AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 430 notes
Si l'on s'en tient à la formule de Bachelard : « ... tout bon livre à peine achevé doit être immédiatement relu.» On peut indéniablement dire que 2666 est un bon livre, surtout que pour ma part, j'avais commencé ce bouquin de 1013 pages il y a presque trois ans, si ce n'est pas quatre. le début se trouvait très loin, et la dernière partie, nous oblige à nous rappeler le début.

À la lumière de ma lecture de 2666, je me suis aperçu que je ne suis pas fan de ces pavés, roman-monde. C'est bien un univers en entier que Bolano peint dans cette histoire se déroulant sur plusieurs décennies et plusieurs continents. Ce n'est pas un roman centripète, mais bien centrifuge. Si parfois on emploie l'expression de « roman-fleuve » pour parler de ces épopées latino-américaines qui se déploient sur de nombreuses générations, ici, il n'est pas question d'un fleuve qui coule, mais certainement d'une mer. Un « roman-mer ».

Cette métaphore explique assez bien le sentiment que j'ai éprouvé à la lecture de 2666. Une traversée de la mer, en solitaire. Si les deux rives - le début et à la fin - expliquent bien des choses, elles se répondent en quelque sorte, le long du périple se fait au milieu de nulle part, sans véritablement points de repère, dans une temporalité que l'on croit figée pour l'éternité. Surtout la partie des crimes (environ 325 pages) où l'on a le sentiment de faire du surplace, page après page. C'est comme si, dans notre chaloupe au milieu de l'océan, on se levait à chaque matin en regardant cette infinie bleue pour voir ce qu'il avait de changé depuis la veille, presque rien, on se dit que c'est exactement la même chose qu'hier. La seule chose qu'on espère est que l'on avance malgré tout, mais c'est assez difficile à dire, plusieurs fois on pense l'inverse.

Comme après un long voyage en mer, on est très heureux de voir apparaitre la rive, on s'aperçoit que l'on a hâte de mettre le pied sur la terre ferme et on s'aperçoit aussi que plusieurs fois pendant la traversée on ne pensais jamais arriver au bout. C'est un soulagement.

Arrivé à terme, on reprend notre souffle et la traversée semble déjà avoir été moins pénible, presque agréable. Les choses trouvent à nouveau leur place. La traversée trouve une cohérence que l'on n'avait pas vue. Les longs moments de solitude, d'ennui ou les événements incompréhensibles se condensent en une série de moments que l'on fait avec, comme dans la vie.

