Certains romans n'ont de roman que le nom.
Ce sont des souffles,
des bourrasques de vent,
des rafales sur l'étendue de nos peaux.
Ils sont capables, en quelques 340 pages, d'arrêter le temps,
de renverser les nuages
et l'ordre des priorités avec eux.
Ils sont un peu magiques,
surnageant – juste quelques mètres – au-dessus de la réalité et de ses bassesses.
Sûrs d'eux-mêmes et de leurs pouvoir.
Ils éclairent nos quotidiens parfois moroses,
nous laissent entrevoir un coin de ciel bleu et referment la porte doucement une fois finis,
sans faire de bruit.
L'aube sera grandiose d'
Anne-Laure Bondoux est de ces romans.
De ceux que l'on a à peine ouvert et qui sont déjà terminés.
Nous laissant un peu de guingois,
sonnés, mais heureux.
Heureux d'avoir partagé un peu de la vie de Rose-Aimée, de Consolata, d'Orion, d'Octo et de Nine.
J'avais acheté ce livre un peu par hasard à la librairie,
surtout parce qu'il était écrit sur son bandeau une phrase d'Olivia de Lamberterie (que j'aime écouter dans l'émission le Masque et la plume sur France Inter) :
« On y rit, on y pleure. Palpitant, jubilatoire, absolument formidable. »
Il ne m'en avait pas fallu tellement plus.
L'aube sera grandiose semble avoir pris tout ce que le Roman jeunesse et le Conte avaient de meilleur pour en faire un petit récit absolument admirable. Empli de poésie, de passion et de tendresse.
J'ai trouvé qu'il redonnait à l'amour familial – en perte de vitesse comme qui dirait aujourd'hui – un peu de ses lettres de noblesse.
C'est un récit très simple, un peu onirique, joyeux et enchanteur. Se balançant au rythme des époques et des personnages, flottant sur les rives d'un lac aux allures de rêve. Flou, glacé, un peu vaseux mais délicieux.
Alors comme Nine, jetez-vous dedans !
Et pour le reste, faites-moi confiance. Vous risquez de passer quelques très jolies heures en compagnie d'hommes, de femmes et d'enfants dont on aimerait avoir les noms gravés sur notre boîte aux lettres.
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