Ce livre collectif rend compte d'un colloque (1994) « Repenser l'enfance ». Au centre des élaborations, la critique du paradigme dominant de l'enfance qui interdit, au yeux des particpant-e-s de lier luttes à mener, pour les enfants, et luttes générales en faveur d'un monde plus juste et plus solidaire.
Dans l'introduction, les auteurs indiquent : « En faisant irruption sur la scène, les enfants au travail nous ont révélé la stupéfiante méconnaissance que les sciences sociales avaient de l'impact de ce mouvement de fond dans les transformations économiques et sociales qui bouleversent nos sociétés. le travail des enfants représente ainsi un monde d'entrée, dans l'analyse concrète des situations socio-économiques, extrêmement révélateur. Il force à renouveler de nombreuses approches – en sociologie du travail, en anthropologie sociale, en économie des relations internationales, etc.»
Les interrogations des auteur-e-s sont multiples :
■Violence sociale et violence économique dans la vie des enfants travailleurs : « la violence quotidienne ordinaire, que subissent pratiquement tous les enfants engagés dans une activité de travail – entendue largement comme activité contrainte poursuivie au service d'un autre (avec ou sans rétribution) »
■Déclaration de Kundapur (1996) dont les dix points et trois paragraphes finaux sont présentés et décryptés par Michel Bonnet,
■Repenser les droits des enfants travailleurs « reconnaître aux enfants travailleurs aussi bien leurs droits spécifiques liés à leur statut d'enfant, que leurs droits généraux liés à leur statut de travailleur »,
■Quels droits à l'éducation pour les enfants et les jeunes travailleurs en mettant en relation le paradigme de l'école universelle avec « l'attitude qui a permis d'éluder les facteurs d'origine économique, sociale ou culturelle et d'escamoter le problème du financement de l'éducation ou de taire le rôle indispensable de la main d'oeuvre enfantine ou juvénile au sein des secteurs agricole et informel d'un grands nombre de pays »
■Enfants travailleurs et principe de réciprocité qui analyse le concept de transfert intergénérationnel des richesses
Les auteur-e-s associent inscription dans les réalités concrètes, droits et actions émancipatrices à vocation universaliste. Loin des schémas eurocentrés et des réponses abstraites, des réflexions fécondes pour transformer les réalités.
Pour celles et ceux qui voudraient approfondir, je renvoie à un ouvrage plus ancien de Michel Bonnet sur la mise aux travail des enfants dans le monde contemporains (analyse et études de cas).
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En faisant irruption sur la scène, les enfants au travail nous ont révélé la stupéfiante méconnaissance que les sciences sociales avaient de l’impact de ce mouvement de fond dans les transformations économiques et sociales qui bouleversent nos sociétés. Le travail des enfants représente ainsi un monde d’entrée, dans l’analyse concrète des situations socio-économiques, extrêmement révélateur. Il force à renouveler de nombreuses approches – en sociologie du travail, en anthropologie sociale, en économie des relations internationales, etc.
la violence quotidienne ordinaire, que subissent pratiquement tous les enfants engagés dans une activité de travail – entendue largement comme activité contrainte poursuivie au service d’un autre (avec ou sans rétribution)
reconnaître aux enfants travailleurs aussi bien leurs droits spécifiques liés à leur statut d’enfant, que leurs droits généraux liés à leur statut de travailleur