P.s j'ai été intriguée par la présence d'une traduction en chinois de chaque titre de chapitre et j'avoue avoir souri en voyant la page des remerciement : je ne pensais pas lire un jour les noms de Mao Zedong, de Confucius et d'Isabelle Rabut sur une même page.
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Il faut le dire : depuis un bon moment, bien des bouquins, souvent salués par les critiques, me sont tombés des mains. Mais aujourd'hui, je me régale, à la lecture de "Congo Inc. le testament de Bismarck", de In Koli Jean Bofane, auteur belge-congolais, dont j'ignorais jusqu'alors l'existence.
Au travers des aventures rocambolesques d'un jeune Pygmée, c'est l'Afrique qui défilé : pillage des ressources, corruption, seigneurs de la guerre, enfants-soldats..
L'écriture me rappelle le grand Raphaël Confiant, que j'ai découvert il y a quelques années, grâce à l'excellent auteur de polars, Jérôme Gauthey.
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On ne sort pas indemne de ce roman, qui se déroule principalement à Kinshasa, dont la réputation bordélique n'est plus à faire. Mais ici, cela semble pire encore. La capitale de la République Démocratique du Congo est une zone de non-droit. Seule la corruption permet d'y survivre, sans elle c'est la misère ou la mort. Elle a tout contaminé : les habitants, les autorités, la police, les organisations non-gouvernementales, l'ONU.
le personnage principal est un jeune pygmée ekonda, nommé Isookanga, qui fuit sa forêt natale pour la capitale. Car il ne veut pas vivre comme ses ancêtres et rêve de mondialisation. Il est conquis par le pouvoir de l'ordinateur. Il adore les jeux en ligne, où s'affrontent violemment toutes les puissances du monde, en confondant le virtuel et le réel. A son arrivée à Kin', il est un peu déçu de ne pas retrouver les belles images vues sur son portable, mais n'en reste pas moins un farouche partisan de la mondialisation. Sa vie à Kinshasa, sa rencontre avec des personnages hauts en couleur, constituent la trame du roman. Mais on peut reprocher à l'auteur d'avoir plus d'une fois abandonné cette structure romanesque pour décrire des événements comme le massacre des Tutsi au Rwanda, pour ouvrir des parenthèses en Chine ou aux Etats-Unis, créant comme des césures inattendues dans son récit.
Bofane ne dénonce pas seulement la corruption. Il nous montre aussi l'avidité des grandes puissances pour le sous-sol congolais, bien plus important que la vie des indigènes, avec pour corollaire une gigantesque déforestation. Bref, il nous présente sans complaisance une humanité très noire, dans un style direct et parfois aussi violent que les événements qu'il décrit. Il ne prône pas pour autant un retour au passé : les Congolais semblent perdus entre deux civilisations opposées : celle de leurs ancêtres et celle du monde impitoyable d'aujourd'hui : ils n'ont pu évoluer petit-à-petit de l'une à l'autre.
Mais était-ce bien souhaitable ?
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Un jeune pygmée veut quitter sa forêt pour "vivre la mondialisation" et la vie moderne à Kinshasa. C'est très actuel, parfois terrible, souvent drôle.
Ce sont les personnages qui sont l'aspect le plus intéressant du roman: ils sont souvent complexes, et aident à former un tableau réaliste du Congo d'aujourd'hui.
Et c'est très bien écrit: les métaphores et comparaisons sont drôles, savoureuses. Il y a beaucoup d'ironie. La critique se fait via l'humour, sauf quand il faut évoquer l'horreur, dans ce cas il n'y a rien à ajouter à la terrible description de la réalité.
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