Et je danse, aussi

Même si on ne rattrape pas le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre

Mozart, Shakespeare et Cervantès sont sûrement sympas, mais ils n'ont jamais répondu à mes mails. Vous avez donc ma préférence !

Une douleur se partage-t-elle, Pierre-Marie ? La mienne, en tout cas, a perdu de son pouvoir de nuisance à mesure que nous nous écrivions. Remplacée, peu à peu, par le plaisir de faire votre connaissance, elle n’est plus grand-chose à présent. Et je vous le dis tout net, la seule personne que j’ai peur de perdre désormais est le mari de la femme qui est partie avec le mien. Vous trouvez ça tordu ?
Oui, probablement.

En même temps que je vis mes plus grandes peines,
mes plus grands malheurs, il y a en moi cette consolation ultime : je pourrai les écrire.
Je pourrai les transfigurer et en faire la matière de mon art.
(...) Ma première raison de vivre est dans l'écriture.

Connais tu la différence entre l'amour et le meurtre? Il n'y en a pas. Dans les deux cas, la même question se pose: que faire du corps, après?

Le sommeil c'est irrésistible, on ne peut pas lutter.

[...] la littérature n'est que mensonge, enfin invention, ce qui est la même chose, l'invention étant un mensonge avoué par avance [...].
(p. 156)

Même si on ne rattrape jamais le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre

Ne vous moquez ni des vieux, ni des riches, vous pourriez le devenir plus tôt que prévu (surtout vieux). (p 25)

ça faisait douze jours qu'on se faisait la gueule.
Douze jours qu'on ne se touchait plus et qu'elle me toisait avec hargne du haut de son mètre cinquante.
Soudain, j'ai ouvert les bras, et quand Josy est venue se blottir dedans, toute ma rancune a fondu comme neige au soleil.
C'est bien simple, j'ai cru que j'allais pleurer, moi aussi.
Ce qu'on avait l'air bête, tu n'imagines pas !
Deux vieux cons de 60 piges, en pantoufles, debout devant l'évier qu'on a fait poser il y a vingt cinq ans, en train de redécouvrir qu'on tient l'un à l'autre.
A croire qu'on apprend jamais rien de la vie.
A croire qu'on n'est pas plus malins arrivés à la retraite qu'à l'époque de nos premières culottes courtes, non mais tu te rends compte !