Larsen, voici un court ouvrage qui nous plonge dans le quotidien de cultivateurs d'herbe en Californie.
Le protagoniste du roman, Il Pondre, rend visite à son ami,
Larsen, un adepte de la mécanique, de la débrouille, qui vit à la marge de la société : son terrain est devenu une sorte de décharge où cohabitent des personnages perchés, étranges, dont le quotidien oscille entre la manucure des fleurs de marijuana, des escapades urbaines ou la recherche d'espaces naturels plus sauvages, et la défonce quotidienne, avec consommation de tout ce qui peut faire planer.
Il y a aussi un pitbull qui bave, des hélicoptères qui balayent le ciel, des poules, des nids de poules, des moteurs démontés, des yaourts, des séquoias, de la poésie, un livre acheté dans une librairie de Fort Bragg, des voitures qui apparaissent subitement et disparaissent tout aussi rapidement une fois le coffre chargé...
Larsen est un ouvrage assez unique où la réalité, déformée par les substances psychotropes consommées massivement, est pourtant décrite de manière clinique, précise, ultra détaillée. Il n'y a aucun malaise, juste des jours et des nuits qui s'enchainent, où le temps perd de sa consistance, de sa logique, où l'absurde côtoie la poésie voire la philosophie.
J'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir
Larsen, j'ai été immédiatement immergé dans ce bout de vie situé à la marge de notre monde moderne, et le style de
Jean-Jacques Bonvin m'est apparu très novateur : la précision devient floue, les souvenirs se fondent avec le présent, l'absurde devient cohérent, la discipline se confond avec l'improvisation.
Un bouquin à découvrir !