Une biographie de
Berthe Morisot bien fouillée et descriptive de ses oeuvres et de son époque.
Une passion impressionniste, une époque chargée de rencontres d'artistes. Des témoignages, des lettres, des critiques, des ressentis, des pulsions, de l'amour non consenti.
On débute dans sa jeunesse, avec sa soeur Edma. Elles font toutes deux de la peinture sous la tutelle de
Camille Corot et Berthe se détache déjà par un style bien appuyé. Elle sera repérée par ses professeurs. La famille Morisot possède une grande demeure sur Passy et côtoie de nombreux artistes : peintres, musiciens et écrivains. Elle est l'arrière petite Nièce du peintre Fragonard.
C'est la rencontre d'
Edouard Manet, peintre reconnu, qui en premier lieu fera d'elle, sa muse et pose de longues heures pour lui. Il est marié, mais sa réputation volage déstabilise les pensées de Berthe. Il reste le peintre vulgaire, impudique et provocateur par deux toiles reconnues à ce jour (Déjeuner sur l'herbe ou le bain et l'Olympia, commande de son ami
Baudelaire). Elles furent méprisées par le style, par les couleurs et leurs sujets incompréhensibles de l'époque.
Zola fut un de ces pairs à croire en lui. Lors d'une soirée mondaine chez les Morisot, Berthe fera la connaissance du jeune frère d'Edouard, Eugène. Lui- même peint également, mais restera dans l'ombre de son frère. Ils sont amis avec Degas. Un autre peintre reconnu fut un des leurs,
Henri Fantin-Latour qui fera un magnifique portrait d'
Edouard Manet.
Les balades sur les bords de Seine rappellent à Berthe la passion commune qu'ils ont tous les deux. La même sensibilité face aux oeuvres, et c'est à ce même moment qu'elle sera attirée par Édouard.
Pendant les expositions, ses toiles sont souvent refusées, ce qui de son côté va donner à Berthe un vent de liberté. Elle ébauche, tâche, s'exprime différemment des autres peintres et provoque sa famille, surtout sa mère qui ne prend pas bon usage de ce métier d'artiste peintre pour une femme. Première exposition avec « Souvenirs sur les bords de l'Oise ». Des peintures de Lorient en Bretagne. Mais cela doit rester un hobby, sans un atelier. Il faut la marier. Avoir un beau foyer, un homme à choyer et faire des enfants et surtout, ne pas traîner avec cette bande de peintres refusés des salons.
Elle se marie au frère Manet, Eugène. Arrive la naissance de Julie. Tous son art se focalise sur sa famille.
Rebelle, elle sera la Première femme à se regrouper pour de longues années avec Renoir, Degas, Monet, Sisley, Pissarro … les artistes associés anonymes.
1870, la guerre est très présente, Franco Prussienne et la chute de
Napoléon III. Beaucoup de ses amis peintres sont peinés par la barbarie de celle-ci, fuit
Paris, ils partent vers la Normandie, la Bretagne ou le midi. Berthe reste auprès de ses parents à
Paris. Des moments de vaches maigres… elle part avec sa mère à Saint-Germain-en-Laye. 1872, elle est reconnue et une vingtaine de ces peintures sont achetées par divers mécènes de l'époque. Elle sera aimée par Puvis de chavannes, peintre symboliste. Après la mort de son père, elle retrouve son groupe d'amis, commence la belle époque et le charme de ce nouveau mouvement, les impressionnistes.
Un livre éprouvant, beaucoup de personnages perturbent la lecture, la fluidité et le déroulement des vies de chacun.
Un style un peu froid pour moi, un brin de romance aurait apporté de la légèreté à cette histoire. Mais il en ressort avec une grande évidence, la force, le courage que Berthe a dû démontrer à cette époque. Une femme peintre.
J'ai hâte de retrouver cette ambiance dès le 18 octobre pour l'exposition «
Berthe Morisot et l'art du XVIII ème siècle. Au musée Marmotan Monet.