Si je maintiens la métaphore du « roman-mer » jusqu'au bout, et pour reprendre l'idée de Bachelard présentée en début, je dois dire que je suis bien heureux d'être arrivé à la fin, de retrouver la terre ferme, et ce n'est certainement pas demain que je retenterais une nouvelle traversée.
Commenter  J’apprécie          50
2666 reprend pratiquement Les détectives sauvages là où celui-ci se termine : dans le désert du Sonora, après boucle temporelle et astuce narrative qui permettait au récit de se mordre la queue et de ne jamais réellement se terminer. Comme Les détectives sauvages, 2666 est un roman polyphonique, un livre sur la chaos plutôt que sur le vide, sur la fugue et non la fuite. En un sens 2666 va au-delà des Détectives sauvages et le dépasse aussi dans la démesure.
Lien : http://www.fuirestunepulsion..
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre est un labyrinthe dans lequel, si l'on ne se perd pas, l'on retrouve l'écrivain allemand Arcimboldi. Quel voyage! Parmi les cadavres de femmes d'une terrible ville mexicaine inventée pour l'occasion, parmi les rêves et les ambitions évanescents d'un troupeau de scolaires européens, parmi la destruction de la Wehrmacht on avance avec stupéfaction, horreur et admiration, et l'on finit par se rendre compte qu'on a lu un chef-d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          40
Jamais pu en lire plus du quart.
Commenter  J’apprécie          40
Un des romans les plus étonnants, les plus profonds et les plus modernes que j'aie lus. Ce texte est composé de 5 romans distincts que le romancier avait voulu faire paraître séparément, apparemment pour garantir des droits importants à ses héritiers alors qu'il allait mourir. Les éditeurs ont bien fait de ne pas suivre ce désir de l'auteur car on pourrait être tenté de l'abondonner lorsqu'une partie vous a moins plu, la deuxième par exemple. Il est intéressant de savoir, au moment de commencer le livre, qu'il va parler de crimes en série car seul un lointain écho affleure dans la première partie, un "roman de campus" comme disent les Américains. A mesure que l'on avance dans le livre (mais il y faudra des centaines de pages), on se rapproche du centre du livre. Mais il s'agira toujours d'une approche tangentielle où le vrai demeurera hypothétique.
La construction variée, et très élaborée du roman construit ce rapport très particulier à la vérité. C'est ce qui en fait la force et l'intelligence. Magistral.
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman est marquant, c'est une éxperience à part, unique. Cinq partie indépendante mais relié par un fil
invisible. La partie des critiques nous faits entrer dans le monde la littérature et universitaire. La partie d'Amalfitano
traite de la folie et de l'amour. La partie de Fate traite des minorités et du peuple. Celle des crimes nous parle
d'horreur. Celle d'Archimboldi nous parle d'art, d'histoire et d'humanité.
La première partie s'ouvre sur des critiques qui s'interroge sur Archimboldi et pour ça ils vont au Mexique, juste
après Archimboldi. La dernière partie nous révèle l'histoire d'Archimboldi et sur son trajet au mexique. La boucle
est bouclé.
La partie des meurtres est usantes le style est dur des ellipses des déscriptions méthodique sans superflue.
Ce livre a beaucoup de facette, de l'humour et de la tristesse. J'ai apprécié y découvrir Santa Teresa dans différent
style avec différent point de vue. Apprécié la découverte de la Suisse, l'Allemagne et le front de l'Est de la seconde
guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          40
Un livre déconcertant, protéiforme qui nous entraîne sur les traces d'un mystérieux écrivain allemand, Archimboldi, aperçu pour la dernière fois au Mexique. Trois universitaires partent à sa recherche et débarquent à Santa Teresa, ville aux confins du Mexique, meurtrie par une série d'assassinats de femmes, sans que personne ne parvienne à résoudre les crimes. Un innocent est arrêté.
Commenter  J’apprécie          40
Audace et fantasmagorie
Force est de constater les références erudites du maestro en écriture qu'est Roberto Bolano
Une prouesse livresque qui nous force à repenser les Écritures de nos leçons de catéchisme d'antan
Troublantes énonciations sur mode fiction policière conçue comme enquête dans les domaines interdits en tout hautement troubles de la part d'ombre et de lumière de tout le genre humain dans sa globalité


Enfourchant " son cheval de bataille" son champ de prédilection favori il livre là son combat ultime sans doute pour s'en arranger une conclusion qui se tienne contre le Malin le Mal qui prévaut partout là on l'on voudrait ne jamais le trouver

Le. Malin et chacune de ses ruses perfides à essayer de contourner
666 chiffre " prédestiné" présidant peut être à nos destinées
En tous cas à défier
Comme un jeu se prendre au jeu de l'auteur
Pour sans trop y toucher effleurer l'idée que peut être il est du vrai dans tout cet énoncé savamment élaboré
Commenter  J’apprécie          30
Une oeuvre fleuve sur la cruauté et la folie du monde. Testament de Bolano.
Lien : http://kroniks-ivres.blogspo..
Commenter  J’apprécie          30
Nouvelle vidéo, où l'on s'interroge sur le point commun entre un auteur chilien, le romantisme allemand et une fillette japonaise.

On parle du mythe orphique et de la poésie, entre autres choses qui relie le roman de Roberto Bolaño, celui de Novalis et le film d'animation japonaise le plus connu au monde, le voyage de Chihiro

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=LcDGgByKJvI&ab_channel=YasminaBehagle
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1424) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}